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Accueil du site > Actualités > International > Aide publique au développement : quand Français et Africains se font (...)

Aide publique au développement : quand Français et Africains se font pigeonner !

Les relations entre la France et l’Afrique ont connu tout au long de l’histoire de nombreuses évolutions. Au moment de la décolonisation, la France avait créé un outil de coopération au service de la préservation du lien entre l’ancienne puissance coloniale et les nouveaux Etats indépendants d’Afrique : l’aide au développement.

Cette aide devait contribuer à accompagner les efforts des nouveaux Etats vers le progrès. Elle est très vite devenue un nouveau moyen de perpétuation de l’influence française dans ces nouveaux Etats.

Officiellement, l’aide au développement vise à réduire la misère des pays pauvres. « L’aide publique au développement vise à contribuer à l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), adoptés dans le cadre de l’Organisation des Nations unies. Cette action en faveur de la lutte contre la pauvreté et l’accès aux services sociaux de base (eau, santé, éducation …), s’accompagne d’un appui à une croissance économique créatrice d’emplois et de revenus dans les pays partenaires. L’aide au développement constitue aussi un instrument privilégié de gestion collective des biens publics mondiaux et de préservation des intérêts mutuels des pays industrialisés et des pays en développement[1]. »

Les sommes inscrites dans le budget français au titre de cette aide représentent une part des revenus bruts nationaux que le gouvernement transfère aux Etats pauvres en signe de solidarité.

Cet objectif noble cache malheureusement des réalités bien plus obscures qui nous amènent à nous interroger si français et africains ne se font pas purement et simplement pigeonner dans leurs efforts, leurs bonnes intentions. Il convient au préalable de faire quelques observations utiles.

L’aide au développement : un effort du peuple français à l’endroit des pays pauvres ?

Dans l’esprit français, la solidarité à l’égard des pays pauvres ne fait officiellement aucun doute. L’aide au développement est approuvée et jugée nécessaire par une majorité de français qui estime que cette aide demeure légitime dès lors qu’elle n’entrave pas l’aide fournie sur le territoire domestique, et que son financement fait l’objet d’une communication claire et précise[2].

Ce discours est dans la constance de celui tenu sans cesse par les autorités publiques françaises en charge des problèmes de coopération internationale[3].

Ainsi chaque année, la France consacre près de 0,4% de son revenu national brut pour financer le développement des pays pauvres.

Ce principe ne fait donc l’objet d’aucune remise en cause, ni au niveau politique[4], ni au niveau populaire, l’aide contribuant sans doute au rayonnement de la France à l’étranger.

Il semble tout de même que l’opinion publique africaine n’aborde pas la question avec le même enthousiasme.

De nombreux spécialistes de ces questions - telle Dambisa Moyo[5]- portent une critique sévère sur le principe, les mécanismes et les dégâts induits par la stratégie française d’aide aux pays pauvres.

Le but de notre propos est de relever quelques critiques et de montrer que le peuple français propriétaire des deniers accordés à l’Afrique et le peuple africain destinataire de cette aide sont tous ensemble victimes de mécanismes véreux conduisant à la spoliation, et au détournement de l’aide au développement.

L’aide française au développement : une générosité ambiguë

Il est très difficile de concilier la générosité attachée à la notion d’aide avec la volonté affichée par les autorités publiques d’en faire un instrument au service du maintien de l’influence française[6] en Afrique notamment, ou encore un instrument pour le rayonnement culturel de la France.

Les fonds et moyens alloués à ces différentes actions sous le même concept d’aide au développement cachent une duperie lorsqu’elles ne révèlent pas la mauvaise foi des autorités publiques françaises intervenant sur ces dossiers. 

Notons par exemple qu’une partie substantielle des crédits de la Direction Générale de la Coopération Internationale au Développement (DGCID) est destinée à des programmes de promotion de la francophonie et de rayonnement culturel de la France dans le monde (centres culturels et alliances françaises, financement de certains médias audiovisuels…)

Cette ambivalence ajoute donc à l’ambiguïté des chiffres[7] annoncés par les pouvoirs publics français sur l’importance des sommes allouées à l’aide au développement qui sont largement exagérées mais aussi absorbées pour une large part par les structures publiques œuvrant pour cette cause, réservant ainsi des moyens très limités à l’objectif annoncé d’aide envers les pays pauvres (nous faisons volontairement l’économie des problématiques liées au traitement de la dette qui ne sont pas sans conséquence sur la détermination du volume réel des aides accordées aux pays pauvres.)

