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Profits abusifs ! Comment valoriser tout ce fric ?

Le journal financier, The Economist annonce que « les profits sont bien trop élevés ! » et l’économiste Marc Vandepitte commente l’article du quotidien londonien alors que nous analysons et critiquons leurs commentaires respectifs (1). Un exercice de critique de l’économie politique capitaliste afin de comprendre pourquoi tous ces gens sont prisonniers de leur fric mal acquis.

 

La désespérance de la gauche bourgeoise

La gauche bourgeoise n’en finit plus de s’offusquer de ces monceaux de profits qu’accumulent les multinationales délocalisées qui ne paient ni impôts, ni charges sociales sous aucune juridiction et réclament des aides gouvernementales et exigent que l’on réduise les services publics et les « acquis sociaux » (sic) arrachés par les salariés (au passage, un « acquis social » ça n’existe pas. Sous le capitalisme ils n’existent que des avantages temporairement consentis en temps de prospérité relative et vite retiré quand la crise s’intensifie). Qu’est-ce qui se cache derrière ces marques de compassion de la petite bourgeoisie à l’endroit de la classe ouvrière paupérisée ? Les « solutions » proposées par les bobos sont-elles réalistes ou une voie d’évitement vers un monde alternatif altermondialiste utopique ? Un monde capitaliste humaniste serait-il à portée de leurs mains de malandrins ?

« C’est une guerre de classes que nous vivons, et c’est ma classe qui est en train de la gagner », déclarait le multimilliardaire américain Warren Buffett (2), un ami de Donald Trump. Pourtant, le richissime capitaliste financier américain a tout faux. Sa classe hégémonique, ne sachant nullement résoudre les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste en crise systémique, n’est pas en train de « gagner » cette guerre de classes, elle est en train de la perdre, non sans vitupérer contre la classe ouvrière. Le seul espoir que nous chérissons, c’est que notre classe se ressaisisse avant de disparaitre, en même temps que ce mode de production moribond. Ce n’est pas sur les layons du « réformisme » que la classe ouvrière révolutionnaire trouvera la voie de son émancipation.

 

Pour l’heure, poursuivons la lecture de l’article du quotidien londonien et de l’analyse qu’en fait l’expert Marc Vandepitte.

Le journal The Economist écrit : « L’Amérique était une terre d’opportunité et d’optimisme. Maintenant, l’opportunité semble être réservée à l’élite : deux tiers des étatsuniens croient que l’économie est pipée en faveur d’intérêts particuliers (…) le retour sur investissement des entreprises est 40% plus élevé à domicile qu’à l’étranger (…) L’Amérique est censée être le temple de la libre-entreprise. Elle ne l’est pas  » conclu le scribouilleur du journal financier. Il ajoute : « Le problème vient d’un manque de concurrence, du fait d’une vague de 10 000 milliards de dollars US de fusions donnant un pouvoir excessif à quelques oligopoles gigantesques sur le marché boursier ». Le journal note aussi que les grandes plateformes techniques comme Google, Facebook, Microsoft, Apple, Uber, Alibaba, doivent être étudiées de près : « elles peuvent bien ne pas être encore des monopoles en captation de rentes, mais les investisseurs les valorisent comme si elles allaient un jour le devenir » et le journal financier accuse certains actionnaires d’entreprises concurrentes de pousser à des formes d’ententes de non-concurrence. Suis un dossier ou le scribe rappelle le niveau record des profits et la concentration grandissante d’actifs sur les marchés boursiers boursoufflés. Le journal pointe aussi l’anomalie du maintien d’un tel niveau de profits, quand, dans l’histoire, les pics étaient rapidement suivis d’une forte baisse. Et c’est ici que The Economist sort le chat du sac.

Le quotidien londonien en appelle à plus de concurrence et moins de règlements sur les marchés boursiers. En effet, les règlements bancaires internationaux entravent les capacités, pour les multinationales n’ayant pas leur siège social aux États-Unis ou en Europe, de pénétrer aisément le marché bancaire occidental pour venir y mener la guerre financière aux dangereux oligopoles technologiques accaparant tout le capital circulant et même davantage, à savoir, du capital fictif et évanescent (de la monnaie de crédit sans valeur), une bombe à retardement déposée sur le parquet des bourses occidentales pleurniche le journal financier.

Détrompez-vous, The Economist n’est pas devenu l’organe officiel de la gauche bourgeoise mondiale. Le journal joue simplement son rôle de « lanceur d’alerte » auprès de sa classe hégémonique. D’abord, le journal constate qu’il est plus qu’étrange que la récession s’éternisant aux États-Unis, et dans tout l’Occident, la production globale stagnant – les profits soient de 16 pour cent sur investissement en cette période de récession prolongée ! D’où émane cette plus-value transformée en profit, en intérêt et en dividende sur investissement puisqu’il y a de moins en moins de placements payants ? Viendrait-elle des opérations d’émission d’argent, ces Quantitative Easing, et ces crédits bancaires, que les banques centrales et les banques secondaires, essaiment à tout vent (FED, BCE, Banque du Japon, Banque de Chine, Banque de Russie, etc.) ?

