Vive la police !
Très chers lecteurs !
C'est dans un climat d'été indien que la France profite d'un soleil radieux et chaleureux. A tel point d'ailleurs qu'il finit même par éclairer les zones habituellement sombres de notre chère république.
On entame donc cette journée avec le formidable Michel Neyret, n°2 de la police judiciaire de Lyon - qui semble aussi malhonnête que sa photo. Pour info, la police judiciaire est notamment en charge de la lutte contre le grand banditisme. Soupçonné de blanchiment d'argent, trafic de drogue et corruption, Mich' s'est fait arrêté par l'IGS, la police des polices. Et ce qui est génial avec lui, c'est qu'il a réussi un coup de force extraordinaire. Comment s'assurer de ne pas être inquiété lorsqu'on est un grand bandit ? Tout simplement en tentant sa chance au sein de la PJ. Bien joué le bandit ! Et pour couronner le foutage de gueule, Michel s'est pavanné sur Zone Interdite il n'y pas si longtemps, en expliquant "la difficile lutte contre le grand-banditisme". Quel homme !
Et patatras. Voilà-ti pas que d'autres gangsters ont balancé la verrue. Tout mène à Neyret, qui avait pourtant mis du coeur à son ouvrage, faisant bien attention d'aller en Suisse pour planquer son pognon, et gratifiant avec bonté ses petits camarades de jeu. Résultat du loto, on a 3 gagnants. Des policiers et des magistrats, histoire de pimenter un peu le tout. La fine équipe d'escrocs lyonnais n'a pas vu le coup venir, et c'est toute la hiérarchie policiaire et judiciaire qui est ébranlée.On attend avec impatience de pécho les autres dans le coup, de quoi redonner un bon coup dans la crédibilité de la police.
Coté judiciaire, c'est avec un plaisir non dissimulé que l'on a appris la mise en examen du procureur Philippe Courroye. Attaché comme son nom l'indique au pouvoir politique en place, Philippe est mis en examen pour investigations illicites sur la presse, droit fondamental de notre pays. Pensant être couvert par le pouvoir qui lui est conféré, ainsi que le pouvoir politique, le proc' s'est tout permis. Filou a donc demandé les fadettes téléphoniques de journalistes du Monde qui enquêtaient sur l'affaire Bettencourt. Et comme ils faisaient plutôt pas mal leur travail en trouvant des éléments compromettants, Philippe a tout de suite réagi à l'injonction de l'exécutif. C'était sans compter sur la juge d'instruction indépendante Sylvia Zimmermann... caillou indésirable dans la chaussure du proc général.
Concernant l'affaire DSK, c'est non sans une certaine ironie que Tristane Banon se retourne contre son agresseur présumé. Tristane persiste et l'assigne... En justice. La confrontation physique a donc eu lieu dans les locaux de la désormais célèbre PJ, et c'est avec angoisse qu'on attendait tous de savoir ce qu'il s'est dit... Rien ! Paradoxalement, chacun est donc resté sur ses positions... jusqu'à quand ?
Coté allemand, on célèbre un changement historique de position quant à l'aide à la Grèce. Cette évolution majeure, marquée par Merkel, qui pour une fois a été soutenue au parlement, augure espérons-le de perspectives meilleures vers une UE un peu plus solidaire. Il restera toutefois à convaincre tout le monde que l'Euro doit être sauvé, et que les réactions égoïstes ne peuvent mener qu'à un échec global. L'engagement de l'Allemagne aux cotés de la France marque désormais un pas significatif vers une Europe plus solide, et il faudra encore convaincre nos amis nordiques de bien vouloir continuer de filer du cash.
En Syrie, on se lasserait presque de voir que rien ne change. Les attermoiements de Juppé à l'ONU n'ont strictement rien changé et El-Assad est quasiment assuré d'écraser dans un bain de sang innommable cet élan démocratique. L'ONU montre ici son incapacité chronique à résoudre des conflits armés intolérables dans des pays en proie aux dictatures sanglantes. Cet organe international pourtant vital n'a pas les véritables moyens de s'engager aux cotés de la démocratie, et je crains que les syriens ne doivent encore compter beaucoup de morts avant d'en terminer avec ce régime barbare.
Pour terminer cette petite chronique, je vous propose de regarder deux documentaires passionnants et pour l'un effrayant.
Peut-être en avez-vous entendu parler, "Jesus Camp" a été réalisé en 2006 par deux journalistes de talent, qui ont signé là un reportage édifiant sur l'intégrisme évangélique dans une amérique bushienne. Elles nous montrent - sans voix off - comment des intégristes, parfois très proches de l'ancien président, réussissent à endoctriner des enfants et avec quels moyens. Rediffusé par Arte la semaine dernière, ce reportage nous montre à quel point les extrêmismes religieux de tous bords peuvent être dangereux. A regarder ici en streaming (en 5 parties).
Deuxième documentaire passionnant et moins effrayant, "les fauves" de l'excellent Patrick Rotman. Le réalisateur de talent nous explique à travers Les Fauves comment s'est déroulée en coulisses la bataille acharnée entre Villepin et Sarko. Interviews remarquables comme d'habitude, histoire particulièrement bien racontée, ce documentaire politique nous en apprend beaucoup sur les relations personnelles au sein du pouvoir élyséen. C'est à voir ici en streaming légal de France 2. Attention, le lien n'est valable que jusqu'à dimanche. Regardez le, c'est réellement passionnant.
Politico-judiciairement vôtre,
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