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Fête de l’Iris en grisés

Cela faisait la 4ème année que j’étais présent à la fête de Bruxelles. Fête de l’iris entonnée sur différents thèmes. Pas vraiment de thème, cette fois. Plutôt une suite de symboles.

1.jpgUn rapide coup d’œil sur le programme des deux journées, apparemment, cela pouvait faire oublier les problèmes politiques que nous avons intra et extra muros de la ville de Bruxelles.

C’était déjà la crise, l’année passée dans un Anniversaire loin du XXL.

On chantait, on dansait encore. On lisait sur le Berlaymont "Beyond the crisis, a changing economic landscape".

Non, peut-être... dirait le Bruxellois et la Bruxelloise.

L’année précédente, on hésitait pour l’Europe, entre rêve et réalité" avec des jeux de caisses à savon à l’appui.

Tandis qu’en 2007, L’Europe était encore tout irisée, Ah, l’Europe...

Cette année, nous avons une crise politique très locale sur les bras. Trop locale pour faire les choux gras de la presse internationale sinon dans les journaux à sensation en mal de thriller. Mais la Belgique va devoir assurer 6 mois de présidence tournante au niveau européen dès le 1er juillet et cela fait désordre.

Des sueurs froides quand on connait les problèmes d’existence que connait l’Europe actuellement.

Le mot "faillite" est sur les lèvres. On rigole de moins en moins.

Vendredi soir avait déjà donné le ton. Ce fut "La nuit des lumières". A la clé, une entrée potentielle dans le Guiness Book avec la plus grande estafette.

1.jpg"En 1834, l’ULB occupait le Palais Charles de Lorraine, place du Musée. Le 7 mai 2010, l’Alma Mater retourne aux origines et fête son 175e anniversaire au coeur de Bruxelles. ".

Le Guiness Book de la plus grande estafette ? Curieux, me direz-vous ?

"Une estafette est chargée de faire passer les messages entre différents camps, ou lignes de fronts." nous dit wiki. Un premier symbole ?

Les messages, je n’oserais pas les rappeler avec les risques de me tromper. Quant aux lignes de fronts, elles étaient connues. Nous étions en crises multiples. Économique, comme pour tous, bien sûr. La dernière en date, crise politique et la vacance du pouvoir avec un gouvernement démissionnaire.

Les affaires courantes, selon les mots choisis pour la circonstance, seront les seuls recours.

L’après midi, le Magic Land Théatre revendiquait plus de subsides sur la place de La Monnaie.

Le soir, c’était Christophe qui ajoutait un peu de nostalgie, tandis que Lio essayait de donner le punch d’une brune qui ne compte pas pour des prunes.

Notre baryton national, José van Dam avait récemment annoncé qu’il tirait sa révérence. Un ket de Bruxelles qui est allé partout dans le monde.

Pour son départ, samedi soir, en direct de la Monnaie, on pouvait le voir sur grand écran dans la représentation de "Don Quichotte" de Jules Massenet, alors qu’Arte le présentait en même temps sur nos écrans numériques larges et que la Deux belge se l’offrait, en différé, bien plus tard dans la soirée. Cherchez l’erreur.20100508Actions à vendre.jpg

Mais à y bien regarder de plus près, le scénario de la pièce n’était peut-être pas innocent. La Belle Dulcinée de la pièce mettait au défit Don Quichotte d’aller chercher le collier que lui avaient dérobé des bandits. Même, si celui-ci récupère le collier, malgré sa lutte contre les moulins à vents, la Belle n’est pas femme prête à se marier. Éconduit, mourant, dans un délire de la fièvre voit pour la dernière fois sa bien-aimée Dulcinée. Deuxième symbole caché.

Si cela ne vous rappelle rien, les événements politiques autour et à l’entour de Bruxelles sont là pour prouver le contraire. Mais il s’agissait, dans ce cas, d’une Belle Histoire d’une Veuve grise ou noire qui cherche les puces de la Belgique.

Le nombre d’actes était-il en rapport avec les actes politiques que Bruxelles était occupé à jouer en coulisse ? La barre était fixée. On refusait une tutelle de cogestion sans compétence, était dit dans les discours. Mais oublions les affres de cette politique. On a dit que c’était la fête de l’iris.

Le dimanche 8 mai commençait dans la grisaille d’un brouillard épais. Se mettait-on déjà au diapason ?

8°C au compteur du thermomètre. On prévoit de la pluie dans la journée.

"Waterloo, morne plaine", écrivait Victor Hugo. Avec de l’humour, par ce seul nom prononcé, on pourrait croire que cette ville est une ville bilingue : water, l’eau. Waterloo est francophone et n’en a cure. Mais, Bruxelles, l’est dans les faits.

