Un salon dédié à la « femme musulmane » interdit aux hommes : choquant et discriminatoire
Les 21 et 22 mars 2015, se tiendra, au Parc des Expositions de Pontoise, le "Salon au féminin" que les organisateurs présentent comme le "1er salon français dédié à la femme musulmane" et "un événement d'une ampleur unique en Ile-de-France, dédié aux dames et demoiselles".
Une initiative commerciale parmi tant d'autres qui, jusque-là, semble ne poser aucun problème. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il sera interdit aux hommes. En outre, les exposants ne pourront être que des femmes. Choquant et sexiste.
Les organisateurs ont, malgré tout, prévu deux halls commerciaux, avec des entrées bien distinctes : l'une réservée aux familles (hommes, femmes et enfants), l'autre réservée aux femmes.
Un salon dédié à la femme musulmane a toute sa place en France, bien entendu. Là n'est pas le problème. Il faut que ce soit parfaitement clair.
Les lois de la République, et en particulier l'article 225-1 du Code pénal, interdisent et considèrent comme discriminatoire "toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".
S'agissant d'un événement à caractère commercial, l'article 225-2 du Code pénal précise que toute discrimination commise à l'égard d'une personne physique ou morale est punie de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende lorsqu'elle consiste, en outre, à "refuser la fourniture d'un bien ou d'un service". Lorsque le refus discriminatoire est "commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d'en interdire l'accès, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75.000 euros d'amende".
Les lois de la République doivent s'appliquer sur l'ensemble du territoire national. Il ne peut pas y avoir d'exception. Le "Salon au féminin" n'échappe pas à législation qui met l'ensemble des citoyens sur un pied d'égalité. Les hommes doivent avoir la possibilité de pouvoir accéder à l'ensemble du Parc des Expositions de Pontoise pendant toute la durée de l'événement. Libre à eux d'utiliser ou non cette liberté. Dura lex, sed lex.
Les pouvoirs publics doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher de telles pratiques discriminatoires et sexistes qui sont contraires aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui font la fierté de notre République.
66 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON