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Accueil du site > Actualités > Economie > L’avenir est-il entre les seules mains de ceux qui possèdent tout (...)

L’avenir est-il entre les seules mains de ceux qui possèdent tout ?

La crise financière fait beaucoup jaser dans les chaumières. Or, cette crise cache une autre crise, beaucoup plus profonde : la crise des inégalités. Dans une récente conférence, la militante altermondialiste Susan George a donné une bonne mesure de l’ampleur de cette autre crise. Il n’y a aucune cachette dans ce qu’elle a dit. Elle n’a fait que puiser dans les chiffres officiels.

Aux États-Unis, le 1% de la population au sommet de la richesse s’accapare d’une part croissante de la richesse : 8% de l’ensemble des revenus en 1950, 16% en 2000, 22% en 2008 (une statistique communiquée tout récemment par l’OCDE). Le même phénomène est constaté partout sur la planète.

La répartition entre le capital et le travail a, on s’en doute bien, beaucoup changé au cours des dernières décennies. En France, par exemple, le partage de la valeur ajoutée est passé d’un rapport 74/26 au début des années 1970 (74% de la création de richesse allant au travailleurs, 26% aux détenteurs du capital) à un rapport 43/57. Encore là, cette inversion du rapport au profit du capital est mondial.

Les détenteurs de capital jouent à fond la carte de la compétition entre travailleurs et ils ont le soutien des institutions économiques et judiciaires. En Europe, par exemple, la Cour de justice européenne a rendu une série de décisions ayant pour effet de permettre de payer à un travailleur de l’Est de l’Europe embauché dans un pays de l’Ouest européen le salaire minimum de son pays d’origine.

Voilà bien le genre d’absurdités auxquelles un régime de droit favorable aux détenteurs de capital peut mener.

La concentration de la richesse dans le monde a de quoi donner le vertige : environ 10 millions de riches possèdent en ce moment 40,000 milliards de dollars (donnée qui provient de Merrill Lynch). Il s’agit d’un chiffre conservateur. Merrill Lynch estime en effet à plus de 12,000 milliards de dollars les sommes réfugiées dans des paradis fiscaux à l’étranger. C’est une estimation minimale.

Curieusement, contrairement aux être humains qui osent y venir clandestinement, les pays où se réfugient ces sommes ne les reconduisent pas à la frontière manu-militari.

Le monde en développement n’échappe pas à la course à l’enrichissement des plus riches. L’élite des pays africains a ainsi transféré en 35 ans, à elle seule, environ 450 milliards de dollars dans des paradis fiscaux de l’hémisphère Nord, selon deux chercheurs de l’Université du Massachusetts.

Cette somme provenait en grande partie de prêts contractés par les pays africains dans le cadre de l’aide étrangère.

L’aide étrangère est essentiellement un système de prêts conditionnels.

La garantie que ces sommes ne se retrouveraient pas à l’étranger ne semble visiblement pas avoir fait partie des conditions rattachées aux prêts.

Il est vrai que les histoires extra conjugales des dirigeants des institutions financières attirent davantage l’attention des médias que le vol systématique dont sont victimes les peuples africains.

QU’est-il possible de faire pour changer cet état de fait ? Regardez la conférence de Susan George (en anglais) pour le découvrir :
 

 

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20 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 22 juillet 2009 12:18

    Ceux que j’appelle moi les « rentiers-actionnaires » ont d’autant plus le pouvoir de se renforcer et faire évoluer la société en leur faveur, qu’ils choisissent les politiques, possèdent les médias, font voter toutes les lois et réglementations qui renforcent leur pouvoir.
    Ainsi en est il du « paquet fiscal », voté très peu de temps après l’intronisation de Sarkozy, mais aussi et surtout de l’ensemble des « niches fiscales » qui leur permettent de substituer à l’impôt, des investissements qui vont leur rapporter, faisant ainsi encore grandir leur capital.
    Leur rôle devient donc, de plus en plus clairement, celui de PREDATEUR.
    L’injustice est flagrante.

    Comment rendre notre société plus égalitaire, alors que tous les dés sont pipés ? Cela ne pourra passer que par un grand mouvement solidaire, qui ignorera les partis et syndicats et rendra à chaque citoyen sa liberté et sa responsabilité...

    On peut rêver, non ?


    • oj 22 juillet 2009 12:36

      arretez de rever bon sang.

      s’il y a des riches, c’est que le systeme l’a permis donc sans se lancer dans une chasse aux sorcieres il suffit aux individus d’une Nation de decider que suite a une forme de derive il est necessaire pour les millions de personnes qui constituent la force de la Nation de reprendre en main leurs institutions , leurs biens et leur Nation.

      en reunissant 10 000 personnes par departement, on arrive a 1 million sur le pays pour faire le coup de force en s’emparant des institutions et infrastructures et changer tous les decisionaires du pays.




      • Canine Canine 22 juillet 2009 15:46

        @ L’auteur.

        Cet article néglige un aspect essentiel du problème, la dimension pompier pyromane des altermondialistes (comme Suzan Georges).

        Comme vous le soulignez parfaitement : "Les détenteurs de capital jouent à fond la carte de la compétition entre travailleurs et ils ont le soutien des institutions économiques et judiciaires."

        Or, dès qu’une personne soulève la question de la régulation de l’immigration, les altermondialistes sont les premiers à hurler (et le mot est faible) au racisme, au fascisme, à la xénophobie. Ce soutien hystérique et plein d’humanisme est le parfait allié des institutions économiques et judiciaires.


        • colza 22 juillet 2009 18:36

          @ Canine
          Pardon, quelque chose a du m’échapper, mais je ne vois pas le rapport entre la compétition entre travailleurs de différents pays et la régulation de l’immigration.
          Les inégalités de salaires et de niveaux de vie sont les causes principales de l’immigration. Si ces inégalités, à défaut de disparaitre, étaient moins scandaleusement disproportionnées, le problème de l’immigration serait résolu.


        • Michel Monette 22 juillet 2009 21:11

          @colza : je n’aurais pas mieux dit smiley


        • oj 22 juillet 2009 19:27

          concernant l’immigration, une communauté de personnes , d’une Association à une Nation, en passant par une Secte, suppose l’acceptation d’un nouveau membre par le consentement de la dite communauté , bien sur..

          Une communauté , quelle qu’elle soit n’a pas l’obligation (venant de qui d’ailleurs ?) d’accepter automatiquement des tiers qui voudraient s’imposer.

          Je dirais meme qu’une communauté à le devoir de se protéger , de protéger ses membres et son equilibre.

          Cependant d’un point de vue global, il s’avere qu’aujourd’hhui, dans le monde, les pays developpés et veillissants auraient interet a faire venir du sang neuf pour regenerer ses forces vives plutot usées ce qui de plus permettraient de donner a ces nouveaux membres etrangers l’education et le niveau de compétence permettant pour ceux qui retournent au pays de contribuer a son developpement et aussi reduire la demograohie galopante et miséreuse. car nous nous retrouvons avec des pays comme l’Allemagne qui est en déséquilibre démographique inquiétant d’une part et d’autre part des pays africains misereux ou des femmes continuent d’avoir 15 enfants dont 8 survivent ... dans la misere ce qui est une aberration globalement.

          Mais bien sur cette immigration doit etre controllée pour etre efficace.


          • herve33 22 juillet 2009 20:27

            Quelle sont les sources de l’auteur à propos de la part de la valeur ajoutée ? ???

            La part de la valeur ajoutée ( part des salaires dans le chiffre d’affaires des entreprises ) n’était pas la plus élevé en 1970 , mais en 1982 , après l’élection de Mitterrand . Tous les économistes s’accordent pour dire qu’elle l’était probablement trop élevée à l’époque car cela a conduit à une politique de rigueur qui vers la fin des années 1980 a fait baisser cette part au plus bas . Depuis elle serait remontée et serait en théorie stable au niveau des années 1970 . ( source wikipédia )


            Mais cette part de la valeur ajoutée est un bien mauvais indicateur car elle ne montre pas les disparités des salaires et bonus , toujours plus haut pour une petite minorité , souvent en baisse pour la grande majorité .

