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Accueil du site > Actualités > Economie > Sauvés par les déficits !

Sauvés par les déficits !

Le sauvetage du système financier mondial aura finalement coûté près de 11’900 milliards de dollars, soit l’équivalent du cinquième de la production annuelle mondiale. Communiqué récemment par le F.M.I. et incluant injections de liquidités en faveur des banques, neutralisation des actifs toxiques et autres garanties diverses consenties par les Banques Centrales, ce chiffre sera vraisemblablement majoré si tant est que l’on connaisse un jour le prix réel du renflouement de nos institutions financières...Deux ans après l’éclatement de la crise, c’est les nations Occidentales qui, ayant dépensé quelque 10’200 milliards de dollars, se retrouvent le plus rudement pénalisées, les nations en voie de développement ayant pour leur part contribué à hauteur de 1’700 milliards de dollars.

Maîtresse incontestée de la dépense publique, la Grande Bretagne occupe la pôle position puisqu’elle aurait drainé 20 % de son P.I.B. au bénéfice de son économie et de ses établissements financiers ! Quant aux pays du G 20, leurs déficits publics moyens seront de l’ordre de 10.2% de leur P.I.B. en 2009, ce chiffre étant le plus élevé depuis la seconde guerre mondiale ! La Grande Bretagne, dont les déficits publics s’élèveront ainsi à 11.6% du P.I.B. en 2009, sera toutefois devancée par les Etats-Unis qui connaîtront un déficit de 13.5% de leur P.I.B., mais précèdera néanmoins le Japon qui, en troisième position, souffrira de déficits de 10.3% par rapport à son P.I.B.

Le cas de la Grande Bretagne est à lui seul éloquent : Voilà en effet un pays qui, du fait de son déficit budgétaire pharamineux, risque à tout moment le décrochage de sa devise ainsi qu’une fuite de capitaux qui menacerait directement le financement de cette dette avec, à la clé, un appel au secours humiliant en direction du F.M.I et de sa cagnotte. Cet effondrement économique et financier qui s’accompagnerait d’une quasi irrémédiable perte de confiance n’a pu cependant être évité jusque là que par...encore plus de dépenses publiques ! Le paradoxe étant effectivement troublant : Seule une dépense supplémentaire de l’Etat est capable de stimuler l’activité économique en cas de crise grave car ces injections de liquidités permettent de créer - ou de sauver - des emplois qui financeront tout à la fois la consommation et le paiement des impôts. 

La boucle est ainsi bouclée, l’imbroglio étant inextricable : Impossible en effet dans nos économies dites développées de réduire les dépenses publiques - et d’augmenter le ratio de l’épargne - sans risque d’implosion économique ! La rigueur fiscale consistant en une diminution des dépenses publiques et en une augmentation du niveau de l’imposition aboutirait aujourd’hui à une déroute totale de notre système. C’est ce même crédit, pourtant à la base de notre crise actuelle, qui nous sauvera ! C’est le crédit et toujours plus de crédits qui nous permettront de consommer, de sauver des emplois et, en finalité, de contribuer à résorber, en partie au moins, nos déficits publics...La fuite en avant est ainsi consommée. 

Dépêchons-nous en conséquence d’oublier la frénésie de dépenses publiques de nos Gouvernements et cessons de réclamer l’intensification d’une régulation financière qui, de toute façon, ne sera jamais adoptée par des dirigeants politiques tout à fait conscients de leur étroite dépendance, pour leur propre survie, du système financier. Cette crise, provoquée par un crédit excessif ayant échappé à tout contrôle, n’aura au final permis de brûler sur un même bûcher que les banquiers gourmands et autres agences de notation bienveillantes pendant que nos dirigeants politiques, eux, ont été complètement absous !


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28 réactions à cet article    


  • Arno_ Arno_ 20 août 2009 13:39

    Merci pour cet article.

    J’aimerais bien comprendre ce que l’on appelle un cout lorsque l’on parle ici de ce qu’a couté le sauvetage des banques. J’ai cru comprendre qu’il y avait eu 3 types d’intervention :

    1. Une partie a été un simple prêt des états aux banques, prêt qui sera donc (normalement) remboursé et avec des intérêts.

    2. Il y a également les garanties d’états - ont-elles été utilisées ? Si oui, dans quelle mesure et a quel cout final pour la collectivité ? Si la garantie n’est pas exercée, elle ne coute rien, si elle est utilisée, elle doit quand même avoir un cout pour la banque qui la met en oeuvre (je ne connais pas d’assurance gratuite).

