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Accueil du site > Actualités > International > Gouvernance de l’Internet : le pouvoir en embuscade

Gouvernance de l’Internet : le pouvoir en embuscade

L’association californienne qui détient de fait le pouvoir suprême sur les adresses Internet, l’ICANN, est très décriée de par le monde. Opaque, sans légitimité, fonctionnant selon des procédures en ligne discutables dans des sous-groupes hermétiques intriqués dans un organigramme abscons, elle tient son pouvoir du Ministère du Commerce états-unien.

Elle est accusée de servir avant tout les intérêts des industriels états-uniens et la politique des USA. Un commerce discuté, le trafic des noms de domaines sur un « second marché », est également mis en cause pour son caractère hautement spéculatif et les perturbations qu’il engendre dans les réservations légitimes d’appellations sur Internet.

Depuis fin 2009, la thèse officielle est que ICANN serait entrée dans un processus d’amélioration de sa légitimité, de son fonctionnement et de sa transparence : une gouvernance « multi-parties prenantes » et responsable devant les nations.

Des projets d’organisation de réseaux hors du contrôle de l’ICANN montrent que certains acteurs sont plus que sceptiques quant à la volonté des USA d’un partage effectif du pouvoir dans la gouvernance de l’Internet. Examinons quelques faits.

La naissance de l’Internet est encore fraîche dans notre mémoire collective. Un élan utopique a mobilisé des milliers de chercheurs, ingénieurs et activistes de tous pays dans un même rêve universaliste d’échange, de partage et de construction d’un monde nouveau, affranchi des pesanteurs de l’histoire par la science et la technologie.
 
La majorité étaient de dignes enfants de Woodstock, enivrés d’idéaux et rebelles à toute autorité. Les années ont passé. Beaucoup d’entre sont devenus des business men et, de leur origine, il ne semble souvent rester que l’hostilité à toute régulation.
 
Le 27 janvier 2010, l’Agence France Presse (AFP) a diffusé un article [1] basé sur un entretien avec Rod Beckstrom, le chief executive officer et président de l’ICANN [2] depuis fin juin 2009, après avoir été le directeur de l’U.S. National Cybersecurity Center (NCSC), organisme où coopèrent les spécialistes de la sécurité civils et militaires.
 
Le « patron de l’Internet » y fustige des projets de « réseaux parallèles », faisant allusion à des initiatives en travaux chez des nations qu’il se refuse à nommer (unnamed nations). Il n’hésite pas cependant à qualifier ces projets de private business : il laisse entendre a contrario que l’ICANN, et elle seule, incarnerait l’intérêt général et nie tout simplement la souveraineté de l’Union européenne, de l’Inde, de la Chine, de la Russie et des peuples en général.
Il tente par ailleurs de dissuader de tels projets, selon lui forcément voués à l’échec, et agite le spectre du chaos en prédisant des conflits de nommage.
 
Sans même être technicien, on peut s’étonner qu’il soit dénoncé comme hérétique de constituer des réseaux régionaux, dans un Internet qui a toujours été défini comme réseau de réseaux. On ne voit pas ce qui empêcherait l’interconnexion de tels réseaux et de leurs annuaires respectifs.
Rod Beckstrom affirme implicitement qu’il n’existerait qu’une seule façon de gérer l’interconnexion, sa forme monopoliste et centralisée actuelle, et qu’elle serait la meilleure possible.
Annoncer l’échec de toute autre vision est une « imprécation », à la fois une manifestation d’autorité et peut-être aussi une menace voilée. Cela ressemble fort à cette forme d’action par le langage analysée par les linguistes : « Dire, c’est faire. » [3] Prédire l’échec, c’est faire échouer. Ou du moins essayer.
 
Ainsi Rod Beckstrom, à la tête d’une association privée californienne, s’autoproclame au dessus des États qu’il traite même d’agents « privés ».
C’est d’ailleurs une récidive : on se rappelle les imprécations de l’IAB [4] en 2000 qui ont entouré l’apparition de DNS dits « alternatifs » [5].
Bizarrement, lorsque c’est Google qui, à son tour, le 3 décembre 2009, lance son propre DNS, le Google Public DNS, pas de commentaire dissuasif de l’ICANN, de l’ISOC ou de l’IETF...
En quoi le DNS de Google serait-il « public » ?
Il se présente, certes, comme un service gratuit et ouvert à tous. Cela rend-il pour autant public un service géré par une société californienne, et qui, de surcroît, utilise un dispositif logiciel qui n’est pas ouvert ? [6]
 
Notons aussi que, selon un ingénieur de chez IBM interrogé par Forbes, les routeurs de société Cisco Systems Inc. sont dotés de portes dérobées (backdoors), sortes de mouchards dont la consultation est invisible, ne laisse pas de traces. [7]
 
La Californie, qui abrite Google, Verisign, Cisco et l’Icann — mais aussi Facebook, Twitter et bien d’autres — ne fait pas partie, sauf erreur, des États américains qui ont refusé d’appliquer le Patriot Act [8], permettant, entre autres, au FBI d’avoir accès, sans réquisition judiciaire, au contenu des communications électroniques gérées par les entreprises privés et publiques situées sur son territoire.
La concentration d’entreprises mastodontes de l’Internet et leur proximité avec la face la plus sombre du gouvernement états-unien fait de la Californie le premier candidat à l’abus de pouvoir.
Quand toutes les activités diplomatiques, politiques, économiques et citoyennes du monde entier sont à ce point exposées aux écoutes, voire à des « pannes » en cas de désaccord, qui est le garant de l’intérêt général ?
 
