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Accueil du site > Actualités > Economie > A propos de « Inside job » le film : la vérité sur la crise (...)

A propos de « Inside job » le film : la vérité sur la crise financière

C’est notre faute, c’est notre très grande faute, et il va falloir payer. Les grecs d’abord, puis les irlandais, puis... Mais... depuis quand est-ce que ce sont des entreprises privées qui notent des États ? Et depuis quand ces notes dirigent-elles la politique des pays au point de pouvoir les mener à la faillite ? C’est la vision du film “Inside job” de Charles Ferguson(2010), actuellement en salle, décrivant la crise des subprimes et explicitant la façon dont celle-ci a été déclenchée qui m’a inspiré les réflexions qui suivent.

LilianeBaie
Ce film est un excellent film : sans effet spéciaux, sans suspense ni acteurs connus il parvient pourtant à monopoliser notre attention sur un sujet assez aride et peu réjouissant. Pourquoi ? Est-ce parce qu’il démontre comment un système se rapprochant de la pyramide de Ponzi a pu être monté au niveau mondial par des banquiers sans beaucoup de scrupules et nous explique pourquoi nous payons encore les traites d’un enrichissement qui ne nous a pas concerné ? Pas seulement. Parce que, même si l’on avait compris en gros le système, on reste scotché devant l’écran : il y a donc autre chose qui se dégage du film, un message subliminal, une leçon qui n’est pas explicitée mais qui me semble d’une importance capitale.

La difficulté, avec les essais d’analyse de l’évolution du monde, c’est que l’étude de l’histoire nécessite un certain recul temporel. L’histoire en train de se faire ne peut comporter la prise de distance qui seule permet de relier entre eux des faits avérés et de relier ceux-ci à des évènements antérieurs dont on détermine l’éventuelle valeur causale. Dans le maelstrom des éléments constituant la contemporanéité comment dégager les lignes de forces qui détermineront un avenir qui n’est pas encore écrit, et, pour celles-ci, le point d’origine de leur trajectoire ?

Or les chercheurs, les analystes, les journalistes, et chacun d’entre nous, ne cessent de tenter l’exercice périlleux de l’histoire contemporaine. D’autant plus que nous percevons que des changements sont en train de s’opérer, changements dont nous essayons de comprendre l’importance et le risque, la crise des subprimes donnant un exemple fort d’un de ces évènements qui résonne comme une alerte et nous pousse à l’analyse. Or il me semble que si sur l’état de l’économie au jour le jour nous apprenons de plus en plus de choses, quelques théories fumeuses s’effondrant comme des châteaux de cartes sous les coups de butoir de la réalité, certaines leçons de l’histoire récente n’ont pas encore été tirées. J’aimerais ici préciser mon point de vue sur cet aspect des choses.

S’il est en général difficile d’analyser l’histoire en train de se faire, c’est moins vrai pour ceux qui font l’histoire, et en particulier pour ceux qui ont décidé de laisser leur empreinte sur le monde sans tenir compte des dégâts collatéraux de leur action.
Pour le dire d’une autre façon, si un dirigeant décide d’essayer de maintenir son pays en paix, il y a une certaine probabilité pour qu’il y parvienne (mais ce n’est pas certain) mais s’il a décidé de faire la guerre et qu’il la prépare résolument, la probabilité pour que celle-ci se produise avoisine les cent pour cent. Ainsi, ce sont les dirigeants eux-mêmes qui sont le plus prés de connaitre l’histoire contemporaine, et cela, d’autant plus qu’ils sont déterminés à agir de façon autoritaire sur leurs administrés.

LilianeBaieQuel rapport avec la crise des subprimes ?

Selon moi, une guerre a été déclarée, il y a de cela longtemps : son arme c’est l’économie, ses belligérants, la finance internationale et les citoyens. A part que ces derniers, dans leur grande majorité, l’ignorent. Et qu’ils sont sur le point de perdre cette guerre mondiale qui se déroule sans qu’ils sachent en être un des principaux acteurs. 

Le film “Inside job” démontre, en décrivant les faits ayant abouti à la crise des subprimes, que celle-ci ne devait rien au hasard. Tout a été préparé par les lois de dérégulation financières, elles-mêmes décidées en amont. La façon dont les prêts toxiques ont été “blanchis” par passage de relais pour aboutir à des notations AAA ; la mise aux postes clés, et même ceux des autorités de régulation, de personnes ayant des liens avec les banques ; la constitution particulière des agences de notation, qui sont privées et qui reçoivent de l’argent (beaucoup) si elles donnent de bonnes appréciations(cf sur Wikipedia : Article Agence de notation financière de Wikipédia en français (auteurs) Contenu soumis à la licence CC-BY-SA ) ; les prestigieux enseignants américains en sciences économiques dont certains (combien ?) sont très largement rémunérés par les banques ( et qu’en est-il des nôtres ?) etc… tout a été mis en place pour que la finance internationale s’enrichisse de façon exponentielle, non pas en ignorant les risques, mais en s’arrangeant pour que ceux-ci soient, dans tous les cas, payés par le peuple. Et cette opération mondiale a été possible grâce à l’accord, sinon la complicité, des gouvernants des pays industrialisés.

Cette martingale présentée comme un système gagnant à tous coups, c’est celle où, en fin de compte, ce sera toujours le contribuable qui trinquera.

