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Accueil du site > Tribune Libre > Sur la question politique de la liberté de penser

Sur la question politique de la liberté de penser

À JC, qui écrit : « Je pense que tu vois le fond de ma pensée, soyons également des penseurs libres, et notamment libres d’en écouter d’autres sans perdre son esprit critique et sans se sentir obligé de se rallier à un camp. Les plus libres que je connaisse maintenant sont etc. »

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https://www.google.fr/search?tbm=isch&hl=fr&source=hp&q=libert%C3%A9+de+penser+humour&gbv=2&oq=libert%C3%A9+de+penser+humour&gs_l=img.12...0.0.0.1797.0.0.0.0.0.0.0.0..0.0....0...1ac..34.img..0.0.0.Lsc7D7dlXYg

Au risque d’être traité de dogmatique, tout en ne l’étant dans le fond pas plus que le patelin JC, et combien d'autres ? pour qui la liberté de pensée est, elle est - a priori, posons la question : existe-t-il pour la pensée en politique deux camps, et seulement deux camps, en clair celui du travail et le camp du capital, entre lesquels la pensée la plus libre doit nécessairement choisir ?

La première liberté qui lui est offerte résidant précisément dans le choix de sa réponse à cette question :

- Je refuse d’écouter la question. C’est ma liberté.
Tout le monde aura compris quel camp je défends, malgré toutes les grimaces que je pourrai faire pour fuir.

- Bien sûr ! - À part : Je fais mine, mais dans toute mon action, comme je dois tout au premier, je compte bien faire passer en contrebande ma lutte contre le camp du travail.
Combien n’en n’entend-on pas sur les ondes, des esprits objectifs, qui sont sur cette ligne ?

- Je réponds : oui.
Quitte à passer pour un esprit obtus, voire à me faire traiter d’« encarté ».

- Je ne récuse pas la question, mais il existe le pré carré de la pensée libre dans lequel j’entends me tenir à l’écart du tumulte de la bataille. Je multiplie mes sources d'information, et j'écoute ceux qui sont libres.
Suprême sagesse et objectivité ! Sur quel critère, parmi la masse d'opinions, vais-je me faire la mienne ? Et m'en remettre à ces penseurs non-engagés, ne revient-il à rejeter sur eux la question ?

Il s’agit simplement de montrer ici que selon la réponse à cette question, qui n’est donc pas posée aux premiers, ni à ceux qui sont rémunérés pour défendre quotidiennement le capital, la pensée se trouve inconsciemment du côté de ces derniers, ou alors du côté du travail.

La pensée qui défend lucidement le travail n’est pas exempte d’erreurs ou d’illusions, elle peut se trouver temporairement ou sur tel ou tel point dans la situation de défense involontaire du capital, mais elle conquiert sa liberté dans sa lutte quotidienne contre les forces qui obscurcissent la question.

La pensée qui croit pouvoir se maintenir libre et en dehors du champ et du tumulte, peut occasionnellement se trouver du côté du travail et offrir un point d’appui à la précédente, mais en gros, étant donné que l’idéologie dominante est celle de la classe dominante, elle se trouve massivement et à son insu dans le camp du capital. Elle n’est absolument pas libre, quoi qu’elle pense d’elle-même.

Il n’y a bien que deux camps, et deux camps seulement, entre lesquels il faut choisir si l’on veut penser librement, c'est-à-dire lutter.


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10 réactions à cet article    


  • trevize trevize 9 septembre 2014 12:11

    Waow !

    Vous avez pas l’impression de faire à fond dans la caricature ?
    Ce que vous nous dites là, c’est que si on n’est pas avec vous, on est contre vous ? Un peu comme Georges Bush et sa guerre en Irak.

    En Palestine, il y a aussi deux camps : les excités et les autres. Les excités, qui peuvent être aussi bien musulmans que juifs, tiennent absolument à tenir la guerre sainte éveillée et pour cela, ils n’hésitent pas à mettre le doigt là où ça fait mal dès que possible. Les autres, eux, ils veulent juste vivre en paix, et là aussi on y trouve des juifs et des musulmans.

    Si je ne devais décrire que deux camps dans tout ce foutoir, je mettrais d’un côté, ceux qui veulent maintenir encore et encore cette illusion de lutte des classes, autrement dit ceux qui ont clairement choisi leur camp (travail ou capital), le défendent, et attaquent l’autre ; et de l’autre côté, ceux qui en ont marre de ces gamineries, de cette démonstration par l’absurde qui ne démontre plus rien, qui en ont marre de la mauvaise foi qu’on rencontre dans les deux camps, et qui voudraient bien passer à autre chose. Mais vraiment autre chose, ils ne veulent pas voir l’un des deux camps gagner et se goberger de savictoire, ils veulent voir les deux camps capituler et en rejoindre un troisième qui sera lui le vainqueur, et qui prouvera sa supériorité en montrant qu’il sait respecter les principes fondateurs des deux camps, capital et travail.