En résumé, il semble bien que la tentation du pouvoir reste vivace aux États-Unis, même si la doctrine affichée, par le Président Obama et aussi par la CIA dans son dernier rapport [9], est celle d’un monde multipolaire.

Rappel succinct de l’évolution du cadre juridique
 
Pour mémoire, l’ICANN est une non-profit corporation californienne créée en 1998 et qui gère, par délégation du gouvernement états-unien, les ressources les plus critiques de l’Internet, notamment l’annuaire central établissant la correspondance des adresses IP avec des noms de domaines dont il contrôle la création et le commerce.
Cette délégation était régie, jusqu’en septembre 2009, par un contrat signé avec le département états-unien du commerce [10], le Joint Project Agreement ou JPA [11].
Un changement symbolique est intervenu en septembre 2009, probablement sous la pression des demandes répétées de nombreuses parties prenantes, États, entreprises et organisations citoyennes, exprimées entre autres au sein des Forums sur la gouvernance de l’Internet [12] lors de débats sur les ressources critiques [13].
Le 4 mai 2009, Viviane Reding, alors Commissaire en charge de la société de l’information et des médias, a écrit au Président Obama pour recommander une corégulation de l’Internet par l’ICANN sous contrôle d’un « G12 » composé de représentants des différents continents. [14]
 
Le JPA n’a pas été renouvelé. Le 29 septembre, il a été transformé en Affirmation of Commitments ou AOC [15], qui reste un contrat entre le Ministère du commerce états-unien et l’ICANN.
Cette « affirmation d’engagements » prévoit la mise en place de comités d’audit (review teams), dont l’un porte sur la responsabilité et la transparence (Ensuring accountability, transparency and the interest of global Internet users).
En effet, l’ICANN se présente elle-même comme « partenariat public-privé » [16].
Qui est la partie publique si un réel dispositif de contrôle n’est pas aménagé dans l’intérêt général ?
 
Sans vouloir trancher entre optimistes et sceptiques à propos de la réalité du partage de pouvoir à attendre de l’ICANN et du gouvernement des États-Unis, force est de constater que les premiers signes ne sont guère encourageants. L’ICANN vient de publier les modalités du contrôle qu’elle prévoit de mettre en œuvre : elle y a tout simplement « oublié » d’inclure un audit du budget. De plus, les auditeurs seront en majorité nommés par l’ICANN, là où tous les contre-pouvoirs sérieux ont recours à des autorités indépendantes.[17]
 
Par ailleurs, la « fonction IANA », qui comprend notamment la gestion de la racine DNS et l’allocation des adresses IP reste au sein de l’IANA [18], gérée par l’ICANN depuis 1998, selon les termes d’un contrat avec le Département du commerce états-unien qui, lui, a été renouvelé en 2009 jusqu’au 30 septembre 2010. [19]
 
Enfin, la société commerciale californienne VeriSign Inc, cotée au NASDAQ, gère les bases de données qui déterminent l’interprétation des adresses Internet des domaines .com et .net., les plus nombreuses de l’Internet, en vertu d’une délégation de l’ICANN.
 
Dominique Lacroix
Auditeur de la Société française de l’Internet (SFI)
Déléguée éducation-formation
http://www.refondation.org
 

Notes

1.Voir par exemple http://ca.news.yahoo.com/s/afp/100128/technology/us_it_computer_internet_security_icann [retour]
2.Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, http://www.icann.org [retour]
3.Quand dire, c’est faire, John Austin, 1962, trad. fr. 1970, rééd. Seuil, coll. Points essais, 1991 [retour]
4.IAB, Internet Architecture Board (http://www.iab.org/) est un comité de l’IETF, Internet Engineering Task Force (http://www.ietf.org/) [retour]
5.http://tools.ietf.org/html/rfc2826 [retour]
6.http://code.google.com/intl/fr/speed/public-dns/faq.html#bind [retour]
7.http://www.forbes.com/2010/02/03/hackers-networking-equipment-technology-security-cisco.html?feed=rss_technology_security [retour]
8.http://www.reformthepatriotact.org/
9.http://www.dni.gov/nic/NIC_2025_project.html [retour]
10.The U.S. Department of Commerce, http://www.commerce.gov/ [retour]
11.http://www.ntia.doc.gov/ntiahome/domainname/agreements/jpa/ICANNJPA_09292006.htm [retour]
12.Internet Governance Forum, http://www.intgovforum.org, dialogue organisé entre les parties prenantes sur mandat du Sommet mondial sur la société de l’Information (SMSI, World Summit on the Information Society, WSIS) des Nations Unies. [retour]
13.Agenda de Tunis, 2005 : http://www.itu.int/wsis/docs2/tunis/off/6rev1-fr.html
Observations de Louis Pouzin sur le Forum d’Athènes d’octobre 2006 :
http://www.domainesinfo.fr/actualite/1136/forum-de-la-gouvernance-internet-ou-en-est-on.php [retour]
14.http://ec.europa.eu/commission_barroso/reding/video/20090504/index_en.htm [retour]
15.AOC :http://www.icann.org/en/announcements/announcement-30sep09-en.htm [retour]
16.http://www.icann.org/tr/french.html [retour]
17.http://www.icann.org/fr/announcements/announcement-26dec09-fr.htm
et DNS News de janvier 2010 http://www.dns-news.fr/ [retour]
18.Internet Assigned Numbers Authority, http://www.iana.org [retour]
19.http://www.ntia.doc.gov/ntiahome/domainname/iana.htm [retour]
 