Il y aura nécessairement un prix à payer quand la bulle financière éclatera inéluctablement pense le graphomane du quotidien financier. Ayant capté d’immenses valeurs capitalistiques, dont certaines ne sont que de la monnaie de crédit adossée à une pyramide de Ponzi, des montages financiers de titres toxiques dérivés (de l’emprunt sur des emprunts et sur de la plus-value anticipée qui risque de ne jamais se matérialiser), des millions de porteurs seront alors jetés sur le pavé en moins d’une journée, ce qui aura des répercussions sur l’ensemble des marchés boursiers et particulièrement sur les titres manufacturiers qui seront alors en manque de liquidité – tandis qu’ils disposent d’une surabondance de liquidité présentement – et seront coupés de leurs marchés déjantés. Ce krach s’amorçant aux États-Unis, les autres marchés boursiers, ceux de Chine et de Russie notamment, moins bien intégrés au vaste marché financier occidental par la faute de l’Occident qui les boycotte, profiteront de cet avantage pour fermer leurs marchés aux secousses sismiques américaines et européennes. Le boomerang financier de l’isolement se retournera contre les boursicoteurs et contre les « banksters » occidentaux qui seront les premiers à casquer avertit le quotidien financier. À contrario, les titres manufacturiers inscrits dans les bourses chinoises, russes et indiennes renchériront et les monopoles manufacturiers (producteurs de plus-value) de ces pays « émergents » en profiteront pour s’emparer des marchés qui leurs sont jusqu’ici fermés. Autant dire l’apocalypse pour l’Amérique et pour l’alliance Atlantique.

 

 

Trop peu d’oxygène – trop peu de profits ?

Trop peu d’oxygène et trop peu de profits raconte le professeur Vandepitte « C’est le mantra de ces dernières années : nous vivons au-dessus de notre condition, nous avons creusé des trous qu’il faut à présent combler, il n’y a pas d’argent pour les projets, ni même pour les acquis sociaux, etc. Pour faire redémarrer l’économie et créer de l’emploi, les entreprises doivent recevoir plus d’oxygène, l’État et la sécurité sociale doivent être dégraissés. Il faut donc un « tax shift » au profit des entreprises. Le fardeau sera peut-être lourd à porter temporairement, mais d’après ce raisonnement si la vie économique se porte mieux, en fin de compte c’est nous tous, travailleurs salariés et petits bourgeois, qui en profiterons. Voilà l’antienne dont politiciens et laboratoires d’idées de droite ou de gauche nous rebattent les oreilles ». M. Vandepitte poursuit son allégorie « Ce n’est qu’un énorme mensonge, la réalité est le contraire de ce qu’ils prétendent. Actuellement les entreprises, plus précisément les grandes entreprises, ne manquent pas « d’oxygène », bien au contraire elles en ont trop, beaucoup trop même. Jamais les profits n’ont été aussi élevés qu’aujourd’hui. Pendant le dernier quart de siècle, le taux de profit (3) des entreprises aux États-Unis a grimpé de 9 à 16 %. Dans le même temps, leur part de richesse nationale a doublé (4). En Europe et au Japon, la tendance est similaire » (5).

 

Un atout surréaliste

The Economist confirme la théorie Vandepitte et s’inquiète que les profits exorbitants du big bizness qui sont « anormalement élevés », voire « trop élevés pour être crédibles (6). Dans une économie saine, la plus grande part des bénéfices vont à de nouveaux investissements, concurrence oblige. Mais les « mégaprofits » actuels sont tellement importants que les entreprises (certaines entreprises NDLR) ne savent qu’en faire. En 2015, l’ensemble des entreprises américaines ont réalisé des gains records de plus de 1 600 milliards de dollars US, alors qu’elles n’ont réinvesti qu’environ 500 milliards de dollars US (7). L’an dernier, rien qu’aux États-Unis, il y avait donc un « excédent » de capital de plus de 1 000 milliards de dollars US. Au niveau mondial on évalue le surplus de capital à 7.000 milliards de dollars US  » (8).

C’est ce que l’économie politique marxiste appelle la suraccumulation de capitaux. Du capital ne parvenant plus à se valoriser c’est du capital mort, dévalorisé, sans valeur, qui entraine l’économie politique capitaliste dans la chamade. Preuve inexorable que la classe sociale de M. Buffett n’est pas en train de gagner la guerre de classe mais qu’elle est en train de la perdre. C’est ce que nous appelons le syndrome du « Too big to survive ». L’analyste poursuit l’apologie de la pseudo « réussite » de la classe aux profits invraisemblables.

« Pour vous donner une idée, ce montant équivaut aux revenus annuels totaux de l’Amérique du Sud et de l’Afrique. Il équivaut aussi à 50 fois l’aide mondiale au développement. C’est ce capital dormant, aux côtés de l’argent sale, qui est enfoui au Panama et dans d’autres paradis fiscaux. Ce montant gigantesque nous permettrait de créer des dizaines de millions d’emplois, d’introduire la semaine de 30 heures avec maintien du salaire, de relever les allocations au-dessus du seuil de pauvreté, etc. Proportionnellement, le surplus de capital pour la Belgique reviendrait à quelque 100 milliards d’euros. Un montant fabuleux dont nos ultrariches ne savent que faire. C’est trente fois le trou dans le budget, qu’on voudrait récupérer aux dépens de la population laborieuse. En France, l’excédent de capital reviendrait à 500 milliards d’euros, soit dix fois autant que le plan d’économies de Hollande. D’un côté les gens ordinaires sont de plus en plus pressurés tandis qu’à l’autre bout l’oligarchie accumule des fortunes dont elle n’a que faire. C’est surréaliste ! Il n’y a pas d’argent pour les pensions, la sécurité sociale, l’enseignement ou les soins de santé ? C’est le contraire qui est vrai, il y a de l’argent à la pelle, mais il est détourné de la population laborieuse et thésaurisée par la couche des ultrariches. »

