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Accueil du site > Actualités > Europe > Après le Brexit, comment mener la sortie de l’euro et de l’UE (...)

Après le Brexit, comment mener la sortie de l’euro et de l’UE en France ?

C’est un vieux débat qui remonte au tout début des années 2010, qui voit s’affronter des tenants d’une ligne douce, qui évoquent un plan A de réforme en profondeur de l’UE et un plan B de sortie de l’UE, voulant utiliser le second pour obtenir le premier, et ceux qui jugent, comme l’UPR, qu’il faut un discours plus clair. Quelles leçons tirer du début de la sortie de l’UE par la Grande-Bretagne  ?

 

Du plan A, du plan B, et de l’article 50
 
Longtemps, j’ai tenu une position proche de celle du Front de Gauche, à savoir réforme radicale de l’UE (en dénonçant les traités actuels et en confiant tous les pouvoirs aux Etats, en ne conservant qu’une mince coordination administrative sans pouvoir politique) ou sortie de l’UE, tout en étant favorable à un démontage de l’euro et au retour à des monnaies nationales, étant entendu que la sortie de la France provoquerait sans nul doute la fin de la monnaie unique, Berlin n’étant sans doute pas prête à rester dans un attelage dont la France ne ferait plus partie. J’avais défendu cette position aux universités du MRC, jugeant que quand un avion est condamné à s’écraser, il vaut mieux le quitter.
 
Mais si ce discours était finalement plus modéré que celui de l’UPR, qui appelle depuis toujours à une sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, sans souhaiter un autre plan, en revanche, je n’étais pas d’accord avec le choix de l’article 50 pour quitter l’UE, qui imposait une sortie trop lente, hypothéquant deux ans de mandat présidentiel pour une forme de fétichisme légal. Aujourd’hui, c’est le choix fait par Theresa May pour quitter le monstre institutionnel, oligarchique, anti-démocratique et antisocial qu’est l’UE. Aujourd’hui, la situation en Grèce et le référendum sur le Brexit m’ont fait changer d’opinion sur le discours à tenir sur l’Europe, en tenant en compte à la fois la campagne et les mois qui ont suivi.
 
Même si je reste favorable à une forme de coordination européenne, sans le moindre pouvoir autre que l’organisation de rencontres entre des dirigeants européens, je pense aujourd’hui que parler de plan A et de plan B manque grandement de clarté, surtout après un épisode Grec, où l’on a vu que parce que le plan B était en réalité du bluff, rien n’a changé, pour le pire. En outre, il faut bien reconnaître que le discours clair et transparent de UKIP sur l’appartenance à l’UE a sans doute été le grain de sable qui a permis à son pays de se décider à quitter en premier le radeau de la méduse européen. Et face à des dirigeants trop prompts aux compromissions, la clarté a sans doute de la vertu.
 
A dire vrai, je ne suis même plus convaincu qu’il faille parler d’une monnaie commune, incertain produit d’une sortie de la France de la monnaie unique, d’autant plus que la disparition pure et simple de l’euro serait sans doute un moyen de simplifier le jour d’après en imposant une conversion unilatérale et sans alternative. En revanche, je n’ai pas changé d’opinion sur l’article 50, car hypothéquer près de la moitié d’un mandat pour des raisons légales me semble dangereux, ne donnant pas les moyens à un gouvernement alternatif de mener la politique qu’il souhaite, freinant considérablement le changement et créant une forme d’incertitude qui ne serait profitable qu’aux eurobéats.
 

 

Bien sûr, ce n’est pas le choix de Londres, mais cela laisse la porte ouverte à un reniement et notre situation est très différente, car le changement politique à apporter est bien plus radical que celui de nos voisins, qui n’étaient ni dans l’euro ni dans Schengen, et dont la philosophie très libérale est proche de celle de l’UE. Voilà pourquoi je pense que la rupture devrait être immédiate et annoncé comme telle.
 

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20 réactions à cet article    



    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 9 mars 2017 09:56

       « Voilà pourquoi je pense que la rupture devrait être immédiate et annoncé comme telle. »


      Vous dîtes à juste titre dans la phrase qui précède que notre situation est très différente du RU qui n’a jamais été partie prenante de l’euro et restera ultra-libéral. On peut ajouter qu’il s’agit d’une monarchie dont une des chambres est héréditaire, ce qui limite la notion de démocratie à une réalité encore plus insaisissable que chez nous, mais passons...