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35 réactions à cet article    


  • Bardamu 12 février 2010 11:43

    Internet, dernier rempart à la gouvernance mondiale !

    Pressons-nous !... il s’effrite -et c’est pas une blague belge !

    ... quoique avec un bilderberger désormais aux commandes à Bruxelles ! 


    • Bardamu 12 février 2010 12:54

      Ô Vilistia !... je ne me lasse pas !


    • Bardamu 12 février 2010 13:56

      Attention, Shaw !... car parfois -et d’entrée !- « la-muse-gueule ».


    • plancherDesVaches 12 février 2010 21:03

      http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/02/12/deception-a-washington-apres-le-vote-des-eurodeputes_1304804_3222.html
      "Le département d’Etat est apparu surpris par la décision du Parlement européen d’annuler la coopération antiterroriste avec les Etats-Unis concernant le programme dit « Swift » de contrôle des transferts financiers."
      Apparu... bande de faux-culs.

      Cela leur permettait de connaître TOUS les échanges financiers des entreprises de la zone Euro.
      Et donc, bien évidemment, d’utiliser cet espionnage industriel à leur avantage.

      AAAAARRGGG...
      I CAN’T BELIVE WITHOUT MONEY !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


    • David Meyers 12 février 2010 14:18

      « L’ICANN, est très décriée de par le monde »

      Et ben pas par moi.
      Tout « de fait » que soit son fonctionnement,
      l’ICANN a reconnu, à ma connaissance,
      son implication sur un réseau devenu mondial
      et proposé quelques modifications.

      Quelques soient les améliorations que cet organisme souhaire apporter à son management des noms de domaines, je lui ferai 1x10puissance160 fois plus confiance
      que d’attribuer la gestion à nos politiciens
      après les preuves qu’ils ont montrées de leur connaissance de l’internet

      Un net franchouillard sarkozien ([unnamed]), à identité nationale, sous le controle de Hortefeux, NO THANKS !


      • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 12 février 2010 15:43

        Vous me faites penser à un innocent emprisonné qui préfèrerait rester en prison plutôt que de se faire pendre en s’évadant dans l’État voisin.
        Je vous invite à une vision plus exigeante de la souveraineté des peuples, autant que de la rigueur du raisonnement.
        Les Français peuvent se défaire de leur gouvernement s’ils en sont mécontents.
        Ils peuvent aussi voter pour des parlementaires européens qui s’opposent à des lois liberticides.
        Ils peuvent aussi, par référendum, adhérer ou pas à un traité européen.

        Les peuples sont-ils invités à voter pour les dirigeants de l’Internet ?

        @+, Dom


      • PhilVite PhilVite 12 février 2010 16:37

        « Ils peuvent aussi, par référendum, adhérer ou pas à un traité européen. »

        Tiens ?? J’avais raté ça.


      • non667 12 février 2010 17:19

        à dom
        david n’est pas un innocent emprisonné mais un fieffé partisant du judéo américano-mondialisme  totalitaire qui cherche par tout les moyens ( y compris internet bien sur ) à démolir les nations pour asservir les peuples . Chaqu’un doit réfléchir et se positionner par rapport a ce dilemme qui prime sur tout les autres sujets. C’est choisir entre l’homme libre responsable ou un système !!


      • plancherDesVaches 12 février 2010 21:10

        « Ils peuvent aussi, par référendum, adhérer ou pas à un traité européen. »

        HEEEEEEUUUUUU, LA, NON.

        Dans la majorité des cas, maintenant, lorsqu’un peuple vote « mal », on le fait revoter.

        Il suffit de ressortir un « traité » tout aussi imbitable que le premier mais en emballant la merde dans un paquet cadeau plus brillant...
        Merci aux ricains qui nous ont bien baisés par l’intermédiaire des anglais.


      • plancherDesVaches 12 février 2010 21:14

        Un doute m’habite sur l’orthographe exacte du mot « imbitable »...

        Comme j’ai toujours pu biter, j’ignore le domaine.

        Si un connaisseur pouvait me dire.


      • rocla (haddock) rocla (haddock) 12 février 2010 21:17

        ça dépend où elle habite ...


