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Une Joconde bleue !

À droite, la Joconde du Louvre, à gauche, une Joconde bleue inconnue.

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Que le domestique Salaï ait posé pour une première ébauche, Mona Lisa ensuite pour le sourire (gai d'un côté, triste de l'autre), cela s'explique, il n'en reste pas moins que c'est bien une Flore que Léonard de Vinci a voulu représenter tout en s'interrogeant sur le mystère de l'Être face au néant. Dans ce processus d'élaboration, je propose, arguments à l'appui, de voir dans cette Joconde bleue, une authentique peinture du Maître, juste avant l'exécution du tableau du Louvre.

J'en veux pour preuves les corrections apportées à quelques détails qui ne s'expliquent que par un souci d'amélioration dans le tableau final : un avant-bras droit moins raide, un pont plus éloigné, une broderie plus détaillée, mais surtout - juge de paix par excellence - l'absence totale de jaune dans cette Joconde bleue. J'en déduis que Léonard de Vinci a voulu représenter la scène, à gauche, avant le lever du soleii, à droite, après son lever. Ce qui s'inscrit tout à fait dans son interrogation presque métaphysique sur le mystère de la lumière.

"Regarde la lumière et admire sa beauté. Ferme l’œil et observe. Ce que tu as vu d’abord n’est plus et ce que tu verras ensuite n’est pas encore" (carnets).

Mes contradicteurs habituels ne manqueront pas l'occasion de me faire remarquer que je ne suis pas le seul à proposer d'autres Jocondes qui auraient pu précéder l'exécution du tableau du Louvre ; peut-être ? Et pire, que cette Joconde bleue ne serait qu'une copie comme beaucoup d'autres. 

Une réponse suffit : voyez, dans ma Joconde bleue, les plis des manches, voyez ceux du voile sur l'épaule, c'est blanc, mais dans les autres Jocondes, le reflet doré s'y trouve, soit qu'elles précèdent le tableau du Louvre, soit, plus probablement, qu'elles s'en inspirent ou le copient. Voyez le fond du ciel de ma Joconde bleue, il est bleu. Voyez le visage de la femme, il est blanc. Tout est peint en couleurs froides. Ou alors, il faudrait supposer que le peintre n'avait plus de jaune sur sa palette, ce qui est absurde. Cette Joconde bleue sans jaune pour la réchauffer est un cas unique, à ma connaissance.

Des tableaux précurseurs : les deux "Vierge aux rochers".

À droite, juste avant le lever du soleil, la lumière n'entre pas dans la grotte. Elle est seulement diffuse. Les couleurs sont froides. Les replis du manteau au-dessus des genoux de la Vierge ne sont éclairés que d'un brun foncé. Les visages sont blancs, voire livides.

À gauche, après le lever du soleil, la lumière entre dans la grotte. Recevant ses rayons, les visages et le corps des enfants s'éclairent en retrouvant le teint naturel de la chair. La cape rouge de l'ange resplendit tout en réchauffant la scène, mais le fond de la grotte, ne recevant pas les rayons, reste dans l'ombre.

A gauche, la version du Louvre, à droite, celle de Londres. L'histoire de leur commande, de leur livraison et de leur destination finale est particulièrement obscure. Il est possible que Léonard de Vinci ait profité d'une commande pour exprimer, déjà, avant la Joconde, sa réflexion sur la lumière sans trop se soucier des termes du contrat, d'où le liiige.

Une peinture de Titien : gourgandine d'un côté, vierge ingénue de l'autre ?

Le portrait, en demi-figure, est celui d’une femme très belle, au profond décolleté, somptueusement vêtue de couleurs chaudes et fortes. Le sourire est le point central. C’est un sourire à la fois moqueur et attirant. Il est moqueur dans la joue droite du fait de la subtile influence qu’exerce sur la bouche l’œil malicieux qui regarde en coin. En revanche, dans la joue gauche, il est pur, naïf et attirant. Les deux côtés du visage sont très différents l’un de l’autre. Le côté gauche est celui d’une jeune ingénue. Le côté droit, avec sa joue très légèrement empâtée, est celui d’une "bohémienne’’ rouée et experte dans tous les jeux de l’amour.

                     

L’effet est très curieux car lorsqu’on croise son regard, même si la bouche paraît gourmande, on hésite, suivant qu’on fixe un oeil plutôt que l’autre, entre une grande courtisane et une jouvencelle. Du côté ‘’jouvencelle’’, l’accroche-cœur de l’abondante chevelure reste discret ; du côté ‘’péripatéticienne’’, il se prolonge par une tresse insidieuse qui caresse l’épaule dénudée, puis suit la dentelle du décolleté jusque vers le creux de la gorge. Le bras, du côté gauche, dans un geste élégant et discret, présente ostensiblement dans sa main ouverte la couronne en fleurs d’oranger des vierges. Du côté droit, le bras droit, nu, à l’image de la gorge déshabillée de tout collier, émerge de l’ample vêtement mordoré. Avec nonchalance, la séductrice l’appuie mollement sur un voluptueux coussin brodé dont la couleur rouge vibre au contact du velours vert de la cape et dont les deux coins sont ornés de glands. L’un de ses glands se devine dans l’ombre, dans la main qui l’enserre ; l’autre pend sur le bord de la table... un gland décoré de passementerie fine.

 (extraits de mes articles Agoravox) Emile Mourey.

 


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