Libye : un cessez-le feu désarmant
Sans doute fallait-il mettre un terme aux exactions entreprises par le leader Libyen sur son peuple. D’un premier regard il convient donc de saluer la victoire dite diplomatique de la France. Pour autant, n’allons-nous pas le regretter à long terme.
Tout d’abord il est quasi certain que le Colonel KADHAFI ne respectera le cessez-feu dont il a fait tonitruante annonce. Dès lors les frappes aériennes ciblées de la coalition internationale, France en tête, seront lancées contre des sites dits stratégiques.
Toutefois, si KADHAFI, à l’instar de Saddam HUSSEIN en Irak, choisit de protéger ces sites par des boucliers humains, il ne restera alors d’autre option que l’intervention terrestre. Barak OBAMA a déjà affirmé que les Etats Unis ne participeraient pas à une telle intervention. D’autres pays de la coalition se sont dits réticents à toute autre option que celles arrêtées par la résolution de l’ONU.
Ainsi la France risque de se retrouvée isolée en cas d' enlisement de la situation.
Une fois de plus, et même si l’intention est louable, la précipitation de SARKOZY, pourrait nous coûter très cher, tant en bilan humain qu’en poids financier, si nous devions aller jusqu’à l’engagement de nos troupes au sol. Nous avons déjà noté avec quelle frilosité, les pays membres de l’UE ont accueilli sa reconnaissance du Conseil National de Transition Libyen comme seul interlocuteur de la France.
De plus, aculé, KADHAFI, que certains se sont empressés de qualifier de fou, fait preuve au contraire d’un redoutable stratège. Annonçant un cessez-leu, conscient qu’au sein de l’UE, manifestement, l’option militaire est loin de faire l’unanimité, il va louvoyer le plus longtemps possible, imposant à la France de prendre ses responsabilités. Il est parfaitement capable d’accepter une scission de la Lybie, avec au nord son fief et au sud celui des opposants. Les heures et jours qui viennent vont rapidement nous renseigner sur le degré de la détermination du Colonel.
Je ne peux conclure ce rapide et succinct billet sans évoquer le bénéfice électoral de la position de SARKOZY dans cette crise. Nul doute qu’il va rapidement remonter dans les sondages. Sera-ce suffisant pour avoir une incidence heureuse sur le scrutin des cantonales, dans lequel les candidats UMP ont pris grands soins de cacher leur lien avec L’UMP, rendant SARKOZY responsable de l’impopularité qui frapperait alors leur candidature.
Christian
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