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Accueil du site > Actualités > Europe > Jobs Act : la fin du droit de travail en Italie

Jobs Act : la fin du droit de travail en Italie

Avec le « Jobs Act », voté en deux parties en Mai et en Décembre 2014, le gouvernement Renzi a réalisé la plus importante réforme du marché du travail de ces dernières années en Italie. Avec ces mesures, le gouvernement soutient vouloir dépasser l '« apartheid » entre les travailleurs précaires et et ceux en CDI, comme dans la déclaration du Première Ministre dans son discours à la Camera dei Depuati (Assemblé nationale ndt) en Décembre 2014.

En effet, la réforme développe et accélère le processus de flexibilité du travail déjà entamé au cours de deux dernières décennies, en généralisant la condition de précarisation qui prétend surmonter. On efface les droits des travailleurs conquis par des décennies de lutte, à travers une agression à l'ensemble du prolétariat en Italie.
A travers ces mesures on a adopté également les politiques sociales et économiques requises par la BCE : à la suite de la crise de la zone euro, la BCE a été contrainte de mettre en place une politique monétaire très expansionniste pour stabiliser les marchés et assurer la dette souveraine du risque de défaut, demandant en contrepartie aux gouvernements des mesures extrêmement restrictives relatives à la protection sociale et aux droits sociaux. En Italie, c'est la lettre envoyée par la BCE au gouvernement Berlusconi le 5 Août 2011 à accélérer une crise constitutionnelle ayant finalement conduit à l'apparition du « gouvernement technique » Monti. C'est ce gouvernement qui a adopté plusieurs mesures très sévères, comme la réalisation anticipé d'un budget en équilibre pour l’année 2013, la réduction des dépenses publiques, la réforme des retraites, et surtout celle du marché du travail.
Avec le gouvernement Monti, et le gouvernement Letta (qui a suivi le gouvernement Monti), seulement une partie des demandes du grand capital européen ont été accueillie favorablement. Par contre avec le gouvernement Renzi les patrons, italiens et européens, ont joué une carte importante pour protéger et renforcer leurs intérêts. Renzi était le nom, jeune et séduisant, sur lequel les différentes classes dirigeantes du pays ont misé pour sortir de l'impasse, faire un saut de qualité et donner un nouvel élan à la restructuration du marché du travail déjà esquissée dans les années passées.

 

PETITE HISTOIRE DES RÉFORMES DU DROIT DU TRAVAIL

Le processus de précarisation a commencé avec la loi Treu (24 Juin 1997), avec laquelle l'apprentissage et le stage ont été réglementés et l’emploi intérimaire a été introduit pour la première fois. Les gouvernements de centre-droite ont accentué la flexibilité : d'abord avec la libéralisation des contrats à durée déterminée (2001), en suite avec la loi Biagi (14 Février 2003) qui a introduit de changements péjoratifs concernant différents types de contrats (à temps partiel, temporaire, à projet). De plus avec la loi Fornero (2012), le contrat d'apprentissage (durée maximale de six ans, réduction des niveaux salariales, augmentation du nombre maximum d’apprentis par entreprise) a été radicalement modifié, l’obligation de justifier les motifs de la signature du contrat à durée déterminée a été éliminé, et le droit à la réintégration en cas de licenciement abusif a été fortement limité.

 

LA RHÉTORIQUE DU JOBS ACT

Aujourd’hui, le gouvernement Renzi, parfaitement en ligne avec les gouvernements précédents, continue à soutenir les intérêts du capital international au détriment des conditions des travailleurs. La rhétorique avec laquelle le gouvernement masque la nouvelle réforme est évidente : à l'ère de la mondialisation des marchés et de la concurrence, les entreprises devraient être libres d'allouer instantanément les ressources productives comme elles veulent, y compris la main d’œuvre. Le système a donc besoin de flexibilité. Un marché du travail trop rigide décourage les entreprises à embaucher, il augmente le chômage et il a un effet négatif sur la compétitivité de l'ensemble du système économique national ; de plus les entreprises finissent par recourir à la flexibilité dont elles ont besoin en faisant appel à un bassin d'« exclus » - perpétuellement pénalisés par rapport aux travailleurs « privilégiés » - qui seuls portent sur leurs épaules le poids de la précarité.

Si telles sont les prémisses, en accord avec la rhétorique des patrons et du gouvernement, ça serait la solution : éliminer la rigidité et, par conséquent, laisser le marché libre d'agir : ce qui permettrait de résoudre non seulement le problème de la compétitivité du système national, mais aussi celui du chômage et de la répartition inégale entre travailleurs « privilégiés » et travailleurs « précaires » (en utilisant le lexique du senateur Ichino, un des principaux promoteurs du Jobs Act).

 

LA LOI RENZI

Que est-ce que la nouvelle reforme du code du travail prévoit ? Les points à analyser sont les suivants :

-Contrat à “protection progressive” (contratto a tutele crescenti)

Si avant un travailleur ayant le CDI avait le droit à la réintégration dans son poste en cas de licenciement injustifié, maintenant- sauf que dans le cas de licenciement basé sur des motifs de discrimination- ce droit va disparaître ! Le nouveau contrat prévoit seulement une indemnisation proportionnelle aux années travaillées et, en tout cas, cette indemnisation ne peut pas dépasser l’équivalent de 24 mensualités.
Cette indemnisation en plus pourra être obtenue dans le cas, de plus en plus difficile à démontrer, que le licenciement soit jugé injustifié devant les tribunaux.
Essentiellement le CDI acquiert l’instabilité qui normalement est attribué aux contrats précaires : en pouvant être à tout instant licencié avec une indemnisation infime, et difficile à obtenir devant le tribunal, chaque travailleur se trouvera dans une situation de chantage permanent.

-Réforme de l'allocation chômage

La nouvelle assurance sociale pour l’emploi (NASPI) remplacera l’actuelle allocation chômage. Malgré une augmentation des ayants droit, le montant, la durée et les cotisations relatives à la retraites seront diminués. De plus le versement de cette nouvelle allocation fera l'objet de contrôles par l’État pour vérifier si le travailleur est dans une situation de chômage involontaire. Pour pouvoir continuer à avoir droit aux allocations, le travailleur sera donc obligé d’accepter tout type d’emploi, même si mal payé ou loin de son domicile, proposé par la NASPI.

-Diminution des contrats « atypiques »

Même si annoncé cette diminution n’est pas vraie : des 47 types de contrats existants aujourd’hui en Italie, seulement celui appelé « collaboration autonome à projet » sera effectivement éliminé. En revanche, l’utilisation des vouchers1 sera encouragé à travers la hausse des limites de remboursements annuels. Le travail payé avec les vouchers est celui avec les moins de protections. 