Pour rappel aux enfants, c’était la fête des mères. C’était aussi le 65ème anniversaire de l’armistice, en plus. L’armistice de quoi encore ? Qui s’en souvient ? Non, ce n’est pas l’armistice entre les partis. Faut pas rigoler. Là, faut garder la tension pour garder des électeurs.

20100510Ou va le monde.jpgCe matin, à la radio, on annonce un séisme en Indonésie avec le risque de tsunami. Les cendres du volcan islandais qui empêche à nouveau les vols vers le Nord de l’Italie. Il parait qu’elles reviennent nous visiter en Belgique.

On a connu vraiment des jours meilleurs, ici et ailleurs.

Alors, j’ai enfourché mon vélo. Parti à la recherche d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

20100414Bruxelles dangereux.jpgLe soleil traversait la brume. L’air du matin était frais et gardait un degré de pollution pas trop élevé.

La chaussée de Tervuren était barrée pour les automobilistes. Commençons par là. Les échoppes détendaient leurs ressorts. Le melting pot de cultures de tous les horizons, des nourritures migrantes s’apprêtaient à la grande bouffe de midi.

Le cinquantenaire présentait une enseigne qui rappelait une certaine voiture. Quand on a le commerce en tête...

Cela avait l’air de commencer fort. Si c’était le cas, c’était surtout en force de symboles.

Les vieux trams sortent fièrement leurs chauffeurs d’un autre temps.

Plus loin, une petite cérémonie devant la statue de Shuman faisait semblant d’oublier que le Bermaymont, encore plus loin, allait cacher les institutions européennes sans reliefs, sans enseignes sur sa façade, sans personne pour animer la fête. Le vide d’activités le plus complet. Vendredi dernier, les chefs d’États, en ténors de la politique européenne en étaient sorti avec une tête qui en disait long sur les discussions orageuses qu’ils avaient orchestrées la feta ou la moussaka grecque dans les dents.20100306Wallonie Flandres.jpg

Continuons. Place Royale, là, je tombe, nez à nez, avec des gens en costume d’époque, arbalètes à la main.

- Si vous voulez visiter, le Musée de l’Arbalète, c’est ouvert.

Je m’y engouffre dans cet antre propice aux symboles d’un autre temps. On s’y exerce à l’arbalète. On veux garder la forme sans beaucoup d’effort mais en gardant la précision. Tout n’est donc pas perdu.

En face, c’est le maitre du symbolisme qui invite : Magrite et son surréalisme. Pas de doute, nous sommes à Bruxelles. Les vélos qui fonctionnent sont dans les airs. Ceux qui sont au sol, font du sur-place. Un symbole à chercher de plus ?

Dans une marre d’eau, assis sur des fauteuils en plastique, un couple s’y prélasse et m’appelle "Belmondo". Enfoiré, peut-être, mais Belmondo, là on nage dans le surréalisme, à plein. Un Belmondo qui voudrait, en plus, tenir la forme, le vélo à la main. Pour entrer dans leur jeu, pourquoi ne serais-je pas, en plus, incognito et en convalescence pour compléter le tableau ? Derrière mon casque, derrière des lunettes de soleil, cela s’entend.

Mais, le temps presse et il faut continuer mon reportage. L’invitation pour les rejoindre dans la marre d’eau n’aura pas l’effet escompté.

Etape suivante, je descend l’Albertine en suivant la cascade des marches pour rejoindre la Grand Place.

Sur celle-ci, plus rien ne rappelle la fête de l’Iris. Le grand écran de la veille a disparu. Les touristes se bousculent en petits groupes bien drillés. Rien de festif. Quelques Chinois cherchent des affiches en souvenirs de cette place mais aucun de la fête. Des plantes complètent le tableau habituel.

La matinée s’est achevée sur un manque de peps.

Le peps sera nécessaire pour le 13 juin, lors des élections. Cela devient une habitude ces élections..

Cela faisait certainement partie de nos symboles cachés derrière un surréalisme qui nous caractérise.Tant qu’on a la santé pour l’assumer.

C’est l’heure de la grande bouffe.20100317Mal au dos.jpg Si on parle de paralysie du pouvoir, la bouffe, ça nous connait, certainement.

On associe Bruxelles à un laboratoire de l’Europe.

"Mourir pour des idées, mais de mort lente", chantait Brassens.

Seulement pour des idées, il faut en avoir les moyens. Son manque casse l’envie d’en trouver de nouvelles.

Le "bloemendroeger" (le porteur de fleur) comme le disait, le lendemain, Coco à Bruxelles Capitale, reste une insulte pour celui qui ne travaille que 4 fois par an lors des grandes occasions.

L’humour est resté, seulement, un peu plus à bord. Il faut simplement le chercher plus longtemps.