      La rupture dont vous parlez serait en fait une REVOLUTION, et les LR l’ont bien compris : c’est la raison qui explique leur « emergency landing » en arrêtant la déroute des rats qui quittaient le navire : ils on compris soudain (?) que Fillon ratissait chez Le Pen et qu’il fallait à tout prix garder ces voix pour le premier tour, ce qu un autre candidat ne ferait pas. Renforcer Le Pen risquait de mettre le pied à l’étrier à une remise en cause généralisée de l’UE. Ils ont préféré renoncer au pouvoir, laisser Fillon récolter les voix des intégristes au premier tour pour que les voix LR non-intégristes aillent chez Macron au deuxième tour.

      La rupture avec l’UE est une condition sine qua non de « changement », quel que soit ce changement, mais les partisans du système en place ne lâcheront pas le morceau sans qu’il y ait des égratignures. Ils viennent de montrer leurs capacités de renoncement pour conserver ce qui est pour eux l’essentiel : servir le capital.

      • Olivier Perriet Olivier Perriet 9 mars 2017 10:28

        @Jeussey de Sourcesûre

        c’est du 100% pur jus de cerveau ce que vous échafaudez là.

        Vous avez des grandes zoreilles chez Les Républicains ?


      • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 9 mars 2017 10:31

        @Olivier Perriet

        il se trouve que je ne pense pas avec mes pieds !

      • Olivier Perriet Olivier Perriet 9 mars 2017 13:01

        @Jeussey de Sourcesûre

        j’avais bien remarqué ; ça me semble une hypothèse un peu tordue quand même.


      • jesuisdesordonne jesuisdesordonne 9 mars 2017 10:08

        L’article 50 n’impose pas un délai de 2 ans mais donne la garantie que personne ne peut faire traîner les négociations de sortie au-delà du délai de 2 ans. Nuance.
        Voir le site de l’UPR.
        Extrait partiel :
        Les traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification
        Voir l’article 50 complet ici


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 mars 2017 10:18

          Herblay, bonjour et merci,
          L’article 50 est le seul moyen légal et pacifique pour sortir de l’ UE définitivement et unilatéralement. Personne dans un divorce n’a intérêt à ce que les choses traînent ou s’enveniment. Il faut bien régler les problèmes en suspens : récupérer le solde du budget versé à l’ UE (plusieurs milliards d’euros quand même), prévoir le sort des fonctionnaires divers qui ne seront plus payés etc.. et définir les nouvelles relations avec les pays européens.


          Michel Barnier qui pilote le Brexit prévoit 5 mois de négociations, l’article doit se planter dans les dates : 5 mois après mars 2017, ça fait octobre 2017 et pas 2018 ... , passons ! Asselineau estime à 6 ou 8 mois la durée des négociations de sortie.

          Il ne faut pas oublier que c’est le pays qui sort, qui a la main. D’ailleurs après une campagne cataclysmique pour le référendum en GB, plus personne ne casse les pieds à Thérésa May.... ! Les Mamamouchis européens se contentent de ne plus l’inviter, ce n’est pas une grande perte !

          Si trop d’obstacles sont dressés, on ferme les discussions et on attend 2 ans, la sortie est alors automatique. Donc le Frexit, ce sera 6 ou 8 mois, ou au pire, 2 ans. Nous sommes dans la construction européenne depuis 70 ans, et dans l’ UE depuis 40 ans, fallait vous réveiller avant !


          L’autre choix est de claquer la porte sans négocier la sortie, donc en violant le Droit International, ce qui pose bien plus de problèmes diplomatiques : qui peut avoir ensuite confiance dans un pays qui viole sa signature ? Car le but final, est bien de remplacer ces Traités par des accords de coopération, bi ou multinationaux, avec des pays européens et d’autres dans le vaste monde. ...

          Pour le coup, s’il n’est plus possible d’avoir confiance dans la signature de la France, on se retrouverait isolés, comme la Corée du nord !! Donc en fait, on n’a pas le choix, il vaut mieux sortir de l’ UE par l’article 50, que se mettre les pays du monde entier à dos en violant les Traités....

          « Asselineau : le Jour d’après... » où il explique ce qu’il compte faire s’il est élu Président .


          • Olivier Perriet Olivier Perriet 9 mars 2017 10:30

            @Fifi Brind_acier
            plus personne ne casse les pieds à Thérésa May
            sauf les Irlandais (la victoire du Brexit a requinqué le Sinn Fein), sauf les Ecossais.