- Le CDD et le contrat d’apprentissage

Dans la première partie du Jobs Act, approuvé en mai 2014, le recours au contrat à durée déterminée est encouragé par l’élimination de l’obligation de fournir une justification, par l’augmentation du nombre des prolongations possibles et par l’extension de sa durée. La même chose vaut pour le contrat d'apprentissage, pour ce qui est considérablement augmenté la limite maximale des apprentis qu'une entreprise peut embaucher.

-L'inspection du travail 

Sous prétexte de sa rationalisation, l’activité d’inspection deviendra plus faible. En effet l’Agence de l'inspection du Travail sera fusionnée avec celle du Ministère du Travail, de l’Institut nationale de prévoyance sociale (INPS) et de l’Institut national d’assurance contre les accidents sur le travail (INAIL). Cette fusion a été justifiée seulement dans l'objectif de faire des économies.

 

LA DERNIERE CARTE A JOUER POUR LA BOURGEOISIE ITALIENNE

Au de la de la rhétorique simpliste du ‘’démantèlement’’ et du ‘‘renouveau’’, le Gouvernement de Matteo Renzi n’a donc rien à voir avec les exigences des travailleurs. Son but est différent : terminer de mettre en œuvre l’agenda de ses prédécesseurs. A cause des luttes internes à la bourgeoisie et aux partis qui la représentent et à cause de la peur de générer une mobilisation sociale massive, les prédécesseurs de Renzi n’avaient pas réussi à adopter toutes les réformes nécessaires au capitalisme italien pour augmenter les profits et pour sortir de la crise.
Renzi va enfin réussir dans cette mission. Les personnes qu’aujourd’hui expriment leur satisfaction, ce sont ceux qui pendant des années ont tenté sans succès de réformer le droit du travail : comme l’ex ministre du travail Sacconi, un des acteurs principaux dans la création des contrats « atypiques » à la base de la précarisation et du ‘’démantèlement’’ des tutelles du droit du travail (frase un po cambiata). C’est ainsi que la classe dirigeante italienne va réussir à généraliser une situation déjà dramatique qu'elle a contribué directement à créer.
En dépit de toute l’arrogance que la bourgeoisie est capable de montrer, on peut néanmoins percevoir dans le coulisses l’inquiétude de ceux qui savent de jouer une carte très importante et potentiellement incendiaire. En effet il ne faudra pas attendre longtemps avant que des millions de travailleurs comprennent, à leurs dépenses, où les promesses annoncées avec le Jobs Act nous ont amené. Après vingt ans de contrats précaires, on a compris qu'ils servent seulement à baisser les salaires et à empirer les conditions de travail, sans créer un seul poste de travail en plus ! En revanche ils ont produit une masse de personnes non protégées, à la merci des patrons, qui rentrent difficilement dans le monde du travail et qui y en sortent beaucoup plus facilement. De plus, comme un récent étude sur le chômage en Italie le montre, il n’y a aucune évidence qui démontre que le chômage des jeunes soit le fruit de la rigidité du marche du travail. Le chômage des jeunes augmente quand le taux de chômage croît. Cela signifie que ce ne sont pas le droits de ceux qui travaillent à rendre difficile à un jeune la recherche d’un premier emploi ; mais c’est plutôt la situation générale du chômage à rendre facile ou difficile l’insertion dans le monde du travail.
Que le chômage puisse baisser c’est une espoir -rhétorique- du gouvernement et des intérêts qu'il représente. Comme l'admet O. Blanchard, chef économiste du Fond Monétaire Internationale, après un étude comparé sur le marche du travail en Europe : « les différences entre les systèmes de protection du travail ne sont pas liées aux taux de chômage différents entre les pays européens ». Par ailleurs l’OCSE a également remis en question la capacité de créer de l'emploi et de la croissance grâce à la flexibilité. En effet une main-d’œuvre docile et soumise au chantage peut sûrement être plus productive ; mais cela peut entraîner une baisse dans l’investissement en technologie et en équipements et donc une baisse de la production en général.
C’est ainsi que la classe dirigeante italienne est obligée encore une fois à parier sur une reprise économique. En dépit de qui- comme l’OCSE- a toujours ratée ces prévisions dans les derniers années, la reprise économique sera difficilement obtenue avec de telles mesures. Au contraire, s'il est vrai que la bourgeoisie est en train de profiter des conditions de travail de plus en plus mauvaises du prolétariat italien et de la confusion et du désespoir diffusés parmi les travailleurs, c’est aussi vrai qu'elle est obligé à passer par des dispositions, comme celles du Jobs Act, pour faire peser sur les travailleurs les coûts d’une crise que elle n’arrive pas a gérer et qui est en train de s'aggraver.
La seule crise dont les patrons italiens essayent de s’en sortir c’est leur crise. Pour nous, pour le prolétariat italien, la crise ne pourrait que s’exacerber. La ‘’croissance’’ dont les patrons parlent, c’est seulement celle de l’exploitation !!

 

TRAVAILLEURS DU MONDE ENTIER... MASSACREZ-VOUS !

