La SNCF nous arnaque-t-elle ?
Prendre le train en France, ça coute un bras. Et cerise sur le gâteau, on apprend que l'entreprise fait des bénéfices et verse des dividendes records. Mais derrière cette apparente escroquerie, se cache une situation financière difficile pour les réseaux ferrés de France.
Prendre le train en France, ça coute un bras. Qui n'a jamais pesté contre les prix toujours plus hauts de la SNCF (hausse de 3,2% en 2012 et 2,3% en 2013) ? Considérant les retards récurrents et les grèves, il y a de quoi s'irriter contre la SNCF. Et cerise sur le gâteau, on apprend que l'entreprise fait des bénéfices et verse des dividendes records. Au voleur !
Mais derrière cette apparente escroquerie, se cache une situation financière difficile pour les réseaux ferrés de France.
Un déficit abyssal maquillé
En 1997, la SNCF est coupée en deux. Le nouveau-né, s'appelle RFF (Réseaux Ferrés de France). Le ferroviaire français souffre alors d'un déficit de près de 30 milliards d'euros. La faute à un déficit structurel (depuis sa création en 1937, la SNCF n'a JAMAIS été en excédent) bien entretenu par la création des lignes TGV Atlantique (1991) et Nord (1993). Une bonne partie de cette dette est transférée à RFF, officieusement pour sauver la SNCF d'une situation de quasi-faillite.
Une organisation désastreuse
RFF est chargé de l'entretien du réseau et la SNCF de leur exploitation. En échange, la SNCF paye des péages à RFF. Sauf que la RFF n'a jamais entièrement acquis son indépendance. La SNCF a conservé la compétence de gestionnaire du réseau. Elle se charge elle -même de certains travaux de maintenance qu'elle facture à RFF très cher. Si chers que les premières années, le montant des travaux facturés par la SNCF était supérieur aux péages reversés à RFF. Absurde.
Outre, l'organisation démente de l'ensemble du réseau ferré français, la SNCF elle-même est gérée avec des pieds. Le coût des TER est en moyenne supérieur de 30% par rapport à ses concurrents européens. La productivité des agents de la SNCF (nombre de km parcourus par les trains divisé par le nombre d'agents) n'est franchement pas brillante (2 fois moindre qu'en Espagne, 30% de moins que l'Angleterre et l'Allemagne).
Bientôt le Free mobile du train ?
Aujourd'hui, la dette du réseau ferroviaire français s'élève à 40 milliards d'euros. Comment la payer ? Mystère et boule de gomme. Quant à l'avenir, le rail en Europe sera entièrement ouvert à la concurrence étrangère d'ici 2019. Comme les compagnies des pays voisins sont bien plus compétitives et moins chères, elles risquent de mettre sérieusement le monopole de la SNCF en question. Moi perso, si on arrête de me proposer des Paris-Marseille à 150 euros l'aller, je suis preneur !
Pour en savoir plus :
http://www.slate.fr/story/24955/le-train-s’emballe-la-dette-se-creuse
Plus d'infos et vidéos sur : www.fricenvrac.fr
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