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Accueil du site > Tribune Libre > Vive l’incertitude et le multiracial !

Vive l’incertitude et le multiracial !

 Nous avons mal à l’incertitude : peut-on faire du multiracial et du multiculturel une opportunité et avons-nous un autre choix ?

Que nous le voulions ou pas, à chaque bruit dans les feuilles, ce sont des lions que nous sentons venir, et non pas une gentille brise (*) : nous sommes programmés pour la survie et prendre le vent pour un lion n’a jamais tué personne, alors que l’inverse … Aussi voyons-nous des lions à chaque fois. 

Mais est-ce vraiment si bon pour notre survie collective ? 
Quand notre futur dépend de plus en plus des solidarités et des capacités à créer ensemble, est-ce qu’avoir peur de l’autre, de celui que je ne connais pas, n’est pas plus un problème qu’une solution ?
Quand la plupart des processus de fabrication font intervenir une multitude de pays et de savoir-faire, comment penser que la solution va venir d’un retour en arrière, d’une relocalisation chez nous, de la remontée des frontières ? Doutons-nous à ce point de nous-mêmes pour avoir de telles peurs ?
Sommes-nous condamnés à n’être que ces animaux que nous avons été ? Est-il normal de spontanément percevoir celui que je ne connais pas, comme un ennemi, un rival, un agresseur potentiel ? Est-il normal de ne pas nous faire confiance les uns les autres (**) ?

L’incertitude – le bruit dans les feuilles, l’autre que je ne connais pas, le demain qui m’est inconnu – est-il donc une si mauvaise nouvelle ? Ou l’incertitude est-elle cette page blanche sur laquelle je vais pouvoir exprimer ma créativité ?
Pour me faire comprendre, je voudrais que vous preniez le temps d’imaginer un monde sans incertitude. Donc vous vivez dans un monde dont l’évolution est connue et où chacun de vos actes est prévisible. Avez-vous vraiment envie de ce monde ? 

Moi pas ! Aussi je m’écrie, sans aucune retenue : vive l’incertitude, car il n’y a pas d’espoir sans incertitude !

Comment arriver à sortir de nos peurs, de notre appréhension du futur, de notre crainte de l’incertitude ?

D’abord, en comprenant que bon nombre de nos peurs viennent de notre passé animal, et qu’il est peut-être temps de les dépasser.
Ensuite, en pensant et réfléchissant à partir de la situation réelle et non pas de la situation rêvée. Je vois partout des paroles et des écrits qui imaginent que le monde devrait être autrement ; que le mélange des races, des cultures et des religions est une mauvaise chose ; que le bon temps des colonies et de celui où « chacun était chez soi » était non seulement le bon temps, mais celui où il faudrait revenir (***).

Une image pour me faire comprendre – ou du moins essayer – : si vous prenez deux gaz et que vous les mélangez, vous ne pourrez jamais les séparer à nouveau – sauf à dépenser des quantités d’énergies disproportionnées –. De même, je crois qu’il est illusoire de croire que l’on va pouvoir détricoter la globalisation. Nous sommes mélangés, multiculturels, multiraciaux, multi-religieux pour le meilleur et le pire, et le retour en arrière est impossible.

Ce mélange est pour moi une bonne nouvelle et plus l’opportunité d’une nouvelle création qu’un risque, mais je comprends que l’on puisse penser le contraire – je crois même que la majorité pense le contraire, on a tellement entretenu les peurs, tellement parlé des lions qui pouvaient être cachés dans le bruit des feuilles…–.

Quand les USA ont déclaré la guerre au Japon, ils ont dû parquer à proximité de Los Angeles la dizaine de milliers de Japonais résidant sur leur territoire. Que ferons-nous demain si nous refusons de bâtir une société multiculturelle et que nous déclarons la guerre à la Chine et à l’Inde au nom d’emplois détruits chez nous ? Allons-nous parquer un million d’individus et lancer des pierres aux Chinois lors du prochain Nouvel An ?
Quand allons-nous comprendre qu’à refuser le monde tel qu’il est, nous allons vers une guerre civile dans nos cités ?
A l’inverse, nous avons la chance de pouvoir inventer le monde de demain, à condition que nous comprenions que l’incertitude est d’abord un champ d’opportunités et que nous voyons le fait d’être devenu un pays multiculturel et multiracial comme une source de richesse.