Celle du Jobs Act n'est pas seulement une histoire italienne, mais elle s'insère dans un tableau international de réorganisation des rapports de classe qui vise à faire front à la crise structurelle du capital. Cette crise est aujourd'hui plus évidente que jamais, et l'attaque au travail est un de ses instruments principaux. Même s'ils partent de différents contextes, le travailleurs européennes se trouvent à différents moments contraints de subir les manœuvres du patronat, comme l'augmentation du rapport flexibilité/précarité, l'augmentation de la productivité- c'est-à-dire de l'exploitation- l’annulation des représentations syndicales, etc....et une attaque général au travail coordonné au niveau européen.
Pour mieux comprendre le contexte, il est nécessaire de parler des politique de la BCE, et en particulier d'une intervention de Mario Draghi il y a deux ans au Conseil de l'union Européenne. Dans cette occasion le président de la BCE montrait que le secret des pays "vertueux"- c'est-à-dire ceux qui comme l'Allemagne enregistrent un excédent dans le bilan, réside dans le fait que la croissance des salaires nominaux jusqu'au 2008 a été égale ou bien au-dessous de la productivité du travail.
Dans les autres pays comme l'Italie par contre, les salaires seraient augmentés "un peu trop." La solution, pour être tous ''vertueux" et lutter définitivement contre la crise de la dette des pays de la zone Euro, serait donc celle d'aligner les salaires nominaux à la productivité. Le prix de la croissance serait donc une gigantesque diminution des salaires, surtout s'il on prend en considération les salaires nominaux, c'est-à-dire ceux qui ne tiennent pas compte de l'inflation, parce que les salaires réelles sont partout depuis longtemps au-dessous de la productivité ! La solution proposée serait donc celle de continuer à accentuer cette longue dynamique qui, dans les derniers trente ans, a déjà causé un transfert massif de richesse des salaires aux profits.
Les effets des politiques déflationnistes de l'Allemagne représentent aujourd’hui l'instrument à travers lequel attaquer les conditions de travail dans les autres pays.Derrière le célèbre 'modèle allemand' se cache en réalité une politique de diminution des salaires. Ces salaires bas sont à la base d'un modèle de capitalisme "mercantiliste", traîné par la demande étrangère. Avec l'entrée en vigueur en 2003 de la réforme Hartz, un procès de libéralisation du marché du travail a démarré à différents niveaux. Ce processus s'est accéléré graduellement entre 2003 et 2007 avec l'allongement des horaires de travail, la réduction du salaire direct et indirect, et à travers des réductions importantes des politiques sociales et des allocations chômage.
Selon les statistiques on peut voir que les salaires moyens ont augmentés plus que l'inflation et la productivité seulement en 2012, après plus de dix ans de stagnation ! Un travailleur allemand sur cinq travaille pour moins de 9 euro l'heure : c'est la part la plus grande de bas salaires, par rapport au revenu moyen national, de toute l'Europe occidentale. Donc le miracle allemand, dont nous avons entendu souvent parler, avec le boom des exportations et le gap de compétitivité avec les autres pays, a été en réalité payé par les travailleurs !
Un système productif parmi les plus avancés a permis à l'Allemagne de garder des conditions de travail meilleures par rapport aux autres pays, sans devoir toucher à la compétitivité des propres marchandises. Au même temps l'Allemagne a accéléré le processus de diminution relative des salaires, en provoquant l'aggravation des conditions du travail. C'est ainsi qu'un pays plus avancé a été capable de faire du « dumping salarial » vers pays, comme l'Italie et la Grèce, où on travaille plus et avec des salaires plus bas, pour leur reprocher après de "vivre au-dessus de leurs possibilités !"
Si ce contexte permet à l'Allemagne et à d'autres pays forts de résister à la crise, ou au contraire de mieux en profiter, et d'accordaner aussi quelques améliorations aux propres travailleurs - comme par exemple l'augmentation du salaire moyen - l'avancée de la crise et l'aggravation dramatique des conditions de travail dans les autres pays frapperont bientôt aussi les pays du centre et leurs travailleurs. Les entreprises pourront se déplacer dans les pays périphériques pour profiter de la main-d’œuvre au plus bas prix, ou les travailleurs de ces pays pourront se déplacer dans ceux du centre disposés à travailler à ds salaires plus bas de ceux des travailleurs autochtones .

Après des années de manœuvres infructueuses d’austérité, il est difficile en effet de croire que ces politiques soient vraiment efficaces pour mettre un terme à la crise. La bourgeoisie est incapable de s'en sortir et elle essaie au contraire d'en profiter, en exploitant les travailleurs. Devant cette nécessité tout le reste devient secondaire.
Comme écrivait l'économiste polonais Kalecki à propos des effets politiques de la pleine occupation : « la discipline dans les usines et la stabilité politique est plus importante pour les capitalistes que les profits courants. L'instinct de classe leur dit qu'une augmentation continue de l' occupation n'est pas "saine" de leur point de vue, parce que le chômage est un élément intégral d'un système capitaliste normal  ».
Cette situation de chômage a donc le principal effet politique de mettre en concurrence désespérée les prolétaires, condamnés à se faire la guerre les un contres les autres pour n'obtenir que des miettes qui restent à leur disposition. En mettant contre les "précaires" et les "garantis", les jeunes et les vieux, les femmes et les hommes, la réforme du travail en Italie se sert des intérêts individuels et du désespoir des travailleurs contre les intérêts de la classe à laquelle ils appartiennent. Le scenario qui s'ouvre est celui d'une compétition à la baisse entre travailleurs victime des chantages, contrôlés, menacés..... un décor dans lequel chaque prolétaire finira pour faire la guerre à l'autre pour gagner le peu de miettes accordées par le patron du moment.
Le Jobs Act ratifie cette situation de fait juridiquement, en contribuant au même temps à la renforcer. Cette loi transpose et renforce également les politiques européennes qui mettent les intérêts des travailleurs de quelques pays contre ceux des autres.
Il s'agit de la vieille stratégie habituelle de la bourgeoisie qui semble hurler : prolétaires du monde entier, massacrez-vous !

 

QUOI FAIRE ?

L'Italie, comme d'autres pays de l'Union européenne, a été traversée par plusieurs mobilisations depuis le début de la crise : à partir de 2008 avec le mouvement étudiant qui a réuni plusieurs centaines de milliers d'étudiant dans toute l'Italie contre les coupes financières aux universités décidés par le Gouvernement. Ensuite il y a eu la lutte des ouvriers de la FIAT en 2010 contre le plan du directeur Marchionne (qui en quelques sorte a anticipé les mesures du gouvernement actuel) et qui a rassemblé la solidarité et a fédéré de centaines de milliers de citoyens et ouvriers. A démonstration du niveau de mobilisation, il suffit de raconter que le 15 octobre 2011, lors de la journée mondiale de protestation convoquée par le mouvement espagnol, la manifestation qui a eu lieu a Rome a été la deuxième en terme de nombre de participants. A cause en partie de ses contradictions internes, ce mouvement n'a pas su faire face à l'exacerbation de la crise et aux profondes et inattendues transformations du contexte institutionnel : la fin de la période durée plus de 20 ans de Berlusconi, la montée au pouvoir d'abord d'un gouvernement de « technocrates » et ensuite l'ascension de Renzi, l'actuel premier ministre. Un autre pas important a été fait le 19 octobre 2013, quand avec le mouvement de lutte pour le droit au logement- qui a été le protagoniste de plusieurs occupations dans toute l'Italie- les syndicats de base ont réussi à nouveau à mobiliser dans la rue des milliers de personnes rassemblées autour d'une perspective anticapitaliste. Par contre même dans ce cas, le mouvement n'a pas su trouver une traduction politique efficace des ses revendications. La scène paraît donc dominée uniquement par la progression inéluctable de la crise vers une dévalorisation croissante du travail et par les plans néolibéraux d'un Gouvernement qui n'est que son expression juridique.
Sous la surface calme et inamovible de cette situation, le potentiel de mobilisation continue à être représenté par qui quotidiennement sur le poste de travail paie les effets de cette crise. Comme nous l'avons dit, la réforme récente du travail est destinée seulement à jeter de l'essence sur le feu. En effet, à peine on a commencé à en parler, on a assisté à une réaction importante : le 25 Octobre 2014 presque un million de travailleurs sont descendus dans la rue avec la CGIL, le principal syndicat italien, notamment contre le Jobs Act ; le 14 Novembre les métallos du syndicat FIOM et les travailleurs de la logistique du SICOBAS ont également fait grève le jour même où quelques mouvements sociaux et syndicats de base avaient appelé une mobilisation nationale contre le Gouvernement et ses politiques ; le 12 Décembre, juste après l'adoption par le Parlement de la Réforme un jour de grève générale a été organisé.
Beaucoup de ces mobilisations ont été organisées par un syndicat, la CGIL, qui n'a jamais représenté un obstacle réel aux objectifs des capitalistes dans ces dernières années et qui au contraire a été souvent son allié ou même son promoteur. Ce syndicat a surtout été préoccupé de sortir de l'isolement auquel le gouvernement l'avait condamné pour regagner sa place aux tables des négociations plutôt que de lutter pour les intérêts réels des travailleurs.
Peut-être que le motif pour lequel la mobilisation a été si faible dans le moment où elle devait être plus forte, c'est-à-dire tout de suite après la grève générale et juste avant l'adoption des décrets au mois de Mars, a été que le syndicat espérait encore d'avoir quelque poids politique à l'intérieur de l'aile "critique" du parti démocratique.
Malgré tout ça, la dimension et la force de ces mobilisations restent importantes, et elles ont réussi à recueillir beaucoup de consentement auprès de l'opinion publique des plus en plus éloignéé des idées et de l'attitude du Gouvernement.
Pendant ces journées il faut souligner non seulement la présence de collectifs mais aussi de quelques segments de main-d’œuvre particulièrement combatifs et non alignés aux positions de la CGIL, en premier lieu les travailleurs du secteur de la logistique. Ces mobilisations ont été aussi un signal important vers l'identification de mots d'ordre politiques communs et vers le dépassement des divisions entre travailleurs « précaires » et travailleurs « protégés » qui a beaucoup pesé sur les défaites des ce derniers ans. Une portée inévitable et involontaire de l'homogénéisation à la baisse des mesures gouvernementales récentes.
Le capital a certainement encore beaucoup d'armes à sa disposition : à travers les frontières de ses états il limite le mouvement des travailleurs et il met les autochtone contre les étrangers ; à travers la menace de la délocalisation, il réussit à faire accepter des conditions de travail de plus en plus intolérables. Cela signifie seulement que le développement d'une étape internationale de lutte représente un devoir urgent et des plus en plus nécessaire. 
Ce n'est pas facile, mais il n'est pas impossible non plus. Ça dépend seulement de nous.