En effet, il n’aura échappé à personne que les banques sont des organismes privés (surtout depuis que ceux qui font l’économie ont décidé qu’il n’y aurait plus de banque publique et que les états ne pourraient désormais plus emprunter qu’à des banques privées) que le citoyen va renflouer par ses impôts (privatisation des profits, socialisation des pertes, comme on dit). De la même façon, la restriction des services publics représente l’amende payée par le peuple pour un système d’endettement des états qui a enrichi les banques, système d’endettement qui va être évalué, encore une fois, par des agences de notation privées, et sur des critères officiellement subjectifs : “C’est ma conviction” disent les évaluateurs dans le film...

Les théories en cours lors de la dernière décennie “Too big to fall” ou “Les marchés s’autorégulent” ne sont que les résultats d’une propagande savamment instillée dans une population peu habituée à se poser des questions à ce niveau de mondialisation économique.

Mais il serait urgent de se demander pourquoi tant de gens, des principaux intéressés (réellement intéressés, d’ailleurs…) aux principaux économistes, en passant par les politiques et les journalistes, ont répétés en boucle ces âneries, au point de conspuer quiconque tentait de faire entendre un son de cloche différent de la théorie officielle. C’est un point fondamental, car, alors que les pays d’Europe sont soumis l’un après l’autre à des attaques dont on peut prévoir qu’elles vont mettre ces pays en faillite (et ne croyons pas que la France va être indemne : je pense qu’elle fait partie du cœur de cible) il devient indispensable d’ouvrir les yeux sur les mécanismes ayant amené le monde là où il en est. Sinon nous allons continuer à accepter des décisions qui sont destinées à nous nuire, avec des conséquences de plus en plus funestes. Et les facteurs qui ont permis que des théories erronées prennent le pas sur des positions plus pragmatiques et expérimentées ne sont pas liés au seul hasard : ils ont été mis en place délibérément et systématiquement, même si nombre de ceux qui les ont promus ont été dupes eux-mêmes avant de duper les autres.

La troisième guerre mondiale a déjà commencé, et elle est à la fois économique et psychologique.

Si les acteurs politiques, par exemple ceux qui ont présidé à l’élargissement de l’union et à la création de l’euro, avaient tenu compte de quelques signaux des économistes les alertant sur le fait que faire une monnaie unique avec des pays aux économies de forces et de styles différents cela ne pouvait pas marcher, nous n’en serions pas là. Mais nous sommes dans un régime de l’auto-persuasion : le simple bon sens n’a plus court, et depuis longtemps. Entre la stratégie conduisant à cacher au bon peuple les raisons de la prise de décisions obérant l’avenir, voire ces décisions elles-mêmes, noyées derrière des faits secondaires montés, eux, en épingle, et le fait que les décideurs, pour faire leur sale boulot, se racontent à eux-mêmes qu’ils ont raison, il est depuis des décennies difficile de considérer que nos dirigeants nous disent la vérité.

J’accuse les sciences humaines d’être en partie responsable de cet enfumage. Les sciences du comportement et de la communication ont porté l’art de la manipulation des masses à un degré jamais atteint, et les sciences économiques se sont perdues dans des théorisations prospectives conformes à l’esprit du temps : mais ni les unes ni les autres n’ont tenu compte ni évalué les conséquences de la mise en pratique de leurs théories. L’observateur fait partie de l’observation : c’est déjà vrai en science dure, mais c’est primordial en science humaine. On sait qu’une évaluation économique inquiétante contribue à créer ce qu’elle craint, qu’un discours habile peut faire taire une opposition légitime : la responsabilité de l’acteur qui utilise ces outils est engagée, mais comme il pense agir au nom d’une “science” il se dégage lui-même de toute responsabilité. C’est tragique.

Ainsi, le fait de faire vivre les populations dans un état de “crise” permanente contribue à leur faire accepter l’inacceptable, voire à leur faire croire n’importe quoi. De même, annoncer comme une bonne nouvelle que l’on va permettre de faire accéder chacun, même les ménages les plus pauvres, à la propriété, alors que l’on sait qu’un certain nombre de ces victimes de ce marketing vont se retrouver en faillite et sans toit, tandis que d’autres, plus nombreuses, vont passer les meilleures années de leur vie à devoir compter chaque sou pour pouvoir payer leur traites, c’est quoi ? Une manipulation de plus. Mais dans le monde de la "comm" omniprésente, on ne se pose plus la question de la vérité. Tout est fait pour responsabiliser les victimes, voire les faire payer deux fois, dans une sorte de double-peine hallucinante, et déresponsabiliser le communicant. Mais qui évalue les conséquences d’un appauvrissement de la population ? Le néolibéralisme prétend que faire fonctionner tous les systèmes humains selon un mode marchand rend l’entreprise mondiale plus performante : c’est une profession de foi, une idéologie, qui ne cesse de prouver sa fausseté. Mais on continue pourtant de l’appliquer avec une détermination hallucinante, parce que ceux qui en souffrent ne sont pas ceux qui la promeuvent et en bénéficient...

Pour savoir qui est réellement coupable, ce n’est pas très difficile, il suffit de savoir à qui profite le crime…Vous avez dit bonus ? Dividendes ? Paradis fiscaux ? Bouclier fiscal ? Les écarts de revenus entre les populations aisées et les pauvres ne cessent d’augmenter, ce qui est exactement l’opposé de ce que à quoi devrait aboutir une gouvernance globale qui se présente officiellement comme sociale et démocrate, et l’inverse de ce qu’énoncent tous ces messages prétendant faire notre bien.

