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Villepin en soutien de l’équipe de France... le public siffle !

« A travers les victoires comme à travers les épreuves, c’est tout un pays qui se réjouit ou qui, au contraire, souffre. Dans ces moments-là, on a besoin d’une équipe qui gagne. »

C’est une citation de D. de Villepin à Clairefontaine le 28/05/06...

Citation qui en dit long sur l’état de la politique aujourd’hui et sur la position de DDV. Nul n’a oublié que son objectif est d’atteindre maintenant la date du 9 juin pour voir les Français se détourner un peu des « affaires » qui entourent le tandem Chirac / Villepin. Il a raison, la Coupe du monde est un événement médiatique incontournable, et le foot est le sport universel pratiqué et partagé aussi bien par les riches que par les pauvres.

Donc, DDV se raccroche au moindre espoir de relance, comme si une victoire de l’équipe de France pouvait redonner le moral à un pays qui doute, et qui défie sa classe politique. L’homme providentiel ne serait plus Sarkozy mais Zidane.

Et pourtant, de nombreux Français ont sifflé leur équipe de foot lors d’un match amical... Pourquoi ? Peut-être que le soutien de DDV nous promet un nouvel échec ?

Non, sérieusement, faisons fi de toute superstition, ce n’est pas parce que DDV soutient publiquement l’équipe de France qu’elle va se faire éliminer. Ni que nous devrions lui tourner le dos.

Les sifflets de samedi dernier sont ridicules, certes Dhorassoo a été mauvais, mais le match nous a montré que les Français sont entrés sérieusement dans leur préparation, et il n’y a pas de doute, ils passeront le premier tour, pour la suite il faudra bien jouer et avoir un peu de chance, voire la provoquer, DDV le sait, mais ne sait plus comment faire.


Les sifflets de samedi dernier ne valent pas mieux que ceux qui ont accompagné une Marseillaise lors du dernier France-Algérie. Ce sont des sifflets lamentables, surtout qu’il n’y eut aucun manque de respect envers le public de la part des joueurs de l’équipe de France. Sifflets que même J. Chirac évite lors de la finale de la Coupe de France, en entrant dans la tribune présidentielle en catimini. Quel triste jeu.

Mais la marque France, son coq, ne sont plus de mise. Il y a ceux qui veulent en faire du nationalisme de bas étage par le biais d’un patriotisme populaire pour mieux se renfermer sur soi, il y a ceux qui font étalage de son déclinisme et qui sont prêts à tout brader, et il y a un pouvoir faible, des médias accusés de connivences, une fracture entre ceux qui ont les privilèges d’être arrivés là où ils sont et ceux qui ont le sentiment d’être échoués au mieux de leur survie. Au cœur de tout cela, il y a l’économie, l’économie du foot et de ses salaires mirobolants, de ses sponsors issus des multinationales. L’économie de la France, de son chômage, de l’absence de création d’emplois issus du privé, de son secteur public qui fout le camp en frais de fonctionnements.

Un pouvoir qui s’accroche à un miracle, le pire n’est jamais certain, à un mirage plutôt, celui de croire qu’une victoire en Coupe du monde changerait tout ! En 1998 il y avait le retour de la croissance, il y avait la Coupe du monde en France, il y avait une nouvelle équipe de France, jeune, chanceuse, sûre que quoi qu’il arrive, il y avait au bout du bonheur, celui de participer à une belle aventure. Il y avait aussi un peu de mieux (le retour de la croissance), guère plus, mais il y avait une confiance retrouvée en Jospin et en son équipe.

Mais voilà, c’est là que s’arrête la ressemblance, le foot n’est pas une affaire de pouvoir. Quel est le pouvoir d’un vainqueur de la Coupe du monde ? De passer à la télé et de faire fructifier son capital en vendant son image. En politique, tout est affaire de pouvoir, pour l’atteindre il faut capitaliser sur une image construite à l’aide de conseillers en image, pour le conserver il ne faut pas seulement bien gouverner, il faut savoir détruire ses adversaires sans les réduire à néant.

Et maintenant que le sport est intimement lié à la politique, si j’étais un joueur de foot, je me dirais :
« Eh quoi ! Il faut la gagner cette Coupe du monde, qui sait, il y a peut-être dans l’équipe quelqu’un qui aura, un 14 juillet, besoin d’être amnistié... »


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9 réactions à cet article    


  • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 31 mai 2006 11:29

    Très bon article... La victoire en Coupe du Monde procure un plaisir relativement éphémère. Si elle avait lieu à la veille des présidentielles, on aurait pu croire à un impact, mais maintenant...

    Enfin, actuellement pour redonner un peu de confiance en Français, il vaut mieux croire en Zidane qu’en De Villepin...


    • (---.---.139.70) 31 mai 2006 13:32

      Croire en Zidane ! Non merci.

      Question : et si Chirac Avait amnistié Zizou au lieu de Guy Drut aurait’il grimpé ou baissé dans les sondages ?

      Je me marre !


    • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 31 mai 2006 13:44

      « Question : et si Chirac Avait amnistié Zizou au lieu de Guy Drut aurait’il grimpé ou baissé dans les sondages ? »

      Mouarf, bonne question. Mais la meilleure question aurait plutôt été : et si Zidane avait trempé dans les affaires des marchés truqués d’Ile de France, aurait-il eu la même côte de popularité ???

      Ou inversement : si Chirac avait amnistié Guy Drut en 1976, y aurait-il eu un scandale ???


    • (---.---.139.70) 31 mai 2006 14:43

      Zidane peut tremper dans toues les affaires de marchés truqués qu’il souhaite, personne ne viendra l’embêter, avec tous les services qu’il à rendu à la nation !!!

      Mais dans 30 ans...

      Qui sait ?

      En tout cas l’pauv chichi aura intéret de courrir vite dans un an, avec la bande de juges qui l’attendent à la sortie.

      Vat y’avoir du sport !


    • parkway (---.---.18.161) 31 mai 2006 13:39

      Article qui me semble nul...

      On voit bien que c’est un fan de football qui écrit.

      Le foot c’est du bisness et de la drogue pour les paumés et rien d’autre !


      • bastoche (---.---.13.10) 31 mai 2006 15:21

        Un peu excessif mais il est vrai que jamais la tentation de la part de nos politiques n’a été ausi grande de faire du foot-télé ( par opposition au football qui est un sport qui se pratique ) quelque chose qui ressemble a des jeux du cirque pour nourrir notre feignantise et notre inculture et nous brouiller les quelques idées intellectuellement valables qui pourraient avoir un impact sur des sites de débats comme celui de Agoravox. Et OUI ! Il ne faut pas oublier que le foot-télé n’est plus que « l’opium du peuple » depuis bien longtemps et non plus un spectacle comme un autre ( en plus d’etre une vache a lait pour d’autres ).


      • tartator (---.---.95.31) 31 mai 2006 17:42

        En tout cas, faut pas en avoir beaucoup dans les chaussettes pour tenter de sauver sa peau par la diversion d’une équipe composée à moitiè de bras cassés et de prè-retraités, les shorts encombrés de téléphones portables et de liasses de billets, on a bien vu ce que donnaient ces dieux du stade en 2002, en Corée, éliminés comme des malpropres par des équipes de va-nus-pieds....je sens pas dans une équipe coachée par un mec bizarre l’envie et la niac d’aller en finale...par contre, malheur à galouzeau s’ils sont éliminés dès le 1er tour, le sien viendra tout de suite après...et là, ce ne serait que début de justice....pour gagner, faut avoir faim, nos joueurs, eux, sont déjà gavés par tout le fric qu’ils ont touchés de leurs sponsors....et tout celui que ddv (sur les cassettes de l’état) a dû leur refiler pour les motiver à gagner, et hop, un tour de passe-passe....seulement, on se fait pas refaire le berlingot quand on a les cheveux gris et le caca collè au c.... (excusez ce langage peut amène et populaire, mais c’est tout ce que la politique m’inspire en ce moment de dégout qui me pousse à exprimer ce que la majorité d’entre nous doit ressentir, et je ne parle pas du total irrespect que ces gens sont entrain de susciter pour la jeunesse et dans les banlieux, comment voulez vous que ça flambe pas partout après tout ça)


        • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 31 mai 2006 18:15

          Voici un article délirant des ’Cahiers du football’, pour mettre fin aux débats de comptoirs assez pénibles... (Est-ce que je parle du dernier disque de Lorie, moi ?).

          Le foot rend con (ceux qui ne l’aiment pas) mer 31 mai, 17h38

          Comment survivre aux commentaires non autorisés de ceux qui se croient fondés à nous fourguer leurs opinions sur le football ? D’Elkabbach aux collègues de bureau en passant par les ironistes d’entrée de gamme, la Coupe du monde sera une épreuve.

          Le foot rend con, c’est une certitude maintes fois établie, inutile de revenir dessus. En revanche, il y a une hypothèse qui tend à s’imposer, de plus en plus, à chaque grand événement sportif : le foot rend surtout con ceux qui ne l’aiment pas. On entend par là, d’abord ceux qui ne l’aiment pas spécialement, ensuite ceux qui ne l’aiment vraiment pas.

          1998, début des emmerdements

          Chez ces derniers, on va avoir droit, inévitablement, à l’habituel déferlement de clichés éculés, au mieux à une pseudo-critique idéologique de comptoir revenant à dire que, mon brave monsieur, le foot c’est vraiment l’opium du peuple - alors qu’en réalité, le foot est à la religion ce que le lexomil est à l’héroïne pure (1).

          Mais les plus pénibles appartiennent sans conteste à la première catégorie, ne serait-ce que parce qu’ils sont infiniment plus nombreux et constituent une gamme d’emmerdeurs remarquablement nombreuse.