Il convient à présent de montrer que certains usages de l’aide française au développement sont pour le moins contestables.

Comment l’aide publique au développement soutient des projets privés d’entreprise françaises opérant en Afrique (aide publique et gains privés).

L’utilisation des fonds alloués à l’aide au développement pour soutenir une entreprise privée française œuvrant en Afrique est une pratique assez courante. Tantôt l’Agence Française de Développement (AFD) -acteur essentiel de la coopération internationale française- recourt à ces fonds pour financer les études de faisabilité d’un projet auquel des entreprises privées françaises seraient intéressées (Lire ceci), tantôt la France apporte sa signature pour garantir le financement desdits projets.

Cette pratique ne va pas sans poser quelques questions éthiques : est-il normal que des fonds publics français soient utilisés à l’appui d’entreprises privées sans aucune contrepartie claire et précise au bénéfice de l’Etat français ? Il semble bien, en effet que l’aide publique est ici utilisée pour aider à la réalisation de gains privés.

Ainsi, les contreparties récoltées de l’influence publique exercée au moyen de l’aide au développement ne profitent pas toujours à l’Etat ou au peuple français. A moins de considérer sur ce point que les bénéfices réalisés par ces entreprises privées sont aussi, par extension, ceux de la France. Ce qui ne serait pas faux si ces entreprises recourraient moins à la délocalisation de leurs activités métropolitaines, à des licenciements injustifiés, ou aux domiciliations dans des paradis fiscaux pour échapper aux charges fiscales et sociales françaises[8]. On ne devrait pas profiter de fonds publics français pour réaliser des gains privés en Afrique et arguer du fait que l’argent gagné viendrait essentiellement d’une activité entreprise hors de France pour justifier des pratiques sociales détestables.

Comment l’aide publique au développement finance et soutient des dictatures et systèmes de gouvernement inefficaces.

Enlever un peu d’argent aux pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres est un non sens logique. Pourtant il est clair que l’argent des français a contribué à aider des systèmes de gouvernement corrompus, dictatoriaux, inefficaces.

Des fonds qui devraient aider à la lutte contre la pauvreté ont été utilisés pour apporter un soutien financier, logistique, politique ou militaire à des régimes décadents, impopulaires, décriés par les peuples que ce soit au Tchad, au Gabon, au Congo Brazzaville, au Cameroun …

Cette mauvaise destination, ce mauvais usage des fonds publics français n’est pas nouveau puisque dans le passé le paternalisme français avait déjà conduit les autorités publiques à offrir au frais du contribuable des avions privés à certains chefs d’Etat africains, dont feu Omar Bongo, malgré la richesse de ces derniers[9].

Ces cadeaux publics ne sont pas dépourvus de contreparties ; mais celles-ci profitent bien souvent à des réseaux privés ou occultes très actifs sur le continent noir qui se servent de l’influence de l’Etat français pour faire prospérer des activités personnelles, des intérêts mafieux ou des entreprises privées.

 Comment le recours à certains mécanismes de financement plombe l’avenir des générations futures en Afrique.

L’aide publique au développement constitue une part prépondérante de la dette des pays pauvres. Selon Maurice FAHE[10], la dette des Etats de l’Afrique sub-saharienne est passée de 60,6 milliards de dollars en 1980 à 206,1 milliard de dollars en 2000.

Dans le cadre de sa coopération bilatérale, la France a accordé de nombreux prêts aux Etats africains dans le but de financer des travaux d’infrastructure. Malheureusement, au regard du très grand délabrement dans lequel se trouve encore ce continent, on ne peut s’empêcher de penser que ces différentes aides ont plutôt nourri les divers réseaux de corruption existants, lorsqu’elles n’ont pas été purement et simplement détournées sans aucun contrôle des autorités les ayant accordées.

Dans ce cas, l’argent des français n’a pas été utilisé pour assurer un service en rapport avec le développement des Etats africains. Et pour leur part, de nombreuses générations africaines porteront longtemps la charge financière que représentent ces emprunts nationaux.