            Ce sont les cadres de haut niveau des entreprises cotées en bourse qui sont rémunérés uniquement sur des caractères de profitabilités et dividendes pour les actionnaires , il suffirait de changer ces critères , limiter les profits des actionnaires à un niveau décent ( par l’impot ) et rémunérer ces cadres selon le nombre d’emplois créés et le niveau bien etre des employés dans l’entreprise . Nul doute que cela améliorait l’emploi et peut-etre la rentabilité des entreprises , au lieu de presser toujours davantage sur les bas et moyens salaires .


            • Michel Monette 22 juillet 2009 22:13

              Je ne suis pas économiste, mais je ne crois pas que la valeur ajoutée soit la part des salaires dans le chiffre d’affaires des entreprises. Les chiffes sont ceux fournis par Susan George dans sa conférence (à compter de 5 min 18 s).


            • Le péripate Le péripate 22 juillet 2009 22:29

              Les inégalités augmentent-elles ? Sur Gapminder des statistiques animées.


              • Michel Monette 23 juillet 2009 00:50

                Eh oui, on peut être pauvre et vivre plus vieux en 2009. Est-ce que ça empêche d’imaginer une meilleure distribution de la richesse ?


              • Traroth Traroth 23 juillet 2009 12:19

                Comme toutes les statistiques de ce genre, cette animation est basée sur l’étude sur la pauvreté effectuée en 2008 par... la Banque Mondiale ! Rien à ajouter à mes yeux...


              • finael finael 22 juillet 2009 23:03

                Ce qui est très impressionnant c’est que bien que ce ne soit pas une oratrice de métier, elle parle vraiment « avec ses tripes » pour employer une expression un peu triviale.

                J’ai les mêmes chiffres dans mes sources mais c’est dit là de façon à la fois cohérente et émouvante.


                • Blé 24 juillet 2009 17:14

                  J’ai entendu Susan George dans une émission de France-Culture qui expliquait les raisons pour lesquelles elle se battrait jusqu’à la fin de ces jours pour que le modèle sociale français reste, s’améliore et se répande.
                  Pour des raisons familiales elle est venue en France, et elle a découvert que le système universitaire français permettait même à des gens de condition modeste de faire des études, de se soigner,etc...( depuis deux ans et demi c’est moins vrai). Son militantisme est étroitement lié à son vécu.


                • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 23 juillet 2009 09:06

                  Puisqu’on nous le dit, admettons donc qu’il existe réellement un complot mondial des méchants riches pour exploiter subrepticement les gentils pauvres.

                  Question : Ce mouvement est-il inéluctable, incontournable ?

                  Et si les gentils pauvres réfléchissaient à ce qui fait le succès des méchants riches ?
                  Et si les gentils pauvres adoptaient les recettes qui font le succès des méchants riches ?

                  Peut-être que les gentils pauvres parviendraient à des résultats identiques à ceux des méchants riches. Peut-être qu’à terme, la richesse des toujours gentils ex-pauvres dépasserait celle des toujours méchants ex-riches : ces derniers ne pourraient enfin plus exploiter les premiers.

                  Alors, il serait peut-être temps que les gentils pauvres fassent fonctionner leurs méninges et se retroussent les manches pour déjouer le complot des méchants riches ! ! !

                  Le Parti Capitaliste Français (PCF) et l’Allocation Universelle !
                  http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-parti-capitaliste-francais-pcf-51707

                  • SALOMON2345 23 juillet 2009 10:10

                    Si les travailleurs, employés et cadres, étaient OBLIGATOIREMENT syndiqués (voir quel genre de syndicat) et que ce syndicat devienne celui qui « missionne » et négocie avec l’entreprise demandeuse - en lieu et place des boites d’interim - et que ce syndicat impose SON tarif, un peu comme un fournisseur mais qui serait un MONOPOLE (EDF et cie), je pense que peut-être le rapport de force ayant changé - la concurrence géographique ayant ses limites - des disparités dans le partage matériel pourraient « peut-être » changer de camp ?
                    Je rêve...