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1 Type de contrat qui permet à l'employeur de contourner le travail au noir en garantissant un niveau très bas de droits et de protection. Ce type de contrat a augmenté du 66% en 2015 car il est retenu très efficace pour l'employeur qui peut, en payant des charges patronales très réduites, embaucher de manière temporaire des personnes selon la charge des travaux à exécuter.

 

Article original sur Clash City Workers


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36 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 9 juin 2016 09:30

    Ce qui nous attend.
    Et on note surtout que voter pour un dirigeant qui se dit « de gauche » ne change rien, le système prédateur continue de s’installer. Comme chez nous.
    Gauche ou droite ne sont que les deux faces de la même médaille. Juste une manière de tromper les électeurs/citoyens en offrant de fausses alternatives.


    • robin 9 juin 2016 16:34

      @Alpo47

       Gauche ou droite c’est un attrape-couillon, enfin je veux dire un attrape sans dents, le seul clivage réel c’est : avec ou contre les banksters.


    • sokom25 (---.---.177.251) 10 juin 2016 14:47

      @robin
      C’est exactement ça.

      La solution est simple pourtant : on crée une banque de France, on fait passer toutes les banques sous pavillon banque de France et on se finance à 0,X% (juste pour payer le fonctionnement quoi).
      On analyse la dette, on en efface une partie parce que c’est de l’escroquerie pure et simple.
      Il nous reste à définir le bien commun, recréer les monopoles d’entreprise dans tous les secteurs stratégique. On choisie l’énergie qu’on veut pour demain, notre alimentation et on y va.

      Vous voyez le seul problème qu’on a c’est de réorienté l’activité bancaire la où on en a besoin. Elle doit financer les projets de demain, le crédit c’est ça. C’est pas spéculer sur tout et n’importe quoi, et croiser les doigts pour que le marcher s’auto-régule.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 juin 2016 18:49

      @sokom25
      Rendre à la banque de France son rôle, prêter à l’Etat & aux Collectivités locales à taux 0%, c’est dans le programme de l’ UPR (après la sortie de l’ UE) , ainsi que nationaliser les banques qui ont été aidées financièrement par les fonds publics.


    • Francis, agnotologue JL 9 juin 2016 09:41

      Cette ruine des droits sociaux partout en Occident est une conséquence de ce que j’ai appelé l’égalitarisme libéral.

       
       L’égalitarisme libéral, ça consiste pour un lobby, une communauté, à revendiquer l’égalité quand elle lui est plus favorable que l’équité. En l’occurrence, l’égalité revendiquée est une égalité vers le moins disant social, économie de marché hautement compétitive oblige.
       
      Savez vous la différence qu’il y a entre un libéral de gauche (oxymore) et un libéral de droite (pléonasme !) ? 

      Le libéral de droite veut bien distribuer du pouvoir d’achat aux masses, mais en sous traitant la distribution à la main invisible. C’est ainsi que Friedman envisageait de jeter des billets de banques depuis des hélicoptères. C’est un peu ce qu’on fait avec le Loto, hein ? 
       
      Un libéral de gauche préférera quand keynesianisme oblige, le donner égalitairement à toute la population (le RU). C’est ça l’égalitarisme libéral : par exemple, la flat-tax relève de l’égalitarisme libéral ! Autre exemple : « le capital est mobile : le travail doit l’être aussi » ! etc. Au fond, ces gens ont une certaine suite dans les idées ! Le libéralisme c’est comme le pâté d’alouette : un demi cheval de contradictions, et une demi alouette de bon sens ! 


      • Jeff84 12 juin 2016 18:36

        @JL
        Conneries en pâté. La seule chose libérale la-dedans (et encore, c’est discuté) est la flat-tax.


      • colere48 colere48 9 juin 2016 09:52

        Lutter contre la précarité en la généralisant fallait le faire ! il l’a fait et ici ils rêvent de le faire !!!

        Le soi disant progrès qui nous ramène au 19eme siècle il fallait oser !

        Une dernière voix de gauche s’élève et tonne encore JLM La France Insoumise


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 juin 2016 10:30

          @colere48
          Surtout évitez bien de publier les GOPé pour la France.

          Evitez bien de publier les GOPé pour les 28 pays.

          Evitez bien de publier la feuille de route européenne pour la France 2016/2017.

          Et surtout, évitez bien de dire qu’il faut sortir définitivement, et unilatéralement , de l’ Union européenne et de l’ euro par l’article 50. ...


        • Ezamose 11 juin 2016 21:09

          @Fifi Brind_acier
          « faut sortir définitivement, et unilatéralement , de l’ Union européenne et de l’ euro par l’article 50. »

          De rien => http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/la-sortie-par-l-article-50-est-178170


        • Legestr glaz Ar zen 12 juin 2016 17:33

          @Ezamose

          Le lien que vous proposez est rempli de contre-vérités. En fait, sortir de l’UE sans appliquer l’article 50 c’est se comporter comme un dictateur.