Malgré les prévisions, pas de pluie et pour les deux jours du weekend. Pas de "draches" nationales malgré un ciel plombé en finale.

J’hésite à y trouver un signe ou un symbole.

"Le doute m’habite", disait Desproges.

 

Mais, de la fête, il en reste les images. En un clic on y est.


L’enfoiré,


Citations :


  • "Rejetez le noir, et ce mélange de blanc et de noir qu’on nomme le gris. Rien n’est noir, rien n’est gris. Ce qui semble gris est un composé de nuances claires qu’un oeil exercé devine.", Paul Gauguin
  • "N’importe qui peut être plein d’allant et de bonne humeur quand il est bien habillé. Y a pas grand mérite à ça.", Charles Dickens
  • "La connerie, c’est comme le judo, il faut utiliser la force de l’adversaire", Jean Yanne


 

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5 réactions à cet article    


  • chuppa 12 mai 2010 17:17

    Salut l’artiste,
    Belge « expat », j’apprécie ta prose et quelques idées, mais ici je cherche vainement l’esprit de ta note......
    ps : également ancien d’une bte nommée big blue..... :)


    • L'enfoiré L’enfoiré 12 mai 2010 17:24

      Salut Chuppa,
       En fait, il y a plusieurs idées et plusieurs esprits.
       J’ai demandé avant d’écrire l’article à l’organisateur de la fête qu’elle serait le thème cette année et ce qui se passerait samedi matin.
       Olivier m’a répondu :
      "Non, pas d’activité « Iris » avant le samedi soir. Pas de thème particulier à l’événement non plus. Je vous laisse donc le choix du titre de votre reportage !

       Ce qui veut dire que j’avais le champ libre.
       Je lui ai fait parvenir l’adresse en finale, comme il se doit.

       L’esprit général, c’était simple : « Pas de sous, pas d’idées, pas de sous, pas.... »
       
       Big blue ? Donc, nous étions concurrents....
       Le monde est petit.... smiley


      • L'enfoiré L’enfoiré 12 mai 2010 17:27

        Je rappelle que c’est un reportage.
        Avec l’humour comme fil conducteur.
        Les symboles sont sur les photos accompagnatrices.


      • asterix asterix 12 mai 2010 21:46

        Bruxelles, ma ville...
        Tu es triste comme un jour sans pain, sans pognon.
        Tu es sale comme si tu ne savais même plus t’acheter du savon
        Tu es la capitale de l’Europe à son image : en déliquescence...
        Tu es socialiste car tous les nouveaux votants dont tu as voulu ne sont que des assistés
        Tu es la capitale de la Flandre alors que plus de 90 pour cent de ses habitants n’en parlent même pas la langue.
        Quand Bruxelles bruxellait... Madeleine, où est le tram 33 ?
        L’Iris, cela fait partie des yeux ou c’est une fleur
        Chez nous, c’est plutôt le grand rien.
        En avant la musique...


        • L'enfoiré L’enfoiré 12 mai 2010 22:38

          Salut Asterix,

           « triste comme un jour de pain »
          Tout dépend où.
          On ne s’amuse pas nécessairement dans les quartiers huppés.
          Il y a le Sablon et les Marolles.
          Les Marolles qui se font grignoter par les antiquaires.
          Si vous êtes bruxellois, vous connaissez très bien la raison de la pauvreté de la ville.
          Regardez la différence entre la Porte de Namur et la rue Neuve.

          Bruxelles est la plus européenne des villes de Belgique.
          Socialiste, là vous vous trompez. C’est le MR qui est en place.
          Le socialisme c’est en Wallonie.
          Dire que parce qu’il y a plus de 90% de francophones, ne veut pas dire qu’ils ne sont pas au moins bilingues, si pas trilingues.
           Capitale de la Flandre, exact, mais avant tout de la Belgique, de l’Europe et puis par anexion non opté de la Flandre.
          Le tram 33, c’est ici. Il sort tous les weekends de son garage.

          L’Iris ?

          Depuis 1991, l’iris est l’emblème de la Région bruxelloise. Ce choix s’est fait sur base de la présence millénaire de la plante dans la région, et le sigle de l’iris s’est depuis largement répandu dans l’ensemble des institutions bruxelloises. L’iris, ainsi que les modalités d’utilisation de cet emblème : notamment la charte graphique.

          Le grand rien ? Encore une fois, allez voir dans le nord du pays et commencez à compter les commerces qui sont à vendre ou à louer.

          Vous comprendrez...

          La musique adoucit les moeurs et les humeurs.... en effet.

          Comme je l’ai dit quand j’ai décrit la ville, elle n’a pas l’habitude de faire ressortir ses trésors. Il faut les rechercher un à un.

          Levez la tête quand vous marchez dans certaines rues et vous verrez les richesses du patrimoine qui s’y trouve

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