Europe : rendez-vous en 2009
Qui n’avance pas recule. Forts de cet adage, les chefs d’Etat et de gouvernement, réunis ce week-end à Berlin pour les célébrations du 50e anniversaire du traité de Rome, ont réussi à s’entendre sur une procédure dont l’objectif est de permettre l’adoption d’un nouveau traité à l’horizon 2009.
La copie sera donc revue. Il paraissait difficile de faire autrement. Les scenarii alternatifs, adoption par la voie parlementaire ou présentation aux suffrages d’une version light du texte rejeté en 2006 par la France et les Pays-Bas, étaient pour le moins risqués et auraient en cas d’échec aggravé la crise actuelle.
Dans ce contexte et face à l’urgence d’une réforme des institutions européennes, ne serait-ce que pour permettre le fonctionnement d’une Europe élargie à 27, une date, rapprochée mais réaliste, s’imposait. 2009 correspondra à une année d’élection des eurodéputés. Elle coincidera en outre avec la présidence allemande, au cours du premier semestre 2007, et la présidence française, au second trimestre 2008. Retour heureux à l’attelage franco-allemand qui avait jusqu’à présent toujours tiré vers l’avant la construction européenne.
A la France, donc, de trouver des solutions de sortie à la crise institutionnelle dont elle est à l’origine, le fameux plan B. Autant dire que le prochain président de la République trouvera sur son bureau en arrivant à l’Elysée un dossier des plus délicats.
En dépit de ses 50 ans, l’Europe n’a pas franchi le cap de l’adolescence et reste tiraillée entre ses contradictions. Au-delà du socle de valeurs communes, les Européens demeurent divisés sur leur vision de l’Union. Deux questions fondamentales restent à ce jour non tranchées : Europe supranationale ou Europe des nations, mais surtout, Europe politique intégrée au seulement vaste marché économique ?
L’élargissement en 1995 puis 2004, à l’Est notamment au bénéfice des ex-pays communistes, a renforcé l’approche britannique limitée à un grand marché commun destiné à faire du business et condamné à s’adapter à la mondialisation des échanges. Véritable cheval de Troie, la Grande-Bretagne a retourné le consensus des pays fondateurs autour d’une Europe à l’union qui se voulait toujours plus étroite. Le Non français a donné aux Anglais, mais pas seulement, le sentiment que leur conception l’avait emportée. Il n’en n’est pourtant rien.
Esquisse de compromis et donc de solution, VGE propose aujourd’hui de revenir au débat qui a été à l’origine de la création des Etats-Unis d’Amérique. Pour Jefferson, tout ce qui était extérieur devait être fédéral et tout ce qui était intérieur devait rester de la compétence des Etats. Concrètement, cela signifierait que tout ce qui est marché commun et relations avec l’extérieur relèverait de l’Europe. Tout ce qui est vie sociale culturelle, éducative, des Etats. Des questions qui mériteraient bien quelques précisions et positionnements de la part de nos aspirants présidents.
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