Trop c’est beaucoup trop !
Le regard quotidien que l’expatrié jette sur son pays, la France, depuis plus de dix sept ans, récoltant au-delà des mers, bon nombre d’infortunes et de colères, à peine pimenté d’une toute petite poignée de bonheurs, vient de se noyer sous le déluge de turpitudes, consternantes, qui ont fini par le pourrir, le réduisant en une poussière nauséabonde.
Et du coup, notre expatrié planté dans une terre francophone et méridionale, se demande si là bas, à l’intérieur de cette nation qui lui fut pendant tant d’années souvent magnifique, aujourd’hui meurtrie, à la frontière de l’immondice, ses compatriotes ont conscience de la boue dans laquelle ils ont fini par patauger. A se demander s’il lui avait été donné le privilège malheureux de voir les arbres de la forêt au sein de laquelle ils sont devenus aveugles, à force d’inconscience.
Car trop, c’est trop !
Une cascade de foutaises, de mensonges, d’abus, de livres nageant d’une écriture banale, dans le plus sordide des caniveaux, d’erreurs au plus haut niveau d’un Etat qui se désagrège, où la presse fabrique à tour de bras infantiles des faits anodins, et quelquefois répugnants, en scandales.
Trop, c’est beaucoup trop. Un ex-président égocentrique qui croit être le principal acteur, le niais, d’un « retour du sauveur » en cinémascope triomphal de préférence. En oubliant cet amateur de fric et de…coups tordus, que la batterie bien fournie de casseroles judicaires qu’il traine à la suite de ses talons hauts, a enrichi sa collection de deux grosses et lourdes marmites, via des juges et un prince du Qatar, son (grand) ami. Un avion de luxe loué à trois reprises pour des voyages au long cours en compagnie de sa chère Carla (Emirats, Qatar et USA) à une agence prise la main dans le sac dans le transport frauduleux de cocaïne. Voyages payés (près de 300.000euros), par une société dirigée par un autre ami, dans laquelle notre bonhomme avait fait investir la somme de 140 millions d’euros par la fée de l’Oréal. Le deuxième cadeau a un goût encore plus frelaté. Toujours un parfum de fric. Gros très gros de préférence. Trois millions d’euros offerts par le prince des déserts afin d’épurer les frais occasionnés, soi disant, à son (grand) ami empêtré dans…le divorce d’une certaine Cécilia à laquelle a succédé la Clara.
Trop, c’est trop. Beaucoup trop ! Les sempiternels sondages pour rien et n’importe quoi d’important effectués quasi quotidiennement. Il suffit de la déclaration d’un sous fifre politique, d’un accident aux conséquences multiples, d’un fait-divers ou d’une confidence vacharde etc… pour qu’automatiquement une nuée de sondeurs se ruent sur un échantillonnage de 1000 ou 800 personnes, interrogées dans l’instant même, à chaud avant toute réflexion et « représentant toutes les couches de la société française », afin d’oser publier les pensées ou décisions de tout un peuple. Un comble de la malhonnêteté lorsqu’au 5 septembre 2014, par exemple, on cherche et annonce à travers un sondage un Président de la République qui sera élu... en 2017. Un comble également lorsqu’on interroge « toutes les couches etc… » sur la valeur d’un livre qui n’est pas encore publié et dont la pub a dévoilé quelques phrases seulement.
Trop c’est beaucoup trop. Tous ces joueurs de foot, hommes politiques, la plupart hors du coup, ces stars du grand ou petit écran, du show bizz, qui racontent leur vie, leurs déboires, leurs angoisses et leurs secrets d’alcôve à travers des bouquins, souvent volumineux, sans intérêt et surtout sans génie littéraire. Les derniers en date sont au nombre de trois avec comme signataires trois femmes, deux ministres et une concubine. Toutes trois répudiées. Les deux premières des ministères où elles avaient été installées et la troisième du palais même ou se fait et défait la France. Avec pour chacune des trois le même thème : « ce n’est pas ma faute, c’est celle de l’autre ».
Passons sur les deux premières qui s’en donnent à cœur joie sur les dérives des gouvernements dont elles ont (ou ont été) démissionnées, mesdames Duflot et Batho, car celui de l’ex première dame, Valérie Trierweiler les dépasse dans le genre au ras des pâquerettes. Il est le prototype du bouquin dit « people » digne des plus sales pages des magazines pareils à ceux (Bonne Soirée, Confidences, Ici Paris etc…) qui faisaient pleurer ma grand-mère, pauvre parmi les pauvres, sur les petits malheurs des princesses de l’époque.
Car somme toute cette dame qui se veut journaliste et qui n’a été qu’une petite plume évoluant dans les potins et cancans de la gentry, ne décrit, à longueur de page et dans une langue à faire ronfler d’ennui, dit-on, les péripéties d’une rupture pareille à tant d’autres, jalonnée de plaintes, de jalousie et de vengeance. Elle découvre ainsi que même le Président d’une République demeure un homme comme les autres lorsqu’il s’agit de rompre une liaison amoureuse. Lorsque justement il n’y a plus d’amour. Et en avant les phrases mesquines à force d’être ridicules « j’ai voulu avaler des somnifères pour me tuer et il s’est précipité…etc… ». L’éternelle rengaine du suicide dans ces cas. Un acte qui est rarissime même dans les romans à l’eau de rose. « J’ai vu un des gardes du corps du Président verser des larmes après lui avoir reproché de lui avoir acheté des croissants à l’issue d’une nuit d’infidélité… ». Faut-il en déduire que ce fameux garde du corps n’est qu’un dur à cuire au cœur tendre ? Et le tout à l’avenant (« pauvres sans dents » etc…) une litanie qui ne fait pas honneur à celle qui la déroule après avoir épuisé deux époux avant d’être remerciée par le locataire de l’Elysée dont elle veut la chute. A telle enseigne par exemple, qu’il se trouve à travers la France des libraires qui, par affichette collée à leur vitrine refuse de « vendre de la mauvais littérature » au sujet de ce…best seller qui ne gagnera jamais le Goncourt mais, dit-on encore, enrichira son auteur..
Trop c’est vraiment trop !
Et pour couronner le tout, ce monde politique qui n’a fait que se désagréger depuis tant d’années, jusqu’à perdre toute crédibilité, offre encore un justiciable. Du parti au pouvoir cette fois. De surcroit un ministre fraichement désigné dans un gouvernement qui ne sait plus où donner de la tête. Et encore une histoire de fric, matière tellement prisée dans cette corporation. Après Cazeneuve et son magot planqué en Suisse, voilà Thomas Thévenoud qui dit avait oublié « par négligence » de déclarer ses revenus et ceux de sa femme au fisc depuis plusieurs années. Un sacré culot ne trouvez-vous pas ? Et ce monsieur veut garder son mandat de député. Ne trouvez-vous pas également qu’à droite comme à gauche, ceux qui ont eu (ou qui auront) à rendre des comptes à la justice commencent à être nombreux dans les partis comme dans les travées du Palais Bourbon ?
Et le peuple dans ce galimatias ? Et bien le populo, une fois encore, « toutes tranches de la société française comprises comme pour les sondeurs » crie son dégoût. Chaque tranche à sa manière comme toujours. Et seulement son dégoût en croyant encore ces messieurs et ces dames. Dans leurs positions et discours mensongers encensés évidemment par leurs serviles alliés que sont les experts et les journaleux. Sur les ondes, les écrans et les gazettes. Aucun de ceux là ne vous conseillera le véritable changement. C'est-à-dire de donner congé définitivement (par les urnes et l’abstention) à tous ces élus sans foi ni loi, incapables, avec honnêteté de réformer et assainir notre pays. Leur devoir. Et qu’au lieu de séparer il leur aurait fallu souder la totalité du peuple, dans une Union sacrée et sans croire une seule seconde que la Marine qui clame actuellement la même chanson devenue rengaine, changera quoi que ce soit.
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