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NON (du feu de Zeus) et 1ère guerre financière du XXI° siècle

http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/unsicherheit-in-athen-geld-schulden-und-andere-sorgen-1.2553036-5

"Die EU-Partner stellen sich darauf ein, Griechenland unmittelbar nach einem Grexit humanitäre Hilfe zu leisten. Viele Unternehmen würden pleitegehen. Jede Firma, die Einnahmen in Drachme und Ausgaben in Euro hat, wäre gefährdet. Dabei könnte sich durchaus schon der Ersatz eines kaputten Teils zum existenziellen Problem auswachsen".

"Les membres de l'U.E. se préparent à fournir à la Grèce, immédiatement après son Grexit (que l'on suppose déjà advenu), des aides humanitaires. Beaucoup d'entreprises pourraient faire faillite. Chacune d'elles qui présente des recettes en drachmes mais des dépenses en euros se verra menacée. Par cela même, cet "ersatz" (résidu/remplaçant/avatar) de "pièce défectueuse" ou de "composant cassé" (naze, H.S., Kaputt, la Grèce...) pourrait bien grossir jusqu'à (devenir et poser) des problèmes existentiels".

Ainsi pourrait être annoncée cyniquement, dans les prochains jours, semaines ou mois, la mort économique de la Grèce comme celle, symbolique, de l'"Union" européenne elle-même (soudain devenue propriété de facto du cruel et criminel capitalisme/nationalisme/individualisme/racisme franco-germaniques).

Mais il ne suffit pas de dire (de sous-entendre ou laisser-entendre, à titre de menace, par exemple...) le pire, il faut aussi prendre position face à lui . Et soit le faire ou le laisser-faire, en s'y soumettant et en l'acceptant intérieurement. Soit le défaire et s'en défaire en le combattant et le détruisant méthodiquement.
. "La Liberté ou la Mort", ont crié nos ancêtres révolutionnaires. Eh bien, sans aller jusqu'à affirmer que ce "NON" du feu de Zeus du peuple grec atteint une telle hauteur, je crois qu'il nous fait bien entrer en ces temps des grands et profonds choix moraux et politiques que l'Europe ne peut plus éluder. 
 
QUESTIONS
 
Mais vers quoi cet "OXI" grec nous tire-t-il ?' Vers un nouveau moindre mal ou vers le pire absolu ? Vers un plus petit commun dénominateur européen ou vers un toujours plus grande et profonde solidarité des peuples ? Va-t-il confirmer l'immobilisme politique actuel complice du mal fait à ces mêmes peuples, ou nous orienter vers un changement radical favorisant ce Bien commun qui s'appelle encore et toujours "Liberté-Justice-Paix et Joie de vivre partagées" ?
Obéira-t-on toujours à l'économisme borné et infatué de lui-même qui réduit tout à des chiffres qui ne nous sont jamais clairement expliqués (ô opacité du Pouvoir) ? Ou suivrons-nous à son appel ce républicanisme supra-humaniste et supra-national où Partage et Solidarité prennent enfin la place de Croissance et de Compétitivité (ces éternelles Chimères de la Richesse matérielle considérée comme seul Salut tant privé que public) ?
Allons-nous donner raison à l'Europe du Diable ou à celle du Bon Dieu (cf articles précédents) ? Enfin deviendrons-nous toutes et tous ensemble l' Esprit politique et moral de la Nouvelle Europe ? Ou bien serons-nous globalement avalés, et sans rémission, dans la Masse anti-humaniste (comme anti-divine) de la Machine économique et monétaire de l'U.E. ?
 