Qu’est-ce que l’analyste n’a pas compris et qui le met dans tous ses esprits ? Il est totalement hors de propos du point de vue du mode de production capitaliste de générer des millions d’emplois, de relever le salaire minimum, d’introduire la semaine de 30 heures, ou de relever les allocations sociales ou autres fadaises que colportent les bobos de la gauche en transe socialisante. Cet analyste ne comprend rien à la loi de la valeur, à la loi de l’équivalent général, à la loi de la monnaie-crédit, à la loi de la plus-value source de profits, et à la loi de la composition organique du capital. Toutes ces lois du capitalisme entrainent les contradictions et la déprédation. Ne sachant rien de tout ceci, l’économiste cherche une voie de sortie visant à réformer le MPC pour le faire mieux fonctionner.

 

Les causes des méga-profits

« Grosso modo il y a trois raisons à ce phénomène des mégaprofits écrit Vandepitte. Premièrement, le taux d’imposition des entreprises est systématiquement revu à la baisse, à quoi il faut ajouter des régimes fiscaux préférentiels pour les plus grandes entreprises. En 1990 le taux d’imposition aux États-Unis s’élevait à 35 % – aujourd’hui il n’est plus que de 20 % (9). En Europe et au Japon, le recul est encore plus important (10). Partout des voix s’élèvent pour baisser encore ce taux d’imposition. À côté de cela il y a l’évasion et la fraude fiscale que nous connaissons maintenant via les Offshores Leaks, Lux leaks, Swiss leaks et autres Panama papers (11). Deuxième raison : la modération salariale. Ces quinze dernières années, le revenu médian des ménages étatsuniens a baissé de 7 % (12). En Europe la part des salaires dans le PNB passait dans la même période de 62 à 58 % (13). Salaires et profits sont des vases communicants : plus les salaires sont bas, plus les bénéfices sont élevés, et inversement (14). La troisième cause est la formation des monopoles. Aujourd’hui 147 superentreprises contrôlent 40 % de l’économie mondiale, et 737 « intégrateurs système » en contrôlent jusqu’à 80 % (15). Les intégrateurs système sont des mégaentreprises qui contrôlent l’ensemble de la chaine de production. Elles ont une marque dominante, contrôlent R&D, imposent les prix aux autres. Autour d’elles elles organisent des grappes d’entreprises de sous-traitance complètement subordonnées à leurs intérêts (16). Beaucoup de branches sectorielles évoluent de plus en plus vers un marché de type « winner-takes-all » (le vainqueur rafle toute la mise), qui permet aux entreprises en question de récolter des mégaprofits (17). Ces bénéfices leur permettent de racheter des sous-traitants ou des concurrents, ce qui augmente encore le degré de concentration. Cela boucle le cercle.  »

Contrairement à ce qu’affirme le professeur, ces trois « causes » n’en sont pas – ce sont trois conséquences du fonctionnement « normal » du mode de production capitaliste au stade impérialiste déclinant. Le Conseil du patronat, le président de la Chambre de commerce ou le chef du MEDEF vous expliqueront qu’un taux d’imposition plus élevé découragerait la production, et la commercialisation des marchandises « nationales », rendrait les entreprises « nationales » non concurrentielles et affecterait durablement l’emploi. Même raisonnement pour ce qui a trait aux salaires. Des salaires plus élevés que la concurrence internationale entraineraient la délocalisation des emplois vers les régions à la force de travail dévaluée. Ce ne sont pas les salaires des prolétaires occidentaux qu’il faut relever d’argumenter le PDG milliardaire, mais ceux des ouvriers d’Orient où sa multinationale a délocalisé ses usines il y a plusieurs années pour se défausser des salaires « trop élevés » en occident. Enfin, vous diront les experts financiers, seules la constitution de méga-oligopoles corporatifs capables de mobiliser d’immenses ressources financières, de générer d’immense production et d’orienter la distribution et la consommation de masses « consuméristes » sont à même de faire leur marque et de s’imposer sur les marchés mondiaux. Sous le capitalisme monopoliste, une firme n’est jamais trop grosse – elle ne peut être que trop petite pour imposer sa loi à l’État bourgeois et à tous ses concurrents, les absorber ou encore les éliminer. Prendre note au passage que la monopolisation n’entraine pas la réduction de la concurrence, mais son exacerbation. Les États bourgeois et les petits capitalistes nationalistes (PME et TPE) doivent désormais s’habituer aux guerres de titans dans lesquelles ils n’ont que le rôle de figurant. À l’évidence, ni le quotidien financier The Economist ni l’analyste Vandepitte ne parviennent à comprendre les mécanismes qui expliquent que dans une économie du profit à tout prix, on en vienne à se désoler d’engranger trop de profits… il y a ici comme une antinomie. Nous y reviendrons.