Où est le progrès ? Ne réside-t-il pas surtout de nos jours dans l’art d’utiliser au maximum la main-d’oeuvre pauvre et la productivité des classes moyennes pour un bénéfice grandissant des plus riches, sans déclencher de révolte chez ceux qui sont ainsi exploités ? Et ceci grâce à une utilisation de stratégies de communication qui vont bien au-delà de la simple publicité pour modifier notre façon même de penser et de concevoir le monde ?

Que va-t-il advenir maintenant ? 
Quand est-ce que les citoyens vont se réveiller ? Est-ce que les manifestations qui se déclenchent dans les pays atteints par ces punitions financières (une petite remarque pour noter que dans le monde de la mondialisation économique, si un pays a des difficultés, on ne l’aide pas, mais on le punit, en lui faisant payer ses emprunts plus chers… on voudrait affaiblir les pays de l’ Europe que l’on ne s’y prendrait pas autrement…) sont l’amorce d’une prise de conscience et d’un refus de cette manipulation globale ?

Mais, si l’on accepte l’idée que l’évolution économique des trente dernières années n’est pas le fruit du hasard, la droitisation généralisée des états européens, et leur évolution globalement plus sécuritaire, vont-elles permettre que ce refus s’exprime et soit suivi d’un changement de cap dans la politique économique et dans la politique tout court ? Il me semble qu’il existe une sorte de course de vitesse entre la prise de conscience par le peuple et certaines élites de ce qui est en train de se passer, et l’évolution des différents gouvernements vers le développement d’un contrôle accru de la population, visant, entre autre, à prévenir tout débordement à venir. Peut-être certains savent-ils que la marmite risque, un jour, de se mettre à bouillir…

Je crains, à entendre certaines sirènes médiatiques, que d’aucuns continuent à tenter de nous faire croire que la solution aux conséquences désastreuses de la politique néolibérale serait de faire encore plus d’Europe, une sorte de gouvernement européen qui serait assez fort, nous dit-on, pour se défendre dans le grand marché mondial. Encore une fois, c’est le système où on perd à tous les coups : soit on s’appauvrit, soit on disparait en tant que pays autonome pour se vendre au plus offrant, avec la finance (“Saint-Lémarché” !) qui dictera encore plus sa loi car le peuple ne sera plus souverain, si tant est qu’il l’est encore…
En effet, tant que la régulation n’est pas effective, et que le pouvoir de l’État par rapport à la finance n’est pas rétabli, tout changement se fera au bénéfice de cette dernière.

Enfin, a-t-on pensé au fait que l’argent des banques, c’est le nôtre ? Sans nos investissements, que sont-elles ? Que se passerait-il si les citoyens s’organisaient pour se passer de leurs services ? N’est-ce pas pour cette raison que les états vendus à la finance entendent parvenir rapidement à la dématérialisation de l’argent ? Une fois que nous serons entièrement dépendants du bon vouloir de guichets virtuels, auront nous encore la possibilité de gérer nos avoirs à notre guise ? L’emprise fait oublier, souvent, que le roi est nu : évaluons, réellement, les forces en présence.

Alors, je ne sais pas ce que vont donner les mouvements qui s’amorcent : je ne fais pas, moi, partie de ceux qui violentent l’histoire et qui sont donc capable de la prévoir, au moins à court terme. Mais je sais que tant que l’on n’a pas compris les ressorts d’une erreur, on est condamné à la répéter. Et il me semble que la vérité commence à se faire jour.

Mais je sais aussi que lorsque quelqu’un déséquilibre volontairement un système pour le détourner vers son seul propre intérêt, il court le risque, un jour où l’autre, d’avoir à essuyer en retour un mouvement d’une force au moins équivalente, mais moins calculée…

 

NB : cet article a paru aussi sur Mediapart


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30 réactions à cet article    


  • Ariane Walter Ariane Walter 30 novembre 2010 10:27

    Excellent article dont j’adore le fond et la forme.
    Votre ton empreint de simplicité, de logique, de peur et de fatalisme, cette révélation qui soudain vous étreint comme elle nous étreint nous-mêmes.
    Il y a là la fatalité d’une tragédie grecque.
    Les deux sont des salauds.

    Nous vivons, me semble-t-il, une période passionnante de l’histoire de l’humanité car où nous nous en sortirons ou nous crèverons..
    Il va falloir apprendre aux tragédies que parfois les héros refusent de se laisser crever les yeux. Il y a dans « Œdipe » de Sophocle, un merveilleux choeur qui est celui de l’Homme. Il parle de sa puissance. De cette espèce prodigieuse qui est devenue la première espèce de ce monde. Il parle aussi de l’orgueil de l’homme, ce fameux « ubris » qui le conduit à sa perte.

    Je crois qu’il y aura une morale dans cette histoire. Les banques et leurs affidés sont cet UBRIS sans mesure qui nous a défiés et vaincus. Mais la démesure qui ne peut survivre dans un monde de mesure se conduit elle -même à sa perte par ses excès.

    Il faudra quand même les pousser un petit peu vers la chute.
    A nous de faire.
    Merci pour votre article.


    • Francis, agnotologue JL 30 novembre 2010 10:28

      Avant d’aller plus loin, et puisque cet article y fait référence au tout début, il faut mettre les choses au clair en ce qui concerne les « pyramides de Ponzi ». De fait, cette expression est une aubaine pour discréditer tout ce qu’on veut, on l’a vu au sujet des retraites par répartition.

