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Crise du logement pour autochtone

Être autochtone ce n’est pas que vivre dans une réserve indienne, c’est aussi faire face à une ségrégation et une cohabitation difficile avec l’homme blanc. Même quand un autochtone tente de sortir de sa réserve indienne, on lui pointe souvent un retour vers sa réserve.

Reportage d’Ariane Aubin.

premieres-nations-indiens-autochtones-indien-autochtone Vivianne Poucachiche est animatrice culturelle au Centre d’amitié autochtone. Elle a un emploi stable et mène une vie tranquille.

Le seul jeu de hasard auquel elle s’adonne est le poker, un passe-temps qui lui a donné l’occasion de se lier d’amitié avec plusieurs blancs de la ville de Val d’or, une ville du Québec en région éloigné.

Mais quand est venu le temps de chercher un logement, la douce et timide anishnabe a heurté un mur. « C’est vraiment difficile de trouver un appartement quand on est autochtone », résume-t-elle. Trahie par son accent typiquement algonquin, chaque propriétaire qu’elle appelait lui disait avoir déjà loué le logement. Pourtant, quand un ami non-Autochtone a rappelé quelques minutes plus tard, celui-ci était encore libre. Une mésaventure qui est loin d’être l’exception à Val-d’Or.

« Un bénéficiaire de l’assistance sociale a aussi de la difficulté à se trouver un logement parce qu’il n’a pas de revenus et que les loyers sont élevés, explique Céline Brindamour. C’est la même chose pour les Autochtones qui arrivent souvent avec des familles nombreuses dans un quatre et demi. C’est en grande partie conjoncturel. » Reste que souvent, lorsqu’un propriétaire sent poindre l’accent algonquin chez un candidat au logement, il préfère passer son tour.

Taux de fécondité des femmes autochtones

premières nations autochtone indien autochtones indiens Quand ce locataire a en plus cinq ou six enfants – le taux moyen de fécondité des femmes autochtones est de 2,5 enfants par femme, soit deux fois celui des Canadiennes − en plus de sa famille élargie, trouver un logement devient pour lui un véritable casse-tête.

Val-d’Or est l’une des villes québécoises où le taux d’inoccupation est le plus bas, soit moins de 0,1% en 2008, ce qui fait du logement la priorité absolue pour les élus locaux.

Une priorité peut-être, mais qui ne se traduit pour l’instant par aucune mesure concernant les logements sociaux. « À Val-d’Or, c’est vraiment quelque chose qui doit être développé, croit Alexis Wawanoloath. Quand j’étais travailleur social, je voyais bien que certaines familles habitaient de véritables taudis, des appartements surpeuplés. »

Certains Autochtones, après avoir épuisé les ressources d’hébergement temporaire – Centre d’amitié autochtone, famille, amis – retournent, par dépit, dans leur communauté d’origine avant d’avoir trouvé en ville l’emploi ou le diplôme convoité… ou finissent leur parcours dans les dortoirs de La Piaule.

Photos Ariane Aubin Texte original publié dans Reflet de Société.


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8 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 3 février 2010 10:30

    je vous recommande cette émission sur les problèmes de logement en notre beau pays.

    http://television.telerama.fr/tele/emission.php?id=15768000


    • projetX projetX 3 février 2010 11:03

      Les gens aiment ceux qui leur ressemblent. Ceci est vrai au travail, en amitié, en amour.


      Vous aurez beau essayer d’appliquer des lois, faire des campagnes de « sensibilisation », vous ne changerez pas la nature humaine.

      Ca n’est pas du racisme (vu qu’il se passe la même chose dans toutes les communautés mondiales). C’est la nature même de l’être humain, c’est son coté social.

      • Nho 4 février 2010 16:33

        Je ne suis pas d’accord, sur deux choses :

        - Ce concept de « nature humaine » ne sert à rien d’autre que de se disculpabiliser. Si vous aimez ceux qui vous ressemblent - et j’en déduis que vous rejetez ceux qui vous semblent différents - assumez.

        - Toutes les communautés mondiales se comportent de la sorte ? Faux, avant d’avancer ce genre d’affirmations, allez à la rencontre de toutes ces communautés mondiales.


      • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 3 février 2010 12:04

        C’est curieux comme comportement : les amérindiens ne considèrent pourtant pas que les non amérindiens sont des êtres impurs destinés aux flammes de l’enfer qu’il faut humilier préalablement ...

        Racisme ?


        • Reinette Reinette 3 février 2010 12:34


          autochtone : originaire du lieu où elle/il vit

          en France, surtout dans les grandes villes, nous pouvons constater que les autochtones ont de plus en plus de mal à accèder aux logements sociaux... c’est devenu quasiment impossible ... malgré leurs dossiers et papiers à jour, renouvellés chaque année, les délais d’attente pour les autochtones vont de 10 à 19 ans pour celles et ceux que je connais !

          pourquoi ? yé né sé ! (encore une discrimination ???)


          • cmoy patou 3 février 2010 15:05

            Faut pas trop se mouiller la grenouille dans vos coms.

            (  smiley  smiley  :-

            • cmoy patou 3 février 2010 15:09

              Celà ressemble beaucoup à ce qui se passe chez nous concernant les autochtones .......disons un peu .........bronzés, comme quoi nul peuple n’est parfait.

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