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Accueil du site > Actualités > Economie > En Europe, la rigueur mènera à la déflation

En Europe, la rigueur mènera à la déflation

Les économies considérées comme étant « solides » de l’Union Européenne sont tout à la fois dépendantes et corrélées aux économies actuellement en période de tourmentes. En fait, c’est les flux financiers, générant les déséquilibres des balances des paiements, qui sont le trait d’union entre ces diverses économies rendant ainsi indispensable la résolution de toutes les problématiques auxquelles sont confrontées chacune de ces nations Européennes et impensables la cherche de règlement à l’interne de ses propres problèmes sans se préoccuper du voisin, fût-il aussi loin que l’Espagne et ce vu depuis l’Allemagne !

L’Espagne est ainsi à l’Allemagne ce que Etats-Unis sont à la Chine en cela qu’elle entretient des déficits massifs contrebalancés par des excédents Allemands (ou chinois dans le cas des Etats-Unis) leur étant directement proportionnels. Dans une telle configuration, il va de soi que l’Allemagne et l’Espagne ne sauraient bénéficier toutes deux et en même temps d’excédents de leur balance des paiements car, un excédent étant systématiquement financé par un déficit, les conséquences à l’échelle Européenne étant qu’un (ou des ) pays tiers devront en être réduit à assumer ces excédents Allemands et Espagnols. Les comptes excédentaires Allemands ont donc été, sont et seront toujours compensés par des déficits Espagnols et Portugais et Irlandais et Grecs... car toute transaction financière implique (au moins) deux contreparties.

Comment comprendre alors les injonctions Allemandes selon lesquelles certains pays doivent impérativement résorber leurs déficits fiscaux alors qu’une telle amélioration ne se réaliserait qu’à ses propres dépens via une réduction de ses excédents nationaux ? La seule autre possibilité pour l’Allemagne de continuer à entretenir des excédents étant qu’elle puise dans l’épargne privée de ses citoyens !

Si l’Espagne, qui subit un déficit budgétaire énorme du fait d’un volume d’importations qui dépasse celui de ses exportations, décidait ainsi d’adopter des mesures d’austérité (afin de soigner ses déficits), elle devra fatalement puiser dans sa propre épargne privée avec, à la clé, une diminution de son P.I.B., donc de ses importations, avec des implications directes sur les exportations Allemandes. En somme, la conjoncture actuelle dominée par une politique de réduction généralisée des déficits, Irlandais, Espagnols, Grecs mais aussi Allemands, sera ainsi d’autant plus marquée par un retour de la déflation que les mesures d’austérité Espagnoles, ayant donc un impact sur l’Allemagne, précipiteront chez cette dernière des réductions généralisées de ses propres dépenses Gouvernementales !

La rigueur Espagnole et Grecque et Irlandaise semble donc aujourd’hui la voie royale pour un cauchemar déflationniste Européen ... à moins que l’Allemagne ne réussisse enfin à convaincre sa population de dépenser plus !

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14 réactions à cet article    


  • UnGeko 13 mars 2010 11:00

    Quelle serait pour vous la solution salvatrice pour l’europe ?


    • Branck2012 13 mars 2010 15:29

      On reprend l’Europe à zero....on vire les Delors et les Aubry... Et on place l’emploi au centre du nouveau système .


    • ZEN ZEN 13 mars 2010 11:31

      l’Allemage joue en effet un rôle clé et devrait se regarder avant de faire la morale, par presse people interposée

      "..La politique d’austérité excessive menée en Allemagne depuis le début des années 2000, sous la houlette notamment du social-démocrate Gerhard Schröder, porte une lourde responsabilité dans les difficultés actuelles de la zone.
      Compte tenu du poids de l’économie allemande, un quart de la zone euro, sa très faible croissance depuis dix ans a plombé ses voisins, contribuant notablement à la dérive des comptes publics des autres pays.Cette politique trop restrictive, logiquement associée à une inflation très basse, a également empêché la Banque centrale d’augmenter ses taux d’intérêt pour calmer la surchauffe qui se produisait parallèlement en Espagne, en Irlande, au Portugal et en Grèce, du fait de taux d’intérêt réels trop faibles.
      Enfin, cette austérité excessive s’est traduite par des excédents commerciaux colossaux : 166 milliards d’euro soit 6,6 % du PIB en 2008. Des excédents réalisés aux deux tiers en Europe : en ne consommant pas assez, votre pays a posé depuis dix ans, le même type de problèmes à ses voisins que la Chine au monde

      Les Européens tentent (en effet) d’imposer aux Grecs des mesures d’austérité de plus en plus draconiennes, sans leur apporter en contrepartie les prêts à bas taux d’intérêt que le FMI leur consentirait. Du coup, les Grecs sont obligés d’emprunter à des taux très élevés et le consensus qui s’était établi en Grèce autour des mesures d’austérité vacille.
      Avec au bout du compte le risque d’une explosion sociale et d’une victoire des spéculateurs entraînant par contagion la chute du Portugal puis de l’Espagne…
      "
      (G.Duval)


      • Branck2012 13 mars 2010 14:45

        « à moins que l’Allemagne ne réussisse enfin à convaincre sa population de dépenser plus ! »

        Si on considère l’Allemagne délocalisatrice et pourvoyeuse de chômage.... Michel Santi  ?

