• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Europe > Grèce : 3ème plan, toujours la même impasse

Grèce : 3ème plan, toujours la même impasse

Hier, la Grèce et ses créanciers sont parvenus à un accord pour un troisième mémorandum, portant sur le prêt de 85 milliards d’euros supplémentaires à Athènes. Mais pourquoi ce plan, qui ressemble beaucoup à ses prédécesseurs, pourrait réussir là où les précédents ont échoué ?

 
Schéma de Ponzi austéritaire
 
Quand on prend un peu de recul, comment de ne pas être choqué par ce nouveau plan ? La Grèce ne parvient pas à rembourser 320 milliards de dettes : pas de problème, ses créanciers européens décident de lui en prêter 85 milliards de plus, sans la moindre restructuration. Mais ainsi, Athènes et ses créanciers se sont mis d’accord pour alourdir de plus de 25% une dette déjà trop lourde ! Comment croire que la Grèce pourra rembourser ? Déjà, en 2010, comme en 2012, comme de nombreux autres commentateurs, j’avais écrit qu’Athènes ne pourrait pas rembourser sa dette, que les hypothèses des plans étaient irréalistes et que nous aboutirions soit à un nouveau plan, soit à un défaut.
 
Nous restons exactement dans la même logique. On empile toujours plus de dettes sur le dos des Grecs alors que les montants actuels sont déjà trop lourds pour eux. Pire, la logique austéritaire subsiste puisque le solde budgétaire primaire doit passer de -0,25% du PIB cette année, avec la prise en compte d’un recul du PIB supérieur à 2%, à 3,5% en 2018 ! En trois ans, la Grèce, qui a déjà réalisé l’ajustement budgétaire le plus important de l’UE avec le Portugal, doit encore faire des efforts de près de 4 points du PIB, ce qui, selon le FMI, devrait provoquer un recul du PIB compris entre 4 et 6 points. Et pour un pays dont la dette pèsera 200% du PIB, cela représente un alourdissement de 10 points !
 
Sauvetage des créanciers et pas d’Athènes
 
Romaric Godin, le meilleur journaliste pour la couverture des évènements Grecs, se demande s’il ne s’agit pas d’un retour à la réalité des créanciers. Il souligne que les objectifs de soldes budgétaires pour 2015 et 2016 ont été revus à la baisse : -0,25% en 2015 contre 1% et 0,5% en 2016 contre 2%. Mais il note que les objectifs pour 2017 et 2018 restent élevés : 1,75% et 3,5% (contre 3 et 4%). Cependant, il conclut qu’ils « ressemblent davantage à une opération de communication permettant aux créanciers de ne pas perdre la face. Leur perspective est encore lointaine et, en fonction et, en fonction de l’évolution de la croissance, il sera toujours temps de les réviser à des niveaux appropriés  ».
 
Il note également que « la liste des 35 mesures prioritaires réclamées par les institutions, pose, elle, un vrai problème. L’essentiel de ces mesures est contraire au programme du gouvernement  ». Ce faisant, je suis un peu plus sévère que lui car il me semble que la logique austéritaire est à peine adoucie, elle n’est qu’ajustée à la réalité récente, sans la moindre prise en compte des résultats désastreux et inhumaines des plans des années passées. Et ce faisant, ce mémorandum est surtout le moyen pour les créanciers de passer les prochaines échéances électorales sans nouvelle crise Grecque (si la situation tient), ne faisant que repousser pour plus tard une échéance funeste, qui viendra tôt ou tard.
 
Ce 3ème plan de 85 milliards d’euros est bien un nouvel exemple effarant de la folie de cette union monétaire qui pousse des dirigeants à persister à ce point dans l’erreur, au prix de souffrances monstrueuses en Grèce. Il est malheureux que les Grecs persistent eux aussi dans l’erreur.

Moyenne des avis sur cet article :  3.44/5   (27 votes)




Réagissez à l'article

30 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 12 août 2015 10:05

    Vous connaissez le dicton...« Allez vous faire empapaouter chez les Grecs ».... !


    • Gabriel Gabriel 12 août 2015 10:24

      Il parait qu’on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. Tant que les solutions seront données par des financiers rongés par la cupidité, il ne faut pas s’attendre des solutions intelligentes pour le pays mais à un vol, un pillage organisé par ces mêmes instances qui sont à l’origine de la faillite généralisée du système bancaire. 


      • Jeff84 12 août 2015 19:16

        @Gabriel

        Sauf que c’est le mode de pensée qui a engendré cette crise, c’est le socialisme, cette doctrine qui pousse les états à dépenser plus qu’ils gagnent et que la Grèce a embrassé dès sa sortie de sa dictature militaire.
        Et comme ils sont un peu plus socialistes que nous, ils se sont effondrés avant. 2100 milliards, cela n’est plus très loin pour nous non plus...
        Montrer du doigt les banquiers, c’est complètement con, d’une part parce que ce ne sont en grande majorité pas eux les créanciers, mais surtout parce qu’il est certain qu’ils vont de toute manière tout perdre.