 

Le remède à ce trop-plein de profits

M. Vandepitte enchaine : « L’hebdomadaire ultralibéral The Economist ne se préoccupe guère des détenteurs de capitaux qui gagnent des fortunes sur le dos des travailleurs. Mais à ce stade la culture de prédation est allée tellement loin selon le journal que l’oligarchie économique et politique risque de perdre sa légitimité. Cela ressort par exemple des bons scores obtenus par Donald Trump et Bernie Sanders dans les primaires présidentielles aux États-Unis. Mais dans un certain nombre de pays européens également le nombre de votes de protestation atteint un niveau alarmant. En outre ces mégaprofits risquent de nous mener à une récession de longue durée. Des capitaux dormants sont peu avantageux pour la croissance économique. L’approche monétaire via des taux d’intérêt faibles et des injections massives de liquidités sur les marchés financiers n’a guère produit d’effet et a déjà atteint ses limites. Une approche différente s’impose (18).

D’aucuns proposent tout simplement de faire tourner davantage la planche à billets et de donner à chaque citoyen quelques milliers d’euros ou de dollars. On en finirait ainsi avec la spirale descendante de la déflation et la demande économique redémarrerait fortement (19). C’est totalement à contrecourant de la politique d’austérité actuelle que nous imposent toutes les élites politiques. Le problème que pose ce genre de remède, c’est qu’il est défavorable aux marchés financiers et qu’il doit être administré par la Banque Centrale, lui qui justement travaille pour les élites financières. Pour attaquer de front la maladie, quatre éléments au moins sont nécessaires :

 

  1.  Pour ranimer l’immense capital dormant aujourd’hui, il faut taxer les millionnaires. Les revenus de cette taxe permettront de lancer un Plan Marshall économique et social qui va dynamiser l’économie et soulager pas mal de détresses sociales.

 

  1.  Pour éviter à l’avenir la création de mégaprofits, les taux d’imposition du capital doivent être relevés – et de façon draconienne. Selon les calculs, le taux d’imposition idéal pour les très gros revenus est autour des 80 %(20). Des régimes de faveur comme les « rulings »(21) ou les intérêts notionnels (22) sont à bannir immédiatement. Il faudrait qu’on s’attaque enfin sérieusement à combattre l’évasion et la fraude fiscale. Pour cela, un cadastre des fortunes est indispensable.

 

  1.  Une autre manière de prévenir les bénéfices excessifs est d’augmenter la masse salariale. Pour pouvoir revenir à des bénéfices « normaux » (23), la masse salariale actuelle doit augmenter d’au moins 5 %. À l’avenir la masse salariale devra croitre proportionnellement à la durée de vie aussi bien qu’à l’accroissement de la productivité.

 

  1.  Une solution structurelle et durable n’est finalement possible qu’en brisant la toute-puissance de ces mégaentreprises et « intégrateurs système ». Bon gré mal gré, nous touchons là au cœur même de notre système d’accumulation. »

 

« Les actuelles oligarchies politiques occidentales ne sont pas disposées à envisager pareilles propositions. Sporadiquement elles protestent ici ou là contre la culture de prédation des 1 % les plus riches, mais en général ce n’est guère que symbolique. En réalité elles dansent sur la musique de la haute société. Si elles ne suivent pas, c’est elles qu’on fait chanter, comme en Grèce l’an dernier. Il faudra instaurer d’autres rapports de force qui seront construits à partir d’en bas. À cet égard nous voyons des signes prometteurs : le mouvement autour de Bernie Sanders, Podemos, Nuit Debout et Syriza (?) Dans l’élaboration de ces rapports de force, les syndicats joueront un rôle irremplaçable en tant que principales organisations de la population laborieuse. Ce n’est donc pas un hasard si aujourd’hui ils sont la cible d’attaques. »

Justement monsieur l’adjudant financier, ce n’est pas une « culture », ou une politique volontariste de prédation que la classe ouvrière affronte et confronte, ce sont les lois inexorables du mode de production capitaliste. Impossible de faire fonctionner ce mode de production à contrario de ses lois inéluctables. La production de plus-value étendue est l’objectif à atteindre en même temps que la limite de ce système. Ce que les statistiques publiées par The Economist démontre c’est qu’apparemment le système a si bien atteint ses objectifs qu’il croule sous sa « réussite » (trop de profit et trop de capital accumuler que l’on ne parvient plus à valoriser, c’est le drame du capitalisme). De fait, pour une part ces profits sont bidon, c’est du capital virtuel inscrit aux livres inflationnistes des monnaies de singe et du crédit virtuel qu’aucun banquier ne pourra jamais récupérer, que peu de particuliers, peu de manufacturiers, peu d’États surendettés ne pourront jamais rembourser. N’a-t-on pas ici la preuve de la limite du mode de production basé sur la plus-value et le profit à tout prix, quand trop de plus-value entraine l’effondrement de la plus-value, la non-valorisation, et donc, la non-reproduction du capital objet de la production des marchandises ? CQFD.