    3. Pour finir, les réelles prises de participation dans des banques (par achat de part) avec ou non, selon les gouvernements, prises sièges au conseil d’administration. Mais même dans un tel cas l’état actionnaire pourra également toucher des dividendes ou même revendre ses parts avec une possible plus-value, plus tard, quand les choses retourneront a la normale (si ça arrive un jour)

    Manque-t-il quelque chose au tableau ? Comment peut-on déjà savoir combien tout cela a réellement couté aux contribuables, combien cela a rapporté etc... ?

     


    • Michel Santi Michel Santi 20 août 2009 13:53
      Merci de votre contribution.
      La problématique est multiple :
       
      Certains établissements ont fait des manipulations afin de bénéficier de ces aides car leur statut ne leur permettait pas d’en être récipiendaire ( comme Goldman Sachs ) avec comme résultat d’avoir faussé le jeu de la concurrence...
       
      Sachez que les garanties des Etats en faveur des institutions financières même non utilisées monopolisent néanmoins des « limites de crédit » à la charge de l’Etat et se doivent - ou devraient en théorie - être portées à leur passif avec, à la clé, un coût de financement plus élevé de ces Etats via un taux d’intérêt plus important que leur font payer les marchés.
       
      Quant aux prises de participation des Etats aux capitaux de certaines Banques, elles bénéficieront également aux autres actionnaires non Gouvernementaux de ces Banques qui pourront revendre leurs actions avec une plus value substantielle générée précisément grâce à cette intervention Etatique...Oui : une fois de plus, c’est l’Etat qui promeut l’actionnariat au dépens du travail !
       
      Enfin, selon moi et en dépit des estimations du FMI, il sera très très difficile de chiffrer les résultats de ces manipulations financières. Quoiqu’il en soit, le travailleur / salarié moyen sera une fois de plus le laissé pour compte.

    • kay kay 20 août 2009 20:48

      Parfaitement d’accord, difficile de dire mieux.


    • Arno_ Arno_ 20 août 2009 14:18

      Mais que ce serait-il passé, réellement, objectivement et en dehors toute idéologie ou pensée partisane, si l’on avait pas procédé a ce sauvetage ?

      Quel aurait été l’impact sur la société et sur l’économie réelle, sans cette relance gouvernementale (au prix que l’on sait ou du moins, que l’on imagine) ?


      • Michel Santi Michel Santi 20 août 2009 14:26

        Impossible de répondre à votre très légitime question !
        Une certitude cependant : le monde de la finance domine tellement notre vie quotidienne à tous les niveaux que notre mode de vie en aurait été boulversé.


      • Arno_ Arno_ 20 août 2009 15:08

        Merci a l’auteur pour ses deux réponses.

        @surnblue
        Ce que vous imaginez n’aurait conduit ni plus ni moins qu’a la création d’une banque nationale pour le crédit aux entreprises. En ce cas, le taux ne pourrait être plus « réduit » que celui auquel l’état lui même emprunte.... sur les marches financiers... Dans ce cas les entreprises ont tout intérêt a se financer directement sur ces marches financiers... pourquoi rajouter un intermédiaire tel que l’état ?

        Le problème n’a pas l’air si simple que ça a résoudre, a moins de rendre leur capacité de création monétaire aux gouvernements nationaux, avec tous les problèmes inhérents a ce genre de chose (inflation, politique économique démagogique et a court terme).


      • civis1 civis1 20 août 2009 15:16

        Non mais ! Si ces 11’900 milliards de dollars représentaient véritablement quelque chose (ne serait-ce que du papier) ils n’auraient pas pu disparaître comme çà ! Ou alors on vit dans qu’elle dimension ?
        Bing ! Et si on retombait sur terre  en se demandant de quoi on parle à propos de ces écritures informatiques qui allongent leur série de zéros ?
        Ou plutôt comment la bande de zozo qui joue avec y trouvent leur puissance de nuisance et de domination sur nos systèmes de production ? Zozos et jobards à la fois puisqu’ils vont jusqu’à faire sauter la banque comme au poker ?
        Oui je sais ... c’est niveau triple zéro comme réflexion mais quand même je ne peux pas m’empêcher d’imaginer un père Ubu avec un crochet à zozos par exemple !
        çà me change un peu de niveau de représentation.
         Réfléchir théoriquement çà commençait à m’épuiser les neurones et depuis quelque temps mes zygomatiques manquent sérieusement d’entraînement !