      • plancherDesVaches 12 février 2010 21:21

        Je parlais de « revotage ».. REGARDEZ :

        "Le département d’Etat vérifiera d’abord les possibilités de parvenir à un nouveau vote qui lui donne satisfaction, une fois que les Etats-Unis « se seront mieux expliqués et que les Européens auront mieux compris les enjeux de l’accord ».« 

        Bande d’enfoirés.

        Chiche que les enveloppes de coupures de 1000 dollars circulent mieux que les informations.
        Déjà que la FED a »égaré" 9 000 milliards de dollars, ils ne sont plus à ça près.


      • dom y loulou dom 13 février 2010 01:07

        non667

        Je vous invite à appeler Dominique Lacroix Dominique et non dom car cela prête à confusion, si vous le voulez bien.


      • David Meyers 13 février 2010 11:54

        « david n’est pas un innocent emprisonné mais un fieffé partisant du judéo américano-mondialisme totalitaire qui cherche par tout les moyens ( y compris internet bien sur ) à démolir les nations pour asservir les peuples . »

        Cher NON667, puissiez-vous dire vrai. Je serais alors richissime, je possèderai un ranch à côté de celui de Bush et je dirigerai le monde d’une main et la finance de l’autre plutôt que de radoter sur un site « citoyen ». Je n’oublie pas cependant que les USA sont le pays de Walt Disney, de la peine de mort et des Tours qui s’écroulent plus vite que la lumière.

        A Dom,
        vous me faites pensez à ces randonneurs du dimanche, qui débarquent avec leur Renault et leurs pompes Quetcha flambant neuves, et qui s’imaginent que la nature leur appartient.

        L’internet n’est pas à vous par le seul fait que vous payez votre abonnement. Sa conception, son fonctionnement, sa « philosophie » est très éloignée des critères mercantiles de l’OMC.

        Ce n’est pas parce qu’on vous donne le privilège de l’utiliser que vous en êtes soudainement propriétaire, même si vous mettez en ligne des sites avec vos programes Quetcha flambant neufs.

        De la même façon, ce n’est pas parce que vous achetez un TOM TOM (flambant neuf lui aussi) que vous achetez en même temps le système de satellites GPS, un cadeau offert au monde qui peut être retiré à tout moment. Galileo, le GPS européen, lui, ne volera un jour que du bureau du concepteur jusqu’à la poubelle d’un ministre.

        Il est « amusant » de constater que l’internet (avec un « l’ » et une minuscule à « i ») n’apporte de soi disants soucis sociaux que depuis qu’il est devenu « Internet » et a été colonisé par cette philosophie du commerce qui tente de le réduire à une boutique en ligne.

        Bien entendu, les « choses » ne doivent pas rester figées, il est salutaire de s’interroger comme vous le faites, et des « vieux » comme moi doivent pouvoir « freiner des 4 fers », mais il ne faut pas se laisser envouter par la lumière au risque de se bruler les ailes (de la liberté notamment).


      • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 13 février 2010 19:21

        David Meyers a écrit :
        « L’internet n’est pas à vous par le seul fait que vous payez votre abonnement. Sa conception, son fonctionnement, sa « philosophie » est très éloignée des critères mercantiles de l’OMC.

        Ce n’est pas parce qu’on vous donne le privilège de l’utiliser que vous en êtes soudainement propriétaire, même si vous mettez en ligne des sites avec vos programes Quetcha flambant neufs. »

        Puisque vous vous présentez comme un ancien, je croyais précisément que la philosophie initiale d’Internet était de placer le pouvoir en bout de ligne. Ce qui ne me semble plus le cas depuis longtemps.

        Et vous me déniez le droit d’en parler, au motif qu’il ne m’appartient pas ?

        Mais à qui donc appartient Internet ? Et qui a le droit d’en parler ?


      • David Meyers 14 février 2010 10:14

        « Et vous me déniez le droit d’en parler, au motif qu’il ne m’appartient pas ? »

        Mais pas du tout Dominique

        C’est écrit dans le dernier paragraphe

        Il est salutaire que chacun puisse apporter son point de vue.

        Du mien, de point de vue, l’internet n’est pas un espace de liberté ni un droit mais un médium(ia) offert au monde que nous pouvons utiliser par la bienveillance de certains. L’Incann n’est certainement pas parfait mais j’ai de grands doutes sur quoi que ce soit qui puisse être « mieux », surtout venant des gouvernements quels qu’ils soient. Mais il n’est pas « dénié » de proposer.

        Je ne sais pas à qui « appartient » l’internet, peut-être même que cette question n’a pas de sens pour cet outil.

        Il semble en effet encore protégé des autocollants commerciaux pour lesquels chaque élément doit être porté au Crédit ou au Débit.

        (Le débit, sur l’internet, c’est le nombre de bits/sec)


      • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 15 février 2010 22:06

        David, deux choses me gênent dans votre réponse :

        « Du mien, de point de vue, l’internet n’est pas un espace de liberté ni un droit mais un médium(ia) offert au monde que nous pouvons utiliser par la bienveillance de certains. L’Incann n’est certainement pas parfait mais j’ai de grands doutes sur quoi que ce soit qui puisse être « mieux », surtout venant des gouvernements quels qu’ils soient. Mais il n’est pas « dénié » de proposer.