          Par ailleurs, dès que la France annonce sa sortie par l’article 50 et coupe le robinet des finances à destination de l’UE, à savoir 23 milliards d’euros, ce qui représente 1/6 du budget annuel europeen, et bien l’UE s’écroule. Le nerf de la guerre c’est bien l’argent. Voici ma réponse au billet que vous avez proposé en lien. Un peu longue mais argumentée.

          C’est certain qu’avec des analyses comme celle-ci les Françaises et les Français vous être très rassurés ! C’est le retour programmé à la dictature soviétique ! C’est très exactement ce que le PRCF devrait éviter de faire mais il insiste très lourdement dans cette voie. Pourquoi ?

          D’abord, parce que le président de la République est le garant du respect des traités (article 5 de la constitution) :

          "ARTICLE 5.

          Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités".

          Par ailleurs, l’auteur souligne que le TCE, refusé par le peuple français à la majorité, est revenu sous la forme du traité de Lisbonne et que, par conséquent, ce traité de Lisbonne est illégitime. C’est prendre un raccourci honteux avec le droit que d’écrire de telle chose. Même si le traité de Lisbonne est le frère jumeau du TCE, c’est, juridiquement, autre chose, validé par la procédure dite du « congrès » (dans le dos des Françaises et des Français).

          Par deux fois, l’auteur indique sa vision « dictatoriale » de la conduite de la France. Le président nouvellement élu, en ne respectant pas l’article 5 de la constitution deviendra « parjure ». En ne respectant pas l’article 55 de la constitution, il deviendra encore parjure.

          Est-ce que l’auteur peut nous dire ce que le président nouvellement élu respectera et ce qu’il ne respectera pas ? C’est certain que sur de telles bases le PRCF risque d’en dégouter plus d’un. C’est une vision de la démocratie bien particulière que nous sert l’auteur. Il fait froid dans le dos. Ce sont donc les apparatchiks du PRCF qui décideront de ce qu’il faut respecter et de ce qu’il faut sabrer au mépris de la constitution et du droit ! C’est du beau ! Vive la révolution et le chaos ! C’est certain, c’est vraiment rassembleur et rassurant comme programme !

          Concernant De Gaullle : « quand on est couillonné on sort ». L’auteur ne se rend même pas compte que De Gaulle n’est sorti de rien du tout ! Il a été couillonné, il a pratiqué, par défaut, la politique de la chaise vide, mais il n’a pas pu sortir du traité de Rome. Il n’est donc sorti de rien du tout. Je demande donc à l’auteur de me dire de quoi est sorti De Gaulle ? Il n’a pa pu sortir du traité de Rome, tout simplement parce qu’il n’avait pas la majorité à l’assemblée. Cet argument de l’auteur est totalement erroné.

          Par ailleurs, concernant l’analyse de l’article 50 du TUE par le PRCF. Après avoir retranscrit l’article 50, la conclusion de l’analyste du PRCF est la suivante : « tant que les autres états de l’UE ne sont pas d’accord sur les conditions du retrait, le pays reste soumis à la Commission européenne pendant deux ans. On voit bien que dans cette configuration, le pays qui veut sortir par l’article 50 est en position de faiblesse au cours des négociations du retrait ». Il n’y a rien de plus faux !

          Que dit l’article 50 du TUE ? Tout d’abord que l’Etat membre notifie son intention au conseil européen. Ensuite que l’Union négocie et conclut avec cet Etat un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte de ses relations futures avec l’Union.

          L’article 50 du TUE dit aussi : « Le membre du Conseil européen et du Conseil représentant l’Etat membre qui se retire ne participe ni aux délibérations ni aux décisions du conseil ».

          Pour être parfaitement clair, prenons un exemple. Voici l’article 63 du TFUE, un article capital sur le contrôle du mouvement des capitaux :

          "Article 63

          (ex-article 56 TCE)

          1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

          2. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux paiements entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

          Cet article indique qu’au sein de l’UE toutes les restrictions au mouvement des capitaux sont interdites, autant entre les pays membres qu’entre les pays membres et les pays tiers".

          Dans le programme de l’UPR, qui souhaite appliquer l’article 50, il est question de rétablir le contrôle du mouvement des capitaux. Ce contrôle sera effectif dès le lendemain de l’élection présidentielle, en cas de victoire de François Asselineau bien sûr, et non au bout d’un délai de 2 ans. Pourquoi ? Il n’y a que 2 possibilités et 2 seulement. Soit le contrôle du mouvement des capitaux existe, soit il n’existe pas. Si le président nouvellement élu décide de mettre en place, dès son élection, le contrôle du mouvement des capitaux, est-ce que la commission pourra s’y opposer, pourquoi et comment ? Il s’agit là d’un acte souverain de la France qui n’engage personne d’autre que la France. Rien n’est enlevé à l’UE en cas de mise en application du contrôle du mouvement des capitaux. L’UE n’a strictement aucun moyen de l’empêcher. Vous me rétorquerez, je vous connais, que c’est aller à l’encontre des traités qui prévoient la libre circulation des capitaux. Seulement, vous oubliez que la France est entrée dans le processus de « négociation ». Elle respecte donc l’esprit et la lettre des traités. Il n’y a aucune négociation dans le cas présent. Elle consisterait en quoi la négociation ? A définir la date exacte à laquelle la France pourrait rétablir le contrôle du mouvement des capitaux ? Ce serait la commission et le conseil européen qui déciderait que le contrôle aurait lieu dans 2 ans ? Cela n’a aucun sens. La France aura retrouvé sa souveraineté et cet aspect des traités n’entre pas en ligne de compte avec une quelconque négociation. Le contrôle sera de fait le jour suivant l’élection présidentielle. L’article 50 précise ceci : « les traités cessent d’être applicablres à l’Etat concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2 ». Ceci veut simplement dire qu’en cas d’échec des négociations les traités ne seraient plus appliqués après deux années. Mais cela ne veut pas dire que la situation sera restée bloquée durant toute cette période. La France aura retrouvée sa souveraineté. Ce n’est pas une décision « unilatérale » de la commission et du conseil qui emportera le morçeau. La France aura retrouvé toute sa souveraineté et sa marge de manoeuvre.

          Il en sera de même avec la mise en place de la monnaie nationale, le Franc français. Celui ci aura cours immédiatement sans attendre un délai de 2 ans. Dès l’instant où la France aura signifié son retrait de l’UE par l’article 50, elle retrouvera immédiatement tous les pleins pouvoir et sa souveraineté pleine et entière tout en respectant les traités.