 

 

Notes

 

  1. Traduction du néerlandais : Anne Meert pour Investig’Action.

URL : http://www.investigaction.net/the-economist-met-en-garde-les-profits-sont-bien-trop-eleves/ 

  1.  http://www.washingtonpost.com/blogs/plum-line/post/theres-been-class-warfare-for-the-last-20-years-and-my-class-has-won/2011/03/03/gIQApaFbAL_blog.html
  2. Le taux de profit est le rapport de la plus-value sur le capital investi (après déduction des impôts).
  3. « Too much of a good thing », in The Economist, 26 mars 2016, p. 21-4, http://www.economist.com/news/briefing/21695385-profits-are-too-high-america-needs-giant-dose-competition-too-much-good-thing ; ‘Corporate Profits Grow and Wages Slide’, in New York Times, 4 april 2014, http://www.nytimes.com/2014/04/05/business/economy/corporate-profits-grow-ever-larger-as-slice-of-economy-as-wages-slide.html.
  4. Entre 1980 et 2013 les bénéfices des 28.000 principales entreprises sont passés de 7,6 % à près de 10 % du produit mondial . Financial Times, 5 janvier 2016, p. 9 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/0/38587178-9824-11e5-95c7-d47aa298f769.html
  5. The Economist, art. cit.
  6. Il s’agit ici respectivement de 1.640 milliards et 536 milliards de dollars. https://research.stlouisfed.org/fred2/series/CP ; https://research.stlouisfed.org/fred2/series/W790RC1A027NBEA.
  7. « Global firms sitting on $7 trillion war chest », in The Telegraph, 14 augustus 2014, http://www.telegraph.co.uk/finance/11038180/Global-firms-sitting-on-7-trillion-war-chest.html.
  8. « Corporate Profits Grow and Wages Slide », art. Cit.
  9. http://taxfoundation.org/article/oecd-corporate-income-tax-rates-1981-2012.
  10. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-panama-papers-la-fraude-frauduleuse/ et Goeman E., « Tussen Luxleaks, offshoreleaks, Swissleaks en Panamapapers : Er is niets veranderd. Niets. », http://www.dewereldmorgen.be/artikel/2016/04/12/tussen-luxleaks-offshoreleaks-swissleaks-en-panamapapers-er-is-niets-veranderd-niets.
  11. https://research.stlouisfed.org/fred2/series/MEHOINUSA672N.
  12. http://www.robert-schuman.eu/fr/questions-d-europe/0289-les-couts-salariaux-au-sein-de-la-zone-euro-une-relecture-des-divergences-de-competitivite-et ; https://www.nbb.be/doc/ts/indexation/annex13.pdf.
  13. Source des graphiques : « Corporate Profits Grow and Wages Slide », art. cit.
  14. http://arxiv.org/PS_cache/arxiv/pdf/1107/1107.5728v2.pdf ; cf. http://www.forbes.com/sites/bruceupbin/2011/10/22/the-147-companies-that-control-everything/. Aujourd’hui 5 à 10 firmes contrôlent plus de la moitié du marché mondial dans des secteurs clés comme l’industrie aéronautique, l’industrie automobile, l’informatique, l’équipement électrique, etc. Mais dans d’autres secteurs aussi le système monopolistique a fortement augmenté. Nolan P., Is China buying the world ?, Cambridge 2012, http://digamo.free.fr/nolan122.pdf, p. 18-20.
  15. Nolan P., op. cit., p. 16-7.
  16. Financial Times, 16 août 2013, p. 7 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/0/4dc7ab46-0424-11e3-a8d6-00144feab7de.html#axzz2efkXFsZw.
  17. « Fighting the next recession », in The Economist, 20 février 2016, p. 14-7 ; http://www.economist.com/news/briefing/21693205-policymakers-rich-economies-need-consider-some-radical-approaches-tackling-next.
  18. Münchau du Financial Times le présente ainsi : « Un largage d’hélicoptère signifie que la BCE imprimerait et distribuerait l’argent directement aux citoyens. Si elle distribuait disons, 3.000 milliards d’euros, ou environ 10.000 € par citoyen sur cinq ans, cela prendrait gentiment en charge le problème de l’inflation. Cela dynamiserait instantanément la demande et augmenterait l’investissement puisque les fournisseurs auraient augmenté leur capacité de satisfaire ce supplément de demande. Cette politique court-circuiterait les gouvernements et le secteur financier. Les marchés financiers la haïraient. Elle ne leur rapporterait rien. Mais qui s’en soucie ? » Financial Times, 7 mars 2016 p. 9, http://www.ft.com/intl/cms/s/0/71fb848e-e210-11e5-8d9b-e88a2a889797.html.
  19. « A True Progressivism », in The Economist, Special Report on World economy, 13 octobre 2012, p. 26 ; http://www.economist.com/node/21564410. Cfr. Piketty T., Saez E. & Stantcheva S., « Taxing the 1% : Why the top tax rate could be over 80% », http://www.voxeu.org/article/taxing-1-why-top-tax-rate-could-be-over-80.
  20. Ce qu’on appelle les « Excess Profit Rulings » sont une sorte de régime fiscal privilégié qui n’impose une entreprise que sur une partie de ses bénéfices. C’est pourquoi en Belgique plus de 2 milliards d’euros sont restés exemptés, soit une perte pour le Trésor public de 700 millions d’euros : http://www.standaard.be/cnt/dmf20160127_02092867.
  21. Les intérêts notionnels permettent à des entreprises qui ont apporté des fonds propres de déduire un taux fictif de leurs bénéfices, ce qui leur permet de payer moins d’impôts. C’est ainsi que ces dix dernières années 40 milliards d’impôts n’ont pas été levés : http://ptb.be/articles/10-ans-d-interets-notionnels-une-mesure-budgetairement-neutre-qui-deja-coute-40-milliards-d.
  22. Ces 50 dernières années, le taux de profit s’élevait en moyenne à 10 %. Ces 10 dernières années la moyenne est de plus de 15 %. « Too much of a good thing », in The Economist, 26 mars 2016, p. 23.

