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Démonter les arguments des eurobéats

Dans la dernière ligne droite des élections européennes, les partisans de l’UE jouent le tout pour le tout et essaient de convaincre les électeurs de ne pas envoyer valser cette mauvaise Europe qui les torture et refuse de les écouter. Petit florilège et décryptage des arguments les plus courants.

L’Europe, c’est la paix  : voici sans doute l’argument le plus tarte à la crème. Si on ne peut pas ignorer que les pays membres de l’UE ne se sont pas faits la guerre depuis 1945, on peut mettre au défi quiconque de démontrer que tel n’aurait pas été le cas s’il n’y avait pas eu la CEE ou l’UE. De nombreuses autres raisons expliquent la paix : l’arme nucléaire, la guerre froide, le dégoût suscité par les deux précédents conflits. Et cela ne signifie pas non plus qu’il faille construire l’Europe de la manière dont elle est construite depuis 30 ans. Il existe de nombreuses autres façons de le faire
 
L’Union, c’est la force  : c’est l’argument massue choisi par le centriste Jean-Louis Borloo. Même s’il y a une part de vérité, à savoir que les alliances peuvent donner de la force, cet argument reste bien léger. D’abord, il y a des unions qui affaiblissent. Il suffit de voir la croissance de la zone euro depuis la mise en place de la monnaie unique pour s’en rendre compte… Car le problème de cette UE, c’est justement qu’il s’agit d’une union uniformisatrice et néolibérale. La taille unique ne convient pas à des pays aussi différents. Et le dogme de la libre-circulation des biens, des capitaux et des personnes pénalise des pays européens au modèle social avancé. Enfin, l’union, ce n’est pas forcément l’UE. On peut la concevoir de manière souple et à la carte, comme le plan B défendu par Debout la Républlique. On peut travailler avec les peuples européens sans sacrifier ce qui nous distinguent et en refusant le néolibéralisme.

Les euro-sceptiques / anti-européens  : pour les UE-béats, toutes les personnes qui osent critiquer l’UE sont tout de suite qualifiées d’hostiles à l’Europe. Par-delà le fait qu’il est difficile d’être hostile à une réalité géographique, les eurosceptiques ne sont pas forcément hostiles à toute idée de construction européenne. Si certains le sont, une majorité reste favorable à une coopération avec les autres pays européens, mais une coopération radicalement différente de l’UE, une coopération qui respecte la volonté démocratique des peuples, une coopération qui refuserait la mise en place d’une bureaucratie qui dicte les politiques à mener dans les pays européens, une coopération basée sur des projets concrets visant à construire les Airbus du 21ème siècle, dans la lutte contre le cancer, les énergies propres ou les substituts des hydrocarbures. Ce sont les euro-béats qui détruisent l’idée européenne avec leur monstre.

Si l’Europe ne marche pas, c’est à cause des égoïsmes nationaux  : voici l’argument traditionnel des fédéralistes qui admettent que la situation n’est pas très bonne, et qui retournent la responsabilité des problèmes sur les nations. Si cela est habile, cela est très contestable. Après tout, l’UE a été enrichi de nombreux traités et règles qui devaient justement bien la faire fonctionner. A quoi servait le traité de Lisbonne sinon ? Et depuis, nous avons eu droit à tout un arsenal austéritaire, avec le six pack, le two pack et le TSCG. Les nations ont beaucoup cédé. Alors certes, cela n’est pas trop le cas sur le budget, mais en quoi mettre en place un budget commun règlerait les problèmes. Si on prend à Paul pour donner à Pierre, l’un en profitera, mais l’autre y perdra. Il s’agit d’un jeu à somme nulle. 
 
Si l’Europe ne marche pas, c’est parce qu’on est pas allé assez loin  : c’est encore un argument classique des eurobéats, qui renverse le problème dans leur intérêt. Mais il reste très contestable. En effet, plus l’intégration européenne avance, plus les pays européens vont mal. Il semble donc au contraire que c’est parce que nous allons de plus en plus loin que nous allons de plus en plus mal, comme le montre notamment les chiffres de croissance ou du chômage de la zone euro. En outre, on se demande bien sur quelles preuves reposent un tel argument. En quoi confier plus de pouvoir à l’UE aurait permis d’éviter la crise espagnole par exemple ? Pour eux, ce pays était un modèle en 2007.
 
Les euro-sceptiques sont des passéistes  : c’est l’argument ultime, mais bidon, de la modernité, qui reflète souvent un manque criant d’arguments chez ceux qui l’utilisent. Mais cet argument est doublement ridicule. D’abord, plus de 160 pays dans le monde ne voient pas l’utilité de se doter d’une structure comparable à l’UE. En outre, l’idée d’une Europe fédérale et intégrée commence à dater (Victor Hugo en parlait au 19ème siècle). On pourrait donc dire que c’est l’UE elle-même qui est une idée passéiste et qu’il faut regarder vers l’avenir pour construire une Europe qui fonctionne.
 
Notre seule solution dans la mondialisation  : il s’agit sans doute de l’argument le plus fort des partisans de l’UE, largement utilisé lors du référendum sur le traité de Maastricht. Face aux Chinois, aux Indiens, ou aux Etats-Unis, l’Europe serait notre seul moyen de se défendre. Mais ce raisonnement a une double faiblesse. D’abord, des pays bien moins riches que la France parviennent à dompter la mondialisation et à se protéger, y compris par des mesures protectionnistes fortes, comme la Corée du Sud, ou l’Argentine. Et la Malaisie, en 1998, a mis en place un contrôle des changes, dont le FMI reconnaît, avec retard, qu’il s’agissait de la bonne option, alors qu’il recommandait l’inverse à l’époque. Mais en plus, ce n’est pas parce qu’il y a la mondialisation qu’il faut construire l’Europe à la manière de l’UE, bien au contraire. L’UE n’est pas la seule voie possible pour la construction européenne, mais une voie (défectueuse) parmi d’autres.

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10 réactions à cet article    


  • 1871-paris 1871-paris 21 mai 2014 12:06

    Et l’europe c’est lutter contre l’inflation !!! si si allez voir le petit graphique de Copé MDR !!!


    • 1871-paris 1871-paris 21 mai 2014 12:14

      Faut bien comprendre qu’ils essaient par tout les moyens de nous faire croire qu’ils luttent pieds et poings contre l’inflation des prix de panier de la ménagèr...
      En fait il lutte seulement contre l’érosion d’une inflation monétaire salutaire pour les salaires, mais dépréciant tres fortement le capitale, CQFD du coup une politique de dumping social pour affaiblir les salaires ce qui restreint les prix (offre sans demande) et fait stagner le niveau de la monnaie garantissant des capitaux FORT au niveau du change de la monnaie entre par exemple $ £ et euros....
      mais les gens ne comprennent pas ce rapport important entre leur monnaie et leru pouvoir d’achat et leur economies misent en banque !


    • Ouallonsnous ? 21 mai 2014 22:12

      L’UE soi-disant pour la paix et pour les peuples est juste économique, financière, pour le Marché, les investisseurs, les spéculateurs, les Grandes Banques, elle impose tout aux Nations et aux Etats moribonds ainsi qu’aux peuples exsangues.

      Les nazis d’aujourd’hui sont parés du nom de technocrates, de gestionnaires, de démocrates, mais ils ressemblent et sont les successeurs de ceux qui après la 2e guerre mondiale, ont été sauvés puis protégés aux Etats-Unis ou en Amérique Latine...par les réseaux des oligarques financiers néo-colonialistes anglo-yankees qui instrumentèrent et commanditaires après la crise économique systémique de 1873, l’activation du sionisme international en instrumentalisant le judaïsme, la 1ére guerre mondiale et son redécoupage du monde qui prépara la seconde !

      Tout est organisé dans la politique actuelle, comme si l’Allemagne nazie et ses commanditaires d’outre atlantique n’avaient pas été vaincus en 1945 par les peuples résistants regroupés autour de la partie du monde refusant la dictature dont la Russie et de ses forces populaires, politique conçue par le cabinet britannique et le « gouvernement profond » des USA  contrôlant la Maison Blanche !

      Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les gouvernements actuels d’une partie de l’Europe et de l’Eurasie se sont empressés de se rapprocher en formant l’UE, du gouvernement de l’Allemagne, idiot utile et conscient et courroie de transmission des consignes des oligarques financiers anglos-yankees régnant sur la City et Wall Street pilotées par la FED US, garante de l’omniprésence du dollar sur les marchés mondiaux et de l’emprise économique des USA sur la partie du monde alignée sur la politique US !

      L’UE  en réalité est une nouvelle version du 3e Reich, aussi totalitaire : Fonctionnant en soumettant, en conditionnant par les médias collabos, en effrayant (chantage, peur...), en rackettant, en instaurant l’austérité, privant de toutes les libertés même les plus élémentaires... et reprenant les buts de guerre du 3éme Reich, l’encerclement et la destruction à termes des grands états nations non alignés sur l’asservissement à l’Empire néo-capitaliste anglo-yankee

      Pour nous français, qui avons refusés en 2005, à une large majorité de participer à cette machine à détruire les peuples et leur marche vers plus de bien être, le vote aux élections de l’UE et non aux européennes, car il n’y a pas de nation européenne,  passe en France par une signification claire de désaveu de cette mascarade et de cette imposture, en dénonçant une foi de plus le déni du résultat du référendum du 29 mai 2005 par le gouvernement en place à l’époque, à travers le traité de Lisbonne, imposé par le vote félon des parlementaires achetés !

      Exprimons le,  par le boycott , alors que la participation au vote sera considérée comme une adhésion, bien que les français, en 2005 aient exprimé leur opposition à cette dictature colonialiste de l’oligarchie financière Anglos-yankee, sous couvert d’unification d’une partie des pays de l’Europe, excluant les autres non alignés sur l’impérialisme anglos-yankee (cf. l’attitude actuelle à l’égard de la Russie qui est le plus grand et important pays d’Europe, avec l’agression de l’UE-USA contre l’Ukraine) !

      La seule possibilité d’exprimer notre refus de l’UE et de sa politique mortifère de destruction de nos états nation et de leurs peuples, réside dans l’abstention de la participation à cette imposture, donc ne pas prendre part à ce simulacre de vote singeant la démocratie !


    • lsga lsga 21 mai 2014 12:09

      L’Europe : c’est une marche supplémentaire vers le communisme.

       
      Quand les prolétaires Français, Espagnols, Italiens, Portugais, Belges, Allemands, etc. feront une grande grève générale à échelle Européenne, you’ll see some serious shit. 
       
      Vivement !

      • bourrico6 22 mai 2014 11:06

        L’Europe : c’est une marche supplémentaire vers le communisme.

        Oui, et la Terre est plate, et Dieu est un spaghetti géant et invisible en orbite.
        J’ajoute que le ciel est violet, que l’eau sèche est rose à rayure verte, contrairement à l’eau mouillée, et qu’il y a bien une histoire de marmotte derrière tout ça.


      • zygzornifle zygzornifle 21 mai 2014 16:20

        L’Europe est le charnier des classes populaire et tout les vautours de la politique planent au dessus.....


        • lsga lsga 21 mai 2014 16:30

          L’Europe est la zone géographique du monde où le niveau de vie est le plus élevé. 


        • Peretz1 Peretz1 21 mai 2014 20:35

           Il fautv avoir que s’agissant d’une moyenne un ni eau de vie n’a pas de sens.


        • bourrico6 22 mai 2014 11:09

          L’Europe est la zone géographique du monde où le niveau de vie est le plus élevé.

          Toutes les stats sont des moyennes, hors qui est capable d’interpréter des statistiques, qui sais que les données sont incomplètes et que présentées comme ça, on leur fait dire un peu ce qu’on veut ?

          Pas toi en tout cas, mais ça m’étonnes pas, ça n’a pas l’air de voler très haut dans ton plafonnier.


        • Peretz1 Peretz1 21 mai 2014 20:40

          Le texte de Laurent Pinsolle est excellent. Mais aurait dû conclure par la nécessité de l’abstention étant donné l’incapacité des députés d’agir pou le bien commun et non pour les (grandes) entreprises

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