      Alors, soyons clairs : une pyramide de Ponzi, ça marche si les nouveaux entrants sont en quantité infinie : c’est le cas en ce qui concerne la solidarité intergénérationnelle, vu qu’il y aura toujours une « hiérarchie » des générations.

      Aussi longtemps qu’il y aura une organisation sociale, il y aura toujours de générations nouvelles pour remplacer celles quis’éteignent. Et c’est cela qui défrise les individualistes qui ne savent et ne veulent pas s’incrire dans ce cycle générationnel : ce sont les mêmes qui détruisent les organisations sociales et les pyramides de Ponzi naturelles et bénéfiques pour les remplacer par des pyramides de Ponzi artificielles et destructrices.


      • Francis, agnotologue JL 30 novembre 2010 10:37

        Vous écrivez : « Selon moi, une guerre a été déclarée, il y a de cela longtemps : son arme c’est l’économie, ses belligérants, la finance internationale et les citoyens. A part que ces derniers, dans leur grande majorité, l’ignorent. Et qu’ils sont sur le point de perdre cette guerre mondiale qui se déroule sans qu’ils sachent en être un des principaux acteurs.  »

        Un peu comme dans les guerres coloniales quand les conquérants s’appuient sur les compradores : les indigènes - ici les peuples - sont tenus dans l’ignorance de la guerre et ou contenus dans leurs réserves par les traitres, afin que le conqurénat ait les plus grandes facilités pour s’installer.

        L’autre chose que je voudrais dire, c’est que lorsqu’une minorité prétend asservir la majorité, elle n’a, de son point de vue, jamais assez de pouvoir. En l’occurence, le pouvoir étant l’argent, les « maîtres » n’auront jamais assez d’argent. Il ne faut donc pas attendre d’eux qu’ils s’auto-limitent sans leur avidité :

        « L’histoire nous a inlassablement appris que le pouvoir n’a jamais rien cédé et ne cèdera jamais rien si ce n’est par la force. » (Normand Baillargeon, professeur en sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), essayiste)


      • Francis, agnotologue JL 30 novembre 2010 10:44

        Beaucoup d’idée dans cet article. Trop pour un seul ?

        Vous écrivez : « J’accuse les sciences humaines d’être en partie responsable de cet enfumage »

        Ne nous trompons pas de cible : à ce jeu là, c’est toutes les sciences qu’il faudrait rejeter.


      • LilianeBaie 30 novembre 2010 23:11

        Merci JL pour les précisions sur la pyramide de Ponzi.
        Quant à la remarque sur les sciences humaines elle est pertinente : en effet, ce ne sont pas les corpus de connaissances constitués par ces « sciences » qui sont en question, mais le fait de choisir telle ou telle partie de ce corpus en lui donnant un statut de vérité scientifique indiscutable. En sciences humaines, le point de vue auquel on se place est bien plus important qu’en science dure.
        Et l’utilisation qui va être faite de la connaissance choisie influe sur ce choix... C’est pourquoi les conflits d’intérêts des chercheurs devraient toujours être connus : cela eclaircirait notre jugement.


      • pierrot123 1er décembre 2010 09:34

        A propos de la complicité des « sciences » : voyez l’enfumage du « Prix Nobel d’Economie »...Encore cette année (après Milton Friedman et autres théoriciens du libéralisme), la thèse couronnée :

        « Leurs travaux démontrent notamment, selon le comité Nobel, que  »plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche est longue« . Avant de préciser que  »cette théorie est également applicable aux marchés autres que celui de l’emploi".

        Pas besoin de faire un dessin : le comité Nobel d’économie est partie prenante dans l’abomination que nous vivons...


      • plancherDesVaches 1er décembre 2010 15:16

        JL : « Vous écrivez : »J’accuse les sciences humaines d’être en partie responsable de cet enfumage« 

        Ne nous trompons pas de cible : à ce jeu là, c’est toutes les sciences qu’il faudrait rejeter. »

        Si, JL.
        L’auteur parle des « sciences » humaines. Donc, par définition, inexactes et qui permettent de manipuler.
        Juste un exemple : c’est le neveu de Freud qui a lancé la première campagne publicitaire efficace.. pour une marque de cigarettes.

        Autre chose très importante : la solidarité intergénérationnelle a toujours existé et ce, depuis l’âge des cavernes.

        Quand les vieux avaient nourris les jeunes et que les jeunes les nourrissaient à leur tour.
        Ce n’est pas ce que veulent les financiers, bien sûr. Car leur désir est de vivre sur les besoins des vieux.


      • plancherDesVaches 1er décembre 2010 15:21

        En parlant de petite crise en cours, voyez aussi ceci :

        http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/01/les-peuples-paient-la-crise_1447220_3232.html

        "Cet abus de légalité prend en otage des peuples qui supporteront tous les maux sans avoir leur mot à dire, c’est la loi de Wall Street qui s’est imposée à Obama comme au reste du monde. Elle constitue aujourd’hui la plus grave menace contre des Etats qui perdent toute légitimité quand ils imposent un ordre unanimement reconnu comme injuste.


        François de Closets, journaliste"

        De Closets oublie juste, (ou n’ose pas,) de citer la concentration de richesse encore plus importante qu’en 1929.


      • Yoann Yoann 10 mars 2011 08:43

        Update sur le sujet avec le documentaire : Inside Job

         smiley


      • sephyx 30 novembre 2010 11:24

        Tout à fait d’accord avec cet article.
        Le problème c’est qu’une grande majorité de gens ne s’informe que via les « Grands Médias ». Totalement aux ordres de ce grand système inégalitaire et voyou.

        La seule alternative pour réveiller les masses seraient de leur faire comprendre tout ça...


        • daniel paulmohaddhib 30 novembre 2010 12:20

          Salut...
          Ou est le progres ?...
          pourquoi cette obsession de progresser......observer la nature meme seulement sur la terre , pourrait , devrait nous faire comprendre que jamais on ne saura faire du vent a partir de rien...
          et que en partant a pied et en marchant ,marchant on revient au meme endroit, sauf d’etre mort , emprisonne ,atomiquement tue , ou torture quelque part....
          Les mots sont des sources d’incomprehension , de paralysie , de mensonges...
          Il se passe une seule chose sur terre...une seule
          Mr x veut plus de gateau...sans jamais le fabriquer...mais tel un magicien reussit a utiliser des personnes assez stupides pour faire le gateau a sa place, lui grossit et les autres souffrent., en plus si il peut il va tout prendre...
          alors on analyse , 60 siecles plus tard toujours rien , mais des specialistes s’en charge..
          Mr x dit que sans lui rien n’est possible....et le le drame se produit car celui qui ecoute le croit...l’impensable se produit ...Mr x est un menteur qui veut tout le gateau et celui qui ecoute croit , veut croire a ce que Mr X dit....
          ca ne devrait pas arriver...mais le mauvais tournant est pris , il y a des milliers d’annees deja...
          On est coince la ,depuis si longtemps....
          Ca genere de la mauvaise humeur , mais rien de concret pour que la terre soit une bonne planete pour y vivre...,certes des tetes sont coupees , mais le mal est dans tous les humains , et le mal ne sait pas qu’il est le mal...
          Moi ,le mal ,vous plaisantez j’espere ????
          Helas non ,qui bosse regulierement comme esclave volontaire en echange d’argent qui permet d’acheter a manger et une maison , alors que JE pourrais le faire moi meme avec des potes sympa en partageant le tout, sans idee de profit donc d’argent ,donc de chef.. ?
          et regarder le vent qui est lui aussi , comme moi, une creation de l’univers, quelque soit la qualite de cet univers bien sur...
          on fuit , on a peur , on tente d’echapper toute la vie quand il faut arreter tout ca et etre ce mal qui touche chaque humain...
          on souffre et on essaye de fuir ,quand il faut rester et etre la souffrance , qui elle , je vous le dit car vous ne le savez pas, la souffrance a un role majeur a jouer dans notre vie...
          son role est de montrer ce qui ne va pas, ce qui est mauvais....je ne parle pas de chercher a souffrir, ce qui serait un signe d’insanite , je parle de regarder celle qui est la....l’univers nous a donne cela pour voyager en nous meme. cela montre le mauvais chemin , nous y sommes tous sur le mauvais chemin, c’est pour cela que plus ca va , moins ca va...car le processius qui fait mal augmente ,c’est fait pour....mais fait pourquoi donc ?
          fait pour reveiller notre intelligence, nous ne sommes pas intelligents mais avons des capacites techniques, rien a voir....c’est toujours le cerveau animal qui dirige alors que la souffrance doit provoquer le reveil d’autres capacites mais voila on a accepte la souffrance et tout le reste comme de subir sans rien dire ,contre la promesse que le chef va etre sympa, et s’occuper de tout , car au fond ,notre cerveau n’est pas adulte, il est reste un cerveau d’enfant qui a definitivement pete un cable....l’ignorance de ce que nous sommes va nous aneantir...
          car nous avons ete dote d’un programme d’auto destruction....ca aussi j’aime beaucoup c’est aussi tres ..dramatique, millanariste...et si c’etait juste ? balaise je viens de remettre la deuxieme couche !! et une quenelle , une ..
          j’aime le cote dramatique ,ca m’amuse !!
          intelligent l’humain ? a b s o l u m e n t pas ,
          mais je rigole, tout va bien !


          • Antoine Diederick 30 novembre 2010 15:04

            très bon article ....merci , cela fait du bien....

            Vous vous demandez quand le citoyen va se réveiller ? Moi aussi....

            Mais il est possible de parler avec ceux qui nous représentent, les élus et de dire qu’il faut changer les choses....

            La question n’est même plus de traiter tout cela avec les idéologies de droite ou de gauche puisque cette architecture financière est une question générale qui dépasse ce type de clivage politique....


            • Agor&Acri Agor&Acri 30 novembre 2010 15:27

              bonjour,

              toutes mes remerciements pour cet excellent texte.

              En fait, j’ai eu le plaisir de le découvrir dès hier puisqu’il a fait l’objet de commentaires sur le forum

              LE SILENCE DES LOUPS (Décryptage d’un monde interdit aux moins de 16 dents)

              Votre lecture d’Inside Job, Liliane, rejoint pratiquement en tout point les thèmes centraux que l’auteur du forum rappelle en préambule de chacun de ses messages :

              1/ L’idéologie économique dominante structure le monde au profit d’intérêts particuliers
              2/ L’idéologie économique dominante corrompt et asservit les politiques aux dépens de l’intérêt collectif
              3/ La financiarisation de l’économie, entièrement contrôlée par les Banksters, a décuplé les déséquilibres
              4/ Les grands media sont aux mains des puissants qui les utilisent comme vecteurs de propagande
              5/ Derrière les montagnes de dettes, l’aliénation des Etats et des contribuables croît inexorablement, au profit des Banksters
              6/ Derrière la façade des apparences, nos démocraties sont très affaiblies car la gouvernance mondiale a instauré des structures de décision qui passent par-dessus les assemblées élues.

              Et lorsque vous écrivez :

              "Mais il serait urgent de se demander pourquoi tant de gens, des principaux intéressés (réellement intéressés, d’ailleurs…) aux principaux économistes, en passant par les politiques et les journalistes, ont répétés en boucle ces âneries, au point de conspuer quiconque tentait de faire entendre un son de cloche différent de la théorie officielle."

              on rentre exactement dans la problématique mise en avant dans la plupart des messages de l’auteur.

              Il n’y a qu’à lire son dernier message :

              MESSAGE N° 37   : CHÔMAGE : LE JEU DES CHIFFRES ET DES ETRES

              dans lequel il pose la question :
              "Pourquoi les médias diffusent-ils ce genre de dépêche ?
              Pourquoi cette propagande est-elle non seulement tolérée mais mise en avant par ceux qui s’adressent à nous au travers des media ?
              "

              Encore merci Liliane de contribuer, par votre style agréable à lire et par la pertinence de votre analyse, à éveiller nos semblables sur les réalités de notre époque.
               smiley


              • alberto alberto 30 novembre 2010 15:32

                En somme, si j’ai bien compris, ce que l’on à reproché à l’artisan Bernard Madoff (qui s’était mis à son compte ?), c’est d’avoir pratiqué à la petite semaine de la concurrence déloyale vis à vis du club des« prédateurs autorisés » : les Banksters ! « Autorisés » car les États permet à ces Banksters de se faire renflouer par leurs victimes quand ils ont le cul dans les ronces...

                Pour info :

                http://infoguerilla.fr/wp-content/uploads/2010/05/Dette_evolution_avec_et_sans_interets_G.jp


                • alberto alberto 30 novembre 2010 18:26

                  Sorry, j’ai oublié : bravo l’auteur !


                • Razzara Razzara 30 novembre 2010 16:48

                  ’’ ... il existe une sorte de course de vitesse entre la prise de conscience par le peuple et certaines élites de ce qui est en train de se passer, et l’évolution des différents gouvernements vers le développement d’un contrôle accru de la population, visant, entre autre, à prévenir tout débordement à venir.’’

                  C’est aussi mon intime conviction, et la partie est toujours en cours, l’issue incertaine.

                  Ceci-dit, il faut reconnaître que la prise de conscience seule ne suffira pas. Il faudra à un moment agir très concrètement. Parce que le développement de l’arsenal coercitif, répressif, législatif, en vue de la mise en place d’un contrôle toujours plus stricte de l’individu avance à grand pas. La progression des moyens technologiques en particulier, est effrayante ! 

                  Merci en tout cas pour cet article de qualité, j’éprouve de la proximité à ce que vous écrivez. D’habitude plus friand de lecture, vous m’avez donné envie d’aller voir ce film.

                  Bien cordialement

                  Razzara


                  • yoananda 30 novembre 2010 17:20

                    Je confirme la guerre monétaire :
                    http://yoananda.wordpress.com/2010/10/19/la-guerre-monetaire-pour-les-nuls/
                    et son dernier avatar :
                    http://yoananda.wordpress.com/2010/11/16/le-dollar-pour-les-nuls/

                    A propos des sciences sociales : le capitalisme et la loi du marché ... justifient l’égoïsme de tout un chacun en disant qu’ils s’équilibrent mutuellement ...
                    Comment pouvait on espérer qu’en promouvant l’égoïsme on arrive à autre chose qu’une catastrophe ? Sachant qu’en plus la réforme protestante à justifié la richesse comme étant signe de la bénédiction de Dieu.

                    Quand au progrès, c’est un mythe bien pratique. Même en France (pays censé être à la pointe dans ce domaine), nous avons atteint le pic santé.
                    http://yoananda.wordpress.com/2010/11/22/sante-et-modernite-vivre-ou-mourrir-a-petit-feu/
                    Mais il passe inaperçu grâce à la science marketing qui nous fait gober tout un tas de fausses idées sur la santé :
                    http://yoananda.wordpress.com/2010/10/29/esperance-de-vie-et-idees-recues/

                    L’état n’existe plus, du moins dans la tête des dirigeants :
                    http://yoananda.wordpress.com/2010/11/08/sarkozy-nest-pas-notre-president/


                    • Morpheus Morpheus 30 novembre 2010 18:06

                      Excellent article, bien construit, bien développé et ne faisant pas l’impasse des différents aspects que touchent ce « cœur de cible » qu’est l’économie mondialisée des banques dans la grave crise systémique que nous subissons - cette guerre comme vous dites justement.

                      Merci.


                      • dom y loulou dom y loulou 30 novembre 2010 18:53

                        vraiment dommage que votre dernière phrase se trouve au singulier

                        il n’y a pas de tel individu

                        mais des légions ou plus précisément un tribu qui s’arrange pour faire valoir aux idiots que leurs muscles valent mieux que leur esprit

                        une réponse à tous vos points d’interrogation : la dictature infâme et bestiale

                        tel est le prix de l’ignorance

                        tel est son fruit quand elle est érigée en summum existentiel, donner de beaux uniformes à des psychopathes, des violeurs, des pedophiles et autres pervers et voilà

                        aux USA les sublimes merdias expliquent que c’est tout à fait normal qu’un uniformé tâte les nichons de votre bonne femme, vous n’obtempérez pas ? les camps de la mort sont prêts.