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18 réactions à cet article    


  • lsga lsga 28 mai 2016 13:12

    Google, Facebook, Microsoft, Alibaba, et AMAZON sont déjà en situation de monopole.

    Ce sont des entreprises qui seront extrêmement simple à collectiviser. Elles seront le socle du socialisme mondial. 

    • Robert Bibeau Robert Bibeau 28 mai 2016 14:15
      @lsga
      Tu as raison je crois que j’ai oublié Amazon - je l’ajoute c’est un bon exemple de ces trous noirs qui absorbe le surplus de monnaie-crédit en circulation

      Robert Bibeau Producteur Les7duQuebec.com

    • colere48 colere48 28 mai 2016 14:56

      LA FRANCE INSOUMISE :

      Nous ne nous soumettons pas à l’injustice et l’inégalité,
      aux terroristes ni aux racistes. Nous voulons la paix, la
      dignité sociale, la laïcité, la sécurité et la fraternité. Nous
      refusons le chômage et la précarité. Se soigner, se loger,
      s’instruire ne doivent plus être des privilèges. Nous voulons
      le partage des richesses. Nous ne nous soumettons pas
      à cette monarchie présidentielle ni à la caste d’oligarques
      qui dirigent. Nous voulons une assemblée constituante
      pour passer à la 6e République. Nous ne nous soumettons
      pas aux traités européens qui donnent tout pouvoir à la
      finance. Nous voulons le peuple souverain. Nous ne nous
      soumettons pas aux lobbys productivistes. Nous voulons
      la planification écologique et la sortie du nucléaire et des
      énergies carbonées. Nous voulons inventer, créer, partager.
      Nous ne nous soumettrons pas au futur que les puissants
      veulent nous imposer. Nous voulons la liberté et l’égalité.
      Nous sommes la France insoumise ! Tournons la page de cet
      ordre injuste et cruel. Proposons la candidature de Jean-Luc
      Mélenchon pour l’élection présidentielle de 2017.
      Retrouvons-nous le dimanche 5 juin à Paris,
      place Stalingrad pour le défilé
      de la France insoumise et fière de l’être !

      La France Insoumise Meeting du 5 juin 2016 avec JL Mélenchon


      • Robert Bibeau Robert Bibeau 28 mai 2016 21:58
        @colere48

        Au lieu de pavoiser son « insoumission » toute relative la soi-disant France insoumise serait mieux d’ale renforcer les lignes de piquets de grèves face aux raffineries = La vrai France (sic) insoumise bloque le carburant et met à genoux la classe bourgeoise française

        Longue vie à la classe ouvrière française immortelle

        Robert Bibeau Producteur Les7duQuebec.com
         

      • Rincevent Rincevent 28 mai 2016 17:20

        Qu’est-ce qui se cache derrière ces marques de compassion de la petite bourgeoisie à l’endroit de la classe ouvrière paupérisée ? Il se cache (mal) une crainte (réelle) de finir par se retrouver au niveau de cette classe ouvrière, par l’érosion par le bas de cette bourgeoisie, érosion qui est déjà en cours. (dégringolade des revenus de placements, crise de l’immobilier, menace de bulles diverses et variées, etc). La bourgeoisie, de gauche ou de droite, se retrouve entre le marteau des 1 % et l’enclume des « sans dents »…


        • julius 1ER 28 mai 2016 18:22

          c’est quand même terrible d’avoir à redécouvrir l’eau chaude !!!


          le Capitalisme ne sert pas à créer de l’emploi et de la richesse mais à valoriser le tenant du Capital..
          plus les profits augmentent et plus les salaires baissent .... et plus le chômage devient massif et plus c’est facile pour l’oligarchie Capitaliste... les phases de prospérité du Capitalisme ne sont que des accidents de parcours elles n’arrivent que lorsque les économies partent de très bas ex la reconstruction de l’Europe après-guerre où la Chine des 30 dernières années ...

          c’est quand même terrifiant de venir toujours répéter les mêmes antiennes alors paraphrasons Reagan « le Capitalisme n’est pas la solution ... mais bien le problème » 

          surtout lorsqu’on laisse se former des oligopoles car là on touche le fond !!!