        Ceci dit bien sûr pour susciter une intervention de l’auteur et relancer l’affaire au sujet du rôle et de l’essence même de la monnaie comme régulateur de la production et des activités directement liées à la satisfaction des besoins de l’humanité.


        • Michel Santi Michel Santi 20 août 2009 15:53

          Je ne suis qu’un financier ( très ) critique et hélas pas un visionnaire pour inventer un régulateur qui amoindrairait / modèrerait « la satisfaction des besoins de l’humanité » , pour reprendre votre expression que je trouve tout à fait explicite.
          Ceci dit, pas besoin de visionnaire, de nouveau Keynes, même pas besoin de régulateur externe : on pourrait conserver monnaie, système et tout le reste si l’homme se tempérait un peu. La self - régulation, voilà ce qui nous fait cruellement défaut. 


        • wesson wesson 20 août 2009 17:23

          Bonjour l’auteur,

          "Le sauvetage du système financier mondial aura finalement coûté près de 11’900 milliards de dollars, soit l’équivalent du cinquième de la production annuelle mondiale"

          pour l’instant ...

          et quand on va commencer à parler du hors bilan, ça va pas être triste non plus ...

          A coté de ce qu’il restera encore à combler, la sécu pour tous les américains ressemblera à un aimable petit pourboire.


          • nortydal 20 août 2009 18:15

            Pour que ça marche il faut un retour de la consommation et de la confiance d’ici peu. Toute la machine médiatique fait son maximum pour passer le message... cependant je ne suis pas certain que cela fonctionne comme d’habitude, est ce qu’il y a un plan B si ça dure plus longtemps que prevu ?


            • Michel Santi Michel Santi 20 août 2009 19:03

              Le plan B sera comme le C, le D,..., le Z = créer de la monnaie, injecter des liquidités encore et toujours jusqu’à ce que la Chine, l’Inde et le Brésil soient dégoutés du dollar et de l’Euro.


            • kalon kalon 21 août 2009 00:49

              Tout cela finira trés mal et nous en sommes, tous, conscients !


              • fhefhe fhefhe 21 août 2009 07:24

                Rien n’est plus constant que le changement...
                Depuis l’Antiquité les « Saigneurs » ont asservit les peuples !!!
                Un déficit...cela commence par une déf..aite de nos institutions...
                Un déficit ...cela commence par un déf..it sur la « Pôvreté ».
                Un déficit...cela commence par trop de déf..iscalitation..
                C’est 3 constats méritent des explications , mais je suis devenu déf...icient par déf..iance .
                Toujours est-il « Qu’un seul »Trou« suffit pour faire une passoire »..
                Les Caisses sont vides a dit nôtre Premier « Vassal »...
                Pour combler tous nos déficits ....nôtre gouvernement ...,par une « Comme-Unique-Action » véhiculée par nos Merdias, nous « Vaseline » pour mieux nous dilater ... !!!
                La valeur des Zéros aprés le 1 de nos déficits...nous fait défi...ler dans le « Trou Noir »...défi...nitivement !!!
                Seul un défi...lement massif de la population qui défi..era nos « Saigneurs » pourra les défi..gurer !!!!

                 


                • le naif le naif 21 août 2009 08:49

                  @ Monsieur Santi

                  A vous lire on a l’impression que le système est sauvé, que certes ça a coûté cher mais que nous avons passez la vague. Je vous trouve bien optimiste et si c’était le calme qui précède la tempête ?
                  J’ ai plutôt le sentiment que l’on a colmaté dans l’urgence et en désordre les plus grosses brèches dans la digue, mais que cette dernière finira par céder tant elle est fragilisée.
                  Sera t-il possible pour les états de rééditer l’opération si une nouvelle vague arrive ?
                  Aucuns des problèmes de fond n’a été réglé, par conséquent le danger d’implosion systémique est plus menaçant que jamais.
                  Jusqu’à quelle limite peut on encore faire marcher la planche à billet ??


                  • Michel Santi Michel Santi 21 août 2009 09:16

                    Mais je partage votre avis et, du reste, mes billets ces dernières semaines le laissent entendre plus ou moins explicitement : Oui on a gagné du temps, probablement quelques années, mais si rien n’est fait - au fond et non sur les formes - pour épurer et discipliner nos intervenants financiers, la prochaine bulle qui implosera sonnera en même temps le glas de notre monde Occidental.