                        voir FEMA

                        fin de civilisation, fin de société des aom.

                        usine de mort à la place et guerre mondiale

                        la porcherie Rothschild en marche
                         

                        et les abysses n’ont pas de fond, d’où leur nom...


                        • LilianeBaie 30 novembre 2010 21:51

                          @ alchimie
                          Imaginons que les bénéfices du fabricant de thermomètres augmentent si la température indiquée est élevée : l’étalonnage sera-t-il fiable ?


                        • pierrot123 1er décembre 2010 09:39

                          Pas la bonne température du tout :
                           Les subprimes (la pire des saloperies) étaient consciencieusement notées « AAA » par les fameuses « agences de notation »...

                          Complicité sur toute la ligne, en vérité.


                        • moebius 30 novembre 2010 22:39

                           c’est a croire que personne n’est dans le coup ici ! Les grecs pas plus que les irlandais et bientot les français n’auront profité de ce systéme et tout ce bel argent se sera envolé vers des paradis lointain et inacessible pour alimenter la concupiscence de certain dont nous ne sommes pas. Comme ci nous ne participions pas nous aussi dans la mesure de nos moyen de cette escroquerie. Comme si nous n’étions pas nous aussi dans ce que nous apellons « le systéme ». Comme si « le systéme » nous serait extérieur et lointain comme un paradis inacessible avec un cocotier au milieu


                          • BA 30 novembre 2010 23:12

                            Mardi 30 novembre 2010, vers 22 heures 45 :

                            Les marchés internationaux n’ont plus aucune confiance dans la capacité de l’Espagne à rembourser ses dettes.

                            Les taux d’intérêt de l’Espagne sont en train d’exploser.

                            L’Espagne fonce vers le défaut de paiement.

                            Italie : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 4,667 %.

                            http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

                            Espagne : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 5,503 %.

                            http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND

                            Portugal : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 6,974 %.

                            http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

                            Irlande : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 9,355 %.

                            http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB10YR:IND

                            Grèce : taux d’intérêt des obligations à 10 ans : 11,857 %.

                            http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND


                            • Christoff_M Christoff_M 1er décembre 2010 00:10

                              le même système existe pour les cartes de crédit magasin...

                              Normal ce sont les mêmes faisans financiers qui l’ont imaginé !! des taux énormes sur les petites sommes prêtées au plus démunis, quand on fait du 4% ou moins pour les plus gros acheteurs donc les plus riches, il faut avoir une autorisation de découvert...

                              Madame Lagarde trouve sans doute normal que les taux soient entre 15 et 19% pour les plus petits comptes, qui payent finalement pour les autres !! idem pour le micro crédit...
                              Merci à monsieur Attali et DSK, même combat, qui travaillent aussi pour les mondialistes à endetter les plus pauvres de la planète, le riche ayant toujours une meilleure note, accès à plus de cash et à un taux plus bas...

                              Méfiez vous des bons discours mondialistes, de soi disant démocrates, plein de bonnes intentions qui vous amènent directement à l’enfer, tout en tirant les marrons et les bénéfices pour eux même... après vous avoir endetté il sont les premiers à vous faire paraitre devant des tribunaux de pacotille, à l’image de ceux qui punissent les « mauvais conducteurs » c’est à dire ceux qui sont solvables et qui n’ont pas de relations pour faire sauter leurs amendes...

                              On a roulé et plumé les actionnaires dans les années 2000 merci mister DSK qui faisait croire aux petits qu’ils pouvaient jouer dans un système réservé aux gros !!
                              On fait idem en essayant d’éponger certains états et services publics !! les carnassiers de la finance prospèrant et spéculant sur le dos des moribonds, si certains naifs ne voient pas le coté machiavélique voir diabolique, de ceux qui tiennent les rênes de la finance mondiale,
                              ils le verront tot ou tard quand les architectes du grand ordre mondial leur présenteront la facture...

                              Avec des grands discours sur la morale et la rigueur qu’ils sont les derniers à s’appliquer comme tous les journalistes et les grandes écoles qui travaillent à former des acteurs inconscients de ce système déséquilibré, et qui a besoin de créer des crises et des conflits pour se maintenir !!


                              • Jérôme R. Jérôme Royer 1er décembre 2010 08:22

                                Merci pour cet article qui décrit brillamment la situation.

                                Quoi faire ? Ne pas donner prise à la peur, refuser de continuer à prendre part à ce jeu, développer à son échelle des communautés plus humaines, devenir Colibris...


                                • pierrot123 1er décembre 2010 09:44

                                  Recommandons à toutes nos connaissances d’aller voir le film « Inside Job » sans attendre ....
                                  Parce que j’ai constaté, en discutant autour de moi que la plupart des gens ne comprennent rien à ce qui est en train de se passer...
                                  Ils croient vraiment, ces gentils naïfs, que c’est juste « une crise » de plus, et « qu’on va s’en sortir », puisque Me Lagarde le leur répète jour après jour (mensonge après mensonge.)