          Je vais vous donner un autre exemple, encore plus criant de vérité. Voici l’article 121 :

          " Article 121

          (ex-article 99 TCE)

          1. Les États membres considèrent leurs politiques économiques comme une question d’intérêt commun et les coordonnent au sein du Conseil, conformément à l’article 120.

          2. Le Conseil, sur recommandation de la Commission, élabore un projet pour les grandes orientations des politiques économiques des États membres et de l’Union et en fait rapport au Conseil européen.

          Le Conseil européen, sur la base du rapport du Conseil, débat d’une conclusion sur les grandes orientations des politiques économiques des États membres et de l’Union.

          Sur la base de cette conclusion, le Conseil adopte une recommandation fixant ces grandes orientations. Le Conseil informe le Parlement européen de sa recommandation."

          Vous voyez, dans la dernière phrase que c’est le conseil européen qui adopte une recommandation en fixant les orientations de politique économique pour un pays considéré. Le PRCF prétend que cette disposition durera 2 années. Examinez maintenant l’article 50. Il dit que le pays concerné par son retrait par l’article 50 ne participe plus aux décisions du conseil. Si la France ne participe plus aux décisions du conseil européen (elle n’appartient plus de fait à l’UE) c’est bien parce qu’il oriente sa politique économique comme bon il lui semble.

          C’est ainsi que toutes les décisions qui concernent la souveraineté de la France ne feront pas l’objet d’un marchandage avec l’UE. Il y aura, certes des négociations, mais celles ci ne concerneront que des aspects budgétaires ( la France doit elle de l’argent à l’UE ou l’inverse ? Quand auront lieu les dédommagements ?) Le maintien, ou non, d’accords internationaux auxquels sont liés la France à travers l’UE feront aussi l’objet de négociations.

          CONCLUSION : L’analyse faite par le PRCF de l’article 50 est totalement dévoyée et erronée, ne repose sur aucun argument juridique. Le PRCF imagine que le terme « négociation » contient le substantif « soumission ». Il n’en est rien. L’article 50 est suffisamment clair pour ne pas le comprendre de travers. C’est donc un faux débat ! Je dirais même qu’il est totalement fou de sortir unilatéralement sans adopter l’article 50. Pourquoi ? Parce que tout simplement il y aura des tas de choses à régler après autant d’années passées au sein de l’UE. Qui pourrait prétendre le contraire ? C’est un divorce à l’amiable qui attend la France, rien de plus.


        • tashrin 9 juin 2016 10:18

          C’est ni plus ni moins que ce qui se passe également chez nous
          Les equilibres sociaux définis au 20e siecle l’ont été sur la base de frontières nationales, de règles, de mecanismes protectionnistes qui faisaient de chaque pays un cadre spécifique
          Depuis, tous les verrous ont sauté, toutes les regles ont été abandonnées, et d’un terrain national on a fait de la terre entière un seul et unique marché (consommation, travail, protection sociale, ...)
          Et sans l’encadrer de regles susceptibles de tenir compte des situations respectives antérieures
           => tant qu’on aura pas tous des salaires indonésiens, ca s’arretera pas à moins qu’on rétablisse un certain nombre de regles
          => Le probleme étant international, sans vouloir retomber dans la dialectique communiste primaire, la solution ne pourra que l’être aussi. Lutter chacun dans notre coin contre les barons locaux sans se rendre compte que leur action est concertée, c’est faire pipi dans l’eau
          C’est bien pour ça qu’on n’est pas sortis de l’auberge !


          • Sozenz 9 juin 2016 11:46

            bonjour
            https://www.youtube.com/watch?v=qk2REkgJmQw

            de tashrin
            Lutter chacun dans notre coin contre les barons locaux sans se rendre compte que leur action est concertée, c’est faire pipi dans l’eau

            comment lutter avec les autres quand nous ne sommes pas clair avec nous même ni avec les autres ? .
             comment lutter pour un ensemble bon pour tous quand nous en sommes à regarder toujours que nos propres intérêts uniquement ?
            Comment lutter ensemble quand déjà au sein de nos familles nous ne sommes pas capable de jouer la véritable entre aide ?
             comment lutter quand nous sommes encore touché par nos peurs( que l on cherche absolument à entretenir par les médias ?
            comment être un cohésion avec l extérieur quand nous sommes déjà en discordance avec nous même ?
            je ne dis pas qu il ne faille rien faire . bien au contraire . mais cette notre vie complète à réviser.
            Depuis tout temps (pour ceux qui m ont déjà lu) j appelle à un regard intérieur, ce n est pas une pseudo religion, ou tendre vers un idéale totalement illusoire et déjanté, mais bien un travail qui fait ouvrir les yeux sur nous mais aussi sur l extérieur , apprendre à visionner l ensemble et de voir tous les bugs que nous créons et ce qui nous empêche d’ apporter des solutions durables , concrètes et bonnes pour tous .
            Ce n est pas se mettre au dessus des autres que de dire cela . Nous sommes tous des humains avec nos faiblesses , et j en fais parti. c est accepter de le voir .et de tenter de faire au mieux selon nos capacités.
            Nous sommes à un tournant de notre histoire comme jamais nous n en avons connu. Pas un point de ce monde n est épargné .sur le plan de la vie de base , tout est touché . les sols ( terre ), l’eau, l air , l atmosphère et donc notre relation avec le soleil ( feu ) est modifié.. Notre lien avec la Vie ( l ethèr) est grandement perturbée , disloquée .

            Nous nous battons contre des lois travail, car personne ne souhaite vivre en temps qu esclave, et nous n avons pas a vivre ainsi , mais qui s est déjà rendu compte qu il vivait déjà depuis des années comme un esclave ?

            https://www.youtube.com/watch?v=e5LcXFXgqw0

            Jusqu où encore faudrait il tomber pour que la vraie transmutation se fasse ?
            Prenez la multitude d alertes comme vraiment appelle à un changement radical et une opportunité pour chacun de Vivre vraiment ,

            j espère que ce message ne sera pas encore un coup dans l eau .et que quelques oreilles sauront entendre. 


            • JBL1960 JBL1960 12 juin 2016 16:01

              @Sozenz Non, Sozenz, on n’y travaille, de plus en plus nombreux. Une fois sa réflexion dûment construite et je suis bien d’accord qu’il s’agit d’une véritable « révolution » intérieure, nous pouvons commencer à semer les graines du futur, et comme demain se plante aujourd’hui, il est grand temps de s’interconnecter = https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/06/12/nattendons-plus/


            • Daniel Roux Daniel Roux 9 juin 2016 11:47

              La révolution néo conservatrice a été lancée en réaction à la baisse continue des dividendes due à une réglementation normative et à une fiscalité coûteuses, auxquelles s’ajoutait un transfert jugé excessif de la valeur ajoutée des actionnaires vers les salariés.

              Le développement importante de la classe moyenne dans les pays développés a été considéré comme un danger existentiel par la bourgeoisie.

