Vers une moralisation de la vie bancaire ?
Qui n’a pas entendu parler de la « moralisation de la vie politique » ? Aujourd’hui Solidarité & Progrès, le parti qui a soutenu Jacques Cheminade aux élections présidentielles, propose d’aller plus loin en lançant sa campagne en faveur d’une « moralisation de la vie bancaire » !
Il s’agit de promouvoir auprès de la nouvelle assemblée législative et d’autres élus de France, une réforme financière fondée sur la séparation stricte entres banques de dépôts et banques d’affaires, inspirée du Glass-Steagall Act adopté par Franklin D. Roosevelt en 1933 et en vigueur en France entre 1945 et 1983.
Lors de sa rencontre du 6 juillet avec son homologue russe Sergeï Lavrov, notre ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré qu’ « un esprit de confiance nécessaire pour une meilleure compréhension mutuelle a fait défaut jusqu’à aujourd’hui. La France ne souhaite ni l’isolation de la Russie du reste de l’Europe, ni son affaiblissement économique. » Réitérant l’affirmation de Macron sur le fait que le départ de Bashar el-assad n’est plus un préalable pour la France, Le Drian a affirmé que « nous faisons face en Syrie à un ennemi commun, et nous partageons un même objectif : la paix. » Il confirme ainsi que l’arrivée d’Emmanuel Macron correspond au retour d’un certain réalisme en matière de politique étrangère, après cinq années dominées par le dogmatisme de Hollande. On ne peut que s’en réjouir, et tout faire pour s’assurer que cela continue dans ce sens.
Mais ce pragmatisme intelligent dans la politique extérieure n’est pas cohérent avec ce que l’on voit se mettre en œuvre sur le plan intérieur, comme si les deux domaines se situaient dans deux univers complètement différents ;
Avec le duo Darmanin-Le Maire, Macron a donné les clés de l’économie à la droite, avec un Bruno Le Maire en véritable alter-ego du ministre allemand de l’économie Wolfgang Schaüble, un des chantres les plus dogmatiques du libéralisme financier. Comment croire qu’il soit possible de rétablir une politique étrangère s’inscrivant dans le temps long des relations entre les nations, alors que l’on perpétue sur le plan économique et social une politique d’austérité budgétaire et de dérégulation financière au service du court-termisme des marchés financiers ?
Notre mobilisation citoyenne pour forcer le débat sur la séparation bancaire dans le nouveau Parlement est donc essentielle, justement pour mettre le doigt sur cette contradiction tout en présentant un moyen de la résoudre. Car le Glass-Steagall Act – la loi de Roosevelt de 1933 séparant les banques de dépôts et les banques d’affaires, et dont les Français se sont inspiré à la Libération – est le moyen de faire sauter le verrou financier, et l’étape nécessaire pour ouvrir le champ d’une politique de développement mutuel à l’échelle du monde. De plus, cette mobilisation citoyenne nous donne l’occasion de faire l’éducation de nos parlementaires, en même temps que celle de nos citoyens, afin qu’ils ne voient plus l’économie comme un jeu à somme nulle, dans lequel on doit forcément déshabiller Paul pour habiller Jacques, mais comme la science du progrès humain, où chaque individu et chaque nation porte la responsabilité du futur de l’humanité.
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