      • Gabriel Gabriel 13 août 2015 07:46

        @Jeff84
        Vous avez raison les banquiers (Lehman Brothers entre autres) ont juste magouillé les chiffres pour faire entrer la Grèce déjà endettée dans l’Europe. Ces mêmes banquiers tricheurs qui ont mis le système en faillite et jeté à la rue des millions de personnes. Mais vous avez encore raison, c’est complètement con écrivez vous plein de certitude seulement, attendez qu’ils aient fini de piller la Grèce et ce sera au tour du Portugal, de l’Espagne et nous seront bientôt sur la liste. Les socialistes comme la droite ne sont que les larbins de ces banques d’ailleurs, ils appliquent la même politique qui assassine les peuples.


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 août 2015 07:59

        @Jeff84
        La dette grecque a été méticuleusement organisée.
        Le but final de la dette est de soumettre un pays pour « se payer sur la bête ».
        En piller les ressources naturelles (en Grèce, mines d’or, gaz et pétrole), pour y mettre des bases de l’ OTAN, vendre à vil prix les biens publics grecs, et obliger ce pays à voter comme on lui dit à l’ ONU...


        « La dette » entretien avec John Perkins, assassin financier.

        « La guerre américaine pour les ressources, le cas de la Grèce ».

      • Jeff84 13 août 2015 08:25

        @Fifi Brind_acier
        Et le pire, c’est que vous y croyez. Vous m’en voyez désolé.

        Est-ce que vous croyez aussi aux petits hommes verts ?

      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 août 2015 19:33

        @Jeff84
        Alors les USA sont super socialistes, quasi communistes en somme, car leur dette est pharamineuse ! 18 000 milliards de dollars !


      • Jeff84 14 août 2015 09:21

        @Fifi Brind_acier
        En effet, ils sont largement plus socialistes qu’il y a 100 ans. Vous avez d’autres portes ouvertes à enfoncer ?


      • Jeff84 14 août 2015 09:26

        @Gauche Normale
        Pour que je puisse démonter des arguments (comme je le fais toujours, contrairement à vous), il faudrait qu’il y en ait. Mais en l’espèce, il n’y a que du vent.


      • Jeff84 14 août 2015 17:05

        @Gauche Normale
        C’est faux, ou alors ces « arguments » étaient de la même vacuité de ceux plus haut.


      • lsga lsga 12 août 2015 10:59

        La bonne nouvelle : la crise asiatique va emporter l’économie l’Allemande. 

        Bientôt, toute le peuple européen sera dans la rue. Les choses sérieuses pourront commencer. 

        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 août 2015 08:01

          @lsga
          Si vous croyez que les peuples européens vont se mobiliser pour sauver une construction européenne qu’on leur a imposé et qui les a ruinés, je crois que vous vous faites des illusions...


        • zygzornifle zygzornifle 12 août 2015 11:04

          c’est comme les feux de l’amour rendez vous au prochain épisode ....


          • zygzornifle zygzornifle 12 août 2015 16:04

            on pourrait leur vendre les 2 enclumes pardon les mistrals payable en 30 ans avec une poignée de Rafale en prime.....D’ailleur Hollande devrait organiser les Mistral avec les Miss France ....


            • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 12 août 2015 16:31

              J’ai écrit il y’a quelques semaines un article très court, expliquant simplement que, depuis des décennies, les dettes publiques ne sont pas remboursées... autrement qu’en y substituant de nouvelles dettes.. Le capital ne baisse pas ; les intérêts sont simplement la rente payée aux riches par les pauvres. Cette rente est l’essence du capitalisme. Pourquoi s’inquiète-t-on aujourd’hui et fait on l’impossible pour que la Grece ne fasse plus que tout le monde fait depuis toujours ?


              Ce petit article anodin et dune triviale évidence n’a jamais été publié......alors que 200 de mes articles précédents l’ont été...... n’est-ce pas curieux ?

              Pierre JC Allard

               




              • Jeff84 12 août 2015 19:27

                @Pierre JC Allard
                Comment se fait-il que ceux qui militent pour une explosion des déficits afin de financer leurs programmes socialistes, soient les mêmes qui pleurnichent quand ces déficits produisent, oh surprise, de la dette ?


              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 août 2015 08:05

                @Pierre JC Allard
                Pour piller les ressources de la Grèce.
                On ne peut obliger un pays à se soumettre qu’en le ruinant.
                La Grèce est le seul pays qui dispose de réserves de gaz supérieures à celles de l’ Iran, on commence donc par lui.


              • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 août 2015 02:25

                @Jeff84

                Vous ne répondez pas à la question : Pourquoi n’est-il iul pas permis a la rece de refinancer le capital de sa dette, comme le font les autres pays ?

              • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 août 2015 02:29

                @Fifi Brind_acier


                Merci pour votre réponse.

                PJCA

              • BA 12 août 2015 22:16

                A propos de la faillite de la Grèce en 2009 :

                Le 6 octobre 2009, Georgios Papandréou devient Premier ministre.