        Aprés le travailler plus pour gagner moins....
        .........le dépenser plus en travaillant moins !




        • ddacoudre ddacoudre 13 mars 2010 16:11

          bonjour michel

          j’aime bien lire tes articles qui collent au modèle en vigueur et donc se justifient dans leurs analyses. mais j’ai toujours l’esprit qui s’envole vers l’humain inconstant et non le modèle normatif. comme j’avais lu celui qui plus haut parlait de la dette des états, je me suis amusé à pensé qui serait ruiné si tous les états unanimement décidaient de ne plus honorer leur dette. je me suis souvent posé cette question sans avoir la volonté de la creuser au fond, car philosophiquement je sais qu’elle n’a aucun intérêt car les hommes privés d’une référence s’en construiraient une autre. l’autre notion incongru est de vouloir que les humains vivent au rythme d’un modèle normatif qui ne peut recouvrir la réalité humaine et doit donc s’ajuster à celle-ci or nous faisons l’inverse et c’est en cela que nous réitérons le malthusianisme, quand nous considérons qu’au repas des banquiers il n’y a pas de place pour les nouveaux convives et mêmes pour les anciens tant leur appétit est gargantuesque.

          c’est triste cette société qui essaie de trouver la solution dans les comptes qui lui créaient les problèmes, c’est un peu comme si un citoyen essayer de prouver la chaleur avec un thermomètre qui lui indique qu’il fait moins un, forcement il devra prendre des mesure drastiques pour descendre le froid à moins x pour que moins un deviennent une bonne température. c’est ce que nous faisons avec nos comptes.
          cela m’a toujours amuser d’entendre dire que nous vivions au dessus de nos moyens, si cela à une signification pour les particuliers ce n’en a pas pour les états, où alors il faut comptabiliser les actifs des états, ce qui rendraient leurs dettes insignifiantes. le problème se situe donc bien ailleurs que dans les chiffres qui sont une mesure un tableau de bord.
          le problème est donc politique et si quelques individus mettent en danger la stabilité d’un état il devient urgent de prendre ce qui s’appellent une décision d’utilité publique et de spolier de leur surplus ce qui sont un danger pour les autres. j’aurai du mal a comprendre comment nous pourrions accepter si ce n’est par ignorance de reconstituer un pouvoir « monarchisant » par oligarchie où ploutocratie interposé. pour éviter cela il nous faut revenir à des lois anti thrust, pour que des marchés ne puissent mettre les états en difficultés. il y a toujours un moment ou il faut dire qui détient le pouvoir, même si nous acceptons de laisser la création de monnaie aux banques.

          cela conduit aux observations que tu fais dans ton article.

          cordialement.


          •  C BARRATIER C BARRATIER 13 mars 2010 18:29

            La sortie par le haut est le partage des richesses, car les privilégiés du libéralisme fait par eux et pour eux ne dépensent pas de la même façon que le citoyen ordinaire qui est d’abord un consommateur. Ce qui fait la richesse d’une économie, c’est l’argent qui circule.
            En France, en 10 ans le pourcentage de PIB allant dans la masse salariale est tombé de 70 à 60 %. C’est évidemment un manque à consommer énorme qui ne peut pas être compensé en consommation) par la concentration plus grande de la richesse entre peu de nantis : ils ne mangent pas 1000 fois par jour, ne font pas 1000 voyages par an, n’ont pas besoin de 1000 maisons pour se loger, ni de 1000 voitures, pourtant ils ont 1000 fois plus à dépenser.
            L’Etat a donné par ailleurs des milliards en cadeaux fiscaux aux mêmes, se contraignant à supprimer des postes de fonctionnaires consommateurs. La fabrique de chômeurs est le résultat de cette mauvaise répartition de la consommation....et c’est un cercle vicieux qui va encore faire chûter la consommation et fabriquer de nouveaux chômeurs.
            Nous sommes dans des politiques de profit immédiat pour les copains de ceux qui sont aux manettes, qui savourent leur revanche vis à vis des inventeurs de congés payés(scandaleux, non ?), de SMIC, d’allocations familiales, de retraites par répartition ou d’assurance maladie soignant à égalité les nantis et les autres. Pour eux, un scandale permanent.
            Il manque à ces gens là l’esclavage ou le pillage colonial. Si on les laisse faire, nous allons continuer la régression jusqu’à l’explosion plutôt que l’implosion (du moins je l’espère).
            Claude Barratier


            • epapel epapel 13 mars 2010 18:37

              à moins que l’Allemagne ne réussisse enfin à convaincre sa population de dépenser plus !

