Gaza toujours et encore
Le 25 juin 2009, l’organisation Free Gaza annonçait que son bateau, le SPIRIT OF HUMANITY, quitterait le port de Larnaca pour la Bande de Gaza à 10h du matin, à la suite d’une conférence de presse, avec plusieurs tonnes de matériel médical et de matériaux de construction. En décembre 2008, la marine de guerre israélienne avait éperonné son bateau, le DIGNITY, qui avait péniblement rejoint le port de Tyr, où il a fini par couler. En janvier, la marine de guerre israélienne a failli couler son nouveau bateau, le SPIRIT OF HUMANITY. Finalement, celui-ci a quitté le port de Larnaca lundi dernier, le 29 juin à 7h30, après une semaine de retard, avec 21 personnes à bord : des militants des droits de l’homme, des travailleurs humanitaires et des journalistes, représentant 11 pays.

Cynthia McKinney, ancienne candidate à la Maison Blanche, ancienne parlementaire, est aussi à bord. Elle a déclaré : « Je suis très en colère. Nous exigeons que le gouvernement israélien rappelle ses chiens d’attaque. Nous sommes des civils sans armes ; le navire transporte à Gaza du matériel médical et des matériaux de construction. Pourquoi Israël veut-il nous attaquer ? Je demande au président Obama et à la communauté internationale d’intervenir pour empêcher une escalade qui pourrait avoir des effets dramatiques sur des civils. »
Huwaida Arraf a dit aussi : « Tout ce que nous voulons, c’est aller à Gaza. Nous voulons rendre visite à nos amis et leur apporter notre cargaison de matériel médical, de jouets pour les enfants et de matériaux de construction. Notre navire a reçu un permis de sortie officiel des autorités du port de Larnaca à Chypre. »
Elle a ajouté : « Nous ne cherchons pas une confrontation. Nous avons quitté les eaux chypriotes pour entrer dans les eaux internationales, et nous voulons quitter les eaux internationales pour entrer dans les eaux gazaouites. Nous ne nous sommes jamais approchés d’Israël. Le blocus de Gaza est un acte de punition collective en violation flagrante des lois internationales. Nous demandons à nos gouvernements d’agir pour remplir leurs obligations envers les quatrièmes conventions de Genève. S’ils ne le font pas, et tant qu’ils ne le feront pas, nous agirons. Nous reviendrons toujours et encore à Gaza jusqu’à ce que ce siège brutal soit levé. Nous invitons tous les hommes de bonne volonté à nous rejoindre. »
A 3h du matin, l’équipage a pu parler à nouveau aux organisateurs restés à Chypre pour leur dire qu’ils étaient toujours encerclés, mais qu’ils allaient bien. Les fréquences radio étaient toujours brouillées par les Israéliens, en sorte que la balise SPOT et le GPS ne marchaient plus. A l’heure où j’écris, on n’a plus aucune nouvelle du bateau.
Que le SPIRIT OF HUMANITY arrive à Gaza ou non, cela n’a pas grande importance. Cette expédition est un test pour les instances internationales. Les diplomates américains ont été sans doute bien embarrassés quand l’organisation Free Gaza a demandé une autorisation de sortie aux autorités du port de Larnaca. Ils s’y sont d’abord opposés, mais la présence à bord de Cynthia McKinney, ancienne candidate à la Maison Blanche, les a certainement fait réfléchir. Les diplomates européens sont restés muets. Ils avaient pourtant exhorté Israël la semaine précédente, avec le "Quartette" à mettre fin au blocus de Gaza. Mais pour un diplomate, les semaines et les mois ne comptent pas pour conclure un accord, tandis que pour une mère dans la Bande de Gaza, chaque jour compte pour arriver à nourrir et à soigner ses enfants.
En droit international, la situation actuelle du SPIRIT OF HUMANITY devrait interpeller les diplomates. En effet, un bateau battant pavillon chypriote, donc européen, est bloqué dans les eaux internationales par une marine de guerre étrangère. C’est un acte de piraterie qui relève des tribunaux maritimes. Israël viole ouvertement la convention des Nations Unies concernant les eaux internationales. Leur réaction serait immédiate si le même bateau était bloqué par des pirates dans le golfe d’Aden. « Selon que vous serez puissant ou misérable… » a écrit La Fontaine.
Il est bon enfin de rappeler que depuis août 2008, le mouvement Free Gaza a organisé huit missions dont cinq ont été couronnées de succès. A deux reprises, les forces d’occupation israéliennes ont utilisé la force pour stopper les bateaux. Elles ont éperonné le DIGNITY en décembre 2008, et menacé de mort l’équipage du SPIRIT OF HUMANITY en janvier 2009. A suivre…
Ceux que la question intéresse peuvent appeler les autorités israéliennes aux adresses ci-dessous, communiquées par Free Gaza :
CALL or FAX Major Liebovitz from the Israeli Navy at :
Tel + 972 5 781 86248 or +972 3737 7777 or +972 3737 6242
Fax +972 3737 6123 or +972 3737 7175
CALL Mark Regev in the Prime Minister’s office at :
Tel +972 2670 5354 or +972 5 0620 3264
[email protected]
CALL Shlomo Dror in the Ministry of Defence at :
Tel +972 3697 5339 or +972 50629 8148
[email protected]
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