DES FAITS A L'HYPOTHESE 
 
En ce matin du 7juillet, je ne connais tout comme vous que les faits annoncés.
Je sais donc que la BCE laisse ouverts ses robinets pour maintenir la Grèce hors de l'eau... mais que le temps presse et qu'un accord politique en amont doit intervenir rapidement (sinon gare...). Je sais aussi que le duo Merkel-Hollande réuni hier à l'Elysée a fait couple au moins sur une phrase : "la porte reste ouverte". 
Mais je constate que cela a sonné clairement, côté allemand, et compte tenu des déclarations concomitantes du vice-chancelier "social-démocrate" Sigmar Gabriel, comme une menace à peine voilée d'une possible asphyxie totale de l'économie grecque. TSIPRAS, sous-entend-on sans le dire ouvertement, avec tous ses "gauchistes" doit immédiatement se rendre à genoux à Canossa, et cesser de vouloir aborder l'idée proprement folle et amorale d'une restructuration de la dette grecque.
Côté français, cela sonna comme un étrange avertissement , à la fois mielleux et très sévère, qui disait : "Grecs, je vous en prie, soyez gentils, ne perdez pas de temps, et surtout ne nous faites pas perdre notre temps, à Angela et à moi". 
Nuance dans le ton, mais au fond même commandement : "signez ici votre reddition , ou la mort économique et monétaire de votre pays vous pend au nez".
 
Albert Camus voulait "crever le beau silence des sociétés parfaites", et notre pourtant si manifestement désunissante "UNION" se pense bel et bien elle-même comme étant sur la voie de la pure perfection...comptable... Or, s'il est beau de briser l'omertà criminelle qui enchaîne l'U.E., cela ne suffit pas à clarifier et dépasser tous ses non-dits, tous ses mensonges et contre-vérités. Pour cela, il nous faut de nouvelles voix et de nouveaux mots, chants, sons, airs, mélodies, rythmes. Ce qui suppose, bien sûr, qu'une large majorité de citoyens d'Europe, membres de ce Peuple européen encore à naître, se lève et exige que "Liberté-Justice-Paix-Bonheur de Vivre" conservent leur sens fécond, et se déploient enfin comme ces "idées neuves en Europe" qu'elles sont encore ! 
Oui, l'on peut et doit rêver de l'idéal déclic rimbaldien où "un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sons, et commence la nouvelle harmonie. Un pas de toi, c'est la levée des nouveaux hommes et leur en-marche" ("A une raison") ...Mais on doit aussi imaginer le pire du pire et donc ...
 
...se rendre à la raison ...du plus fort
 
Le "totalitarisme" des financiers qu'a évoqué le week-end dernier l'ex-ministre Yanis Varoufakis , ce pourrait donc être lui et uniquement lui le plus fort en notre Europe même. Et entraînant rien moins que la liquidation définitive de l'idée ou Idéal d'Europe
Et c'est là le pire de ce qui puisse nous arriver, à nous Européens.
L'idée, la hantise premières, c'est bien que la brutale logique de la Violence et de la Force (du Capital) puisse désormais triompher, en Europe même, et en quelques jours, quelques semaines, de celle du Droit et de la Justice (des peuples).
Autrement dit, oui le Droit démocratique peut encore s'y exprimer (et mille Mercis, "EUKARISTO POLU" au digne peuple grec) ; mais rien ne nous assure que la Force anti-populaire et anti-démocratique "con-tenue" dans l'U.E. ne pourra pas, de son côté, lui clouer durablement le bec. Ou lui couper le sifflet, voire la gorge, ou encore l'asphyxier, ou l'étouffer à petit feu, et ce sans même sortir une arme, ni trancher de cou ni n'en serrer de ses puissantes mains de Maître.
 
Oui, je le sais, cela relève a priori de la politique-fiction, et j'en ignore les arcanes, formes et mouvements les plus secrets. Mais on peut hélas aisément envisager la réalisation d'une grande première mondiale en matière stratégique : une PREMIERE GUERRE MONETAIRE venant à bout d'un "ennemi" sans tirer aucune arme visible. Oui, UN PREMIER COUP D'ETAT FINANCIER qui verrait la zone euro, dirigée et manoeuvrée par Frau Dr.Merkel et son officier de service Hollande, se dresser de plus en plus puissamment, au nom même de la démocratie et des opinions publiques dûment "sondées' (mais jamais directement et clairement interrogées) contre le tout petit, mais si "immature", si fainéant, si fautif et si endetté peuple grec, ce parasite sinon ce vampire pompant nos retraites et nos économies durement gagnées...
 
