Bienvenue dans l’Anthropocène
L’Anthropocène, ce nouveau mot ou néologisme est apparu dans les années 1990 à la faveur du Prix Nobel de Chimie 1995 et Docteur en météorologie, Paul Josef Crutzen.
"L'Anthropocène, c'est le moment où l'homme prend le contrôle de la planète" estime Claude Lorius, pionnier de l'étude du climat, qui à reçu le prix « blue planet » en 2008, il est co-auteur avec le journaliste Laurent Carpentier d'un "Voyage dans l'Anthropocène", livre qui paraît mercredi aux éditions Actes sud. Claude Lorius est né à Besançon en 1932.
Ce terme désigne une nouvelle époque géologique, qui aurait débuté au début du XIXème siècle, avec la révolution industrielle et la domination grandissante de l’espèce humaine sur toutes les autres forces géologiques et naturelles qui jusque là avaient prévalues.
Un petit rappel de l’Histoire géologique :
Nous sommes actuellement dans l’Holocène, une période géologique chaude qui a débuté il y a environ 12 000 ans.
Avant cette période « chaude » qui a vu la colonisation des continents actuels par l’espèce humaine et le développement des civilisations agricoles et urbaines, la planète a connu une période de glaciation (le Pléistocène) durant laquelle plus de 30 % de la surface de
Cette époque nouvelle, serait déclenchée par le déstockage massif des ressources fossiles enfouies telles que le charbon, puis le pétrole et le gaz naturel. Elle se caractérise par l’impact devenu majeur de l’homme sur les grands systèmes Terrestre (dont bien sûr le système climatique). Nos prélèvements dans le milieu (énergie, eau, matières premières), nos rejets (pollutions) et leurs impacts l’emporteraient sur les fluctuations naturelles.
En effet, depuis la révolution industrielle, l’Homme a acquis la capacité de modifier, modeler mais aussi détruire son environnement à grande échelle, en influençant le climat planétaire et les grands équilibre de la biosphère. C’est la première fois qu’une espèce vivante « domestique » ainsi son environnement.
Par notre nombre (7 milliards), notre volonté commune d’un « développement » rapide donc fossile, par l’augmentation de notre espérance de vie (+ 50 ans sur les 200 dernières années) – du jamais vu pour une espèce – et son florilège d’impacts sur la biosphère (déforestation, agriculture intensive et généralisation des monocultures, urbanisation, extinction et migration de nombreuses espèces…), l’importance des changements causés par l’homme peut désormais dépasser en ampleur les précédents naturels.
Voilà ce qui a poussé la commission de stratigraphie de la Société géologique de Londres et ses géologues a voté à l’unanimité l’appellation « anthropocène ».
Les chercheurs réunissent en ce moment des preuves, pour officialiser au niveau internationale cette nouvelle ère en place de l’ère actuelle, l’holocène.
Cette nouvelle ère géologique pourrait être officiellement ajoutée au tableau des temps géologiques à l'occasion du prochain congrès international chargé de ces sujets, prévu en 2012 en Australie, estime M. Lorius.
Les scientifiques ne manqueront certainement pas d’exemples pour apporter la preuve que l’Homme a non seulement changé le visage de
Après avoir mené notre planète au bord de la disparition pure et simple avec un surarmement nucléaire cataclysmique et malgré les conférences et sommet ; Stockholm, Nairobi, Rio de Janeiro, Johannesburg, Kyoto, Echec de Copenhague, Bonn, Cancun la surexploitation et l’appauvrissement nous conduit jusqu’à entrer dans une nouvelle ère géologique.
Paradoxalement des espoirs inattendus se font jour,
Le sommet de l'ONU sur l'environnement de Cancun a débouché sur une mini entente, qui laisse entrevoir par le trou de la serrure de nouvelles perspectives : Les pays émergents, tout comme les États-Unis, semblent prêts à s'engager dans une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre dans le but de réduire le réchauffement de la planète.
La prochaine conférence, est le COP 17, et aura lieu à Durban en Afrique du Sud du 28 novembre au 9 décembre 2011.
D’autres n'ont pas attendu d’avoir les clés pour ouvrir en grand les portes ;
Ainsi il c’est déroulé tout un cycle de conférences au mois de décembre au Centre Pompidou nommé « Vers un jardin planétaire Selon Gilles Clément ».
Jardinier, paysagiste et écrivain, Gilles Clément propose dans ses créations une pensée très stimulante qui allie écologie et culture.
Dans des tentatives de satisfaire à la fois la nature et le jardinier dans les jardins comme dans les questionnements artistique que peuvent provoquer un paysage, il propose une vision complexe, inventive et dynamique du monde.
Tentatives qui nous posent question ; sommes nous capables de prendre conscience d’un monde hors de contrôle et aux ressources écologiques fini ? Cela demande certainement une grande dose d'humilité !
« Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l'éternité » Gilles Clément
Sources :
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