                  • arturh 21 août 2009 10:11

                    « le glas de notre monde occidental.. »

                    Le monde occidental est aujourd’hui tout entier sous l’influence d’Internet, qu’il a inventé. Plus précisemment, Internet a été inventé par les Européens, aussitôt effrayés par la Liberté d’expression qu’il autorisait. Ce sont donc les USA qui l’ont offert au monde.

                    Internet révèle deux choses sur ce monde : En Occident, selon le Principe du Premier Amendement de la Constitution Américaine, Liberté totale d’expression, en particulier Liberté totale d’exprimer sa haine du monde Occidental.

                    Ailleurs, menace permanente sur cette liberté d’expression sur Internet, comme Cuba, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord en sont les symboles.

                    Oui mais, direz-vous, Cuba est en Occident.

                    Parce qu’en réalité, la Césure Occident/ pas Occident est fausse. Elle ne fait que recouper très partiellement, la vraie césure que découvre Internet et que révèle la « haine de l’Occident » propre, en particulier, à l’auteur de cet article, mais qui se manifeste quotidiennement sur Internet en général et Agoravox en particulier.

                    Ce qui se cache derrière cette haine de l’Occident, en réalité, c’est la haine de la Démocratie. Il s’agit donc de la dernière guerre mondiale, annoncée par la Fin de l’Histoire. Evidemment, les USA sont clairement identifiés comme le symbole même de la Démocratie à détruire.

                    Or on s’aperçoit que cette haine de la Démocratie et des USA s’exprime d’abord et avant-tout aux USA, comme le révèle la complotisme du 11 septembre.

                    Internet révèle donc que la césure dans le monde ne respecte aucune frontière physique. Elle ne sépare pas les Monarchies, les Califats, les Nations, les Etats, les Fédérations...

                    Non, la frontière sépare uniquement les individus. Elle passe entre celui qui a écit cet article et moi. Il y a des gens ici comme en Chine comme aux USA qui rêvent de voir la dicatature chinoise vraincre la Démocratie Américaine, et vice versa.

                    Il y a des gens en Iran, en France, en France, aux USA, en Chine, qui rêvent de voir la Démocratie triompher dans le monde, partout, avec la Liberté qui l’accompagne, et les gens qui se font souvent appeler « antilibéraux » par peur de la Liberté et qui rêvent de voir le Totalitarisme redevenir une alternative crédible comme il l’était avant la chute du Mur de Berlin.

                    C’est un cliché éculé que de dire qu’Internet aura sur l’humanité l’importance qu’eut l’invention de l’Imprimerie.

                    L’Imprimerie ouvrit la voie à l’humanisme et à la Démocratie, qui mit quatre siècle pour vaincre avec la chute du Mur de berlin, en 1989, date à laquelle, par commodité, on situe la Fin de l’Histoire.

                    Pour autant, la résistance de l’obscurantisme, en particulier religieux, qui accoucha des Nationalismes et de toute forme moderne de Totalitarisme, a perduré quatre siècles, emportant parfois des victoires jusqu’au bout puisqu’en 39, l’Asie et l’Europe, par exemple, étaient presqu’entièrement sous sa botte.

                    On peut donc s’attendre à ce que la victoire finale de la Démocratie, avec la Fin de l’Histoire, s’accompagne du voeux que la Dmocratie soit détruite, comme cet article en est un bon exemple, mais Agoravox fournit quotidiennement d’autres exemple. On pourrait même croire, à l’occasion, qu’Agoravox a été cré pour ça, à le lire...

                    Donc, comme après la Crise de 29, on sait que les institutions politiques démocratiques de la Constitution Américaine vont permettre aux USA de surmonter cette crise comme les précédentes. On va avoir en plus le paradox de voir comment les institutions politiques démocratiques des USA vont permettre, gâce à Internet, de généraliser l’espoir que les USA ne pourront pas surmonter cette crise et que l’Occident sera détruit.

                    Evidemment, le fait que ce soit un média purement américain, Internet, donc, qui permette de diffuser ces théories, montre à l’évidence que l’Occident ne sera pas détruit, bien au contraire.