Ces créances françaises envers les Etats pauvres sont aussi devenues un moyen de pression politique auprès des gouvernements en place en Afrique qui n’hésitent pas à accepter des reconversions de leurs dettes en titres de participation accordés à des entreprises françaises pour l’exploitation de richesses nationales à des conditions douteuses et non transparentes. Ces mécanismes sont loin d’être conformes à l’idée d’aider à réduire la pauvreté des peuples africains. 

Ces dérives caractérisent bien un détournement de finalité de l’aide mise en œuvre au service du développement des Etats pauvres. Au lieu d’aider à réduire la pauvreté, l’aide accroît les difficultés des populations africaines.

Cette aventure pourrait être sans fin si elle visait à déballer toutes les subtilités mises en œuvre pour assujettir des Etats pauvres au moyen de l’aide publique au développement. Dans une démarche constructive, il est important de mettre en perspective ce que le peuple africain, bien qu’aujourd’hui réfractaire, aurait pu tirer d’une initiative généreuse de la part du peuple français.

Comment concilier le concept d’aide au développement avec les attentes des populations africaines.

Au regard de ce qui précède, la nécessité de réformer l’aide française au développement des pays pauvres est assez évidente. Il semblerait que les autorités publiques françaises aient pris conscience de cette nécessité.

Il ressort du mémorandum cité plus haut que la France voudrait réformer les objectifs, les instruments, l’allocation des moyens et l’organisation de l’aide publique au développement. La réforme envisagée voudrait mettre l’accent sur les points suivants :

- la concentration des moyens sur des priorités géographiques et sectorielles ;

- la meilleure prise en compte du respect de la démocratie et de la règle de droit,

 la lutte contre la corruption ;

- l’accent mis sur les projets concrets, visibles sur le terrain et leur contribution directe à l’amélioration de conditions de vie des populations bénéficiaires ;

- les outils contribuant au traitement bilatéral et multilatéral des sorties de crises ;

- le contrôle de l’utilisation des fonds et l’évaluation des résultats[11].

Ces bonnes intentions ne sont plus suffisantes pour assurer la confiance indispensable entre le peuple français donateur de l’aide et les peuples africains bénéficiaires des mesures d’accompagnement vers le progrès, vers le développement.

La problématique de l’aide française au développement des Etats africains pose en fait le problème des relations nouvelles que la France se doit de construire avec ces Etats.

Les positions semblent inconciliables tant la France insiste sur une simple réforme de l’aide au développement au moment où les africains s’orientent vers des politiques responsables permettant d’avoir une réelle opportunité de croissance.

Sur ce point le pamphlet de Dambisa Moyo sur l’inefficacité des aides accordées aux Etats africains et l’inexistence d’un modèle de développement fondé sur l’aide donne avantage à la vision en vogue en Afrique.

La France a tout intérêt à accepter de revoir de fond en comble les mécanismes qui ont assuré sa présence et sa prédominance sur le continent africain. Dans le cadre de son programme d’aide aux pays en voie de développement, les actions prioritaires que la France doit mener doivent concerner avant tout l’individu.

Elle devrait s’abstenir de regarder les peuples africains avec la naïveté qui les caractérisait jadis. A tort ou à raison…

Realchange


[1] Annexe « Aide Publique au Développement » LOLF 2009

[2] C’est ce qui ressort d’un sondage Ifop disponible ici http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sondage Ifop-AFD

[3] « L’aide publique au développement répond à l’impératif de solidarité qui est au cœur de nos valeurs républicaines. » Alain Joyandet, Préface du Mémorandum présenté à l’occasion de l’examen de l’aide française par les pairs du CAD de l’OCDE en décembre 2007.

[4] « L’aide publique au développement répond à l’impératif de solidarité qui est au cœur de nos valeurs républicaines. » Alain Joyandet, Préface du Mémorandum présenté à l’occasion de l’examen de l’aide française par les pairs du CAD de l’OCDE en décembre 2007.

[5] Lire “Dead Aid, Why Aid Is Not Working And How There Is A Better Way For Africa”

[6] Nous pouvons citer l’exemple de la francophonie multilatérale que les autorités françaises considèrent comme l’une des composantes de la diplomatie d’influence et dont le budget est inscrit au chapitre de l’aide publique au développement.

