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Canada : deuxième débat des chefs, tenu à Vancouver

Voici un compte rendu du deuxième d’une série de quatre débats des chefs en vue des prochaines élections fédérales canadiennes, qui auront lieu le 23 janvier 2006.

Le débat en anglais était encore une fois très différent du débat en français. D’abord, l’anglais est la langue maternelle de tous les chefs des partis fédéralistes, alors que le chef du Bloc québécois, issu d’un quartier populaire de Montréal, parlait un anglais mal maîtrisé, qui le faisait paraître beaucoup moins sûr de lui que la veille, lors du débat en français.

Encore une fois, les questions provenaient de citoyens, mais ces derniers résidaient presque tous à l’extérieur du Québec cette fois-ci, contrairement à la veille. Le débat électoral canadien ressemble étrangement au débat électoral américain. Les deux partis qui ont une chance de former le prochain gouvernement, le parti libéral et le parti conservateur canadiens, sont semblables respectivement au parti démocrate et au parti républicain américains. Les thèmes chers au parti républicain le sont aussi au parti conservateur canadien, notamment le mariage des homosexuels et le contrôle des armes. Il s’agit d’enjeux pour eux et pour les électeurs de l’Ouest canadien, traditionnellement proches idéologiquement des conservateurs américains. Le débat a commencé par ces questions, pour une raison qui tient probablement du hasard.

Par ailleurs, des problèmes comme le piètre état du système public de soins de santé, de juridiction provinciale, mais nécessitant d’importants transferts fédéraux aux provinces, et plus généralement les surplus budgétaires non distribués du gouvernement fédéral, font l’unanimité contre le gouvernement en place, tout comme le scandale des commandites auquel il a été mêlé. Rappelons que des membres haut placés du parti libéral actuellement au pouvoir ont été reconnus coupables de malversations de fonds publics, dans le cadre d’un programme occulte de commandites visant à augmenter la visibilité du drapeau canadien dans la province de Québec, à la suite d’un référendum séparatiste perdu de justesse par les partisans de la séparation du Québec du reste du Canada. Ce scandale a donné prétexte à faire tomber le gouvernement actuel, et a fourni des munitions aux chefs des autres partis pendant le débat. Le chef du gouvernement sortant s’est lancé plusieurs fois, ce soir, dans des envolées oratoires enflammées pour la défense du Canada contre la menace séparatiste, personnifiée pour l’occasion par le chef du Bloc québécois. Cet emportement était un peu suspect, vu la justification qu’il semblait vouloir donner après le fait aux commandites.

Le premier ministre sortant n’a pas été le seul à s’emporter au cours de ce débat, mais les autres chefs de parti se sont bien gardés de s’en prendre au chef du Bloc québécois, préférant s’allier à lui dans sa critique des agissements du parti libéral dans le scandale des commandites. Le chef du parti conservateur avait, quant à lui, une autre raison de faire montre de retenue, lui qui avait lancé au chef du Bloc québécois, lors d’un débat des chefs en vue des élections fédérales précédentes : “On n’a pas besoin de séparatistes à Ottawa !” Depuis, il y en a beaucoup qui surveillent la commissure des lèvres du chef conservateur, pour un sourire en coin qui le fait paraître imbu de lui-même.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, un parti de gauche qui a réussi à arracher au gouvernement libéral le remplacement d’avantages fiscaux à des sociétés par des dépenses fiscales en faveur des citoyens les plus démunis et de l’environnement, sous la menace d’un vote de non confiance, rappelle l’avantage que le Québec a retiré de cette concession, et demande aux Québécois de voter pour les candidats de son parti. Le chef du Nouveau Parti démocratique a été le premier à subir une coupure du son de son microphone parce qu’il dépassait allègrement le temps qui lui était alloué. Le chef du Bloc québécois demande aux électeurs du Québec de ne pas voter pour les libéraux, ce qui est raisonnable dans les circonstances, étant donné qu’il s’agit du seul autre parti fédéral ayant une représentation significative au Québec. Le chef du Bloc québécois parle sans emportement du projet séparatiste comme d’un projet d’accession à la souveraineté assorti de relations harmonieuses avec tous les pays voisins, dont le Canada. Une des questions des citoyens visait à reprocher aux députés leurs écarts de conduite à la Chambre des Communes...


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2 réactions à cet article    


  • Fred (---.---.249.25) 19 décembre 2005 10:19

    Le chef du parti libéral... oui, d’accord, mais en France, personne ou presque ne sait comment il s’appelle. Comme vous le savez, les Français pensent toujours être le nombril du monde et ne s’intéressent pas baucoup aux élection dans les autres pays... Pour éviter de fastidieuses recherches sur le net, pourquoi ne pas associer les noms des responsables aux fonctions que vous nommez ? Merci !


    • Jean-Victor Côté (---.---.18.6) 19 décembre 2005 20:10

      Voici ma réponse à la question posée dans le commentaire : « Pourquoi ne pas associer les noms des responsables aux fonctions que vous nommez ? » Paul Martin, premier ministre sortant et chef du Parti Libéral, actuellement minoritaire au Parlement. Stephen Harper, chef du Parti Conservateur (droite), en lice pour lui succéder. Jack Layton, chef du Nouveau Parti Démocratique (gauche), un tiers parti qui défend des causes chères à la gauche en général. Gilles Duceppe, chef du Bloc Québécois, qui défend les intérêts du Québec.

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