              L’intéressement des gérants à la hausse du prix des actions, la délocalisation des entreprises dans les pays à bas coûts et des bénéfices dans les paradis fiscaux, ont été les trois principales mesures.

              La libéralisation des transferts financiers et technologiques ont été exigés et obtenus des gouvernements par les multinationales américaines et européennes.

              Les avantages concurrentiels étaient si importants que toutes les multinationales d’abord, puis les grandes entreprises et jusqu’aux moyennes, ont été obligée de suivre. Ne pas délocaliser la production était considérée comme une faute de gestion dès les années 90.

              Le chômage de masse s’est installé dans les pays développés, asséchant les financements sociaux basés sur les salaires. Le recours à la dette a permis de compenser et de dissimuler la baisse des revenus et les déficits commerciaux.

              30 ans plus tard, la plupart des citoyens n’ont toujours pas pris conscience de la guerre menée une guerre contre eux par l’oligarchie et les gouvernements.

              La destruction des lois protégeant les salariés contre l’arbitraire de l’exploitation à outrance, sont la dernière étape. Elle a été brutale en Allemagne. Elle est encore en cours dans tous les pays, en Belgique, en Italie et en France notamment.

              Les gouvernements ne reculeront pas sans y être contraint par la détermination des citoyens.

              La propagande continue des médias, à travers les collaborateurs et les vendus, visent à briser les solidarités encore efficaces, celles des syndicats de salariés.

              La force du mouvement de résistance et la détermination des salariés à refuser cette loi scélérate sont les seuls moyens pour faire reculer le gouvernement.


              • julius 1ER 9 juin 2016 14:31

                @Daniel Roux

                tu aurais pu ajouter que la réponse des Ultra-Libéraux aux crises du Capitalisme , c’est encore plus de privatisations et plus de précarisation !!!!!!

                , c’est vital pour eux de ne rien changer à l’ordo-libéralisme qui nous amène très vite maintenant à une nouvelle guerre mondiale ......

                 car réformer pour eux est impossible sans toucher à leurs propres intérêts !!!!!
                mais contrairement à toi...je pense qu’ il ne faut pas sombrer dans le corporatisme bien au contraire salariés et chômeurs même combat !!!

                un revenu pour tous est la base de la prochaine révolution .... il faut sortir de cette économie du soi-disant marché qui n’est pas le marché mais le reflet des prises de position géo-stratégique des multinationales oligopolistiques qui font le marché ...
                lorsque certains responsables de Hedge-Fund gagnent plus de 1 milliard d’euros ou dollars par an, 

                on peut dire que l’économie ne profite pas à tous mais est le produit d’une véritable captation des richesses de la part de types en position de le faire et s’ils peuvent le faire c’est que les états ont démissionné depuis longtemps !!!!!

              • Daniel Roux Daniel Roux 9 juin 2016 17:18

                @julius 1ER

                « Les états ont démissionné depuis longtemps. »

                Les riches actionnaires ont acheté les gérants des entreprises pour qu’ils ne travaillent plus pour cette dernière mais pour eux. Ce qu’ils ont fait pour les gérants, ils l’ont fait aussi pour les hommes politiques au pouvoir.

                Les hommes politiques ne travaillent plus pour la nation, comme le faisait encore un Clémenceau ou un de Gaule, mais pour les riches actionnaires des multinationales.

                La nation, le pays, le peuple, la puissance de l’état sont, de fait, au service de l’oligarchie.

                Ce n’est peut-être qu’un moment de l’histoire, car rien n’est jamais acquis pour personne, mais cela peut-être aussi un nouveau paradigme. De ce point de vue, Poutine est l’homme à abattre, non pas parce que c’est un dictateur, nous avons les nôtres, mais parce qu’il va à l’encontre de ce que veut l’oligarchie US et UE.



              • foufouille foufouille 9 juin 2016 11:56

                Selon la CGIL (Confédération italienne des travailleurs), 300.000 enfants de huit à seize ans seraient employés par des patrons peu soucieux de l’âge réel de leur mains-d’oeuvre, surtout dans le sud du pays. Ces chiffres sont établis sur la base d’une estimation des accidents du travail, d’autre source (UNICEF) avance le chiffre de 320 000.
                pas de smic en italie.


                • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 9 juin 2016 13:44

                  Pour avoir l’espoir de caser un système plus juste « clés en main » il faudrait déjà le dessiner à un niveau de détail convainquant.

                  - On donne un CDI pour tout le monde ?
                  Ma réponse bête et méchante, mais c’est ce à quoi je pense immédiatement après avoir lu l’article

                  - On taxe les bourgeois ?
                  A combien ? 60, 70, 90% ? Quelles conséquences ? C’est pas assez ou c’est trop

                  - On applique Marx à la lettre ?
                  Dans quel ordre, quelles conséquences avec le reste du monde. National ou Internationale ?

                  Je suis certains que même des bourgeois seraient prêts à signer, mais bon voilà, il n’y a pas de papier à signer, rien. Le moins pire que l’on a c’est les déclarations de Mélanchon qui changent au gré du vent.
                  Pas de plan pratique, pas de chiffres, pas de stratégie... juste une grande compil d’idées justes dans une atmosphère d’injustices.

                  Voilà pourquoi les libertaires vont vous pirater avec 3 idées simples :
                  - Transparence
                  - Dé-financiarisation
                  - Responsabilisation
                  C’est déjà eux qui tirent les ficelles du Brexit sous couvert de démocratie. Ils vont mettre en place un Germinal en plus joli avec des iPhones où l’on martèlera que chacun a ce qu’il mérite. Un énieme report de révolution...


                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 juin 2016 10:33

                    @La Voix De Ton Maître
                    Vous avez des preuves de ce que vous avancez sur le Brexit ? Ou c’est de la propagande ?


                  • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 10 juin 2016 12:47

                    @Fifi Brind_acier

                    Ukip se présente comme un parti libertarien, et même si sur certaines positions ce n’est pas certain, sur l’aspect politique économique, cela me semble irréfutable.

                    Stopper les immigrés ce n’est pas libertarien, mais les laisser rentrer grâce à un système de points en fonction des besoins du pays c’est du nationalisme avec un twist de libertarien. Un petit marché de l’immigration en somme.

                    Pis vous connaissez des mecs de droite classique qui sont pour la légalisation de l’herbe ? Pas celle devant les cottages, hein smiley


                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 juin 2016 18:51

                    @La Voix De Ton Maître
                    Il y a des soutiens au Brexit dans tous les Partis anglais, dont le syndicat des transports, très à Gauche.


                  • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 10 juin 2016 22:05

                    @Fifi Brind_acier

                    Justement, si vous analysez les revendications des gauches pour le Brexit, elles sont inspirées par un dégoût de la concurrence déloyale plutôt que par des valeurs pures de gauche.
                    Les routiers souhaitent le Gexit car le routier roumain ou polonais tire les salaires vers le bas.