          Cette engeance inclut les collègues de bureau qui, à l’occasion d’une Coupe du monde, vont s’autoriser à donner leur opinion sur tout et n’importe quoi, et surtout sur n’importe quoi. À commencer par l’équipe de France, devenue un « lieu commun » depuis un Mondial 98 qui a vraiment marqué le début des emmerdements. On ne dira jamais assez à quel point cette victoire constitua une calamité qui a amené une masse excessive de Béotiens à s’intéresser à notre sport préféré... Dans un pays de culture footballistique aussi médiocre que le nôtre, cette invasion devait forcément être catastrophique.

          « De toute façon, ils sont nuls »

          Tout le monde s’estime donc compétent pour parler de football (peut-être encouragé en cela par l’incompétence réglementaire de bon nombre de journalistes sportifs). Nous voilà donc contraints de subir, aux abords de la machine à café ou sur le formica des cantines d’entreprise, des opinions définitives et particulièrement originales, du type « De toute façon, ils sont nuls », préludant de manière sinistre aux ricanements qui salueront une élimination... Pour ceux qui ont l’instinct de mettre une couche de prudence à leur jugement, c’est évidemment le sélectionneur qui ramasse - bouc émissaire préventif et universel. Même la production quotidienne des Guignols de Canal+ témoigne de ce degré zéro de la critique, de ce plus petit dénominateur commun. « Domenech = gros bouffon », donc. Mais là, restons circonspects puisque la moitié des lecteurs des Cahiers va se sentir visée...

          La beaufrérie contemporaine s’accorde ainsi sur de grandes vérités transcendantes. Par exemple, celle qui établit que le footballeur est un connard surpayé... Mais bizarrement, pas le patron de multinationale qui touche des tickets de présence faramineux pour participer de loin à des conseils d’administration et liquider des emplois, et qui héritera du PIB du Lesotho en guise d’indemnités de départ, ni l’animateur-producteur qui gagne des fortunes grâce à sa science de l’abrutissement des masses.

          L’ironie est bien là : nous qui sommes bien placés pour mesurer l’inculture, la citoyenneté minimaliste ou encore la vénalité des footballeurs, nous voilà quasiment contraints de leur accorder notre sympathie, voire de ressentir une forme de solidarité avec eux - contre le front commun des footophobes primaires.

          Indignés

          Ainsi, le philosophe Jean-Pierre Elkabbach a-t-il exprimé avec nuance son sentiment envers Raymond Domenech et « l’incident SFR » : « Je souhaite qu’il perde ! Une fois de plus, le football est livré à l’argent fou (...) Il a vendu sa parole, c’est scandaleux. C’est scandaleux. Le sélectionneur de l’équipe de France est là pour parler à tout le monde. Je proteste, je le dénonce ! » (2) Elkabbach - symbole d’un journalisme de révérence et de connivence encalminé dans la médiocrité de ses analyses et le sentiment de son importance, spectateur actif de l’annihilation du débat politique, président très bien rémunéré d’une antenne polluée au dernier degré par la publicité -, qui vient donner des leçons de déontologie et de désintéressement à un entraîneur de foot !

          Il faut aussi avoir vu le reportage du 13 heures de TF1 (évoqué dans notre numéro 26) pour saisir à quelle vindicte imbécile les internationaux français sont confrontés, simplement parce qu’ils n’ont pas fait coucou aux crétins qui les regardaient depuis le bord de la route - la scène évoque d’ailleurs un monde où les poissons seraient à l’extérieur de l’aquarium (3).

          La vieille haine du footballeur se réveille après quelques années de semi-hibernation : ce racisme de classe particulier qui s’appuie sur le constat que des individus sans bagage ni héritage, pour la plupart issus de classes très moyennes (et de plus en plus des banlieues), gagnent des sommes considérables et paradent au fronton des médias. On note aussi que le populisme s’appuie tout aussi bien sur les victoires des équipes de foot que sur leurs défaites : il peut en effet toujours compter sur une vaste majorité de pékins qui sauront basculer d’un côté ou de l’autre en fonction des résultats...

          (1) À signaler la parution aux éditions L’Harmattan de « Football - Sociologie de la haine », sous la direction de Camille Dal et Ronan David et de la réédition de « Football et politique - Sociologie historique d’une domination », de Patrick Vassort.

          (2) Propos tenus lors d’une rencontre avec des étudiants nantais, rapportés par Ouest-France du 24 mai.

          (3) D’après Etienne Moatti (L’Équipe du 30 mai), la vindicte de TF1 s’expliquerait par la non-signature d’un contrat qui aurait assuré à « la chaîne des Bleus » l’exclusivité d’interviewes du sélectionneur et des joueurs, tout au long de la compétition. Lors de Téléfoot, dimanche, un nouveau reportage à charge a suscité la colère de Raymond Domenech.


          • spud (---.---.254.75) 2 juin 2006 13:50

            Vous imaginez si la france perd ? non non je sais c’est inimaginable, mais si... hein !?

            Enfin la politique qui utilise le sport, c’est bien populaire comme mécanique...

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