        Je ne sais pas à qui « appartient » l’internet, peut-être même que cette question n’a pas de sens pour cet outil.  »

        1/ « offert au monde » : cela donne l’impression qu’il y aurait un généreux donateur qui aurait offert Internet au monde. Beaucoup de gens pensent en effet que les US ont offert Internet au monde.
        Cette idée, fausse à mon sens, leur donnerait une légitimité pour le gouverner.

        2/ « cet outil » et même « un médium » : ces expressions me paraissent réductrices.
        Internet est beaucoup plus. Au moins déjà un ensemble de dispositifs socio-techniques, des représentations, des règles induites, des topologies, une organisation de gouvernance, fût-ce de fait etc.

        En économie de réseau, un réseau a d’autant plus de valeur que nombreux sont ceux qui l’utilisent. Ce sont eux qui en créent la richesse. Si le réseau a vocation universelle, comme c’est le cas d’Internet je crois, alors c’est un bien public.
        Il lui faut donc une gouvernance de bien public. Et qui ne soit pas biaisée par des topologies et des règles de gouvernance qui organisent ou consacrent des prérogatives de fait.


      • chab 12 février 2010 15:33

        « Sans même être technicien, on peut s’étonner... »

        Et en étant technicien, ou plutôt en ayant les connaissances nécessaires, il n’y a rien d’étonnant dans les déclarations citées.

        La gestion des noms de domaine et les « réseaux régionaux » (plutôt désignés comme noeud du réseau) sont des notions bien distinctes.

        Les informations sur qui fait quoi et comment sont copieusement disponibles même en langue française. Il est dommage de s’en priver, surtout avant d’écrire un tel article.

        • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 12 février 2010 18:41

          Bien, vous voulez le point de vue d’un technicien ?

          Louis Pouzin, ça vous va, ou bien il n’y connaît rien lui non plus et confond tout ?

          Développer progressivement des DNS nationaux interconnectés, interview de Louis Pouzin pour le Club parlementaire numérique


        • chab 12 février 2010 20:19

          Houla.


          Je n’ai que faire des points de vue : il n’y a pas d’intérêt à un « débat d’opinion » pour un sujet technique qui n’a pas besoin d’hypothèse. 

          De par le ton et le contenu de votre réponse (et les précédentes) vous affichez une certaine condescendance qui fait écho à votre ignorance ou à votre manque de compréhension sur certains aspects du sujet de l’article.

          Je n’ai pas cherché à vous vexer mais à vous le faire remarquer et je suis navré de ne pas avoir pris le temps d’y ajouter les explications nécessaires mais, comme déjà indiqué, les infos sont disponibles à foison (entre autre, depuis certaines de vos propres références).

          Quant à Pouzin, il est effectivement dans l’erreur. Des « DNS nationaux interconnectés » ne change rien aux problèmes de sécurité ou à la nécessité d’une coordination des noms de domaines. En passant, des « DNS [...] interconnectés » est un pléonasme.

          Par ailleurs, ces DNS existent déjà, chaque fournisseur d’accès ayant les siens et rien ne vous empêche d’en créer un vous même. Il y a de fortes chances que le modem/routeur à votre domicile se comporte lui même comme un DNS (bien qu’il n’ait qu’un sous ensemble réduit du fameux répertoires mais c’est le lot de tous les DNS).

          Plus il y a de DNS, moins les attaques sont efficaces : le système n’est certainement pas parfait mais permet de contourner des attaques qui rendrait un DNS hors service en se dirigeant vers un autre DNS. Le réseau est d’ailleurs conçu avec cette idée de décentralisation. En revanche, qu’ils soient basés en France ou ailleurs n’a que peu d’importance sur la robustesse du système, bien plus sur les temps de réponse.

          Si ça peut vous rassurer, tous les noms de domaines en « .fr » (mais pas que) sont gérés par un organisme basé en France et appelé AFNIC, lui même participant à l’ICANN (mais pas que aussi).

          Je suis capable de voir qu’il y a un mélange de plusieurs notions dans les propos de Pouzin, certainement pour rendre accessible ses propos : le problème est qu’il induit les gens en erreurs.

        • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 13 février 2010 19:15

          Chab a écrit :
          « Je n’ai que faire des points de vue : il n’y a pas d’intérêt à un « débat d’opinion » pour un sujet technique qui n’a pas besoin d’hypothèse. »

          Évacuation du politique avec l’alibi technique : utilisez Internet et ne vous mêlez pas de comment ça marche. C’est technique.
          Classique ! Et dangereux, précisément.
          Avez-vous remarqué que cet article est classé dans « International » et non pas dans « Technologies » ?