                    La surprise qu’auront les gauches, c’est le carcan de la pensée libertarienne : on a ce qu’on mérite. Qui ne signifie pas absolument la même chose que l’on soit de droite ou de gauche.

                    Farage va facilement mettre celui qu’il veut dos au mur une fois le Brexit effectué, une fois les « profiteurs d’étrangers » virés, une fois que les loyers tomberont selon ses espérances, il dira avec ses équations de marché : voilà ce qui reste, tu bosse ou...

                    L’autre facteur qui me fait penser que c’est la droite libertarienne qu’il l’emportera en cas de Brexit c’est la manoeuvre évidente autour de la City de Londres qu’ils ne devront surtout pas perdre.
                    Farage mettra pas les banques et les institutions financières dehors. Au contraire, il officialisera le rôle de paradis fiscal de la Grande Bretagne en Europe et dans le monde. Euronext, la Bourse de Paris, Axa et sa nouvelle tour... ne seront pas foutus dehors sous des prétextes de gauche, ils seront chouchoutés pour rester par le dumping des impôts. La mentalité libertarienne, c’est le plus fit qui win rappelez-vous.

                    Le Royaume Uni entera d’entuber doucement l’économie bancale de l’UE a son compte et ils appelleront cela l’efficacité des marchés. S’ils sortent, l’UE, si elle est pas trop conne, devrait les aider à gros coups de pied au cul.
                    Car le petit problème du bonheur d’une économie nationaliste, ce sont les autres économies nationalistes, qui entraînent une escalade de petites mesures protectionnistes commerciales... à somme nulle.

                    J’ai pas vraiment de lien mais je trouve que c’est cohérent, et pas de gauche.


                  • Jeff84 12 juin 2016 18:47

                    @La Voix De Ton Maître
                    Ukip est un parti 100% étatique. Et j’aimerais qu’il en soit autrement...


                  • robin 9 juin 2016 16:36

                    En route toute vers les conditions sociales qui ont fait les délices des oeuvres de Dickens.


                    • Odin Odin 9 juin 2016 18:09

                      Il y a un constat très simple dans l’UE. Plus la dette d’un pays

                      augmente plus la protection sociale et les droits sociaux diminuent.

                      Avec l’€ comme monnaie commune, plus possible pour un pays en

                      difficulté de dévaluer sa monnaie. La seule solution est de jouer sur le coût du travail. Après Mario Monti (Goldman Sachs) les italiens ont maintenant Matteo Renzi, le cheval de Toie de PJ Morgan. http://ilfattoquotidiano.fr/matteo-renzi-le-cheval-de-troie-de-jp-morgan/#.V1mInNSLRDA

                      Qui a passé 20 ans chez les scouts (comprendre les Jésuites).

                      Chez nous, ce n’est pas mieux, une partie des français plébiscite le ministre Micron, (digne successeur de Pompidou et Emmanuelli chez Rothschild), qui trépigne de pouvoir faire la même chose.

                      Quand les veautants ouvriront les Yeux pour sortir de cette chienlit qu’est l’UE ??? 


                      • Jeff84 12 juin 2016 18:53

                        @Odin
                        Non, c’est la dette qui augmente avec la « protection sociale » (qui protège surtout du plein-emploi). La preuve, la France n’a toujours rien fait pour la diminuer, et sa dette explose.


                      • Genco (---.---.103.217) 9 juin 2016 21:51

                        En belgique, il se passe le même scénario qu en France et qu en Italie, comment pouvons nous réagir, alors qu ils ont tout préparé depuis longtemps et sont mieux organisés depuis belle lurette. Si on doit bouger , comment faire car cela doit se faire dans toute l europe et en même temps, les médias sont responsables de tout ce qui se passe en Europe car beaucoup de personnes ne sont même pas au courant de ce qui se prépare dans ce monde extrêmement corrompus. Vraiment il faudrait une organisation internationale extrêmement puissante pour rivaliser contre cette organisation mondiale qui est dévastatrice. Franchement, j espère qu’il y en a une mais je n’y crois pas trop et nous nous dirigeons tout droit vers ce fameux harmaguedon tant décrié sur notre planète. Je pense que tout est près geopolitiquement, financièrement, économiquement. C’est bien triste pour l humanité, espérons que DIEU existe vraiment car lui seul peut nous sauver de ces psychopathes.


                        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 juin 2016 10:38

                          @Genco
                          Evidemment que la même chose se passe partout en Europe !


                          L’ UPR publie depuis juin 2014, les GOPé pour la France.
                          Et voici la liste des réformes pour les 28 pays, cliquez sur la loupe en haut à droite pour agrandir le tableau.

                          Tous les pays de la zone euro ont signé en 1997 le Pacte de stabilité et de croissance, qu’ils disent ...

                        • RICAURET 9 juin 2016 23:32

                          ILS SONT ENTRAIN DE RUINER LES PAYS POUR FAIRE UN PONT OR AUX ÉTATS UNIS
                          ET NOUS ON CRÈVERA LA BOUCHE OUVERTE PENDANT QUE LES AMÉRICAINS SE GAVERONT
                          TOUS CE QUI ARRIVE EST DE NOTRE FAUTE AVEC 3/4DE BULLETINS DE NON VOTANT NUL ET BLANC ILS SONT ÉLUS AVEC 10% DES VOTANTS

                          ON REVIENT AUX ACQUIS AVANT 36 DE PEUR DU CHÔMAGE
                          VOUS OUBLIEZ QU UNE ENTREPRISE SANS OUVRIERS LA DIRECTION PEUT ALLER SE FAIRE VOIR
                           


                          • RICAURET 9 juin 2016 23:35

                            SANS CLIENTS UNE ENTREPRISE EST EN FAILLITE
                            PLUS ON NOUS RÉDUIT LES ACQUIS MOINS ON CONSOMME

                            CQFD


                            • Le p’tit Charles 10 juin 2016 06:48

                              Comme nous....COCU les Italiens... !


                              • ENZOLIGARK 10 juin 2016 07:00

                                @Le p’tit Charles ... , Bonghjornu , ... TANT QUE PARLE L ’ ECONOMIE [ Music / VIDEO - en VO - by Silmarils ] . ... АФФ ИСС ... 


                              • zygzornifle zygzornifle 10 juin 2016 10:10

                                nous on a l’el khomri act ......


                                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 10 juin 2016 10:40

                                  Voici les réponses au billet d’hier sur le même sujet :

                                   « Etait- t-il nécessaire de tiers mondialiser l’ Europe ? »


                                  • Alainet Alainet 10 juin 2016 14:31

                                    - Courage fuyons cette UE mortifère ; quand il est encore temps ! Ce condominium fondé par les USA va devenir 1 ramassis de républiques bananières ! Elle est jolie, la « stratégie de Lisbonne »...

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