                Onze jours après son arrivée au pouvoir, il annonce, dans un souci de transparence, que l’état réel des finances grecques avait été caché par le précédent gouvernement. Il fait rétablir les véritables données économiques, dont un déficit équivalent à 12,5 % du PIB pour la seule année 2009. La Commission européenne confirmera cette falsification des données quelques semaines plus tard.

                http://fr.wikipedia.org/wiki/Ge%C3%B3rgios_Papandr%C3%A9ou_(1952-)

                Le 17 octobre 2009, tout le monde comprend que la Grèce est en faillite : la dette publique de la Grèce est de 299,69 milliards d’euros, soit 129,7 % du PIB. Mais les autres dirigeants européens, la BCE et le FMI ne veulent pas que la Grèce quitte la zone euro.

                Les autres dirigeants européens, la BCE et le FMI décident de tout faire, et même de faire n’importe quoi, pour garder la Grèce dans la zone euro.

                En 2009, au lieu de laisser la Grèce faire un défaut total sur sa dette, sortir de l’euro, revenir à la drachme, dévaluer, etc, ils décident de sacrifier le peuple grec et de garder la Grèce dans la zone euro.

                Six ans plus tard, le résultat est le suivant :

                • Le peuple grec a été sacrifié.

                • La Grèce est en faillite.

                • Les banques grecques sont en faillite.

                • L’Allemagne a réalisé 100 milliards d’euros d’économies grâce à la crise grecque. C’est ça, le plus important.

                • Pour que l’Allemagne continue à s’enrichir, il faut que la Grèce continue à s’appauvrir.

                • La construction européenne, c’est des nations du sud qui doivent continuer à s’appauvrir, pour que les nations du nord continuent à s’enrichir.

                • La construction européenne, c’est un boulevard pour les fureurs nationalistes, pour les colères populaires, pour les partis extrémistes, puis, au bout du boulevard, …

                … la guerre.

                L’Allemagne, qui a adopté une ligne dure vis-à-vis d’Athènes, a fortement profité de la crise économique et financière en Grèce, révèle un institut d’études économiques allemand aujourd’hui.

                Selon des calculs de l’Institut Leibnitz de recherche économique (IWH), l’Allemagne a pu réaliser des économies budgétaires de quelque 100 milliards d’euros depuis le début de la crise grecque en 2010, soit plus de 3% du Produit intérieur brut (PIB).

                "Ces économies dépassent le coût engendré par la crise, et ce même si la Grèce ne remboursait pas entièrement sa dette", écrivent les économistes.

                "L’Allemagne a donc dans tous les cas profité de la crise en Grèce", poursuivent-ils.

                Les experts ont effectué des simulations en partant du constat que les investisseurs confrontés à une crise économique effectuent le plus possible des placements sûrs. "Durant la crise européenne de la dette, l’Allemagne a profité de cet effet de manière disproportionnée", selon eux.

                Ils ont également cherché à évaluer quelle aurait été une politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) neutre pour l’Allemagne durant cette période.

                "On en vient à des taux simulés sur les emprunts d’Etat allemands qui, en moyenne entre 2010 et aujourd’hui, sont 3% plus élevés à ce qu’ils ont été dans la réalité", selon eux, ce qui revient à des économies budgétaires globales d’au moins 100 milliards d’euros sur les quatre dernières années et demi".

                L’Allemagne a également raflé d’importants contrats lors des privatisations menées tambour battant par Athènes depuis 2011 en échange de l’aide financière des Européens notamment. La société Fraport, associée à un entrepreneur grec, a notamment décroché le contrat de rachat de 14 aéroports régionaux grecs, dont certains très touristiques comme Corfou, pour environ un milliard d’euros.

                http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/08/10/97002-20150810FILWWW00214-grece-l-allemagne-a-profite-de-la-crise-etude.php


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 août 2015 08:12

                  @BA
                  C’est surtout un boulevard pour que s’ouvre enfin un débat républicain sur la souveraineté ... !!
                  Le seul intérêt de l’extrême-droite, c’est le rétablissement des frontières, pour pouvoir expulser les étrangers et faire la chasse aux musulmans. Rien de républicain là dedans.


                • Daniel D. Daniel D. 13 août 2015 11:36

                  @Fifi Brind_acier
                  Ca tombe mal, mais c’est la république d’essence libérale et mondialiste qui est l’esprit de cette abomination et du déclin de la France.
                  Vive la Patrie millénaire et m.... à la nation républicaine mélangiste !


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 août 2015 17:34

                  @Daniel D.
                  La République à bon dos... La République s’appuie sur une Constitution constamment bafouée !
                  - La langue officielle est le français, bafoué par l’anglais et les langues régionales.
                  - Le gouvernement est garant de la souveraineté, les Traités européens bafouent la souveraineté.
                  - Le droit à la libre expression, inscrit dans la Constitution, est bafoué par les médias.
                  - Sarkozy a fait enlever le crime de Haute trahison...etc


                  Vous attribuez à la République les méfaits qui sont imputables aux Traités européens et dont la responsabilité en revient aux Partis politiques euro-atlantistes.
                  On peut à juste titre se poser la question :
                  « Où est passé la République française ? »


                • Iren-Nao 13 août 2015 03:04

                  Je n’arrive juste pas a comprendre pourquoi les Grecs s’accrochent si sottement a l"Euro.
                  Iren-Nao

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité