Trump, une gêne
J'ai écrit cet article en mars 2017. Je le propose, à nouveau, à la lecture.
L’élection de Trump, novembre 2016
Trump mena une campagne âpre et guerrière, qui surprit ses proches (1), lesquels ne s’attendaient pas à un tel positionnement (1). Le 20 janvier 2017, il occupe la Maison Blanche. Il étonne le monde occidental qui ne s’attendait pas à ce qu’il suive la ligne politique de l’idéologie qu’il avait véhiculée lors de la campagne. Or cette politique ne va pas sans difficultés. Elle menace la mondialisation par la priorité accordée à l’organisation bilatérale des échanges. Elle conteste le système de sécurité collectif en s’en prenant à l’OTAN. Bref, sa politique étrangère, non-interventionniste, protectionniste et non-occidentaliste, déplait profondément. Tous les fondamentaux de sa politique déstabilisent l’OTAN, l’OMC, l’ALENA, le traité transatlantique, tout un ensemble de pratiques politiques qui datent de l’après 2nde Guerre.
La lutte entre TRUMP et la CIA
Trump se méfie énormément de cette agence (6). Il lui reproche ses manipulations extérieures qui auront conduit à la guerre d’Irak. Il insinue que la CIA a entrainé la destruction de l’avion de la Malaysia Airlines (7). Et d’ailleurs, Wikileaks en attesterait (8). De même doute-t-il de l’identité des meurtriers d’Alexander Livitvinenko et conteste-t-il l’analyse faite par la CIA des attentats du 11 septembre. Politiquement, cela se traduit par des actions concrètes. La CIA n’occupe plus la direction du Conseil de Sécurité Nationale. Elle a été remplacé par Michael Flynn avant qu’il ne soit débarqué pour des liens supposés avec la Russie. Il a mis à la direction des services extérieurs le controversé Steve Bannon, et consolide ainsi une politique nationaliste et hostile au multilatéralisme. Bannon « règnerait en maitre », affirmait un agent de la CIA dont le propos était retranscris dans la revue de Presse Internationale de Thomas Cluzel (France Culture).
La déstabilisation de Trump
Pour contrer cela, une campagne massive de déstabilisation a commencé. Elle entretient un doute sur les rapports du Président à la Russie. Il ne s’agit pas seulement de le rendre seulement raisonnable. Il s’agit de le destituer. Début 2017, un rapport a été beaucoup commenté (9). Ce rapport a été initié par une société privée américaine, proche des Républicains, qui a demandé à un ancien agent du MI6 d’étudier le cas (10).
Il affirme que Trump a demandé à des prostituées de s’uriner dessus dans un Hôtel de Moscou, en 2013. Les Russes en auraient les preuves, et lui imposeraient une politique précise. Cela expliquerait bien des choses (11). Ce rapport a, néanmoins, été très contesté par la presse, tant sur la forme que sur le fond. Il est jugé peu fiable, fantaisiste, fabriqué (12).
Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que la CIA poursuive dans cette voie, en essayant de passer par la Russie pour destituer ce président. L’agence essaie de diffuser cette thématique, y compris dans le monde culturel, et journalistique (13). Pour autant, cette campagne semble manquer son but. Certaines de ses attaques ont réussi, mais Trump reste intouchable. Cela n’empêche pas certains succès. Michael Flynn, son conseiller à la Sécurité Nationale a reconnu « des informations incomplètes sur (ses) discussions téléphoniques avec l’ambassadeur de Russie » et a démissionné. Paul Manafort, un de ses directeurs de campagne, a fait de même. Il aurait fait le porteur de valises pour le compte de Yanoukovitch, ancien président Ukrainien et apporté des fonds à Trump dans le but de financer sa campagne. En mars, cette stratégie se poursuit (14). Si cela affaiblit le Président, il n’en demeure pas moins qu’il reste intouchable.
Ce pourquoi la CIA ne procède pas autrement.
Cet homme égocentrique et mégalomane, a en effet un passé trouble susceptible de l’affaiblir définitivement et de manière plus efficace. Par exemple, il a été accusé par une fille de 13 ans de l’avoir violée maintes fois (15). Il est d’autre part l’ami du milliardaire Jeffrey Epstein : « je connais le milliardaire Jeffrey Epstein depuis longtemps … il aime les belles femmes … spécialement si elles sont jeunes » (16). Condamné pour sollicitation de mineure, Epstein a purgé une peine de prison. Mais les accusations allaient au-delà. D’après les médias, cet homme disposait d’une « l’ile aux esclaves sexuelles » (17).
Il faut cependant rappeler que TRUMP n’a pas été condamné, et qu’il le doit sans doute à Jeffrey Epstein, qui, lors de son procès, a refusé de répondre aux questions que le juge soulevaient à propos du milliardaire.
Compte tenu de tout ceci, si l’on voulait le destituer, pourquoi ne pas passer par là, plutôt que par une obscure piste russe ?
Trump n’est pas le seul. Le nom d’Epstein est associé à des personnalités célèbres : Peter Soros, Ehud barak, le Prince Andrew (18, 19). On compte également Bill Clinton parmi les dirigeants ayant fréquentés Epstein (20). Par conséquent, il est peut-être impossible de renverser ce président par de tels biais. C’est pourquoi on l’attaque par la Russie.
A noter que depuis décembre 2012, la Russie a interdit aux américains d’adopter des enfants russes. Elle se réserve le droit, le cas échéant, de publier une liste réduite des individus américains ayant nuit à la santé de citoyens russes (21). IL me semble que l'on peut, logiquement, et sans exagération, supposer qu'il s'agisse d'une affaire de pédophilie. C’est peut-être ceci le « Kompromatt » de Clinton qui est évoqué dans le rapport hostile à Trump (9) et qui rendrait celle-ci vulnérable. Le piratage des emails du parti démocrate, dont le contenu est disponible sur le site de Wikileaks, a peut-être un soubassement pédophile, dans certains cas. Certaines allusions ne semblent pas claires.
Les Clinton.
« Si les Clinton vont après moi » affirmait Trump pendant la campagne, « j’irais après eux ». On est loin de l’époque heureuse dans laquelle il invitait les Clinton à son mariage. D’autre part, le couple a, au long de sa carrière, laissé une liste étrange de cadavres trainent derrière lui (22).
Lors de la campagne électorale, Trump a eut des mots étranges : « la machine Clinton est au centre du pouvoir mondial. Hillary a des réunions avec des banquiers, et planifie de prendre le pouvoir aux américains » (audible sur You Tube). TRUMP multiplie depuis les déclarations étonnantes, et insolites, au regard de ceux qui conçoivent les relations internationales comme étant structurées par les relations d’Etat à Etat. A l’occasion de la conférence annuelle pour la famille républicaine, il déclare, en effet : « il n’y a pas d’hymne mondial, il n’y a pas de monnaie mondiale, ni même de drapeau mondial, je suis le Président des Etats-Unis » (février 2017).
A ce jour, la déstabilisation du Président américain reste médiatique. Cette stratégie a pour objet d’entretenir une agitation permanente. Mais elle a ses limites. Car les deux Amériques qui se sont opposées lors de la campagne présidentielle américaine ne sont pas réconciliées. Afin d’éviter la guerre civile, la destitution est le moyen le plus paisible. Car les partisans de Trump pourraient toujours y voir comme une raison d’Etat. Mais compte tenu des lenteurs propres à la destitution, Trump sera assassiné à la manière du Juge Falcone.
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Voir le documentaire qu’Arte a fait sur Trump
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https://obamawhitehouse.archives.gov/sites/default/files/rss_viewer/birth-certificate-long-form.pdf
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http://www.lejdd.fr/International/USA/Trump-declare-la-guerre-a-la-CIA-837541
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http://edition.cnn.com/2015/10/14/politics/donald-trump-mh17-plane-russians/index.html
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http://monde.blogs.la-croix.com/trump-poutine-les-mysteres-de-la-love-story/2016/12/31/
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http://www.lejdd.fr/International/USA/Le-nouveau-rapport-anti-Trump-est-il-credible-839068
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http://www.atlantico.fr/pepites/donald-trump-accuse-avoir-viole-fille-13-ans-2752338.html
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https://www.theguardian.com/world/2015/jan/10/jeffrey-epstein-decade-scandal-prince-andrew
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http://www.motherjones.com/politics/2015/01/bill-clinton-jeffrey-epstein-conservative-medi
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