          • Robert Bibeau Robert Bibeau 28 mai 2016 22:51
            @julius 1ER
            En terme d’eau chaude redécouverte vous me permettrez quelques annotations à votre texte Ainsi vous écrivez ceci «  et plus le chômage devient massif et plus c’est facile pour l’oligarchie Capitaliste... » Alors vous devez reprendre vos cours d’économie 101 - ce radotage est celuis des économistes bourgeois qui ne savent pas que 

            1) Le chômage est une calamité et pour les ouvriers et pour les capitalistes qui ne cherchent pas à créer du chômage car chômage signifie moins de plus-value produite (ABC de l’économie marxiste Julius) 
            2) Mais le problème du capitalisme est que personne ni capitaliste ni bourgeois ni politiciens n’y peut rein ce sont ces lois et le seul moyen de remédier est de détruire le capitalisme (CDE de l’économie politique marxiste)

            Va c’est pa s grave tu apprendras 

            Robert Bibeau producteur Les7duquebec.com
             

          • straine straine 28 mai 2016 23:04

            Tous les requins de la planète ont compris l’intérêt du système mafieux anglo-américano-sioniste
             


            • straine straine 29 mai 2016 03:08

              Une petite compile de graphiques avec un comparatif FR/US en prime, J’ai le sentiment que nos requins à nous vont se faire bouffer comme de vulgaires sardines le jour de la signature du traité transatlantique  smiley


              • Robert Bibeau Robert Bibeau 29 mai 2016 15:41
                @straine


                Monsieur STRAINE êtes-vous milliardaires ? Êtes-vous gros actionnaires d’une multinationale française ? PDG d’une multinationale ??? SI la réponse est NON, alors pourquoi pleurer - sur le sort de ce que vous appelez « vos » requins ??? 

                Ce ne sont pas « vos » requins.... C’est la gauche bourgeoise qui a essaimé ces idées NATIONALEUSES faisant des prolétaires des sous-fifres complices de ’ses«  soi-disnt multinationales vernaculaires.

                LES MULTINATIONALES S’APPELLENT MULTINATIONALES JUSTEMENT PARCE QU’ELLES NE RECONNAISSENT AUCUNE APPARTENANCE NATIONALE. Prenons TOTAL dont le PDG parle encore français et dont l’un des sièges sociaux est encore en France, cette firme est française en France quand il s’agit de ramasser des subsides, mais elle est italienne en Italie, allemande à Berlin. Cette firme a des actionnaires venant du monde entier, elle est coté à travers ses filiales notamment sur plusieurs bourses dans plusieurs pays et toutes les bourses du monde sont interreliés de toute manière. Pour TOTAL la France ce n’est rien - et demain elle peut être la proie d’une OPA qui la »transformera« en une firme pseudo-russe - américaine ou germanique et son PDG se mettra à parler japonais ou anglais 

                C’est pour les crétins pseudo gauche pseudo analyste économique que le capital joue la carte nationale - et les traités de Libre échange viennent simplement accréditer ce qui existe déjà l’ampleur international du capital impérialiste globalisé. 

                Peut-être même que plusieurs de  »vos" entreprises sont déjà par leurs actifs devenues des entreprises sus contrôle de banques hors du territoires français d’un paradis fiscal par exemple (? ?)

                Le nationalisme n’a pas sa place en affaires ni en luttes de classes

                Robert Bibeau producteur Les7duQuebec.com 

                 

              • straine straine 29 mai 2016 16:44

                @Robert Bibeau
                Citation :
                « alors pourquoi pleurer - sur le sort de ce que vous appelez « vos » requins ??? »
                 :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: :
                Bonjour,
                 ??? Par quel inversion cognitive arrivez-vous à ce questionnement ?
                Sérieusement, il m’arrive de moquer les revendications communautaristes, plus pour instiller la réflexion sur l’opportunité des clivages savamment entretenus par l’élite autoproclamée que par idéologie capitaliste ou mesquinerie opportuniste !
                Le commentaire qui vous a fait réagir dénonce sans aucune ambiguïté ( compile de graphiques ) le délire génocidaire de la finance internationale et le risque pris par nos [ nationaux ] versus internationaux !
                Soyez assuré, que j’ai envers cette caste, autant si ce n’est moins d’empathie qu’elle en a envers moi ...
                Je regrette que les articles tournent toujours autour de la constatation, jamais sur l’analyse des fondamentaux, par exemple :
                Le rôle de la monnaie et,
                Une législation qui s’éloigne de plus en plus de la morale et de la justice .

                Cordialement


              • Robert Bibeau Robert Bibeau 30 mai 2016 00:30
                @straine

                Si vous fouillez dans les plus d 200 textes ici consigné sur AGORAVOX vous trouverez des textes d’analyses profondes des fondamentaux comme vous dites sur la monnaie et le reste

                Robert Bibeau



              • hugo BOTOPO 30 mai 2016 18:11

                Comment valoriser ce fric ?

                Valoriser c’est créer des richesses tangibles.

                Le fric est une notion comptable virtuelle, conventionnelle dans le monde de la divine finance et de l’argent-roi.
                Ce n’est pas en souscrivant à de nouveaux emprunts grecs (portugais, espagnols,...) avec des taux d’intérêts élevés, pour rembourser les dettes en cours que l’on crée de la valeur : on ajoute du vent au vent.

                Si l’on veut créer de la valeur pour les humains et la planète il faut financer des travaux d’économies d’énergie et des procédés d’économies de matières premières fossiles : moins on en détruit plus on conserve ou « crée » de la valeur à long terme. Il est nécessaire de réparer et rendre viable la planète (sols, océans, cours d’eau, climat...) : tout cela c’est du travail et des richesses créées !