Mes propos peuvent sembler utopistes… mais où est l’alternative ? Et sont-ils utopiques ou n’ont-ils pas été mis en œuvre ?

 

(*) Voir « IL EST MOINS DANGEREUX D’INVENTER UN LION QUE D’EN MANQUER UN ! »)

(**) Voir « COMMENT VIVRE LA COMPLEXITÉ SANS CONFIANCE ? »

(***) Voir « CHACUN CHEZ SOI ET LES VACHES SERONT MIEUX GARDÉES !  » et « JE N’AVAIS JAMAIS PENSÉ QUE L’INDE PUISSE DEVENIR IMPORTANTE UN JOUR  »

 

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24 réactions à cet article    


  • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 13:19

    La question n’est pas de savoir si le modèle multiculturel est mort ou non, car nous n’avons pas d’autres choix que de trouver un façon de le faire marcher (même si jusqu’à présent aucun « modèle » - mais je n’aime pas ce mot de « modèle » - n’ a été trouvé) : notre pays est multiculturel, multiracial et multireligion. Soit nous réussissons à construire ensemble, soit nous allons vers une guerre civile.

    Le pire des « modèles » est celui là !

  • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 14:12

    Facile : la musique.

    La plupart des avancées musicales sont nées des hybridations, des mélanges et des reprises

  • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 15:43

    non je n’ai pas que cela, mais c’est symbolique de la culture et de ce que nous pouvons construire de meilleur. Et cela n’a rien de pathétique ! Ecoutez-en plus, cela adoucit les moeurs ! smiley


  • easy easy 21 octobre 2010 22:25

    «  »«  »«  »«  »«  » Et sinon, pour ce qui est de ces fameuses « richesses » du multiculturalise ? Vous pouvez me citer un point positif concret ? «  »«  »«  »«  »«  »«  »

    Sans dire que tout ce qui suit n’est que positif, il y a l’écriture, les maths, la géométrie, l’astronomie, la navigation (aussi bien côté type de navires que côté instruments), le théâtre, la danse, l’habillement (bin oui, la soie n’est pas Gauloise et le coton, bin...), l’alimentation (bin oui, les nouilles c’est pas napolitain et la pizza non plus). La bijouterie (bin oui les diamants, les émeraudes, les rubis, bin, en Auvergne pas trop...), l’hôpital (bin oui, la version avec du soleil et des fleurs, ça vient d’ailleurs). Le vin (bin oui, ça vient pas de Normandie mais de bien plus loin), le café, le chocolat, le tabac, le poivre..........


    Allez une dernière pour la route : les extensions capillaires. Brunes, noires, rousses ou blondes, toutes sont faites avec des cheveux d’asiatiques




  • italiasempre 21 octobre 2010 22:42

    Bonsoir Easy

    La pizza n’est pas napolitaine ?
     smiley
    Vous êtes sûr de votre coup ?


  • easy easy 21 octobre 2010 23:37

    Bonsoir  italiasempre,

    Sûr oui.

    En tous cas aussi sûr que la chapelle Sixtine a été peinte par Michel-Ange.

    J’étais pas là, j’ai rien vu, rien sentu, rien entendu, rien vécu mais j’ai lu dans les LIVREEEEEESSSS !

     smiley




  • italiasempre 21 octobre 2010 23:54

    Et puis d’abord, ce n’est pas Michel-Ange, c’est Michelangelo..

    (vous le voyez bien, vos livres se trompent smiley )


  • Georges Yang 21 octobre 2010 13:22


    Etre correct et respectueux des autres ne veut pas dire accepter le multiculturalisme .Un pays a necessairement besoin d’une culture dominante pour exister et cela ne veut pas dire que cette culture est superieure aux autres, mais elle doit etre prioritaire et respectee par les etrangers residents et les minorites
    Le voile a la Mecque, c’est l’affaire des Saoudiens, pas la notre, par contre en France ce n’est pas culturelement acceptable
    Pas de pizeria a Athenes ou alors tres peu, pas de nudiste au Caire et pas de Coca avec le coq au vin !


    • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 13:30

      Quand je parle de multiculturalisme, cela ne veut pas dire qu’une des cultures n’a pas plus de poids que les autres si elle est portée par plus de monde.

      Mais cela veut dire que je ne crois qu’il s’agisse de demander à ceux qui ont rejoint notre territoire ou qui y sont nés de parents l’ayant rejoint d’adopter telle quelle notre culture et notre histoire (les gaulois ne sont pas leurs ancêtres).
      Il faut construire avec eux (avec ceux qui y sont prêts et sont les plus ouverts) un projet commun, et non pas chercher à leur imposer le notre.

    • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 14:10

      @Bibi C

      Et vous proposez quoi à ces 20 millions de musulmans ? De les parquer ? De les renvoyer chez eux ? Donc de leur faire la guerre... et ce sera la guerre civile.
      tous les musulmans ne sont pas la caricature que vous dessinez, ou celle que l’ont vous a inculqué.
      Comme tous les catholiques ne sont pas des extrémistes, idem pour les juifs ou les athées.
      Ce sont avec les plus ouverts de chaque communauté (en incluant aussi les asiatiques) qu’il faut construire les bases d’une société commune

    • UltraLord 21 octobre 2010 13:51

      Vous dites :
      "Je vois partout des paroles et des écrits qui imaginent que le monde devrait être autrement ; que le mélange des races, des cultures et des religions est une mauvaise chose ; que le bon temps des colonies et de celui où « chacun était chez soi » était non seulement le bon temps, mais celui où il faudrait revenir (***)."

      C’est simple, les gens qui disent ça n’oublient pas que dans l’équation, ils étaient du côté des colons. Vive les privilèges disent les riches ... Mais à ce temps, chacun n’était pas chez soi. Les colons pillaient les colonies ...

      Mais bon, attendons que la chine et l’inde explosent ... Quand ils auront décidé de coloniser la planète (et vu leur nombre, ça ne va pas tarder, pour ne pas dire que c’est déjà bien engagé), on verra ce qu’il restera de ces discours du bon temps des colonies ...

      Sinon, quant à la solution, elle est simple. Ça s’appelle la tolérance. Par contre, elle est couteuse. Il faut du courage et un réel investissement pour appendre à tolérer l’autre. Il faut faire l’effort de comprendre l’autre, de son point de vue.

      Mais les détracteurs sont nombreux, qui vous diront que c’est pas à nous de faire l’effort. Et tant que l’effort ne sera pas réciproque, on n’avancera pas ...


      • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 14:05

        Je ne crois pas que les chinois veuillent coloniser le monde, ce n’est pas dans leur culture et leur histoire. Simplement en jouant dans nos règles et en développant leur propre pays, ils remettent en cause nos situations établies.

        Idem pour l’Inde.
        Bon nombre des chinois qui vivent en ce moment chez nous (en France, en Europe, aux USA) aiment notre monde et n’ont pas tant que cela envie de rentrer en Chine (mais il y a le problème de l’enfant unique, qui les amène à devoir rentrer pour ne pas laisser leurs parents vieillir seuls...). Pourquoi ne pas nous ouvrir à eux et, comme vous l’écrivez, faire l’effort de la tolérance et de l’ouverture ? Alors l’effort pourrait devenir réciproque...

      • Unghmar Gunnarson Unghmar Gunnarson 21 octobre 2010 15:05

        « Mes propos peuvent sembler utopistes… mais où est l’alternative ? Et sont-ils utopiques ou n’ont-ils pas été mis en œuvre ? »

         De mon point de vue, l’alternative est de revenir à la République et d’arrêter la marche vers le communautarisme anglo-saxon. Dans la constitution, tout est déjà prévu pour garantir la paix sociale et garantir de manière équitable les droits de tout un chacun.

         Je vous invite à la relire ici.


        • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 15:44

          Certes moi aussi je suis pour la république, mais cela laisse entier la question du projet commun et des perspectives communes


        • Unghmar Gunnarson Unghmar Gunnarson 21 octobre 2010 16:15

           Il me semble que la République, couplée au programme du Conseil National de la Résistance est un projet commun, de vivre ensemble ...