            En bref c’est pas si simple ces histoires, la GB se trouve un peu au bord de la situation ukrainienne, écartelée entre deux blocs.


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 mars 2017 10:57

            @Olivier Perriet
            Ce sont leurs problèmes internes, de quoi vous mêlez-vous ?

            Occupez -vous plutôt de la France, dont les euro-régions sont en train de faire disparaître les frontières ! Vous savez que la Navarre espagnole vient d’être rattachée à la Région Aquitaine Euskadi ? A force de coller des euro-régions à cheval sur toutes les frontières, de la Mer du nord au pays basque, il n’y a aura plus de France du tout !


            Voilà ce qui prévu, une Europe entièrement balkanisée où les Etats Nations ont disparu.

          • Olivier Perriet Olivier Perriet 9 mars 2017 13:05

            @Fifi Brind_acier

            C’est les problèmes internes de tout le monde ; mon commentaire n’avait pour autre but que de souligner que les réalités ne sont pas simples ni rigides ni dogmatiques. Je connais les théories sur les euros régions, j’ai lu Pierre Hillard quand vous militiez encore « à gauche » et que vous n’étiez pas née aux questions de souveraineté smiley smiley


          • julius 1ER 10 mars 2017 09:25
            Ce sont leurs problèmes internes, de quoi vous mêlez-vous ?

            @Olivier Perriet

            çà c’est une réponse de naze !!!

            bien sûr que nous sommes concernés c’est çà le « vol du papillon » !!!

          • Olivier Perriet Olivier Perriet 9 mars 2017 10:26

            Comment ?

            Déjà en gagnant les élections. Avec Macron ou Fillon, c’est pas au programme.


            • sirocco sirocco 9 mars 2017 14:16

              « Quelles leçons tirer du début de la sortie de l’UE par la Grande-Bretagne  ? »

              Vous êtes en train de vendre la peau de l’ours...
              Avant de tirer des plans sur la comète, attendez que le processus soit bien engagé. 
               

              Car, comme tout le monde peut le remarquer, l’establishment ne veut pas du Brexit (que personnellement j’appelle de mes voeux en souhaitant qu’il sera suivi par le Frexit) et fera tout pour l’empêcher.

               
              L’histoire récente nous a montré que l’UE pouvait faire peu de cas du résultat d’un référendum (France en 2005, Irlande). Espérons que le peuple anglais ne se laissera pas déposséder de son vote.



              • Sparker Sparker 9 mars 2017 21:14

                Ou c’est moi qui un problème ou alors les petits malin s’ingenient à noyer le poisson pour d’autres motifs.
                Le plan A c’est constituer de nouveau traités avec les garanties qui vont bien et qui nous concernent, l’adhésion des 27 autres à l’unanimité, basta avec le refus de respecter les traités actuels ces clauses ne sont plus en vigueur pour nous, on repose tout sur la table et que ceux qui le veulent participe à la réécriture, si on nous menace de représailles et bien court après moi que j’t’attrape et l’eau coulera sous les pont car sans la france va tenir le bazard en marche pour représailler... smiley
                Si personne ne veut remettre totalement à plat tous les traités on aura pas d’autres choix que de déclarer notre sortie et d’enclancher l’article 50.
                La vision de l’UPR veut empêcher toute forme de bras de fer qui pourrait aboutir à une solution à l’amiable et le redépart avec le respect des souverainetés (pour faire vite) car ce sont des nationalistes, donc leur but avant d’être souverain est national.
                Tout ces posts depuis des mois pour juste valider leur nationalisme en priorité qui inclue évidemment un retour avant l’UE, logique, et la souveraineté on est d’accord.
                Si on a l’esprit européen, le plan A et B est tout a fait viable.
                Et je pense que même avec un franxit de l’UPR ils seront à un moment ou un autre obligé de transgresser car tout sera fait pour les dissuader alors s’il veulent que ça ne traine pas faudra fouetter la bête, pour moi ça ne fait pas l’ombre d’un doute, ceux qui disent le contraire son des bisounours. Des milliards engagés seront en jeux et ça peut mener très loin.


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 mars 2017 21:45

                  @Sparker
                  l’adhésion des 27 autres à l’unanimité, basta !
                  Le bras de fer pour une solution à l’amiable ??