                    Mais surout, surtout, le fait que cette haine de l’Occident ait maintenant impérativement besoin d’utiliser ce média américain, Internet, prouve, si besoin était, que cette haine de l’Occident est vaincue d’avance.

                    D’ou l’expression fort juste : Fin de l’Histoire.


                  • sisyphe sisyphe 21 août 2009 11:15

                    Tiens, arturh, le petit agent de la CIA, vient nous ressortir, (d’ailleurs totalement hors sujet), son sempiternel petit couplet propagandiste sur ; internet, gnagnagna, premier amendement de la constitution des USA, gnagnagna, antiaméricanisme, gnagnagna ; accumulant les points Pavlov comme à chacune de ses interventions formatées.

                    On peut aisément comprendre, à travers son discours répétitif, binaire, et totalement conditionné, tout le mal que peut créer l’endoctrinement, de quelque bord qu’il soit : merci, arturh, de nous en apporter une si vivante démonstration.


                  • sisyphe sisyphe 21 août 2009 11:08

                    On se répépipète, mais ; une seule solution à cet inextricable cercle vicieux ; supprimer le pouvoir de création monétaire aux banques et organismes privés, et le confier à une banque centrale, sous la surveillance démocratique d’organismes internationaux indépendants.

                    Cf : « La réforme monétaire » envisagée par Bunzl et Robertson.

                    Extraits :

                    1)
                    En 2000, dans Creating New Money13 nous avions suggéré que les DTS pourraient devenir
                    une devise mondiale. Cette devise mondiale serait destinée à remplacer, à terme, le dollar
                    américain et d’autres devises nationales et à jouer ce rôle de monnaie de réserve.

                     En suivant le modèle proposé pour la réforme du seigneuriage national, nous avions suggéré que cette
                    masse monétaire mondiale pourrait être émise éventuellement par l’intermédiaire d’une
                    nouvelle agence internationale combinant certaines fonctions du FMI et de la Banque des
                    règlements internationaux. Cette nouvelle agence détiendrait, pour le compte des Nations
                    unies, cette masse monétaire sur un compte d’exploitation. Les Nations unies mettraient ces
                    fonds en circulation partiellement pour contribuer au financement de leurs propres activités
                    et, éventuellement, en partie pour les distribuer aux gouvernements nationaux,
                    proportionnellement à leur nombre d’habitants.

                    Cette nouvelle agence internationale, qui serait considérée, en temps opportun, comme une
                    banque centrale mondiale naissante serait chargée, avec un degré élevé d’indépendance, de
                    décider du montant de nouvelle masse monétaire internationale à créer. Elle pourrait définir
                    les grandes lignes de sa mission avec un organe des Nations Unies chargé de définir la
                    politique, lequel devrait rendre compte aux gouvernements membres. La définition de ces
                    grandes lignes permettrait de fixer le cadre officiel de ses responsabilités au niveau de la
                    politique monétaire mondiale.

                    Elle pourrait être sous les ordres soit de cet organe des Nations Unies soit d’une autre autorité, comme un comité de l’Assemblée générale, et serait
                    responsable de ses réalisations devant l’une de ces autorités.

                    2) :

                    Il convient de maîtriser démocratiquement le pouvoir financier des sociétés multinationales.
                    Pour ce faire, un nouveau cadre devra être créé avec ces composantes :
                    émission de recettes publiques au niveau mondial, incluant les impôts,
                    engagement de dépenses publiques au niveau mondial, par exemple pour les activités
                    des Nations unies et
                     utilisation d’une devise mondiale, élaborée à partir d’un concept similaire aux Droits
                    de tirage spéciaux (DTS) 8 du FMI.
                    Ce nouveau cadre mondial devra être contrôlé beaucoup plus efficacement au niveau
                    supranational que ne le sont aujourd’hui les institutions monétaires et financières. Il pourra
                    répondre plus équitablement et plus efficacement aux besoins des peuples du monde entier.
                    Un système monétaire international basé sur une ou deux devises superpuissantes comme le
                    dollar américain et (comme l’espèrent certains) l’euro, profite en fin de compte aux pays qui
                    émettent ces devises, aux dépens du reste du monde.

