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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Simone Weber était une grande sculptrice impressionniste

Simone Weber était une grande sculptrice impressionniste

« Et Oussama Ben Laden chanteur d'opéra. » (Un tweet le 9 avril 2024).

Mourir est toujours une tragédie. Mourir en prison encore plus. Mais il est des informations qui se conforment peu à une présentation objective de la réalité. Certes, dès qu'on commence à évoquer le conflit israélo-palestinien, on tombe souvent dans la partialité. Pourtant, il y a encore des faits. Le 7 avril 2024, le citoyen israélien par ailleurs palestinien Walid Daqqa est mort à l'âge de 62 ans (né le 18 juillet 1961). Pour sa famille, pour ses proches, dans tous les cas, c'est une tragédie et je compatis à la peine.

Si l'on en croit la présentation de l'organisation Amnesty International, que d'aucuns, en Israël, voudraient renommer "Hamasty International", ou des journaux comme "Le Monde", Walid Daqqa était un gentil écrivain palestinien, détenu dans les méchantes prisons israéliennes depuis trente-huit ans (l'une des plus longues détentions en Israël). L'organisation ne l'a pas dit mais le laissait entendre, Walid Daqqa aurait été détenu parce qu'il serait un écrivain, comme des journalistes sont détenus aujourd'hui en Russie parce qu'ils sont des journalistes et qu'ils font leur boulot.

 

Les commentateurs pro-palestiniens peuvent d'ailleurs en rajouter une couche en parlant de méchantes prisons sionistes (ça ne mange pas de pain), et laisser entendre qu'il était un prisonnier politique.

Le problème, c'est que la réalité est tout autre, sauf celle de sa mort, et comme écrit au début, ce fait (cette mort) reste toujours une tragédie, quelle qu'elle soit. Arrêté le 25 mars 1986, Walid Daqqa a été condamné à trente-sept ans de prison pour avoir commandité l'enlèvement, les tortures et l'assassinat d'un jeune Israélien de 19 ans, Moshe Tamam, en 1984 (voir photographie en fin d'article). Ou plus exactement, il a été condamné en 1987 par une cour militaire israélienne à la réclusion criminelle à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, peine réduite en 2012 à trente-sept ans de prison. En 2018, sa peine est augmentée de deux années supplémentaires pour avoir fait du trafic de smartphones dans sa prison, si bien que la date de sa libération était prévue pour le 24 mars 2025.

Donc, selon la justice israélienne, il n'était pas un prisonnier politique, mais un criminel, membre du Front populaire de libération de la Palestine, une organisation terroriste fondée en 1967 par Georges Habache, qui a commandité et organisé la mort atroce de Moshe Tamam. Ce jeune soldat israélien a été enlevé, torturé (on l'a castré, énucléé, etc.) avant d'être assassiné.

 

Walid Daqqa a pu utiliser ses années de détention à poursuivre ses études jusqu'à obtenir une maîtrise de sciences politiques, et à devenir un écrivain (qu'il n'était pas en y entrant). Il préparait également un doctorat à l'Université de Tel-Aviv. Il n'a pas bénéficié des échanges de prisonniers entre l'Autorité palestinienne et Israël dans le cadre des Accords d'Oslo en raison de sa nationalité israélienne.

Il a pu également se marier en 1999, et même avoir une fille, née en 2020, par une insémination artificielle (son prélèvement ayant réussi à sortir clandestinement de sa prison).

En outre, Waild Daqqa n'a pas succombé à d'éventuels mauvais traitements en prison, mais d'un cancer de la moelle osseuse diagnostiqué en 2022 qu'il a pu traiter par une chimiothérapie (malheureusement sans beaucoup de succès). Du reste, il est mort au Centre médical Shamir qui est l'un des quatre plus grands hôpitaux universitaires d'Israël avec ses près de 3 500 médecins, infirmiers et soignants (nommé en l'honneur de l'ancien Premier Ministre israélien Yitzhak Shamir).

Amnesty International, qui est loin d'être impartiale sur ce sujet, prétend que Walid Daqqa a été maltraité par les geôliers israéliens après le massacre du 7 octobre 2023. Il reste qu'il n'est pas mort en prison mais à l'hôpital. Les autorités israéliennes ont pour l'instant refusé de rendre la dépouille à la famille, peut-être pour ne pas encourager des rassemblements violents.