        • TG 12 février 2010 19:11

          Très bon article !
          Est-ce que la conclusion serait qu’il vaudrait mieux se rallier à la position de Viviane Redding ?
          http://ec.europa.eu/commission_barroso/reding/video/20090504/index_en.htm


          • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 13 février 2010 13:32

            La proposition de Viviane Reding me paraît en effet très intéressante. C’est une main tendue à l’ICANN pour que les peuples commencent d’être réellement tous « autour de la table », selon l’expression de Rod Beckstrom. Et qu’une véritable réforme s’engage.

            Si nous ne trouvons pas rapidement une formule intelligente, je crains bien que ce ne soient des réactions de replis nationalistes qui l’emportent.


          • digit 12 février 2010 21:11

            Tout comme le député Jacques Myar, vous voulez faire peur aux Français en faisant croire qu’Internet est aux mains des Etats-Unis. Votre article est affligeant, vous avez visiblement peur d’un outil que vous ne comprenez pas (DNS).

            Renseignez vous avant de dire des âneries, je ne saurait trop vous conseiller de consulter l’article de Benjamin Bayart (et pour ceux que cela interesse aussi).


            • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 13 février 2010 13:23

              Vous amalgamez mon article avec la position d’un tiers, ailleurs, (Jacques Myar) et prétendez répondre aux deux par les propos d’un autre tiers, ailleurs (Benjamin Bayart).

              Quand apprendrez-vous à répondre à ce qui est dit (et rien d’autre) et avec vos propres arguments ?


            • digit 13 février 2010 19:32

              Vos propos ne sont pas les mêmes, et bien mince alors, si je reprend votre première phrase :
              "L’association californienne qui détient de fait le pouvoir suprême sur les adresses Internet, l’ICANN, est très décriée de par le monde.« 

              Maintenant, Jacques Myar (lien : http://www.assemblee-nationale.fr/13/seance/vod/securite-interieure.asp) :
               »Si vous connaissiez le fonctionnement d’Internet, vous sauriez que les DNS sont sous souveraineté américaine et que ce n’est pas acceptable."

              Excusez-moi, du peu mais je trouve que le message est assez similaire (sans vouloir ajouter de mauvaise foi à la votre) !

              J’ai repris le document de Benjamin Bayart, car tout comme Mr Myar, et selon les propos de votre article, plusieurs idées, relativement confuses, se mélangent.
              Et comme, j’aime pas re-dire ce qui a été déjà été dit, j’ai préféré rediriger le lecteur vers l’article de Mr Myar (et très modestement, je ne pense pas que j’aurais fait mieux).

              Pour conclure, parler de l’ICANN c’est bien, en comprendre la problématique technique c’est mieux (ce qui ne semble pas être votre cas). La vrai menace croyez-moi est dans l’ACTA (et les européen sont de la partie).



            • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 13 février 2010 21:54

              Digit a écrit :

              « Vos propos ne sont pas les mêmes, et bien mince alors, si je reprend votre première phrase :
              "L’association californienne qui détient de fait le pouvoir suprême sur les adresses Internet, l’ICANN, est très décriée de par le monde."

              Maintenant, Jacques Myar (lien : http://www.assemblee-nationale.fr/1...) :
              "
              Si vous connaissiez le fonctionnement d’Internet, vous sauriez que les DNS sont sous souveraineté américaine et que ce n’est pas acceptable."

              Excusez-moi, du peu mais je trouve que le message est assez similaire (sans vouloir ajouter de mauvaise foi à la votre) ! »

              Si vous contestez qu’existe un pouvoir US sur l’Internet, il me semble difficile de discuter.
              C’est un fait, un constat. Et c’est bien le seul point commun de mon article avec M. Myard.

              Je parle de la réforme en cours de l’ICANN, de sa crédibilité, de liens juridiques et de réalités contestées par des organisations états-uniennes elles-mêmes : Patriot Act, backdoors dans les routeurs Cisco etc.

              Et je dis qu’en continuant de nier la souveraineté des peuples, comme le fait Rod Beckstrom dans son interview par l’AFP, ce sont les dirigeants US qui provoquent les schismes.

              J’ajoute que l’affaire Google-Chine vient à point nommé : on agite le chiffon du cyberterrorisme et l’on se donne le rôle du chevalier des libertés, après tant de compromissions. Prendre cela pour argent comptant serait avoir la mémoire courte et être bien naïf !

              « Pour conclure, parler de l’ICANN c’est bien, en comprendre la problématique technique c’est mieux (ce qui ne semble pas être votre cas). »

              Évacuation du politique par l’alibi technique. Encore.

              « La vrai menace croyez-moi est dans l’ACTA (et les européen sont de la partie). »

              C’est un autre sujet. Ceci n’empêche pas cela.


            • digit 15 février 2010 23:54

              « Si vous contestez qu’existe un pouvoir US sur l’Internet, il me semble difficile de discuter. »

              Non, je ne conteste pas qu’il existe un lien entre le gouvernement américain et internet.
              Effectivement, si on regarde le mode de fonctionnement officiel de l’ICANN, le gouvernement américain y est représenté, et c’est le seul. Mais ça ne lui donne, dans la pratique, que très peu de pouvoir : il peut essayer d’infléchir les prises de positions de l’ICANN, mais ça doit se faire publiquement, et être ensuite accepté par tout le monde, par tous les administrateurs système et réseau de la planète, en France comme en Chine, par FDN comme par Orange. Si on trouve une règle qui convient à autant de monde, alors il y a fort à parier qu’elle laisse assez peu de place aux envies des politiques locaux...

              « Évacuation du politique par l’alibi technique. Encore. »

              Votre article ne decrit pas bien le fonctionnement de l’ICANN, et donne une fausse impression au lecteur... Et effectivement, l’aspect technique a de l’importance...

              "Et je dis qu’en continuant de nier la souveraineté des peuples, comme le fait Rod Beckstrom dans son interview par l’AFP, ce sont les dirigeants US qui provoquent les schismes."

              Je ne pense pas que cela soit le seul faite des US, quand on regarde ce qui se passe actuellement en France avec HADOPI, LOPPSI, et dans d’autres pays, on se dit que la souverainete du peuple n’est pas une priorite pour nos politiques. Je vous rejoint sur ce point.
              La neutralité du réseau, me semble être la notion fondamental, en terme de libertés !


            • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 17 février 2010 13:06

              Digit a écrit :

              « 

              DL : « Si vous contestez qu’existe un pouvoir US sur l’Internet, il me semble difficile de discuter. »

              « Non, je ne conteste pas qu’il existe un lien entre le gouvernement américain et internet.
              Effectivement, si on regarde le mode de fonctionnement officiel de l’ICANN, le gouvernement américain y est représenté, et c’est le seul. Mais ça ne lui donne, dans la pratique, que très peu de pouvoir : il peut essayer d’infléchir les prises de positions de l’ICANN, mais ça doit se faire publiquement, et être ensuite accepté par tout le monde, par tous les administrateurs système et réseau de la planète, en France comme en Chine, par FDN comme par Orange. Si on trouve une règle qui convient à autant de monde, alors il y a fort à parier qu’elle laisse assez peu de place aux envies des politiques locaux...

              ==> DL : Vous prenez pour argent comptant une fable de communication qui met en scène un nouveau système de « Nations unies virtuelles » où les US auraient une voix parmi les autres.

              Vous faites l’impasse sur tous les biais, notamment sur la présence massive des entreprises US dans les instances de normalisation et de gouvernance.
              Vous faites l’impasse sur la force du pouvoir du fait accompli, de l’état de fait.
              Vous faites l’impasse sur les problèmes linguistiques.
              Vous faites l’impasse sur les pouvoirs exorbitants et unilatéraux de surveillance des réseaux permis aux pouvoirs US, officiels et officieux. Et en cas de conflit, sur les pouvoirs asymétriques de coupure des accès.

              DL : « Évacuation du politique par l’alibi technique. Encore. »

              Votre article ne decrit pas bien le fonctionnement de l’ICANN, et donne une fausse impression au lecteur... Et effectivement, l’aspect technique a de l’importance...

              ==> DL : Décrire le fonctionnement de l’ICANN n’est pas l’objet de cet article.
              Sur l’ICANN, j’évoque les défauts de la procédure de contrôle exposée au regard des prétentions affichées (engagements sur transparence, responsabilité, intérêt général).
              Et je propose une lecture linguistique des propos récents de Rod Beckstrom.

              Sur le fonctionnement de l’ICANN, au lieu de vous en tenrir à la fable du story telling, peut-être auriez-vous avantage à lire des points de vue critiques de juristes américains ?
              Par exemple sur ICANN Watch : http://www.icannwatch.org/articles/09/11/06/2116203.shtml

              DL : "Et je dis qu’en continuant de nier la souveraineté des peuples, comme le fait Rod Beckstrom dans son interview par l’AFP, ce sont les dirigeants US qui provoquent les schismes."

              Je ne pense pas que cela soit le seul faite des US, quand on regarde ce qui se passe actuellement en France avec HADOPI, LOPPSI, et dans d’autres pays, on se dit que la souverainete du peuple n’est pas une priorite pour nos politiques. Je vous rejoint sur ce point.
              La neutralité du réseau, me semble
              être la notion fondamental, en terme de libertés ! »

              DL : Ne dérivons pas le sujet. Quand on vole, on ne peut pas prendre pour excuse qu’un autre vole aussi. C’est une règle fondamentale de droit.

              Quant à la « neutralité du réseau », c’est un slogan. Pour se comprendre, il me semble nécessaire de définir précisément de quoi on parle.

              Un réseau peut-il êre neutre quand la majeure partie de ses infrastructures est contrôlée par une partie, et gérée dans la plus grande opacité ?

              Un réseau peut-il être neutre quand sa périphérie y paie plus cher que son centre pour une connectivité de moindre qualité ?

              Il me paraît dangereux de déclarer « défendre la neutralité du réseau » comme si c’était un acquis, qui serait nouvellement mis en cause. Alors que, par construction, il est structurellement non neutre : topologies, accès, contrôle etc.

              Si on parle de l’interdiction qui devrait être faite d’inspecter les contenus, alors oui, demandons-nous qui aujourd’hui, dans le monde, pratique la Deep packet inspection ?
              Et les États ne sont pas les seuls tentés...