           Après, quand vous dites « ... nous avons la chance de pouvoir inventer le monde de demain, ... », bien, je ne voudrais pas être cynique, mais le monde de demain, hors lobbies, et bien, il se décide sans nous. Voir Anne-Marie le Pourhiet pour s’en convaincre.


        • UltraLord 21 octobre 2010 16:35

          Je comprends votre cynisme, mais ne m’y associerai pas complètement.

          D’un point de vue global, nous ne pouvons effectivement pas grand chose. Je soutiens les manifestations, mais je doute de leur réel pouvoir. Individuellement, nous n’avons qu’un très faible poids, quand on s’autorise encore d’en avoir un.

          Par contre, sur un plan beaucoup plus local, c’est vous qui faites la loi. Dans votre immeuble, dans votre rue, c’est vous qui décidez si vous dites bonjour ou non à vos voisins. C’est vous qui décidez si vous ramassez ce qui tombe des poubelles devant cher vous, où qui laissez le voisin le faire à votre place.

          Je ne crois pas à la révolution, ni politique, ni sociale. Par contre, ce qui fera la différence, c’est le choix que l’on fait à propos du tissu social. Est-ce que j’accepte de détruire le peu de tissu social qui reste en croyant tout ce que je vois à la télé (les banlieues sont en guerre, et c’est la faute des bandes, des étrangers, ... bref, le discours sécuritaire) ? Ou au contraire, est-ce que je fais l’effort de la tolérance et de la discussion pour recréer ce lien social ?

          Pour ma part, je crois avoir fait le bon choix. Reste maintenant que chacun est libre du sien.


        • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 17:13

          Je crois que l’on peut plus que l’on ne le croit souvent. 

          Personnellement, je tiens un blog, ai écrit 2 livres liés au management, en prépare un 3ème qui lui sera composé de nouvelles, fait des conférences, suis passé la semaine dernière à la radio (Radio Notre Dame, tout en précisant que je ne suis pas croyant, mais c’est une radio ouverte)... Voilà j’essaie...

        • Unghmar Gunnarson Unghmar Gunnarson 21 octobre 2010 17:36

          @UltraLord et Robert Branche.

           Je partage tout à fait cet état d’esprit qui consiste à ne pas se cloisonner. Par contre, je ne peux que constater une dégradation générale qui va de paire avec le mondialisme ( la doctrine, pas la mondialisation ). C’est mon avis, c’est tout.
           Les libertés individuelles se réduisent de plus en plus et c’est la société même qui est attaquée. Denis Kessler a expliqué de quoi il en retourne.


        • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 18:28

          @Unghmar

          Oui je suis aussi contre le mondialisme quand il se traduit par l’imposition d’un objet unique à tous (l’effet coca-cola). Par contre, j’aime la mondialisation quand elle permet de découvrir la culture des autres, et construire avec eux un projet commun qui prend appui sur ce que chacun sait le mieux faire (ce que j’appelle « l’effet bière » , car la bière est commune à tous les hommes et partout différente, car ancrée dans la culture locale)

        • COVADONGA722 COVADONGA722 21 octobre 2010 16:12

          bonjour
          Omar a se demander pourquoi ceux qui se plaigne de cette géhenne qu est la France
          ne partent pas pour l eden que sont les states .Peux etre y a t il un rapport avec le fait que
          la si peu acceuillante france verse des subsides plus généreusement que l oncle sam ? 


          • robert 21 octobre 2010 19:01

            Robert ! multiracial ne peux exister pour l’Humain, seulement mutliethnique ou mutlicultu sont autorisés, multi racial s’adresse auc poules/chevaux/moutons
            bien à vous


            • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 19:23

              de Robert à Robert : dont acte !


            • Tzecoatl Claude Simon 21 octobre 2010 21:00

              « vive l’incertitude, car il n’y a pas d’espoir sans incertitude ! »


              Ouais, c’est pas mal comme slogan, mais l’incertitude se maitrise en anticipant, et l’espoir est ainsi satisfait.

              • Robert Branche Robert Branche 21 octobre 2010 21:07

                Non l’incertitude ne peut pas être anticipée, il faut vivre avec...

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