              Pour que les allemands dépensent plus, il faut d’abord que leurs salaires augmentent car le fait est que pouvoir d’achat est gelé en Allemagne depuis 10 ans.

              Les allemands disent grosso modo aux autres : pour réduire vos déficits commerciaux et budgétaires il faut baisser les salaires et les dépenses publiques. Oui mais la conséquence ça sera dans un premier temps la paupérisation des pays concernés et nécessairement la baisse des exportations allemandes (preuves : crise argentine, russe, asiatique) sans contrepartie.

              A contrario, si les salaires allemands augmentent, ils peuvent consommer une partie de leurs excédents et importer des marchandises en provenance des pays tiers ce qui équilibre les échanges au profit de tous, allemands compris.


              • Bardamu 13 mars 2010 19:35

                « En Europe, la rigueur mènera à la déflation »... je sais, mon propos semblera hors sujet !... car, survolant la page d’accueil d’Agora, je vois rapidement ce titre !... et, érotomane en diable, je retiens en lieu et place de ladite phrase, celle-ci :

                « En Europe, la rigueur mènera à la fellation » !

                Alors, forcément, à la lecture de l’article, devais-je être ?... un peu déçu !

                Ben oui !... moi, j’étais même fin prêt à la rigueur, pardi !... si, à son juste prix, la payait-on d’une fellation.
                Sûr, le Bardamu il était partant, tiens !

                 

                 


                • Julien Julien 13 mars 2010 19:47

                  Monsieur Santi,


                  Vous n’abordez jamais les vrais problèmes, comme celui de la création monétaire. En vous lisant, j’ai l’impression d’écouter les médias dominants.

                  Cordialement

                  • Michel Santi Michel Santi 13 mars 2010 23:29

                    Merci de votre interpellation directe mais à mon modeste niveau et avec les capacités qui sont les miennes ... je tente de lever une certaine partie du voile et ne prétend nullement éclairer ou résoudre l’ensemble de l’énigme financière.


                  • C LEBELLEC 13 mars 2010 20:51

                    excellente remarque : si la grece joue un effet domino en europe , tous les pays restreindront leur consommation,s appauvriront. Ce qui entrainera une chute des PIB,des faillites en pagaille et la restriction drastiques des credits.

                    L argent ne circulant plus il deviendra rare

                    C est ca la deflation ! Meme les allemands ,les americains et les chinois seront touches par le biais de leurs exportations.
                    Tout sera du aux banques et a nos dirigants ,leurs complices.
                    Le meilleur exemple est l administration Obama truffee de conseillers et secretaire au tresor issus des banques d affaire(goldman § sachs principalement)
                    Tous etaient partie prenante ou tres proches de l administration Bush


                    • Prometheus Jeremy971 14 mars 2010 20:05

                      Le processus de dette est exponentielle, je ne comprends vraiment pas comment on peut aujourd’hui retourner à une endettement de 60% du PIB. Si quelqu’un peut m’éclairer ?


                      • pmxr pmxr 15 mars 2010 10:21

                        Il est plus facile de combattre un incendie qu’une inondation, la défaltion est la pire des chose !


                        • Mycroft 15 mars 2010 16:22

                          On a un peu l’impression de marcher sur la tête, là.

                          En gros, vous dites à l’Allemagne : c’est mal, vous ne dépensez pas assez. Mais sans regardez les manques existants en Allemagne. Vous ne lui demandez pas de dépenser pour améliorer le niveau de vie de sa population, mais de dépenser... pour dépenser.

                          C’est absurde. Il est inutile de dépenser de l’argent, donc des ressources, si on en a pas le besoin. L’Allemagne n’est pas un pays dans lequel on meurt de faim, que je sache.

                          Pour préserver votre modèle économique basé sur la concurrence, notamment entre pays, vous semblez près à vous opposer au bon sens même.

                          La situation prouve justement que le problème vient bien, non pas de la faible consommation allemande, mais bien du système actuel, dans lequel il faut chercher du travail pour gagner de l’argent, alors qu’un système dans lequel on se réunit pour se partager équitablement le travail et l’argent n’amène pas à de telles absurdités.

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