                    3) :

                     La proposition de réforme monétaire nationale est
                    la suivante :

                    1) Comme les autorités monétaires nationales, les banques centrales devront créer de
                    l’argent non liquide (c’est-à-dire de l’argent comptabilisé sur des comptes bancaires)
                    ainsi que du liquide (c’est-à-dire les billets et les pièces de monnaie). Elles devront
                    créer, ex nihilo, à intervalles réguliers, les montants qu’elles estiment nécessaires pour
                    augmenter la masse monétaire. Elles devront remettre ces montants à leurs
                    gouvernements sous forme de recettes publiques et sans intérêt. Les gouvernements
                    devront alors mettre cet argent en circulation sous forme de dépenses publiques.

                    2) Il sera alors illégal pour quiconque de créer de la monnaie scripturale, libellée dans la
                    devise nationale, tout comme il est illégal de frapper de fausses pièces de monnaie ou
                    d’imprimer de faux billets de banque.

                    Ceci impliquera les changements suivants :

                    1) La banque centrale ne régulera plus les augmentations de masse monétaire en
                    manipulant des taux d’intérêt qui sont alors appliqués à la création de monnaie, mise
                    en circulation sous forme de prêts par les banques commerciales. La banque centrale
                    sera directement responsable de décider elle-même du montant exact à créer et à
                    émettre.

                    2) Il sera interdit aux banques commerciales de créer de la monnaie. Elles devront
                    emprunter l’argent qui existe déjà pour le prêter, tout comme le font d’autres
                    intermédiaires.

                    Ajouter à cela l’effacement définitif des dettes de TOUS LES PAYS (les usuriers se sont assez gavés comme ça).

                    Que les banques qui veulent financer, prêter, spéculer, le fassent avec de l’argent qu’elles devront elles-même emprunter avec un intérêt ; ça leur évitera d’en faire n’importe quoi, et ça rapportera de l’argent qui servira aux états pour leurs dépenses sociales, notamment (ou investissements, infrastructures, grands travaux, etc... donc création d’emplois).


                    • lechoux 21 août 2009 14:55

                      « ...pendant que nos dirigeants politiques, eux, ont été complètement absous ! »

                      La crise a démontrer la collusion des politiques et leur dépendance vis à vis des financiers. Qu’ils soient absous, j’en suis moins sûr.

                      Le premier constat par le premier quidam est de se dire que c’est le moment de solliciter le politique ( suredettement, aide sociale, subventions, prêts d’urgence pour les entreprises). « Après les milliards que vous avez injecté, pourquoi pas moi ? »

                      Et s’il ne s’exécute pas, il a plutôt intérêt à se justifier. Cela n’a pas mis longtemps car dès décembre 2008, les syndicats faisaient valoir l’absence de financement du RSA qui nécessitait un peu plus d’un petit milliard.

                      La conséquence de cette crise se situe dans le domaine social. Ce n’est que le début, continuons le combat ! :))

                      En ce qui concerne la création d’une monnaie international, c’est une assurance de la perte du pouvoir des nations, de toutes les nations ! Prenez en exemple les gabegies du FMI et ses conséquences. L’argentine a interrompu ses remboursements au FMI pour garder une marge de manoeuvre ; quel tollé ! L’argentine a subi immédiatement une pression internationale.


                      • tonton 22 août 2009 10:48

                        De l’automne dernier au printemps dernier, Monsieur Santi, l’économiste, n’a pas arrêté de prévoir des conneries, comme tous ses confrères d’ailleurs ...

                        Et comme si ça ne suffisait pas, Monsieur l’économiste s’est encore vanté récemment d’être parmi les 1ers à avoir vu que la reprise était là... ben voyons ...
                        Sauf que moi, Tall, le « plouc » auquel Monsieur l’économiste n’a même pas daigné répondre, j’avais prévu la reprise dès l’hiver dernier .... et j’en ai d’ailleurs bien profité ... merci !
                        Alors, si Monsieur l’économiste prenait quelques vacances, notamment pour faire le débriefing de ses erreurs, ça lui ferait peut-être du bien, non ?

                        Au revoir, Monsieur l’économiste

                        • Michel Santi Michel Santi 22 août 2009 11:09

                          Quand ne vous ai-je pas répondu ? Vous devez rêver.
                          Je réponds quand je peux apporter une contribution supplémentaire par rapport à l’article que j’ai rédigé et le fait de ne pas répondre ne doit en aucun cas être interprété comme une insulte...sauf pour ceux qui auraient certains problèmes d’ego sur dimensionné.

                          Et puis zut alors : Qui se sent morveux qu’il se mouche, comme aurait notre ami Molière.

                          Et puis même si je ne vous avais pas répondu, rien ne vous autorise à m’agresser.