OUI, il est désormais possible, aujourd'hui en Europe, de TUER ECONOMIQUEMENT UN PEUPLE tout en tuant SYMBOLIQUEMENT (merveilleux coup double, "Eurêka" !) la MERE PATRIE DE L'EUROPE (il y a du Père éternel là aussi). Car c'est bien la Grèce, n'est-ce pas ?, qui enfanta l'Esprit d'Europe, amoureux de la sage et dialectique Vérité comme des lois démocratiques défendant et promouvant la liberté et la paix justes et assurées des citoyens.
Or, le rêve du Capitalisme européen n'est-il pas d'en finir concrétement non seulement avec la gauche de Siriza, dont la fièvre démocratique pourrait contaminer d'autres peuples, mais avec toute la gauche européenne en général. Du reste, en dehors de toute politique-fiction, s'il y a bien une lamentale leçon à tirer en ce 7 juillet 2015, c'est que la Gauche de gouvernement (française, allemande, italienne) vient de signer elle-même, en pur fantôme, son acte de décès cérébral. Le Partage et la Solidarité entre peuples et régions d'Europe, qui ont toujours été son âme et sa finalité, viennent, au moins dans l'hypothèse du pire ici envisagée, de rendre l'esprit. La Croissance et la Compétitivité, ces idoles abstraites et vaines, viennent de s'emparer du trône qui était réservé à l'Amour libre et à la Vérité libératrice. Applaudissez, camarades défunts !!!....
 
 
Réflexions plus terre-à-terre...
Comme tant d'autres, je peux aujourd'hui simplement craindre que le valeureux NON du peuple grec ne produise sinon aucun, du moins que très peu d'effets concrets, capables de changer effectivement la donne européenne. Cet "OXI" a beau avoir été puissamment exprimé avec toute la chaleur d'un peuple grec fier de son "ortho-doxe" démocratie, il ne peut constituer à lui seul un ennemi dangereux pour la Machine et le Programme de l'U.E. dont l'essence et de pouvoir sont plutôt allemands et protestants, comme chacun sait. 
Autrement dit, Tsipras peut en effet être conduit, par ruse ou par force, à en rabattre sur ses prétentions, et ce par la seule arme de la monnaie et du crédit. Une monnaie et un bon crédit que le chef de cette "île mystérieuse" qu'est devenue l'U.E., notre Madame Thatcher à la mode germanique, s'est donnée pour tâche exclusive de surveiller, protéger et contrôler dans l'intérêt de tous les peuples. Amen.
 
Bref, ce "NON" brillant du feu de DIEU ( ZEUS, génitif DIOS, de la racine indo-européenne signifiant "briller") peut n'être qu'une bien maigre "victoire à la Pyhrrus", ainsi que titraient dès le soir du référendum certains quotidiens d'Outre-Rhin. Et, à mon humble avis, ce qu'il ils entendaient surtout signifier par là, non sans quelque esprit de revanche inavoué/inavouable, c'est que la Grèce a beau avoir gagner une belle bataille médiatico-politique, elle est encore loin d'en avoir fini avec la guerre économique et financière qui se prépare.
[Digression psychologique : Il est une curieuse remarque de Napoléon BUONAPARTE (car tel est bien son nom d'origine) sur nos cousins Germains. Elle les qualifie avant tout comme des gens "crédules" et naïfs. Le "petit caporal" explique son jugement, sans parler de fanatisme comme on le ferait aujourd'hui, en affirmant que les Allemands, pour une image ou un ordre qu'ils ont en tête, sont capables de tuer père et mère. De là à dire que le crime gratuit, au sens d'irraisonné et totalement arbitraire, peut être chez eux congénital....Fin de la Digression]
 
