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Régionales : l’économie sociale et solidaire s’invite dans le débat

Ce secteur de l’économie -dont on parle trop peu- représente une part non négligeable de l’économie nationale, de l’ordre de 7 à 13% selon les régions, en nombre d’établissements et d’emplois. Il connaît une forte dynamique de croissance.

L’ESS regroupe l’ensemble des coopératives, mutuelles, associations qui ont pour finalité de produire des biens et des services de qualité dans une logique sociale hors de toute contrainte actionnariale. 

Leur existence est d’autant plus méritoire que la tendance lourde de la gestion libérale c’est de vouloir maîtriser et dominer toute l’économie comme on le constate avec la privatisation des services publics mais aussi avec la concurrence directe des grands groupes d’assurances privés auxquels le pouvoir a lâché la bride pour s’emparer du secteur de la santé et de la protection sociale.

Avec la privatisation du secteur bancaire, les banques du secteur mutualiste (Banque Populaire, Crédit agricole, Crédit Mutuel…) ont glissé dangereusement vers des pratiques spéculatives tournant le dos à leur vocation initiale, avec les résultats que l’on sait.

Dans ce contexte peu favorable, l’ESS fait mieux que résister : elle se développe à mesure que l’idée progresse que l’économie doit avoir d’abord une dimension humaine et sociale que la philosophie du tout marchand et de la rentabilité à court terme ne prend pas en compte, par delà les discours moralisateurs.

Et l’idée progresse aussi par l’exemple que donnent toutes ces entreprises, mutuelles, associations qui n’ont d’autre but que de répondre à des besoins sociaux s’inscrivant dans un développement durable et écologique, visant à pérenniser l’emploi par une saine gestion. Les bénéfices étant réinvestis dans la structure sous forme de salaires, d’investissements, d’innovation…

Cela dans un environnement financier hostile. La maîtrise de la monnaie et du crédit, de l’utilisation de l’argent public, restant la clé du développement de toute l’économie.

L’ESS, un atout pour les régions

A l’approche des élections régionales, tout un ensemble de structures relevant de l’ESS viennent de lancer un appel aux candidats en vue de les sensibiliser à l’importance de ce qu’elles représentent et au rôle que peuvent jouer les régions, à travers les commandes publiques, pour stimuler ce secteur porteur d’avenir.

« Ancrée localement, peu délocalisable, porteuse de proximité et de solidarités, l’ESS contribue à une économie territoriale plus humaniste mais aussi plus attractive. Sa prise en compte et son intégration dans l’ensemble des politiques régionales est aujourd’hui indispensable pour faire des territoires le cœur de l’économie réelle. L’ESS, force économique et sociale, ouvre par l’exemple la voie à un développement régional plus solidaire, à une sortie de crise par le haut. »

L’appel fait un certain nombre de propositions très précises visant à inspirer les programmes et leur mise en œuvre, telles que :

-le recensement des entreprises menacées de fermetures en vue de faciliter la reprise par les salariés, avec accompagnement financier et technique.

-un plan de soutien au développement des associations d’utilité sociale et de professionnalisation des services à la personne.

-des plans de développement de filières solidaires (logement, environnement, culture, énergies, santé, transports, éducation…) et de consommation (bio, équitable, durable).

-l’accompagnement des formations adaptées à ces filières.

-les pôles d’innovation sociale en direction notamment des populations durement touchées par la crise.

-le renforcement des Fonds régionaux d’investissement solidaires pour ces initiatives en s’appuyant sur le Fonds pour l’entrepreneuriat social et solidaire de 100 M d’Euros prévu au Grand emprunt.

Les aides publiques aux entreprises devant être conditionnées à des critères sociaux, notamment en termes d’emplois et de formation, ainsi qu’écologiques.

L’ESS veut être mieux intégrée aux politiques économiques des régions, en être pleinement partie prenante.

Elle en appelle à la volonté politique des élus pour s’engager à aller dans ce sens, élargir en conséquence les conventions Etat-Région, reconsidérer leur financement, prendre de nouvelles dispositions législatives pour rendre effectives les propositions émises, jusqu’à la mise en place d’indicateurs mesurant l’impact économique, social et écologique de ce secteur dans chaque région et en faire un bilan annuel.

L’ESS a besoin de la prise de conscience et de la mobilisation citoyenne autour de ces objectifs, pour parvenir « à un dialogue territorial renouvelé associant la Région et les autres collectivités, les organisations représentatives de l’ESS, les TPE-PME socialement responsables, les syndicats et les autres acteurs de la société civile. »

Les initiateurs de l’appel attendent plus que des réponse formelles des différentes listes avant les élections, toutes pourraient à moindre frais signer, d’autant plus facilement qu’ils auraient peu de chances d’être élus, comme on l’a vu avec la charte de Nicolas Hulot : qui ne veut pas sauver la planète ? Qui pourrait être opposé au concept d’économie sociale et solidaire ?

Ils ne bouderont pas leur plaisir si des listes s’en emparent pendant la campagne, au demeurant extrêmement courte. Ils préfèrent prendre date pour…le lendemain des élections et rencontrer les acteurs qui auront en charge de diriger et de siéger dans les instances régionales.

René Fredon

 

LISTE DES ORGANISATIONS SIGNATAIRES DE L’APPEL

AP2E (Agir pour une Economie Equitable), APEAS (Agence Provençale de l’Economie Alternative et Solidaire), AVISE (Agence de Valorisation des Initiatives Socio-économiques), BIOCOOP, CEGES (Conseil des Entreprises, Employeurs & Groupements de l’Economie Sociale), Chantier-Ecole (Réseau régional des acteurs de l’insertion), CNCRES (Conseil National des Chambres Régionales de l’Economie Sociale), CNEI (Comité National des Entreprises d’Insertion), CNLRQ (Comité National de Liaison des Régies de Quartier), COORACE (Coordination des Organismes d’Aide aux Chômeurs par l’Emploi), CPCA (Confédération Permanente des Coordinations Associatives), ENVIE, FNARS (Fédération Nationale des Ateliers de Réinsertion Sociale), France Active, Habitat & Humanisme, Le Marché Citoyen, MES (Mouvement pour l’Economie Solidaire), MOUVES (Mouvement des entrepreneurs sociaux), Plateforme du commerce équitable, PROJET SOL (Monnaie solidaire), NEF (Nouvelle Economie Fraternelle), RTES (Réseau des Territoires pour l’Economie Solidaire), UFISC (Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles), UNIOPSS (Union Nationale Interfédérale des Oeuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux).


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1 réactions à cet article    


  • COLONEL KURTZ 11 février 2010 10:31

    Merci FREDON

    Il y a effectivement QQ chose de sérieux à faire dans cete direction.
    Aux citoyens d’interpeler les élus.
    Trop souvent nous oublions le coût social et les drames humains d’une délocalisation, d’une fermeture...
    L’ESS doit se développer pour répondre aux besoins autres que l’argent pour l’argent pour QQ uns !

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Fredon


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