                          Selon vous, je me suis planté dans mes analyses ? Au moins, ai-je tenté au fil de mes innombrables écrits d’expliquer, de décortiquer et de livrer ma vision de la crise. 

                          Je ne convoite pas le statut de surhomme, je vous le laisse...


                        • tonton 22 août 2009 12:35

                          Et si ça n’est une réaction d’égo, qu’’est-ce que c’est ?

                          Mais passons ... à la notion de « surhomme »... car c’est justement parce que je n’y crois pas que j’ai pu, en cette occurence, voir clair là où les experts se sont trompés.
                          Et comment ça ?
                          Et bien pour faire simple, toute expertise nécessite une bonne expérience... mais pour que cette expérience serve, il faut que le contexte se répète... or ici, il était tout-à-fait nouveau !
                          Pas vraiment nouveau pour le crash lui-même, mais bien pour la réaction rapide et puissante des institutions publiques pour résoudre cette crise au + vite. Et c’est ça que j’ai compris en octobre passé en voyant la manière dont Gordon Brown avait secouru la Royal Bank of Scotland. Il avait clairement tout compris, il savait ce qu’il devait faire, et il en avait les moyens. Il fallait donc juste que le même type de politique s’internationalise suffisamment. Et là, quand en novembre, Obama a été élu, je me suis dit : ok ! ça ira.
                          Ensuite, tout s’est déroulé comme prévu : le G20 a mis 5 trillions $ sur la table, etc ...

                          Alors, comment avec les outils statistiques même les + pointus, les économistes auraient-ils pu prévoir cette reprise sans disposer de précédent ?
                          Impossible, bien sûr... et c’est bien pour ça que ma petite aventure boursière perso va bientôt prendre fin, car cette période hors-normes touche à sa fin, et que les outils statistiques sont en train de redevenir efficaces. Chose avec laquelle je ne peux naturellement pas rivaliser.

                          Un bon w-e

                        • Michel Santi Michel Santi 22 août 2009 13:15

                          En faisant le panégyrique de G Brown, vous êtes tout simplement en train de décrire des mesures détaillées en son temps par Keynes qui, lui, avait tiré les leçons de la Grande Dépression. 
                          Autrement dit, rien de nouveau : Brown avait tout simplement bien compris ses classiques et c’est le minimum que l’on pouvait demander d’un inamovible Chancelier de l’Echiquer.
                          Entre parenthèse : Les Gouvernements Occidentaux avaient intérêt à sortir toute leur artillerie car c’était la survie même de l’Occident - et donc la leur propre ! - qui était hypothéquée. 
                          Je ne pense sincèrement pas que l’on soit au bout du rebond boursier, je pense qu’il y a encore 25% au moins à faire à la hausse.


                        • tonton 22 août 2009 14:36

                          Hé oui .... absolument, Mr Santi ... que du classique... et pourtant, on pouvait les compter ceux qui osaient acheter des actions de banques à l’époque ... et notamment de la RBS tombée à 10 pnc en janvier.

                          Je dis bien « oser », car en fait, le + dur, ce n’était pas d’y penser, mais surtout d’y croire contre le courant général. Il faut bien se replacer dans l’ambiance de l’époque, ce n’était humainement pas évident de se mouiller à ce moment-là. Et j’avoue que j’ai quand même eu un peu peur à certains moments aussi. Mais ça en valait la peine.
                          Et je suis d’accord, la hausse n’est pas encore finie.
                          Mais bon ... de 2 à 5 fois la mise en 8 mois selon les banques, je crois qu’on ne verra plus ça avant bien longtemps...

                          A +


                        • Emmanuel Aguéra LeManu 24 août 2009 12:40

                          M. Santi, ce n’est pas la 1ere fois que vous me décontenancez.
                          Que penser de la conclusion qui voit la cause de la crise dans le « crédit excessif ayant échappé à tout contrôle » agrémentée d’un l’appel à cessez "l’intensification d’une régulation financière" ?
                          Ne prônez-vous là pas la même fuite en avant que celle que vous dénoncez dans la pompe à subsides de ce cher Flash Gordon (« l’inamovible chancellier » pourtant promu PM).
                          Ceci dit, on le comprend, le UK sans la finance, il ne reste plus grand chose...