La manière dont la mort de Walid Daqqa a été annoncée a choqué plus d'une personne en France, voire a donné la nausée. Ainsi, la journaliste Céline Pina a tweeté le 10 avril 2024 : « Walid Daqqa, contrairement à ce qu’écrit Amnesty International, n’est pas un écrivain palestinien mort en prison en Israël, victime de la vindicte de l’État hébreu. C’est un tortionnaire qui a kidnappé, torturé, castré, énucléé et tué un jeune soldat de 19 ans. Par haine des Juifs. Ce n’est pas une victime mais un bourreau. ». Ça recadre un peu l'information.

Un autre a fait cette comparaison d'un Oussama Ben Laden considéré comme un chanteur d'opéra. Et moi, Simone Weber, cette bouchère diabolique de Nancy qui vient de mourir ce jeudi 11 avril 2024 à l'âge de 94 ans, condamnée en 1991 à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son ancien amant, comme une sculptrice impressionniste. À la meuleuse à béton à six mille tours par minute. Walid Daqqa a toujours nié avoir été impliqué dans l'enlèvement et l'assassinat de Moshe Tamam. Simone Weber aussi a toujours revendiqué son innocence. Aujourd'hui, je pense d'abord à la mémoire de Moshe Tamam, qui aurait eu, cette année, 59 ans.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (10 avril 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Walid Daqqa.
7 octobre 2023 : l'hommage aux victimes françaises.
Discours du Président Emmanuel Macron en hommage aux victimes du 7 octobre 2023 aux Invalides le 7 février 2024 (texte intégral et vidéo).
L'avenir de la France se joue aussi à Gaza !
La naissance de l’État d’Israël.
David Ben Gourion.
Gaza : quel est l'accord entre Israël et le Hamas ?
Le rappel très ferme d'Emmanuel Macron contre l'antisémitisme.
Conflit israélo-palestinien : la France est-elle concernée ?
Dominique de Villepin toujours pro-palestinien ?
Emmanuel Macron participera-t-il à la grande marche contre l'antisémitisme du 12 novembre 2023 ?
Gaza, victime avant tout du Hamas ?
Quel est le bilan de la visite d'Emmanuel Macron au Proche-Orient ?
Proche-Orient : l'analyse crue de Jean-Louis Bourlanges.
Pourquoi Emmanuel Macron se rend-il en Israël ce mardi 24 octobre 2023 ?
Hôpital à Gaza : la vérité aveuglée par la colère ?
Hamas : tirs groupés contre les insoumis.
Horreur en Israël : les points sur les i de Gérard Larcher et Emmanuel Macron.
Allocution télévisée du Président Emmanuel Macron le 12 octobre 2023 (vidéo et texte intégral).
Allocution du Président du Sénat Gérard Larcher le 11 octobre 2023 (texte intégral).
Horreur totale en Israël ; émotion et clarification politique en France.
Israël en guerre contre son agresseur terroriste, le Hamas.
Les Accords d'Oslo.

 


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11 réactions à cet article    


  • amiaplacidus amiaplacidus 13 avril 18:36

    Toujours aussi répugnant le Rakoto.


    • Gégène Gégène 13 avril 19:03

      Sino, va falloir penser à la nécro de Pierre Servent . . .


      • ETTORE ETTORE 13 avril 20:39

        Rakoto, distributeur exclusif de sac à vomi !

        Même quand vous ne prenez pas l’avion, les trous d’air ( pets) à Rakoto, sont des éléments vomitifs de première régurgitation.

        Tenez, même un grand huit démoniaque, n’est pas capable de générer pareils looping, passant du revers de la main sur le poil dru, à aussitôt, le dito dans les trous du nez, à se curer des Mickeys, que lui seul sait transformer en boulettes collantes, à envoyer sur cible !

        Rakoto, cet article est à vomir ! Et si c’est votre nouvelle norme éditorialiste....

        Franchement.....Question purge.....La vôtre ne sent vraiment pas bon !


        • Seth 14 avril 13:47

          @ETTORE

          Faut comprendre ragogo : il ne meurt personne d’intéressant en ce moment et il a épuisé les anniversaires de ses idoles : il n’a donc plus d’autre choix que d’aller crachouiller sa bave mesquine sur ce qu’il reste. Et voilà. smiley


        • ilias 13 avril 22:23

          Distinguez bien où se juche avec votre complicité criminelle et lâche le véritable terroriste : le résistant défendant sa patrie ou le colon extorquant votre patrie par le crime en général et le terrorisme en particulier. I.] https://ihr.org/book_online/ztn-html II.] https://ihr.org/journal/v13n4p29_weber-html


          • Seth 14 avril 13:53

            @ilias

            C’est fort simple : les Résistants de la dernière guerre étaient appelés terroristes jusqu’à ce que les collabos pétainistes et nazillons sentant le vent tourner aient changé de camp (les « vichysto-résistants, tu sais ?) et ont alors rebaptisé le mouvement parce que »terroristes« pour de dignes »hommes de pouvoir", c’était quand même désagréable. smiley


          • La Bête du Gévaudan 13 avril 23:02

            les moudjahidines n’ont donc aucun soldats « réguliers » à célébrer ? N’ont-ils donc que des terroristes, des égorgeurs, des tortionnaires, des affreux et des violeurs à célébrer ?