[8] En 2008, la société Total ayant réalisé près de 14 milliards d’euros de bénéfice voulait justifier un plan de licenciement dans l’une de ces branches en France, en prétextant que ses bénéfices étaient essentiellement tirés de son activité hors de France, ignorant le rôle que la puissance publique joue en permanence pour assurer les intérêts de cette entreprise à l’étranger, en Afrique notamment.

[9] Lire F-X Verschave, La Françafrique, Stock, 1998 : « « Il ne choque personne qu’avec l’argent de l’APD on offre un Mystère 20 au richissime Bongo, puis que l’on rénove luxueusement son DC 8 personnel, qu’on achète un autre Mystère 20 au président centrafricain Kolingba ou, pour quelques 100 millions de francs, un Falcon 50 au général Habyarimana – l’équivalent du budget annuel de coopération civile franco-rwandaise (avant 1994).

[11] Cf. Mémorandum précité


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19 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 19 août 2009 13:24

    à l’auteur
    « L’aide publique au développement constitue une part prépondérante de la dette des pays pauvres ».

    Sauf erreur de ma part, l’aide publique au développement est un don.
    Comment un don peut-il accroître la dette d’un pays ?


    • realchange 19 août 2009 13:57

      Bonjour,

      Voici pour vous quelques définitions utiles de l’aide publique au développement :

      « L’aide publique au développement est une assistance financière fournie par une entité publique (État, organisme public, collectivité territoriale, etc.) à un pays en développement ou à des institutions multilatérales, sous forme de dons ou de prêts à faible taux d’intérêt, dans le but de contribuer au développement des pays concernés »

       

      « L’aide publique au développement (APD) est définie comme le montant net des dons et des prêts accordés par des organismes publics aux pays et aux territoires figurant sur la liste des bénéficiaires du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, à des conditions de faveurs. Outre les apports financiers, l’aide englobe la coopération technique. »


      "L’aide bilatérale est la part de l’APD mise en œuvre directement par l’État au bénéfice des pays partenaires. Elle peut prendre des formes diverses : dons ou prêts à des taux préférentiels pour le financement d’investissements, assistance technique, concours budgétaire, aide alimentaire et aide d’urgence.« 


       »L’aide multilatérale regroupe l’ensemble des contributions versées au titre de l’APD à des organisations internationales dont sont membres des États et dont l’activité est consacrée en totalité ou en partie au développement : banques multilatérales de développement, institutions des Nations unies et organismes régionaux. À noter que les dons, prêts et crédits consentis pour des motifs militaires ne sont pas pris en compte."


      Bonne lecture


      Realchange


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 19 août 2009 14:20

      à realchange (xxx.xxx.xxx.233) 19 août 13:57

      Merci.

      Disposez-vous des montants consacrés, d’une part, aux dons et, d’autre part aux prêts ?


    • realchange 19 août 2009 14:48

      Bonjour,

      Voici un lien officiel qui vous permettra d’obtenir tous les chiffres nécessaires sur le sujet.
      http://www.performance-publique.gouv.fr/farandole/2009/pap/pdf/PLF2009_BG_APD.pdf

      Bonne documentation

      Realchange


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 19 août 2009 14:59

      à realchange (xxx.xxx.xxx.233) 19 août 14:48

      Merci pour ce lien.


    • realchange 19 août 2009 16:02

      C’est moi qui vous remercie.

      Très bonne lecture

      Realchange


    • LE CHAT LE CHAT 19 août 2009 13:55

      oui , demander de l’argent aux pauvres des pays riches pour en remplir les coffres des riches des pays pauvres , ça fait pas avancer le schmilblick !

      c’est plus utile de parainer un gosse de là bas en direct par exemple , au moins ils en voient la couleur ....


