Surveillance des salariés Allemands - « Des méthodes dignes de la Stasi ! »
La Fédération des détectives allemands estime que la surveillance des salariés représente 60% de l'activité de la branche ; voilà un marché très lucratif qui ne connaît pas la crise. En Allemagne, le code du travail n'existe pas tel que nous le connaissons en France, les travailleurs sont protégés par une série de lois. Par exemple, celle "sur le temps de travail (Arbeitszeitgesetz ArbZG), vous trouverez plus de détails ici.
Bien entendu les entreprises ont le droit de se protéger du vol en interne et se préoccupent du respect du règlement intérieur, dans les limites autorisées par la loi. Cependant, un employeur sans scrupule peut aussi vouloir se débarrasser d'un "fainéant" trop souvent en arrêt maladie d'après lui. Voire, d'un délégué syndical trop efficace à son goût s'il n'arrive pas à "l'acheter". Pour le prendre en faute, tous les moyens sont bons et faire appel à un détective privé zélé, peut s'avérer très efficace.
Un cas parmi d'autres a particulièrement intéressé Courrier International
C'est celui d' Ernestine Cornella âgée de 45 ans qui est employée dans une maison de retraite depuis l'âge de 21 ans ; mais qui est aussi déléguée du personnel. Selon les aveux d'un détective privé...
Alors qu'ils étaient de service de nuit, notre vrai détective embauché par la direction comme faux aide soignant, avait invité sa collègue pour fêter son faux anniversaire avec du Champagne. La consommation d'alcool étant strictement interdite dans l'établissement, arriva ce qu'il était prévu d'arriver. Par un malheureux "hasard", voilà la directrice qui débarque "bien après minuit" pour un contrôle. Le piège tendu par la direction a bien fonctionné et vous devinez la suite, le faux aide soignant a été licencié sur-le-champ, quant à l'employée elle a été suspendue sans salaire. Mais l'affaire ne c'est pas arrêtée là, comme vous pourrez le lire dans Courrier International. Quant à Ernestine Cornella elle travaille toujours à la maison de retraite mais n'est plus déléguée du personnel.
Le cas d'Ernestine Cornella n'est qu'un exemple parmi bien d'autres des méthodes d'espionnages utilisées pour faire virer un employé indésirable. Le détective qui souhaite garder l'anonymat se dit aujourd'hui honteux de ses actes passés. Sincère ou pas, il est certain que de telles pratiques vont perdurer, voire s'amplifier dans l'avenir.
Parfois les "taupes" de l'employeur sont des salariés de l'entreprise
Par jalousie et médisance ou pour régler ses comptes avec une personne qu'elle méprise, pour "fayoter" dans l'espoir d'un avancement, des employés n'hésitent pas à surveiller et dénoncer un collègue de travail à la moindre erreur. Du pain bénit pour l'employeur qui peut sanctionner un de ses collaborateurs à moindre frais. Sans oublier qu'un "ami" sur les réseaux sociaux peut aussi dénoncer à son patron certains propos peu flatteurs sur son entreprise, ce qui est condamnable et peut aller jusqu'au licenciement. Comment ne pas remarquer que dans la vie de tous les jours, la toile a depuis longtemps remplacé la concierge et le café du commerce pour s'introduire dans l'intimité des gens. Mais internet n'est qu'un outil, qui sont les premiers responsables ?
Un article sur Les Echos.fr dénonce les combines utilisées en Allemagne, mais la surveillance illégale est internationale
Le journal cible les magasins Lidl, mais rajoute que son cas ne serait pas isolé, comment en douter.
En tout cas, les méthodes du magasin allemand font parler outre-Rhin et pas seulement les 48 000 salariés du groupe. Utilisation de caméras cachées et bien sûr de détectives privés. La direction est également accusée d'avoir établi des "fichiers contenant des informations aussi intimes que leurs supposées relations amoureuses avec des collègues, leur cercle d'amis ou leur nombre de pauses pour aller aux toilettes".
"L’employeur a le droit de contrôler l’activité des salariés pendant le temps de travail s’il respecte trois règles :
- justifier d’un intérêt légitime pour l’entreprise à la mise en place de la surveillance ;
- consulter le comité d’entreprise sur le projet de mise en œuvre d’un dispositif de contrôle des salariés ;
- informer les salariés, avant la mise en œuvre de la surveillance, des modalités de celle-ci.
"Les informations obtenues en violation de ces règles ne constituent pas des preuves valables et ne peuvent donc justifier ni sanction, ni licenciement."
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