Sortir du Moyen Âge ?

humanité

progrès de l’humanité, encore bloquée au moyen âge...

Quand les candidats proposent des mesures qui vont à l'encontre de ce que nos parents ont réussi à gagner sur le monde du patronat, comment croire que c'est en parlant d'assistés et de fénéants que l'on va élever l'humanité ? Quel candidat osera parler du but que recherche l'humanité depuis des siècles sans jamais y parvenir. Quel est ce but, sinon de vivre mieux, plus libre, plus fort, plus sage. Vivre en paix avec les autres et le monde, se contenter de ce qui peut nous être utile sans que cela devienne une source d'aliénation. Couvrir les besoins vitaux comme se vétir, se nourir, se loger, couvrir ces besoins là, y parvenons nous ? C'est peut-être autre chose... Sans aller plus loin, comment accepter qu'une partie de la population soit obligée de s'adresser à des oeuvres caritatives pour survivre. Les restos du coeur ou la banque alimentaire, indispensables face au désengagement de l'Etat pour secourir les plus faibles, sont des oeuvres sans lesquelles la France aurait honte de se regarder en face. Est-ce en augmentant la TVA que les gens verront leur pouvoir d'achat s'améliorer ? Rien que quelques points de TVA, oui, mais sur TOUT : alimentation, électricité, carburant, etc. Des mesures pour privatiser encore plus le système de santé quand certains ne se font déjà plus soigner ! Est-ce là l'idée de bonheur ? Probablement pas. Car, quelque soit le candidat, ce dont nous manquons cruellement c'est de philosophie et d'humanisme, de lumières tout simplement.

Dans quelle société voulons-nous vivre ? Celle du travailler plus, du sacrifice sur l'Autel de la finance et du marché ? N'est-il pas temps de se demander ce dont nous avons VRAIMENT besoin pour vivre, et ce qui fait vraiment le bonheur. Vivre en bonne santé, tous, indépendamment de ses revenus, avoir un toit, un toit pour tous, pouvoir se divertir, faire du sport, profiter de sa famille, et bien sûr travailler, là aussi, tous, selon ses capacités mais pourquoi travailler plus de 20 heures par semaine en 2016 ou 2020 ? Pourquoi avoir honte de travailler moins mais mieux et partager l'effort de travail. Pourquoi vivre et être déterminé par ce que nous faisons davantage que par ce que nous sommes. Le mot travail vient de Tripalium, instrument de tourture romain, labeur, rien de bien réjouissant à la base.

Certes sans travail et sans effort, une société humaine ne saurait survivre, il faut éduquer, construire et rénover des logements, se protéger des violents et des individus dangereux, produire ... Produire quoi ? Une fois que nous avons ce que nous voulions, produisons durable et contentons nous d'entretenir. Toujours vouloir améliorer tout et n'importe quoi, pousse à le surconsommation et au gaspillage en passant par des efforts de travail inutiles. Améliorer par exemple la connaissance de soi et du monde, le maintien de la paix, demanderait peu de matières première mais beaucoup d'éducation, d'attention et de reflexion. Ce manque d'éducation et de prise en charge des plus vulnérables, nous ne payons aujourd'hui avec des jeunes pommés qui cherche un idéal de société dans la violence et la haine de l'autre. Un idéal, ils en cherchent un car nous n'en avons plus. Malheureusement, ils sont récupérés et se transforment en bombes humaines, et sont définitivement perdus. A part "travailler plus pour gagner moins" ou des "Moi Président" ceci cela, quel est le projet de société, vers quel idéal voulons nous tendre ? Il n'est pas question d'empêcher ceux qui veulent se jeter à corps perdu dans le travail et y trouver une raison de vivre de le faire, ils pourront gagner plus... Mais il est désormais indécent de ne pas permettre à chacun d'avoir un minimum pour vivre correctement avec tout les profits que génère la machine économique. Pourquoi forcer celui qui préfère s'occuper de sa famille à travailler et à se perdre dans un travail obligatoire pour une vie médiocre.

Ne serait-il pas temps de réfléchir à une autre société, avancée, technique et technologique, mais également avancée sur le plan humain, des connaissances, de l'altruisme et de la Paix. Le Communisme a échoué car il niait l'individu mais la capitalisme est en train d'échouer car il aliène l'individu. Double aliénation, par la consommation comme idéal mais en contrepartie le travail comme seule issue. Pourquoi interdir à certains d'adopter ? L'homosexualité serait-elle une maladie ? Le père de l'informatique, Alan Tûring était homosexuel, cela l'a conduit au suicide, mais sans lui, personne ne serait derrière son écran aujourd'hui. Pourquoi stigmatiser, faire de certaines personnes de prétendus coupables, ne pas leur laisser le choix. Dans quelle société vivons-nous ? Travailler 39 heures au lieu de 35, ou une hausse de TVA, est-ce là un idéal de société ? Travailler plus et plus longtemps ne fait pas un idéal, c'est un asservissement de l'homme par la machine économique qui au lieu de le servir, l'alienne.

Alors, pour le moment, j'en ai peur, peu de candidats parlent d'idéal, de projet de société, de quelque chose de grand qui nous transcendrait, bien peu et c'est bien triste. Cette future élection verra sans doute la victoire de la droite, vu que la gauche est morte, étouffée par le caviar et des promesses non tenues, morte par ignorance de la société, morte par absence d'idéal. A force de bricoler à coup de mesures miracles électoralistes ou sans vision à long terme, nous pourrions bien finir par perdre notre âme par absence d'idéal. Ne serait-il pas temps de voir plus loin, de sortir de l'obscurité et du Moyen Âge ? Un moyen âge technologique et connecté, mais qui aurait oublié l'idée de bonheur...

"Au centre de l’économie mondiale, il y a le dieu argent, et non la personne, l’homme et la femme, voilà le premier terrorisme. (…) Ceci est un terrorisme de base, contre toute l’humanité. Nous devons y réfléchir." Le Pape François.