      • realchange 19 août 2009 13:59

        Bien dit ! bravo


      • Annie 19 août 2009 18:49

        Il est important de faire la différence entre l’aide multilatérale et bilatérale. La part multilatérale est allouée à des objectifs fixés à l’échelle européenne, tandis que la part bilatérale finance des accords entre la France et un autre pays. Cette dernière est beaucoup plus flexible et peut financer à la limite n’importe quel projet. La France est en train de demander une révision des critères du CAD de manière à rééquilibrer le rapport entre les deux (augmenter la part bilatérale et diminuer la part multilatérale), ce qui lui permettrait de financer des projets n’entrant pas dans le cadre des accords du G7. Même à l’heure actuelle, dans le domaine de l’éducation, la France finance davantage le secteur secondaire que primaire et en particulier les frais d’écolage.


        • realchange 19 août 2009 22:27

          Bonjour,

          Le sujet abordé est à la fois complexe et par moment trop technique pour en présenter ici toute la substance.

          Les différences que vous évoquez sont réelles. J’ai pris le soin d’indiquer plus haut, dans l’un des commentaires, cette différence entre aide bilatérale et aide multilatérale.

          J’ai même précisé que l’aide multilatérale allait bien au delà des seules contributions faites à l’Europe puisqu’elle intègre aussi les contributions versées à des organisations internationales (dont l’activité est consacrée au développement), à certaines institutions des Nations-Unies ou à certaines organisations régionales.

          J’ai volontairement fait le choix de m’ appesantir sur l’aide directe pour éviter que l’on m’oppose effectivement cet argument des contraintes européennes ou internationales.

          Il est néanmoins apparu que les volumes d’aide bilatérale déclarée par la France sont très discutables (hélas, cet espace ne permettra pas un long déballage sur ce sujet).

          De plus cette aide manque de visibilité et de lisibilité : elle ne profite pas assez aux individus ou aux populations ; elle n’est pas assez contrôlée (délibérément peut-être) ce qui ouvre la voie à des détournements ou à la corruption.

          Enfin, en plus d’un demi-siècle d’existence de l’aide publique au développement, le contribuable français a pu mobiliser des sommes considérables (si on s’en tient aux inscriptions budgétaires) pour des réalisations insuffisantes, insignifiantes ou médiocres. Pourquoi alors persister à dépenser autant ! Il y en a bien un qui doit mentir à l’autre ou aux autres !!!

          Bref je voulais juste susciter ce débat pour amener français et africains à demander ensemble que transparence, objectivité et responsabilité soient au cœur de la coopération entre la France et l’Afrique. 

          Merci pour votre attention

          P.S : Il me sera difficile d’aller expliquer à mes frères africains que c’est à cause du « G7 » ou de « l’Europe » qu’il ne bénéficient pas assez de l’assistance française dans les établissements d’enseignement primaire. Ce serait une communication dépourvue de contenu à leurs yeux. Si on veut pas les aider, il ne faut pas leur dire que l’aide existe... A bon entendeur...Salut...... 

          Realchange


        • Annie 19 août 2009 23:24

          Désolée, je me suis très mal exprimée. Ce que je voulais dire, est que la part bilatérale est celle qui est la moins encadrée et qui échappe le plus à tout contrôle. C’est la part la plus visible, estampillée du tampon de la France et qui aura tendance à favoriser les entreprises françaises. Que la France veuille élargir cette part me semble symptomatique d’une intention à peine voilée de maintenir son influence en Afrique.
          Quant à l’aide multilatérale, elle n’a pas jusqu’ici réussi à extraire un seul pays de la pauvreté. Une raison est qu’il est difficile de concilier les intérêts nationaux et le développement. Mais une autre non négligeable est le financement de projets dans le cadre de ce qui s’appelait autrefois l’ajustement structurel et qui continue sous le nom plutôt bénin de partenariats publics privés.


        • realchange 20 août 2009 00:14

          Je suis désolé de ne vous avoir pas assez comprise. Je pense que cela est lié aux nombreuses préoccupations que nous partageons et que les contenus servant à la réflexion commune essaient de tronquer.

          Il est nécessaire que la France clarifie sa politique d’aide aux pays pauvres pour la rendre conforme à une finalité de coopération et d’assistance.

          La France est un grand pays aux intérêts divers. Cela corrompt souvent son message et son action lorsqu’elle ne parvient pas à faire la nuance entre ce qui relève de la préservation de son rang de grande puissance, et ce qui relève des devoirs humains induits par sa propre histoire d’abord, et par son histoire avec le continent africain ensuite.