                • Robert Bibeau Robert Bibeau 30 mai 2016 19:24
                  @hugo BOTOPO

                  Désolé de vous contredire - ne pas détruire n’est pas créer de la valeur ou de la richesse = de fait ca s’appelle de la plus-value en mode de production capitaliste où la finance n’est pas divine et l’argent n’est pas roi vous vous trompez - ce sont des leurres - des miroirs aux alouettes sans valeur aucune à partir du moment où ils ont rompu le lien qui les attache à la production de valeur réelle = LE TRAVAIL SALARIÉ SEUL CRÉATEUR DE RICHESSE.

                  DANS VOTRE PROPOSITION IL Y A LE MOT travaux qui porte sens - s’il y a travail OUI il y aura richesse créer...

                  Merci pour votre commentaire monsieur 

                  Robert Bibeau. Producteur Les7duquebec.com


                • hugo BOTOPO 31 mai 2016 14:25

                  @Robert Bibeau
                  Sans être « formaté » ou pollué par le langage conventionnel « économiquement et financièrement correct » il me semble que pour beaucoup placer son argent, son fric, pour en retirer des intérêts, même si c’est en emprunts « grecs » non remboursables (pour rembourser d’autres emprunts), c’était créer de la plus-value (selon vos termes) ou de la « valeur » selon un langage courant (non approprié).

                  OK pour la sémantique : ne pas détruire des ressources (ayant une valeur) qui manqueront plus tard à l’économie planétaire c’est de la plus-value au sens de la production capitalistique. Le maintien du potentiel de ressources fossiles de la terre peut cependant s’apprécier sans référence au capitalisme !

                   LE TRAVAIL SALARIÉ ou NON SALARIÉ (les Indépendants, les professions libérales) crée de la RICHESSE, sauf « travaux » inutiles, débiles, administratifs, destructeurs,.... et ça ne manque pas !

                  Pour ma part, la notion de « divine finance » , « d’argent-roi », rentre à 100% dans votre définition de
                  « leurre », de miroirs aux alouettes sans aucune valeur etc... C’est de l’ordre d’une religion déconnectée des réalités matérielles.

                  Le langage des différents médias en politique, économie, social, technologies diverses, sciences,... méconnait de plus en plus le vrai sens des mots utilisés : il faut s’y faire, à regret, et tenter d’en tirer un sens convenable ! Je partage votre amour pour le bon usage des mots. Mais parfois l’utilisation d’un excellent jargon, bien adapté et compréhensible pour les seuls initiés, ne transmet rien de correct aux receveurs/auditeurs/lecteurs du commun des mortels.


                • Robert Bibeau Robert Bibeau 31 mai 2016 15:14
                  @hugo BOTOPO

                  Derrière la bataille des mots-concepts se cache la guerre de classe.

                  J’ai annoncé mes couleurs depuis longtemps - je suis un révolutionnaire prolétarien ce qui signifie concrètement que seul la révolution (renversement du capitalisme) me motive - pas sa réforme = sa destruction et prolétarien car je pense que seul le prolétariat a intérêt et la force de le faire.

                  Ainsi vous vous trompez quand vous dites que tout est plus-value ou encore que les professions libérales - les travailleurs indépendants produisent de la plus-value ou de la valeur marchande.

                  Un avocat fait un travail fort utile en sauvant un individu de la chaise électrique mais en aucun cas il ne produit de la valeur marchandise - marchandisable - Un enseignant fait un travail socialement utile en éduquant un enfant mais en aucun cas il ne produit une marchandise marchandisable-monayable sur le champ - immédiatement L’enseignant reproduit la force de travail social qui une fois marchandisée -mise sur le marché dans x années produira - elle - de la valeur c’est-à-dire des marchandises ou des services vendues par un capitaliste qui expropriera le surtravail - qu’il transformera en plus-value (argent ou capital = argent s’il ne le réinvestit pas profitablement - capital s’il le réinvestit pour le valoriser dans une boucle sans fin) 


                  Désolé de vous imposer ces explications mais un mot est un concept de classe et a une signification chargée des intérêts de classe qu’il veut représenter. Je vous ai donné ci-haut la seule classe qui me préoccupe et que je défends

                  Robert Bibeau. Producteur. Les7duquebec.com
                   

                • hugo BOTOPO 31 mai 2016 18:01

                  @Robert Bibeau
                  Merci pour vos explications et pour votre posture très claire de révolutionnaire prolétarien.

                  J’ai été pendant 20 ans ingénieur-conseil indépendant et je réalisais de mes mains des montages et des installations après les avoir conçues : je les vendais donc. Pour vous, réaliser une machine ou mettre au point un procédé de fabrication ne serait-il que du vent ? Si j’avais été salarié de mon « entreprise mono-personnelle » alors j’aurais produit des richesses !!!

                  Je n’ai jamais écrit que toute « activité » est source de plus-value ou créatrice de richesses : bien au contraire, j’ai fait remarqué que certaines activités salariées ou non étaient négatives en terme de plus-value ou de production de richesses.


                • Robert Bibeau Robert Bibeau 1er juin 2016 12:55
                  @hugo BOTOPO

                  Quand vous produisiez des appareils - machines - vous étiez producteur artisan une catégorie de prolétaire - puis vous vous transformiez en commerçant ce qui est souvent le propre de l’artisan 

                  Oui vous produisiez de la richesse sociale et vos machines devaient je suppose servit à valoriser - produire - du capital 


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