            Cette manière qu’ils ont de mettre sur le même plan un combattant régulier et un criminel ne doit rien au hasard : elle illustre leur volonté d’abolir la différence civil-militaire, les lois (au moins théoriques) de la guerre régulière, et signifier qu’ils sont en « guerre totale » contre les koufars dont ils ne reconnaissent ni civils ni militaires (ce qui leur autorise aussi les attentats chez nous).

            Ce sont les moudjahidines qui pensent et promeuvent, par ce genre de confusion subtile mais volontaire, le « choc des civilisations »

            En reprenant cette confusion à leur compte, leurs soutiens internationaux endossent donc à leur tour cette guerre des mondes, et de simples soutiens (d’une cause) se font complices (d’un djihad).


            • Eric F Eric F 14 avril 19:13

              @La Bête du Gévaudan
              la confusion dans le cas présent est d’attribuer à une personne soupçonnée d’être impliquée dans un enlèvement, d’avoir commis les atrocités contre la personne enlevée, ce dont il n’a pas été accusé lors de son procès.


            • La Bête du Gévaudan 14 avril 21:47

              @Eric F : il a été condamné en tant que chef et commanditaire de l’action... Bref, chef d’un Einsatzgruppen ou d’un bataillon du NKVD, même s’il n’a pas appuyé lui-même sur la détente. Salah Abdeslam a été condamné à perpétuité, bien qu’il n’ait pas tué directement des victimes. Il a été condamné à l’issue d’un procès régulier et en fonction du droit ; ce n’est pas parce-qu’il nie les faits qu’il est innocent.

              Sa négation éhontée des faits qui lui sont reprochés entre dans une stratégie djihadiste de délégitimation de l’adversaire et d’un refus de la guerre régulière. En niant les faits (sans apporter d’arguments déterminants), il ne se contente pas de proclamer son innocence ; il oeuvre à ôter aux Israéliens leur légitimité dans leur propre combat. Cela vise à redessiner le tableau intellectuel de l’affrontement. Et, en relayant sans discernement cette stratégie, les soutiens internationaux de la « cause palestinienne » endossent (consciemment ou non) ce parti-pris.

              Questionnez-vous par vous-mêmes de savoir pourquoi les moudjahidines ne mettent jamais en valeur des combattants réguliers, mais promeuvent toujours des combattants irréguliers coupables de crimes, ou exaltent des actions militairement indignes ? Si ce n’est pour nier la conception régulière de la guerre ? S’ils mettaient en valeur des actions régulières et des actes de bravoure loyale, ils légitimeraient indirectement le camp d’en-face comme combattant régulier. En piétinant délibérément « les lois de la guerre », les moudjahidines visent précisément à ne jamais légitimer en aucune manière leur adversaire.


            • Eric F Eric F 15 avril 09:06

              @La Bête du Gévaudan
              ’’En niant les faits (sans apporter d’arguments déterminants)’’


              Ce n’est pas l’accusé qui doit apporter des ’’éléments déterminants’’ mais l’accusation. N’étant pas acteur des faits, la nature de son implication est difficile à établir. Je n’ai pas de certitude partisane sur ce dossier.

              Quant aux méthode de combat, il n’y a pas d’état et d’armée régulière palestiniens, alors effectivement certains ont recours à des actions terroristes, il faudrait d’autres perspectives que d’être acculé à commettre l’inacceptable.
              Mais vous noterez que le Hezbollah ou les Houtis, autres mouvements islamistes à racines territoriales, prennent de plus en plus la forme de véritables armées participant à de véritables combats militaires.

              Le jihadisme s’est aussi répandu à l’intérieur du monde musulman (comme l’attentat en Iran), et dans nos pays, France, Russie et ailleurs. Il n’est alors plus dans le cadre d’une libération nationale, mais de nature idéologique et civilisationnelle.


            • zygzornifle zygzornifle 15 avril 10:07

              Comme a l’époque des carburateurs Simone Weber avait un double corps, en voiture Simone .....

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