Au Qatar on Doha parler du climat
La conférence climatique vient de s’ouvrir au Qatar, c’est un peu comme si l’on faisait une conférence pour la transparence financière au Luxembourg ou aux iles Caïman, ne riez pas, cela peut arriver ! Qui aurait parié il n’y a pas si longtemps que l’on organiserait une coupe du monde de foot en plein désert ?
A titre d’exemple, la sobriété énergétique des gratte-ciels futuristes de Doha n’est pas vraiment une référence, le Qatar est le premier émetteur de gaz carbonique, le fameux CO2, avec 44 tonnes par habitants pour, par exemple, 6 tonnes pour la France. Et, si le sort des ouvriers immigrés est qualifié par Amnesty international de quasi-esclavage, les chevaux de l’émir sont très bien traités, il leur a fait construire un haras géant entièrement climatisé ! Droits de l’homme et écologie ne font pas partie du vocabulaire de cet émirat.
Cette conférence climat permet surtout au Qatar de s’afficher sur la scène internationale, de renforcer son influence diplomatique, et de promouvoir le gaz – dont ses sous-sols sont généreusement garnis- comme énergie fossile d’avenir. Car il sera difficile de trouver un accord qui succède à celui de Kyoto, notamment pour la réduction des gaz à effet de serre, en raison de la priorité accordée par tous les gouvernements à la fameuse croissance économique ! Alors que les inondations, les sécheresses et les tempêtes vont en se multipliant, l’on ne réfléchit qu’en termes de profit et de compétitivité !
La calotte glacière est en constante diminution, et du nord au sud de la planète une grande partie de la faune et la flore est condamnée à disparaitre. La surface des glaciers des Alpes françaises a reculé en moyenne de 26% lors des quarante dernières années. Le Pasterze, le plus grand glacier autrichien, perd chaque année 5 mètres de hauteur et 20 de longueur, un problème majeur quand on sait qu’il alimente le bassin versant du Danube, lui-même source d’eau potable pour des millions de personnes. Dans l’Himalaya, la fonte des glaciers pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour plus d’un milliard de personnes.
Le glacier Blomstrand, dans l’archipel norvégien de Svalbard, perd plus de 35 mètres par an depuis 1960. Ces constatations sont faites sur tous les continents, la Cordillère des Andes n’est pas épargnée, et pour le Kilimandjaro, les avis des scientifiques divergent sur la disparition des neiges éternelles du plus haut sommet d’Afrique. Pour certains, la déforestation en est la cause, pour d’autres, c’est le résultat du réchauffement climatique. Mais la déforestation n’est pas anodine dans le problème de la hausse des températures…
Au vu de ces exemples, le réchauffement climatique devrait être un enjeu majeur de ce sommet. Les récentes études prédisent une baisse de la production de blé de 15 à 25 % après 2050. La part de la population confrontée au manque d’eau pourrait passer de 28% en 2012 à prés de 50% après 2080. Les surfaces agricoles touchées par la sécheresse passeraient de 15% aujourd’hui à 44% en 2050, et si on estime à plus de 300 millions de personnes affectées par le changement climatique aujourd’hui, elles seront de deux à trois fois plus nombreuses après 2050.
En réalité, c’est l’ensemble des populations de la planète qui sera concerné par le changement climatique, car lorsque des populations n’auront plus rien pour vivre chez elles, peu accepteront de mourir sur place, chacun essaiera de sauver sa vie, celle de sa famille et de ses enfants. Ce sera le retour des grandes migrations, mais avant cela, les conflits, les guerres et le terrorisme, causés par la course aux profits au détriment de l’homme et du climat, auront déjà apporté leur lot de désolation. Espérer réguler le déplacement de plusieurs centaines de millions d’individus n’est tout simplement pas possible !
C’est peut-être déjà trop tard, car même si l’on prenait des mesures énergiques et significatives dés aujourd’hui, combien de temps faudrait-il pour que les effets se fassent sentir, et combien de temps faudrait-il pour inverser l’ordre des choses ? 20 ans, 30 ans, 50 ans, un siècle ? Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas en arrêtant sa montre que l’on gagne du temps !
Sur Conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2012/11/29/au-qatar-on-doha-parler-du-climat/
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