                                  • xbrossard 1er décembre 2010 10:52

                                    @l’auteur


                                    « les sciences économiques se sont perdues dans des théorisations prospectives conformes à l’esprit du temps »

                                    tant que l’on aura pas compris qu’il n’existe pas de « sciences » économiques, on aura rien compris et on continuera de se faire flouer. L’économie n’est pas une science ; c’est un ensemble de règles du jeu qui fait ce qu’on lui demande de faire. L’important et de savoir qui les définis et qui en profite (presque à tout les coups les mêmes). Les règles continuent tant que la majortié les acceptent.
                                    Le communisme n’a pas marché pas parce qu’une démonstration mathématique à prouvé l’erreur, mais parce que la majorité des joueurs a soit profiter du système (en ne foutant rien et laissant les autres bosser pour eux) soit en changeant les règles pour soi (les apparatchiks).
                                    Comme le capitalisme part sur la même voie (pas les mêmes règles pour tous), les gagnants cherchent à nous enfumer et bloquent les changement de règles (la démocratie)

                                    Le vrai mal de notre civilisation, c’est le scientisme : on est toujours fasciné par le discours des experts qui nous disent détenir la vérité sur le fonctionnement du monde pour notre bien. Si tant de gens continue à croire que la finance va nous sauver, c’est parce qu’ils écoutent béatement les financiers nous « expliquer » que la finance, c’est trop compliqué pour nous, mais que eux savent ce qu’ils faut faire pour que tout le monde s’en sorte...alors qu’ils ne pensent qu’à sauver leur peau et en profiter encore plus...

                                    L’économie n’est pas si compliqué que ça, à partir du moment que l’on comprend que c’est à nous de décider des règles du jeu pour tous....l’économie est avant tout politique smiley


                                     

                                    • LilianeBaie 1er décembre 2010 12:48

                                      @xbrossar
                                      Je suis d’accord avec l’ensemble de vos remarques : effectivement le scientisme contemporain a, selon moi, des conséquences dramatiques. A partir du moment où l’on fait une modélisation mathématique, ou bien si l’on étaye ses dires d’une analyse statistique, ou encore si l’on essaie de réduire des faits à du quantifiable, on prétend être dans la science. Cette erreur permet à ceux qui ont des intentions précises qu’ils n’ont pas envie de divulguer de passer par des analyses pseudo-scientifiques pour valider leur projet. Je ne parle pas seulement de la discipline économique mais de l’envahissement de nombreux corpus de connaissances par cet esprit scientiste. C’est comme cela que le simple bon sens passe à la trappe, ainsi que l’expérience cumulée de générations de chercheurs ou de praticiens (cf par exemple certaines dérives des « sciences » de l’éducation) : et dans ces cas-là, les théories ou pratiques antérieures ou concurrentes ne sont pas critiquées sur leurs résultats, mais sur le fait qu’ils ne peuvent pas se prévaloir d’études « valides ».
                                      Quand on a étudié un peu la statistique, on ne peut que rester humble devant les résultats que celle-ci met en avant, du fait du nombre important de biais que toute étude statistique peut comporter. L’un des moindres de ceux-ci n’étant pas la volonté de l’enquéteur ou celle du commanditaire. Un autre étant que deux faits trouvés de façon conjointe n’ont pas forcément de rapport de causalité entre eux mais peuvent être liés par le contexte ou par une cause originelle commune non identifiée.
                                      Et en ce qui concerne les connaissances économiques, ce qui est encore pire, c’est qu’une part importante de cette discipline concerne la prospective. Or, dans ce domaine, la part prise par l’humain est fondamentale, les éléments contextuels aussi, alors que les modèles essaient de se détacher de ces variables (ou prétendent le faire). D’ailleurs, à une époque où on réinterroge l’histoire, il est assez frappant de constater à quel point on interroge peu une discipline qui prétend connaitre les faits à venir.
                                      Comme pour la question de la crise financière, il me semble important que l’on puisse identifier les déterminismes réels des évènements, que l’on ne se laisse pas enfumer par des chiffres faussement parlant ou par l’attitude de supériorité de certains qui prétendent que tout cela nous dépasse.
                                      C’est effectivement d’accepter de confier la réflexion à d’autres, auxquels on ne demande finalement pas de comptes, qui nous a conduit là où nous en sommes.
                                      Or, cette attitude d’ignorants revendiqués est assez paradoxale dans une époque où les connaissances sont faciles d’accès pour tout un chacun et où l’auto-formation est de plus en plus développée. 


                                    • xbrossard 1er décembre 2010 17:25

                                      @l’auteur


                                      le scientisme contemporain ne serait il pas la nouvelle religion de l’occident depuis que le chirstianisme a reculé ?
                                      Pourquoi avons nous toujours besoin de croire aveuglément un ou des « dieu(x) » ou entité supérieure (les « marchés ») ?
                                      quelle est la légitimité des technocrates de notre époque, alors qu’ils ne sont pas des dieux ? est-ce les nouveaux prêtres du dieu « marché » ?

                                    • Yoann Yoann 2 décembre 2010 14:33

                                      Whaou quel article !!! Simple, clair précis ...

                                      La finance doit simplement disparaitre et les banques nationales reprendre le controle de la production monétaire. Exit l’euro ...

                                      Je me permet de le reproduire afin qu’il soit lu par le plus grand nombre, merci smiley

                                      inside-job-le-film-la-verite-sur-la-crise-financiere

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LilianeBaie


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