Développer le microcrédit : les promesses du peer-to-peer
Le microcrédit est un prêt de petit montant généralement attribué à des personnes exclues du système bancaire traditionnel. En France sont considérés comme exclues les personnes dont le compte en banque a été fermé mais aussi celles qui, ayant un compte, n’ont pas accès à tous les services de la banque (crédit, etc). Mais cette exclusion se manifeste surtout par la non-adaptation et donc la non-utilisation des services et produits bancaires par les ménages ayant de faibles ressources. On estime à environ 5 millions de personnes en France qui en sont exclues.
On peut distinguer deux types de microcrédit : le microcrédit social et le microcrédit entrepreneurial ou de projet.
-Le microcrédit social est un crédit qui permet de financer un bien ou un service à très forte valeur ajoutée pour la personne concernée qui permettra une réinsertion sociale. Passer le permis de conduire pour trouver un travail, acheter une voiture pour aller travailler, payer une caution pour trouver un logement. Le microcrédit social n’est donc pas un crédit à la consommation pour des personnes fragiles financièrement mais bien un instrument financier au service de la réinsertion sociale. C’est donc un crédit productif et il peut être envisagé comme une forme d’investissement.
-Le microcrédit entrepreneurial est un prêt de capital qui permet de financer un projet de création d’entreprise. 92% des entreprises qui se créent en France ont des besoins en capitaux inférieurs à 8000€. Les entreprises financées par le microcrédit ont des taux de viabilité à 5 ans égaux voire légèrement supérieurs aux entreprises créées sans l’appui de microcrédit.
Accéder au crédit et à l’emprunt devient avec la crise de plus en difficile et quasiment insurmontable pour le demandeur de microcrédit. En outre le coût d’une enquête permettant de vérifier la solvabilité d’un client est de l’ordre de 700 €. Ce qui explique que les banques soient peu enclines à développer cette activité.
Afin justement de pallier cet obstacle, le fonds de cohésion sociale a été mis en place pour faciliter l’accès au crédit des populations exclues désirant financer leurs projets de création d’emploi ou d’entreprise et aux entreprises insérant des personnes en difficulté.
Le Fonds apporte sa garantie aux établissements bancaires accordant des microcrédits pour financer le fonds de roulement ou d’investissement de ces entreprises. Pour cela, les créateurs doivent être accompagnés par des réseaux d’aide à la création d’entreprise.
Si ce fond est une très bonne initiative il ne permet toujours pas de sortir le microcrédit de son aspect confidentiel. L’Adie, premier acteur du microcrédit en France n’a financé qu’un peu plus de 12000 prêts en 2008 soit moins de 5% de la demande.
La crise financière en remettant en cause le système financier peut être une opportunité pour développer de nouveaux outils aux services du microcrédit.
Le peer-to-peer ou échange entre particuliers peut faire partie de ces outils. Internet est naturellement un lieu d’échange. Echange d’information, échanges de bien (ebay), échange de services, avec les réseaux sociaux de proximité. Pourquoi ne pas échanger des services financiers, ici en l’occurrence des microcrédits ? Pourquoi ne pas coupler les réseaux sociaux de proximité avec une plateforme de distribution de microcrédit ? Les prêteurs pourraient ainsi investir dans des projets concrets et de proximité, afin de remettre de l’humain et du concret dans ce qui a été jusqu’ici le pré carré des banques.
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