Mais resserrons plus encore. Qu'avons-nous appris de sérieux ces dernières années, sinon que les structures et les méthodes, les moyens et les fins de l'U.E. comme de l'euro-zone doivent demeurer inchangés ? Car TINA il y a, isn't it ? (There is no alternative, mot célèbre de l'ultra-libérale Thatcher). Et que ce soit avec ou sans la Grèce (2% du PIB européen, peuh...une broutille), ce devoir absolu de ne rien changer à rien n'a cessé d'être pieusement, religieusement respecté. Le traitement (la "saignée" écrit aujourd'hui Paul Krugman) tue le malade grec, mais il est hors de question d'en changer..
http://www.nytimes.com/2015/07/06/opinion/paul-krugman-ending-greeces-bleeding.html
Ainsi, il est on ne peut plus réaliste aujourd'hui de dire ceci : par un rejet et/ou une impuissance totale à tout changement radical, par un immobilisme idéologico-politique constant chez nos dirigeants de droite et de gauche, et par toute l'indifférence plus ou moins passive/volontaire/égoiste/haineuse que l'on entretient parmi les citoyens européens eux-mêmes, c'est en fin de compte toute l'Europe idéale, l'Europe des peuples justes, des régions libres, des relations fraternelles qui se meurt sous nos yeux. 
 
"Là où il y a la volonté, il y a un chemin" aime à rappeler Frau Merkel (qui ne sait peut-être pas que c'est là une réflexion de la philosophe Simone Weil, frêle femme de famille juive mais adoratrice du Christ qui mourut, d'anorexie ou de refus de vivre plus avant, en 1943). 
Or, le problème c'est qu'étant devenue elle-même le chemin, (ou du moins ainsi se l'imagine-t-elle avec l'appui de 70% des Allemands pour qui un sou, c'est un sou, et le Chiffre d'affaires la valeur suprême) elle ne sait ni ne peut plus rien voir d'autre que sa volonté propre. Celle de ce que Hans Kundani (cf. "The paradox of German Power") appelle "une nouvelle forme de nationalisme allemand, basée sur les (bonnes) exportations, l'idée (vague) de "paix" , et le renouveau du sentiment d'une "mission" propre à l'Allemagne". Qu'a l'Europe à voir avec ce stupide nationalisme et cette prétendue mission allemande ? RIEN !!!
Il serait temps , il est grand temps, sous peine de graves périls, de le faire savoir à cette Allemagne avare et gestionnaire qui refuse cyniquement aux autres cette importante réduction de la dette dont elle a elle-même bénéficiée en 1953, avec l'agrément généreux de la Grèce, notamment......
 
Exigeons, que le peuple français exige un référendum (publiquement préparé, structuré, informé, médiatisé) des 18 ou 27 autres pays de l'Europe sur le référendum de la Grèce et ce qu'il doit signifier pour l'U.E. (non sans suspendre toute décision capitale jusqu'à sa tenue, et maintenir la Grèce à flots jusque là).
Que l'on sorte clairement tous les dossiers, que l'on nous expose objectivement les plus graves des questions gréco-européennes (par des débats contradictoires et des synthèses objectives en Euro-Vision). Et qu'on laisse les peuples et les régions d'Europe trancher ce cas grec devenu le cas de tpoute l'Europe.
Refuser une telle consultation et décision populaires ne pourra que confirmer la nature profondément anti-démocratique du Pouvoir dominant.
Et MERDRE à lui ..et à sa désinformation.
 

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2 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 8 juillet 2015 08:31

    « Exigeons, que le peuple français exige »


    déjà que ce genre de slogan ne mène jamais à une action quand il ne comporte qu’un souhait, que peut-on espérer comme résultat d’une stratégie qui consiste à attendre d’une tiers qu’il fasse une demande ?

    • Diogène diogène 8 juillet 2015 08:39

      En plus, c’est le peuple qui exige !

      on n’exige pas quoi que ce soit de lui (souf qu’il paie des impots ou envoie ses enfants se faire tuer à la guerre) !

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