    • Dwaabala Dwaabala 9 septembre 2014 12:21

      Merci de votre attention.
      De ma place, je dénie simplement que je puisse penser librement (en politique s’entend) sans prendre parti aux côtés des travailleurs. Appelons cela la liberté prolétarienne, ou matérialiste, etc. Et cette liberté est dynamique, critique : je la construis. C’est dans cette construction que réside ma liberté de penser. C’est une thèse : on l’accepte ou on la récuse.
      Si j’étais dans la classe de ceux qui détiennent le pouvoir, ma conception de la liberté de pensée serait certainement tout autre, et il faut bien admettre qu’avoir le pouvoir signifie aussi avoir celui de la diffusion des idées.
      Et que les idées forment un système qui s’appelle l’idéologie.
      Le Manifeste du parti communiste est d’abord une critique de l’idéologie bourgeoise la plus avancée de l’époque en histoire, qui discernait la lutte des classes au cours de la Révolution par exemple, mais n’allait pas jusqu’à l’appliquer au moment présent et à voir en la classe prolétarienne la classe porteuse de l’avenir. Sauf en pratique, pour la réprimer, comme le montrèrent les journées de juin 1848 en France dans l’année qui suivit la parution du texte.
      Le Capital de K. Marx porte pour titre original : Das Kapital. Kritik der politischen Ökonomie
      De quelle économie politique l’œuvre est-elle donc la critique ? Il suffit de s’y plonger pour voir qu’il s’agit des économistes bourgeois, aussi bien du passé, qui lui offrirent pourtant nombre de concepts, mais aussi des contemporains qu’elle fustige avec une verve délicieuse.
      Dans la société comme dans la nature toutes les formes intermédiaires existent : entre le parti des prolétaires conscients et celui des capitalistes conscients, il existe une masse indénombrable qui du fait de l’état de la société se trouve nécessairement imprégnée des idées de la classe dominante et qui de ce fait ne peut absolument se réclamer de la liberté, quelles que soient les illusions qu’elle se fasse à cet égard.


    • trevize trevize 9 septembre 2014 12:57

      Si je comprend bien, vous voulez dire qu’on ne peut se réclamer de la liberté pure parce qu’il y a une part déterminée en nous, car nous sommes le fruit de nos expériences ? Et que, de peur de vous retrouver à défendre celui que vous voyez comme votre ennemi (le capital) en adoptant une position intermédiaire, vous préférez prendre radicalement position du côté des travailleurs ?


    • Dwaabala Dwaabala 9 septembre 2014 14:14

      Je pense que l’histoire va dans le sens de l’émancipation du travail par rapport aux forces du capital. Que de même que l’ère du rapport maître esclave est révolue celle du rapport d’exploitation capitaliste n’est pas éternelle et est en voie d’être dépassée. Que l’affaire n’est certes pas simple, et que sa nouveauté historique réside dans le fait qu’elle nécessite une action consciente de la part des travailleurs, appuyée sur des bases théoriques et critiques solides.


    • kalachnikov lermontov 9 septembre 2014 14:29

      L’Histoire bifurque ; ça s’appelle l’évolution. La plupart retombe peu à peu dans la féodalité, une poignée s’émancipe des catégories. C’est la naissance d’un isolat. Après, c’est affaire d’énergie ; la vie anime ce qu’elle souhaite. La masse gentiment décline et un monde nouveau est là. Nous sommes aux débuts de la coexistence entre le monde ancien, finissant et celui qui vient au jour, la nouvelle étoile. Ce sera le soleil noir de l’Anarchie, celui qui permeyt l’épanouissement individuel. Le naufrage du monde ancien risque de durer un temps, avec des tas de soubresauts, des accélérations par paliers, etc. En particulier de ce fait : plus le noyé se débat, plus il coule ; et il ne pourra s’empêcher de s’agiter ; dans le m^me temps, l’isolat recevant plus d’énergie entraînera une pression qui poussera la présente civilisation agonisante à la tombe.

      Amen.


    • kalachnikov lermontov 9 septembre 2014 14:31

      Mon propos a l’air fantaisiste mais à cette critique, je réponds par avance : ’Hollande te sauvera."

      Lol.


    • trevize trevize 9 septembre 2014 15:20

      @Dwaabala : En lisant vos commentaires, je me sens plus en accord avec vous que ce que je pensais en lisant l’article.

      @Lermontov
      Je ne trouve pas ça si fantaisiste, je vois bien ce que vous voulez dire et suis assez en accord avec vous aussi, si ce n’est sur un point : l’histoire bifurque, et les hommes bien souvent bifurquent et se séparent avec elle ; mais de temps en temps, elle rassemble aussi, elle fusionne et quelque chose de neuf et vraiment différent émerge.