                          Quant à la « reprise »...
                          Quand le bâtiment va, tout va ! dit-on.
                          Je travaille à Nice dans l’industrie du bâtiment : par un mécanisme chronologique compréhensif, les crises économiques et leurs reprises se font ressentir chez nous 2 bonnes années avant d’arriver sur les chantiers, le temps des mises au points financières, foncières et techniques.
                          Nous commençons à peine à sentir les effets de la crise sur les chantiers, (il reste encore quelques grues dans le ciel niçois) et c’est donc logique.
                          Le problème est que la crise dans nos cartons, elle est bien là, et que ça, c’est du plaisir pour les chantiers de dans 2 ans...

                          Alors, tout-à-fait personnellement, entendre ou lire le mot « reprise » me semble d’une irréalité tellement flagrante qu’elle confine à la religion.

                          Après tout vous avez raison, Renault roule toujours... (façon Brown, ne l’oublions pas...).


                        • persea 22 août 2009 22:14



                          Sauvés dites-vous ? Pas pour longtemps !!

                          J’ai pour habitude de lire Lyndon Larouche, un politicien américain, également économiste.

                          Il a eu le grand mérite de prédire la crise que nous venons de passer, 2 ans plus tôt, et il remet ça !
                          La crise n’ayant pas été résolue nous allons nous la reprendre démultipliée, parions que rien ne restera debout ? ATTENTION, c’est pour cet automne !!


                          je cite :

                          LaRouche : l’effondrement du dollar fera exploser le système monétaire global

                          20 août 2009 (LPAC) — Parlant devant des journalistes et des membres du corps diplomatique de Washington, Lyndon LaRouche a précisé hier sa prévision d’une externalisation violente de la crise d’ici la mi-octobre.

                          Dans le domaine des certitudes, on peut ranger le fait que nous assistons à l’écroulement « de tout le système monétaire international » et que cet écroulement « progresse », disait LaRouche.

                          « Ce qui provoquera cette écroulement, c’est l’effondrement du dollar américain. Tout le système est prêt à partir. Où se trouve le détonateur sur la charge explosive ? Il se trouve à l’intérieur des Etats-Unis avec l’effet d’un effondrement de la valeur du dollar sur les marchés internationaux. Et quand je dis effondrement, je veux réellement dire effondrement. Nous avons déjà 48 des 50 Etats des Etats-Unis en faillite technique ; nous avons une dette du Trésor et de la Réserve fédérale qui avoisine les 23000 à 25000 milliards de dollars. L’effondrement d’une dette de cet ordre, une dette en dollar, entraînerait immédiatement toutes les économies du monde dans la faillite. Ce qui implique que nous sommes au bord d’une crise qui frappera d’ici le 15 ou le 25 octobre lors de la clôture de l’année fiscale américaine, c’est-à-dire fin septembre. »

                          « Quand l’année fiscale se terminera, tous les secrets du gouvernement américain seront déballés. Et quand ils deviennent publics — comme cela doit se faire à la fin de l’année fiscale —, alors, à ce moment, voire plus tôt, tout le système étasunien explosera. Cependant, cela pourrait tout aussi bien exploser demain car les conditions d’une telle explosion sont déjà réunies. Et ce n’est pas quelque chose qui va nous arriver de l’extérieur ; cependant, si cela arrive à partir des Etats-Unis, alors le reste du monde sera entraîné dans une banqueroute généralisée du système. Parce que la dette des Etats-Unis est telle, qu’un effondrement de la valeur de cette dette aura un impact dévastateur. Pensez à la Chine. Si la valeur du dollar plonge, alors que devient la valeur de la dette américaine envers la Chine, une dette libellée en dollars ? Ce sera une crise pour la Chine ainsi que pour la Russie et bien d’autres nations. »


                          • arturh 23 août 2009 09:41

                            Lyndon Larouche est un vieux (quand je me suis installé aux USA, en 1976, il sévissait déjà... ) anti-américaniste primaire d’obédience vaguement trotskyste. C’est dire la modernité du bonhomme. Aux USA, en raison d’une petite fortune personnelle, il dirige une espèce de secte politique qui doit représenter environ 0,5% de l’opinion.

                            Juste une occasion de rappeler que l’anti-américanisme primaire qui est purrulent sur Agoravox (minimun 2 ou 3 articles par jour), est un produit américain importé...


                          • monbula 23 août 2009 18:23

                            C’est tout 2 ou 3 posts anti-américains.. Ca va les USA sont donc récupérables

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