          On ne pourra pas bâtir la coopération sur des mensonges construits.

          Merci pour vos contributions

          Realchange


        • Ali 19 août 2009 21:50

          le franc C. F. A. gangrène l’économie africaine

          et l’Afrique n’est pas un pays pauvre sinon les entreprises françaises sont philantropiques


          • realchange 19 août 2009 22:55

            Je ne me vois pas d’une grande compétence pour aborder la problématique monétaire entre la France et l’Afrique. J’aurais aimé en savoir plus sur ce que le franc CFA gangrène l’économie africaine.

            Quoiqu’il en soit, il semble que pour avoir une monnaie propre et sérieuse, les Etats africains devraient se préoccuper d’avoir des institutions stables et fiables, des économies réelles, générant des richesses et pas seulement celles indexées sur les matières premières...bref il faut avoir l’ambition de construire des Etats.

            Ce que je trouve assez paradoxal, c’est que certaines situations tendent à convaincre que la construction d’un Etat sérieux n’est pas une demande forte en Afrique.

            Pour preuve, les Nigériens viennent d’accorder leur crédit à un certain Mamadou Tandja, au péril de la démocratie dans ce pays. Au Congo Brazzaville Denis Sassou Nguesso vient d’être « réélu » pour 7 ans après 25 ans de règne.

            On se demande, pour le cas du Gabon, si Ali Bongo ne parviendra pas à succéder à son père après 40 ans de règne. Au Cameroun, Paul Biya ne semble pas près de raccrocher. A Madagascar, la cacophonie démocratique ou consensuelle se poursuit encore...

            On va nous dire que les élections sont truquées, mais aucune résistance ne se dessine face à tout cela, alors que les misères sont bien réelles et les situations nationales totalement préoccupantes.

            Si les consciences ne conduisent pas à la résistance, il sera inutile de penser que le problème c’est le franc CFA.

            Merci

            Realchange. 
             


          • LE CHAT LE CHAT 20 août 2009 09:22

            le franc C. F. A. gangrène l’économie africaine

            N’importe quoi ! tu crois vraiment que le shilling somalien et le dollar zimbabwéen ont fait des ces pays de grandes puissances économiques ? Pourquoi la Guinée équatoriale et la Guinée Bissau ont renoncé à leur monnaie pour adopter le franc CFA ????


          • realchange 20 août 2009 04:03

            Il est 04h05, je vais me coucher. Pour ceux qui voudraient approfondir cette réflexion, j’attends volontiers leurs contributions à cette tribune. Et pour ceux qui voudraient que cette réflexion conduise à une prise de conscience et à un engagement, je prépare un livre auquel ils pourraient participer ou contribuer selon disponibilité.

            Merci à tous et bonne nuit.

            [email protected]


            • Nho 20 août 2009 15:32

              Très intéressant. D’autant plus que vous semblez être très bien documenté. C’est de plus une approche intelligente, qui facilite le dialogue.

              Vous parlez d’un livre en préparation... Un livre qui traiterait du sujet de cet article ?


              • realchange 20 août 2009 16:36

                Bonjour,

                Je vous trouve trop « tendre » dans votre appréciation, ce qui n’est pas votre habitude... Peut-être que votre côté « va-t -en guerre » me manque !!!

                Merci pour cette attention.

                En ce qui concerne le projet, il s’agit d’un livre participatif qui traitera des rapports entre la France et l’Afrique, sous un angle assez novateur.

                Je voudrais aussi qu’il soit écrit à la fois par des blancs et des noirs, des français et des africains, sans concessions, sans a priori, mais aussi sans haine.

                Je voudrais que ce soit leurs regards croisés sur ce « je t’aime, moi non plus » auquel sont livrés français et africains depuis quelque temps déjà.

                Les projets sont multiples et on ne peut les mener seul. 

                A très bientôt

                Realchange


              • Nho 20 août 2009 17:23

                Je vous trouve trop « tendre » dans votre appréciation, ce qui n’est pas votre habitude... Peut-être que votre côté « va-t -en guerre » me manque !!!

                Peut-être la faute à la chaleur... ou alors à vote article.

                En tout les cas, bonne chance pour votre livre. Ça me semble être un projet intéressant

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