      Rassemblez des éléments (de l’hydrogène pour créer une étoile, des humains pour fonder une société) appliquez une très puissante force extérieure dessus, tout ça rentre en fusion et trouve sa place naturellement, pour devenir autre. Oui on est sur le point de dépasser ce clivage idiot gauche/droite capitaliste/communiste individualiste/collectiviste, mais pour ça il faut comme le dit dwaabala une action consciente des travailleurs, action qui tarde à se produire parce que les travailleurs et les capitalistes, empêtrés dans ce combat illusoire, sont trop occupés à défendre le camp auquel ils appartiennent (et donc perpétuent les uns comme les autres cette illusion moribonde d’un monde divisé en deux camps antagonistes) au lieu de chercher la réunion de ces deux principes.


    • kalachnikov lermontov 9 septembre 2014 16:04

      @ trevize

      Ces clivages sont déjà dépassés, je pesne. Cette civilisation, c’est comme un vélo déséquilibré qui effectue encore quelques mètres avant la chute.

      Cependant, je ne crois pas à votre histoire de conscience et encore plus dans une conscience de masse.
      Une civilisation nait-elle de sa propre volonté, oui, non ?
      Meurt-elle de sa propre volonté, oui, non ?
      Le seul bénéfice de la conscience est de pouvoir observer, et comme moi, en dépit de tout s’en réjouir et le souhaiter, mais aucunement d’agir. C’est un commentaire et rien d’autre. Je veux dire qu’il ne convient pas de la prendre pour ce qu’elle n’est pas.

      Je pense que nos élites savent ce moment que nous vivons et l’irrémédiabilité de la chose. Ils font dans la dissimulation pour ralentir la débâcle ; c’est la raison aussi pour laquelle ils se comportent comme des porcs, ils n’y croient plus et leur seul idéal c’est eux-mêmes et leurs fouilles. Quoi qu’ils fassent, tout part en sucette et aggrave. A titre personnel, je fais confiance à la Nature.


    • trevize trevize 9 septembre 2014 16:59

      Les clivages n’ont rien de naturel, ils sont tout humains, et de ce point de vue la nature les dépasse et les transcende. Par contre dans l’esprit de nos concitoyens, ces clivages sont très loin d’être dépassé. Ceux qui ont compris que cette bagarre gauche/droite n’est qu’illusion, en tirent la conclusion que la direction de leur propre camp est véreuse et qu’elle a trahi ses valeurs. Alors qu’en réalité, ça signifie juste que ni la gauche ni la droite, ni les individualistes ni les collectivistes ne détiennent de Vérité absolue, parce qu’ils laissent de côté la moitié de l’équation.

      Effectivement, nous sommes bien peu de choses, et on ne fait pratiquement qu’observer ce qui se passe ; cependant, on peut agir tout de même en fonction de ses moyens. Je ne sais pas ce qui motive ce comportement de porcs que vous fustigez chez nos dirigeants, mais ce que je constate, c’est que ça n’est pas très discret, et que même si ça crée beaucoup de sentiments négatifs, ça a au moins le bénéfice de sortir les moutons de leur torpeur.


    • kalachnikov lermontov 10 septembre 2014 12:29

      Ils savent tout simplement que c’est plié, la messe est dite. Tout le faisceau de croyances sur lequel ce monde s’est construit va gentiment tomber par terre : libre arbitre, liberté de destin de l’Homme, science, etc. Leur doctrine est tout simplement ’après moi, le déluge, chacun pour soi et dieu pour personne’.
      Le mode de fonctionnement des élites est double : d’une part pratiquer la prédation comme jamais
      et d’autre part continuer à maintenir la populace dans l’illusion, pour éviter une débâcle généralisée liée à la panique.

      La cause de tout cela a été cachée derrière le grand pipeau ’réchauffement climatique de main humaine’. C’est une fiction totale de type religieux : un évènement survient et se voit à certains signes ; puisqu’on ne peut le masquer, on focalise la perception sur un point en occultant d’autres points (soit en les taisant, soit en empêchant le lien logique entre eux) et on culpabilise ; par la même occasion, on fabrique une controverse qui va diviser et paralyser. Et au final, les signes deviennant plus visibles, l’individu désespère et se résigne, devenant fataliste.
      Cette conduite de la masse via l’âme humaine, on nage en plein ingéniérie sociale, a été remarquablement exécutée.

      Le fait le voici : un changement global s’opère dans tout le système solaire ; ce changement sur notre globe est visible à certains signes multiples et variés, l’élévation de température et des gaz à effet de serre n’étant qu’un petit signe. la cause de ce changement global est situé hors du système solaire, n’est pas connaissable, n’est pas remédiable et mieux encore n’est pas concevable car elle défie toutes les lois de la science et mieux encore en nie radicalement certaines.
      Pour revenir à notre sphère, effectivement il y a une hausse de température, des modifications chimiques dans l’atmosphère, etc. Mais il y a une influence sur le vivant lui-même, sur le psychisme humain, les comportements sociaux et individuels*, l’activité sismique et autre, celle magnétique, celle météorique, etc, etc.

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