                  Vous vous rendez compte des contradictions que vous écrivez ? Vous voulez faire du chantage à la sortie, un bras de fer et vous pensez que ça va mettre les 26 pays de bonne humeur ? Ils vont vous envoyer sur les roses, et comme vous voulez violer les Traités, on va se retrouver isolés.


                  Et pourquoi un rapport de force ? Les peuples de tous ces pays sont dans la même mouise que nous, y compris en Allemagne où prolifèrent les travailleurs pauvres, ce ne sont pas nos ennemis !

                  C’est quoi ce langage guerrier ? Mélenchon se prend pour Napoléon ? Vous trouvez qu’on ne s’est pas mis suffisamment sur la figure entre pays européens par le passé ?


                  Si vous voulez niquer Merkel, le meilleur moyen c’est de sortir de l’ UE et de l’ euro, et de laisser la Bundesbank avec ses milliards d’euros venant de tous les pays européens du sud, et qui valent des clopinettes !

                  Réussissons la sortie de l’ UE, respectons le droit de chaque pays à décider de son avenir, et les autres prendront exemple, voilà ce que propose l’ UPR.

                • Sparker Sparker 10 mars 2017 10:47

                  @Fifi Brind_acier
                  Mais le rapport de force avec les tenants de cette europe pardi. Vous pensez vraiment que les tortionnaires sont majoritaires.
                  Et vous en sortant direct vous pensez échapper à un rapport de force ? Vous prenez les banquiers et autres pour régulier, quoiqu’on fasse on se fera massacrer si on décide de ne plus suivre le mouvement, vous idem.
                  leur traités ils les bafoueront si leurs intérêts sont en danger et avec votre article 50 vous rêver de passer au trav de la répression. Vous avez intérêt à avoir du monde derrière vous. Surtout pour un retour à du nationalisme identitaire, en avant vers le passé...


                • julius 1ER 10 mars 2017 09:20

                  J’avais défendu cette position aux universités du MRC, jugeant que quand un avion est condamné à s’écraser, il vaut mieux le quitter

                  @ Herblay,

                  à mon avis la métaphore était plutôt mal choisie ... et si de plus les militants vous ont applaudi c’est qu’ils n’avaient rien compris !!!
                  mais c’est un détail alors continuons dans la métaphore :
                  on voit rarement les passagers d’un avion le quitter en plein vol (le nombre de parachutes à bord est insuffisant si tant est qu’il y en ait 1 seul ??? )
                  vous connaissez bcp d’avions « condamnés » à s’écraser ???? 
                  SVP donnez la liste qu’on puisse les éviter !!!!

                  au delà de la métaphore çà me rappelle Attali qui venait chaque année dire après la crise de 2007/8 que l’euro allait disparaître ... notez bien qu’il a fait çà pendant 3 ans mais qu’apparemment le type n’étant pas stupide, il a du se dire que répéter çà année après année devait nuire à sa crédibilité , çà ressemblait plus à de l’incantation qu’à une vérité économique !!!
                  17 ans après l’euro est toujours là .... c’est à la fois beaucoup ... et peu !!!
                  cela ressemble à l’adolescence et l’année prochaine il va atteindre l’age de la majorité où toutes les folies sont possibles ?????

                  je me demande si aux USA il, y a un Herblay qui vient psalmodier sur les forums :
                  le dollar va ou doit disparaître ....et brûler des cierges et invoquer Sainte Marine pour que cela soit !!!!

                  • zygzornifle zygzornifle 10 mars 2017 10:10

                    l’Europe ne se réformera JAMAIS , ce sont les mêmes politiques a sa tete qui assassinent leur pays respectif depuis des décennies, l’UE leur permet d’écraser un peu plus les sans dents ...


                    J’aimerai que l’on sorte de l’UE rien que pour voir la gueule décomposée des Macron, Fillon, juppé , Hollande Hamon Valls et autres mondialisateurs chialer en prédisant des lendemain de misère , lendemain de misère qui existe déjà depuis l’entrée dans l’UE ....

                    • phan 10 mars 2017 14:06

                      Les partisans du Brexit veulent quitter le marché unique européen pour développer le libre-échange avec les pays du Commonwealth.
                      L’Union européenne n’attire plus, déjà la Turquie tourne vers l’OCS plutôt que l’UE, et délaissant le partenariat avec l’UE, le Maroc réintègre l’ UA
                      Puisque la monnaie est un instrument central de souveraineté et de justice sociale : si vous êtes contre l’Euro, vous êtes contre le Franc CFA ?

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