                    • plancherDesVaches 23 juillet 2009 11:36

                      Syndicat.... quand on voit ce qu’ils sont devenus....

                      Par contre, l’idée d’un vrai contre-pouvoir est bonne. A condition que les deux partis se respectent....
                      Et puis.... regardez ce qui se passe : les syndicats français ont quasi disparu. Le contre-pouvoir est devenu informel... la « masse » des salariés (j’ai horreur de ce terme)... Qui, n’ayant plus de voix qui permet d’exprimer le ressenti, font de la résistance passive.
                      Vous pensez que c’est mieux... ???


                    • Franc tireur 23 juillet 2009 11:04

                      Les actionnaires (capital) ont seulement le pouvoir que les travailleurs leurs donnent...
                      Le capitalisme sauvage a largement fait basculer le rapport de force en faveur du capital...et ce, avec le consentement des travailleurs.

                      J’aimerai bien voir ce que le capital pourrait faire sans le travail....parce qu’avec le travail, on peut toujours créer de la valeur aussi mineure soit-elle...


                      • Blé 24 juillet 2009 17:25

                        Je suis d’accord avec vous. La société de consommation a fait disparaitre cette notion de « travailleur » pour la remplacer par la défense des consommateurs, défense des malades, défenses des usagers des transports, défense des droits de l’homme (un travailleur n’est sans doute pas un homme), etc..., etc...
                        Les « travailleurs » ont disparu du paysage médiatique et même du vocabulaire car maintenant, on entend de plus en plus « collaborateurs » ou « collaboratrices » pour « caissières » ou « agent de production » ou toute personne salariée dans une entreprise. Ouvriers-ouvrières- classe ouvrière-sont devenus des gros mots dans les média dominants


                      • plancherDesVaches 23 juillet 2009 11:31

                        Un article trouvé sur La Tribune sur cette machine qui nous a poussé au consumérisme.
                        http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20090723trib000402565/le -consumerisme-a-atteint-ses-limites.html

                        Il est vrai que Mr Stiegler donne des pistes intéressantes pour expliquer AUSSI les changements de mentalité dans l’ensemble de notre comportement face à l’argent.
                        Jusque dans les relations familliales, vous dire....

                        Bon, par contre : l’économie « contributive ».... si vous y trouvez des explications et, surtout, applications, je suis preneur.
                        Parce que faire payer pour consulter Wikipédia.... microsoft et Larousse ont déjà essayé....


                        • François M. 28 juillet 2009 20:32

                          Serait-ce qu’on manipule les marchés boursiers pour faire croire aux petits investisseurs que l’économie va mieux dans le but de les faire réinvestir leurs dernières billes dans le système avant que le tout ne s’écroule de nouveau, pour ainsi minimiser leurs pertes encourus depuis le début de la crise en revendant rapidement leurs titres momentanément artificiellement surévalués ? C’est qu’il ne faut pas oublier que la plus grande des bulles financières de l’histoire n’a pas encore véritablement éclatée, celle du marché des produits dérivés qui totalise environ 700 000 milliards de dollars selon la Banque des règlements internationaux (BRI), de quoi faire réfléchir quand on sait que la valeur totale de tous les marchés boursiers du monde ne dépassent pas les 50 000$ milliards, selon la World Federation of Exchanges.

                          Alors, la prochaine fois que vous entendrez que l’économie est en train de sortir de la récession, vous pourrez peut-être vous permettre de vous esclaffer et demander l’économie de quelle minorité s’améliore ; parce que pour la grande majorité de la population, si on se sort de la récession, c’est surement parce que nous sommes en train d’entrer en dépression !

                          Pour plus de détails : http://les7duquebec.wordpress.com/2009/07/28/cest-la-fin-de-la-recession/

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