              Si on parle de l’interdiction qui devrait être faite aux opérateurs de privilégier les contenus qu’ils distribuent par rapport aux échanges de bout en bout entre usagers, oui, on peut toujours essayer de s’opposer à l’instauration de réseaux à plusieurs vitesses, à plusieurs niveaux de qualité...


            • pierrot123 13 février 2010 00:27

              On parle de l’ICANN, mais en France, c’est en toute tranquillité que se met en place la loi dite « Loppsi »...(votée ces jours-ci).

              L’Internet tel que nous l’avons connu, c’est-à-dire le dernier lieu où la parole est libre, vit ses dernières heures.

              Après : Gaffe, les mecs, gaffe !


              • Simulacredevérité Simulacredevérité 13 février 2010 07:07

                Super article.


                • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 13 février 2010 11:36

                  Aucune définition ne peut cerner actuellement « L’INTERNET » cette « entreprise » évolue déjà par ses propres initiatives cybernitiques dépassant le niveau initial d’une heureuse « synergie » entre le biologique et le minéral pour consacrer finalement la suprématie de ce dernier : L’intelligence froide contrôle tout ; l’avenir sera d’ailleurs ce que deviendra la gigantesque toile d’araignée.

                  Les humains ne sont et ne seront que les petites mouches qui seront prises dans les mailles pour être momifiés puis vidés de leurs substance par l’epeire multicolore !

                  Gouvernance de l’Internet : STADE SUPREME DU REVE IMPERIALISTE, le pouvoir en embuscade, CONFORME A UNE NATURE HUMAINE FINALEMENT IRREDUCTIBLE.

                  Mais le rêve ne fait pas souvent le bonheur du rêveur, l’homme est manipulé par sa propre intelligence !

                  Mohammed MADJOUR.


                  • mokhtar h 13 février 2010 13:13

                    D’une manière ou d’une autre, il faut toujours se méfier d’un pouvoir unique qui ne peut pas être contrebalancé par d’autres pouvoirs ou forces. A ma souvenance, c’est un principe élémentaire de démocratie.

                    S’en remettre à l’ICANN est déjà un autre abandon de souveraineté.
                    Il faut tirer les leçons de la crise actuelle qui n’est survenue que parce que les Etats ont, au nom du respect de la liberté de circulation des capitaux, transféré leur souveraineté financière à des escrocs, traders et autres banksters qui hantent cette main invisible vertueusement désignée sous le joli terme de « marché ».

                    On a froid dans le dos, quand on pense que les Etats Unis, qui dominent le monde actuellement ont, à leur tour été dominés pendant huit ans par les néoconsqui sont en train d’entraîner la planète dans une guerre sans merci. Et il n’est jamais bon qu’un tel pouvoir soit à la portée de n’importe qui. Ici, la technique et la science des réseaux n’ont absolument rien d’innocent. AU CONTRAIRE.

                    Les chinois, les indiens ont le droit de se défendre, les autres peuples également, contre cette liberté à la petite semaine qui permet au plus dominant de contrôler à sa guise grâce à sa seule supériorité et avance techniques (sans autre contrôle extérieur) le système financier ou communicationnel mondial.

                    La logique et la bonne foi auraient voulu qu’il n’y ait pas d’inconvénient à envisager un réseau interconnecté, en sous réseaux, y compris jusqu’aux plus petites échelles, l’astuce se limitant à définir des indicatifs et sous indicatifs, même décimalisés, pour les Etats, régions ous sous régions. Comme cela se passe en matière téléphonique. Comme font d’ailleurs les banques avec lerus réseaux spécialisés.

                    Il faut absolument contrebalancer ce pouvoir américain exorbitant, par les Etats, des Organisations internationales, eles organisations régionalest même par des associations d’Internautes spécialisés et/ou indépendants et autres associations citoyennes dans le monde. C’est un légitime principe de précaution.


                    • Pierre93 13 février 2010 14:18

                      « le trafic des noms de domaines sur un »second marché", est également mis en cause pour son caractère hautement spéculatif et les perturbations qu’il engendre dans les réservations légitimes d’appellations sur Internet."
                      ----------------------
                      Mais, pour un peu d’humour, le seul politique à être certifié........ http://www.fredericlefebvre.fr/


                      • Dominique Lacroix Dominique Lacroix 15 février 2010 22:19

                        Merci à tous pour vos contributions, même celles avec lesquelles je suis en désaccord.

                        Un commentaire, parmi d’autres intéressants, me paraît à retenir, celui de vilistia :

                        « En ce moment la planète Terre a rendez-vous avec elle même... »

                        Si Internet devait avoir un sens, ce serait, je crois, celui de permettre une prise de conscience universelle de cette question et d’y apporter des réponses.
                        Si son usage majeur était de remplacer les guerres conventionnelles par les cyberguerres, de façon à y déplacer les opportunités de pouvoir et d’investissements rentables, je ne verrais pas son intérêt.
                        Nous sommes tout de même scotchés des heures chaque jour derrière des machines.
                        Nous aurions sans doute mieux à faire...

                        @+, Dom

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