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Chili : Les étudiants testent Michelle Bachelet

Ce 8 mai 2014, c'était la première marche étudiante sous l'ère de Michelle Bachelet (Parti Socialiste- PS). La Confédération des Etudiants du Chili (CONFECH) convoquait dans tout le pays. L'objectif étant de faire pression sur la réforme éducative proposée par la présidente socialiste. Dans le même temps, d'ex-leaders étudiants tels que Camila Vallejo, Karol Cariola, Gabriel Boric et Giorgio Jackson ont participé, entant que députés, à la marche. Près de 100.000 étudiants ont défilé pour une "éducation publique, gratuite et de qualité" au Chili.
 

@Europa_Camila

"Nous souhaitons une marche pacifique." Le message répété par la puissante Confech fit le tour des réseaux sociaux. L'épreuve du feu des nouveaux dirigeants étudiants étant planifié depuis longtemps. La principale figure des étudiants est, à présent, Mélissa Sépulveda, Présidente des Etudiants de l'Université du Chili (FECH). Depuis son élection à la tête de la fédération, l'étudiante en médecin a rôdé son discours. Appartenant au mouvement des étudiants libertaires (FEL), elle était perçue comme "anarchiste" par le gouvernement. Une image qu'elle devait contrer. D'où le message sans équivoque : "Pas de violence." Signe d'un temps nouveau, l'Intendendance de la ville de Santiago, capitale du Chili, a travaillé avec les étudiants, le trajet de la marche. Près de 1.800 policiers furent mobilisés pour sécuriser le parcours. Pour la première fois depuis deux ans, les étudiants reçurent le droit de défiler devant le Palais Présidentiel de La Moneda. Toutefois, la bienveillance des autorités envers les étudiants reste sur un fil. La Confech a déjà déclaré que cette marche ne serait pas un soutien au gouvernement de gauche en place. Depuis sa victoire de décembre 2013, la socialiste Michelle Bachelet promet de réformer le système éducatif chilien. Ce dernier est basé sur une logique des marchés crue. Un système ultralibéral dénoncé par les étudiants depuis l'année 2011. Ils réclament une éducation publique où l'Etat aurait, à nouveau, un rôle à jouer. Le combat des étudiants du Chili a parcouru le monde entier. Il fit connaitre sa figure de proue, Camila Vallejo, étudiante en géographie issue également de la FECH. Actuellement élue Députée pour le district de La Florida, elle n'a pas modifié ses critiques envers l'éducation. Cette semaine, avec d'autres députés issus des rangs étudiants, elle vient de déposer un projet de loi sanctionnant le profit éducatif. Comme fait rare, des députés ont quitté le congrès situé à Valparaiso, afin de participer à la marche étudiante. Le jeudi matin, la grande inconnue pour les médias restait la participation ou non, du "banc étudiant." Camila Vallejo appela à marcher '"afin de revendiquer le rôle du mouvement social dans la réforme éducative". De son côté, l'ex-leader étudiant de l'Université Catholique du Chili (FEUC) et actuel Député du centre de Santiago, Giorgio Jackson a estimé que "c'est le bon moment pour faire pression sur le Ministre." Nicolas Eyzaguirre, membre du Parti Pour la Démocratie (PPD), centre-gauche, a reçu les divers acteurs de la réforme. Mais il est resté vague et hésitant sur ce qu'il compte mettre en place. Une attitude qui divise le mouvement étudiant. Selon un sondage réalisé, le ministère de l'éducation reste le plus à risque. Sous la présidence du milliardaire de droite, Sébastian Pinera, trois Ministre de l'éducation ont dû démissionné sous la pression des étudiants.

@LaTercera

"Le mouvement est vivace !" conclua dans un tweet l'ex-égérie du mouvement étudiant, Camila Vallejo, avant de retourner sur les bancs du congrès. Même conclusion du côté des nouveaux leaders étudiants, Mélissa Sepulveda et Tahuri Nahuel, de l'Université de Santiago (FEUSACH). "Les projets envoyés sont trops vagues" ont-ils martellé. "Aujourd'hui, nous n'avons pas besoin de maintenir ce système éducatif. Nous nous préoccupons des annonces. Nous avons besoin d'une réelle réforme éducative !" ont-ils scandé à la fin de la manifestation. Faisant allusion à la réaction de Michelle Bachelet, sous sa première législature face au mouvement étudiant de 2006. Elle avait maintenu l'éducation telle que faite sous Augusto Pinochet, en contournant les demandes étudiantes. Une trahison qui ne fut pas oubliée par ceux-ci. La présence massive des étudiants dans les rues, réactive le mouvement lancé en 2011. Le soutien affiché des ex-leaders étudiants, maintenant au congrès, a été renforcé. Dans une lettre, ils ont réaffirmé leur conviction pour une réforme éducative réelle : "Nous ne pouvons oublier les idées qui font que celle-ci sera possible (...) La possibilité du changement est réel." Un enthousiasme qui fait frémir Washington. Madame Bachelet ayant été invitée par Barack Obama pour "s'expliquer" sur ses grandes réformes. Une récente altercation avec l'Ambassadeur américain en poste à Santiago a fait dire à la présidente : "Ici, nous sommes un pays sérieux et avec des règles claires." D'un autre côté, le Chili pourrait produire des armes russes sous licence. Enfin, une visite de l'Ambassadeur russe à Santiago a ravivé les craintes des USA dans le contexte tendu de l'Ukraine.

Sources : La Tercera, @Europa_Camila, @Confech

Chili/Russie "Réunion bilatérale" www/french.xinhuanet.com

Bachelet a Embajador EEUU www.elmostrador.com

Chile President to visit Obama on June 30 www.usaoday.com

Camila Vallejo assiste a marcha www.terra.cl

 


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