Terre de Promesses….
En plein remous de la saga Cahuzac, j’assistais hier soir, à la première du film intitulé « Promised land »….
Extrait du film :
http://www.arte.tv/fr/promised-land...
Bien installé dans un fauteuil d’une salle de cinéma, niché dans une petite bourgade de province appelé Gramat, dans le lot, j’assistais donc à la projection de ce film, avec entre autres, le talentueux Matt Damon. Réalisation de Gus Van Sant, USA, 2013, tout droit sorti des studios d’Hollywood.
C’était une soirée ciné débat. D’un côté le Directeur Adjoint du Centre d’Etude de Gramat, et de l’autre, un responsable du mouvement Lot en action. Le sujet : Le gaz de schiste.
Petite aparté, le centre d’étude de Gramat fait parti du CEA (Commissariat de l’énergie atomique) et à une ou plusieurs sections de recherche sur l’armement. Et oui, même et je dirais surtout dans des régions rurales, pas mal d’expérimentations en tout genre se passent. Presque à l’insu de tous. C’est facile, c’est la campagne, et c’est bien connu, les « ploucs » ça gobent tout. Qu’ils croient….Heureusement, la réalité est que nous ne sommes pas dupes….
Le premier lien est une présentation hagiograhique du centre d’étude, et le deuxième lien vous renvoi sur Médiapart, ou il est question d’uranium appauvri et de son utilisation sur des armes. Et oui, à Gramat dans le Lot…..
http://www.cea.fr/le-cea/les-centre...
http://blogs.mediapart.fr/edition/n...
Matt Damon joue merveilleusement bien. J’aime beaucoup cet acteur. Il a le talent de pouvoir jouer des rôles totalement différents, ce qui n’est pas évident. Sans vous raconter le film, car je vous invite à aller le découvrir, il est question d’une compagnie pétrolière qui pèse 7 milliards de $, qui envoie ses deux plus fins négociateurs dans un patelin, afin que leurs habitants cèdent leurs terrains à un prix très moyen, pour en extraire le « précieux » gaz.
L’extraction du gaz de schiste aux USA, c’est 500 000 puits en activités aujourd’hui. Ce sont des recettes de plusieurs millions de dollars, donc bien sur ce n’est pas neutre en matière d’économie. Il y a quelques années, c’était impensable qu’Hollywood sorte un film contre le gaz de schiste, mais voilà, les dégâts collatéraux sont de plus en plus importants. Morts d’animaux, cancers, eau impropre à la consommation, paysages dévastés…. Lourd tribut pour une énergie fossile qui ne résoudra rien à court terme.
Fin du film. Le directeur adjoint de centre d’étude prend la parole, et commence à expliquer ce qu’est la fracturation hydraulique. Pour ceux qui ne connaissent pas la méthode, qui est la seule aujourd’hui qui peut extraire le gaz de schiste, c’est un forage vertical de 2500 mètres, puis des forages horizontaux, et une fracturation des roches souterraines qui se fait en injectant des énormes quantités d’eau accompagnés de plus de 500 produits chimiques. La roche est ainsi fracturée, le gaz est libéré, une partie de l’eau polluée remonte à la surface, avec une bonne partie de ce que le sous sol renferme. A savoir, du soufre, des minerais divers, de la boue etc… Ce qui rend le paysage « agréable » à regarder….
Une fois ceci expliqué, est venu le couplet sur le fait qu’il n’y a pas solutions à court et moyen terme, et qu’en 2050, nos enfants auront du mal à avoir de l’énergie. Discours moralisateur sur le fait qu’il fallait que nous, citoyens lambda, prenions conscience de cela, et commencions donc à réduire notre consommation. Devenez responsable. Evidemment il n’est pas question de revenir à l’éclairage de la bougie, mais quand même….
C’est comme Cahuzac. Moralisateur. Serrez vous la ceinture braves français, pendant que moi, je fais fructifier un « petit » compte dans la confédération Helvétique qui me met à l’abri pour le restant de mes jours. Cahuzac était à Bercy ? Sans blagues….
Mais je m’égare. Pas tant que ça quand même. Le discours est toujours le même. Moralisateur. C’est énervant, car ce n’est jamais de leurs fautes, mais de la nôtre.
Du coup, je me suis lancé dans une tirade, ou j’ai juste expliqué qu’il faudrait qu’on arrête de nous bananer, que l’on nous demande d’avoir confiance dans les promesses, alors que les accidents passés ne nous y incitent pas. Tchernobyl, Fukushima pour le nucléaire ; pour le pétrole récemment, la fuite énorme de la plate forme BP dans le golfe du Mexique, sans oublier les dégâts du gaz de schiste. Impossible d’avoir confiance dans les pétroliers et industriels lourds, vu qu’ils ne pensent qu’en termes de bénéfices engrangés, au mépris total du bien être de la population.
Ca a jeté un froid côté Gramat, et du chaud côté Lot en action. Pas de climatisation modérée. Le responsable du centre d’étude est payé pour rechercher des méthodes d’énergies alternatives. C’est ce qu’il dit. Ca aussi c’est énervant. Depuis 40 ans, une mixité de pas mal de sources d’énergies aurait pu être envisagée. Géothermie, panneaux solaires, aérothermie, éoliennes, énergie de la mer etc…On ne serait pas dans la situation ou nous sommes aujourd’hui si cela avait été fait.
Mais voilà, les scientifiques ne cherchent que dans une direction. Il y a 20 ans, pas d’éoliennes. Depuis 3 ans, le parc éolien est presque trop fourni selon les régions, et aujourd’hui c’est remis en question. De qui se moque-t-on ? Ils ne pouvaient pas le prévoir ?
Tout marche par à coup. Normal, car le but recherché reste toujours le bénéfice à court terme. Le reste est secondaire. A part réfléchir, que font les scientifiques ? Au bout de la réflexion, si cela s’avère juteux, ils reçoivent un paquet d’argent et hop terminé. Je caricature ? Honnêtement je ne crois pas
On nous jette la responsabilité à la face. C’est facile. Qu’il y ait des gens irrespectueux de l’environnement et de la consommation d’énergie, certes. Mais à côté des pétroliers et financiers, ce sont presque des saints.
Le citoyen lambda est obligé aujourd’hui, enfin pour ceux qui le désirent, de se mêler de domaines ou normalement il ne devrait pas intervenir. Un boulanger s’occupe à produire du bon pain. Un plombier de réparer les fuites et d’installer de bons systèmes, un dentiste de soigner les caries, etc….
Un scientifique industriel est sensé trouver des sources d’énergies les moins polluantes possible et les offrir à la planète. Oui ou non ? Mais devant l’incurie de ces scientifiques, plus intéressés à toucher des enveloppes, qu’à travailler correctement, on est obligés de s’en mêler.
Obligés, car sinon, cette planète serait déjà morte. Mais la partie n’est pas gagnée, donc la vigilance constante reste de mise.
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