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Accueil du site > Actualités > International > Puyang ville propre ?

Puyang ville propre ?

Puyang avait le label « ville propre de Chine. » Cette année, le titre est remis en jeu.

Les voilà, ils sont de retour. Par rangées de six camionnettes aux couleurs municipales ils sillonnent les rues en prêchant l’hygiène et la propreté via une bande enregistrée qui est diffusée par les haut-parleurs sur le toit du véhicule de tête. Je ne sais pas en combien de lois ils déclinent l’hygiène. La dernière fois ils en étaient à la vingtième. Un ton paternel qui enjoint la responsabilité de chacun de faire de notre ville l’une des plus propres de Chine.

L’arrière des camionnettes est découvert et ils y jettent tout ce qui ne fait pas propre. Cibles privilégiées : pancartes publicitaires sauvages, matériel des marchands ambulants, terrasses de petits restaurants. Tables, chaises, ustensiles de cuisine, tout un fourbi s’entassent dans les bennes laissant ces petits commerçants dénués sur le trottoir. Nombre de commerces gardent le rideau de fer baissé. Personne n’élève la voix. On regarde et on attend que ça passe. police
Ils s’éloignent et les vendeurs de fruits qui ont réussi l’esquive en se cachant derrière les blocs reviennent.
Cela a commencé il y a deux mois. Des marchés ont été rasés, des maisons démolies, des murs repeints en blanc, les égouts nettoyés et toujours ses voitures et leurs haut-parleurs.
Comme dans toutes les voitures de police, il y a un microphone et l’officier coupe le discours sur l’hygiène pour aboyer des ordres depuis son siège. Tu obtempère ou tu verras.
On les avait oubliés, après la première phase qui avait duré un mois, les terrasses ont refleuri et il était de nouveau facile d’acheter une crêpe aux œufs en bas de chez soi pour le petit-déjeuner. Maintenant je n’ai même plus le droit d’y laisser mon vélo ! La deuxième phase devrait être plus courte, le temps que les inspecteurs de Pékin reconduisent le droit à notre ville de s’adjoindre l’attribut de ville propre et puis nous pourrons à nouveau ripailler sur le trottoir. Lors de la première période c’étaient les inspecteurs de la province (Henan) qui étaient là.
Puyang, ville propre, c’est vrai que cela sonne bien ! Pour les touristes, les investisseurs étrangers il y a comme une invitation à venir visiter. C’est un label dont peu de villes peuvent se prévaloir en Chine ; il ne fait pas de doute que ce soit important pour l’économie de la région.


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7 réactions à cet article    


  • spud (---.---.254.75) 20 décembre 2006 14:08

    Science-Fiction ? Ca paraît incroyable... mais une petite recherche confirmerait vos dires (source. Puyang et ses stands ou la loi des bureaucrates... smiley


    • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 20 décembre 2006 15:53

      Le problème avec les chinois, c’est qu’ils ont tendance à compenser des années de laxisme par des solutions « radicales ».

      Si on enlève l’extrémisme de la manière, il y a eu des amélioration au niveau de la santé et des nuisances depuis ce nettoyage ?


      • haina (---.---.20.67) 20 décembre 2006 17:48

        Pekin subit relativement la meme politique...(ce serait plutot l’inverse en fait smiley )

        Il faut bien voir que l’homologue de Sarkozi en Chine n’a pas ses moyens et que les vendeurs de marrons ne redoutent pas autant l’uniforme que dans l’hexagone.

        L’hygienisme souffle vers l’Est et il reste a debattre du bon et du mauvais...

        Pour ton velo, tu ne le laisserais pas trainer en bas de chez toi dans nos banlieues, alors reprends tes bonnes vieilles habitudes et n’enquiquine plus les braves gens ! smiley


        • bbristo bbristo 21 décembre 2006 05:10

          C’est bien d’avoir cité le bon travail de traduction de http://blogenchine.com Est-ce que depuis ces actions de police il y a du changement ? Une réponse affirmative n’est pas évidente. C’est un peu comme les grands nettoyage de printemps et puis ont reprend ses vieilles habitudes. De vieux immeubles continuent d’être démolis et ils seront remplacés par des plus beaux. Le projet de Puyang ville propre s’inscrit dans un cadre beaucoup plus grand que le label et c’est aussi 2008 qui fixe la prochaine échéance. Nouvelles routes, immeubles, hôpitaux, places de parcs pour belles voitures, etc. Cela ne fait aucun doute que Puyang, la Chine va de l’avant et la question est de savoir si le mode de vie des habitants, plutôt décontracté (à l’extérieur), subira des influences et de quelle façon vivront-ils dans un nouveau décor ? Je partage l’avis qu’il faut regarder le bon comme le mauvais de cette évolution. Quant à savoir qui sont les braves gens ?


          • Haina (---.---.21.109) 21 décembre 2006 11:24

            Le Guangzhou vient de connaitre un pas en avant de cette politique du ravalement de facade... Au journal televisé de midi on montrait une marchande ambulante arretee faisant face aux juges.

            Cette politique n’etait jusque la qu’un petit jeu du chat et de la souris. Seules les souris etourdies se voyaient confisquer leurs tricycles ou leur marchandises quand les autres avaient detalé (juste rejoint les spectateurs pour les plus malines).

            Imaginez un peu : je suis dans l’hyper-centre de Pekin, heure de pointe, la rue est bouchee a mort par la communauté grandissante d’automobilistes amateurs de berlines, meme la piste de velo est bloquee par de grosses BMW et Audi noires... Devant moi la camionnette des flics et son haut-parleur qui repete :« rangez vous sur le bas cote » d’une voix monotone. C’est une course poursuite a l’arret ! Le delinquant ? Un paysan (brave) monté sur une remorque pleine de pasteques. La mule qui tire la remorque ne sait comment se faufiler parmi les Mercedes qui crachent leur vapeurs toxiques... pendant un quart d’heure on se dit que le policier va descendre, mais non. Le malfrat et son mulet peuvent galoper vers la liberte ! J’aime la Chine. smiley

            Une limite est franchie donc aujourd’hui. Les pressions (2008 l’OMC les occidentaux) font que la marchande de Guangzhou ne peut exercer son dur metier. Un debat s’installe en Chine. La dame ne sait pas lire. Conclusion, comme en France, il faudra avoir des diplomes pour pouvoir crier « des marrons chauds ! »


            • bbristo bbristo 21 décembre 2006 12:44

              un bon commentaire ! Et si vous le permettez, j’aimerais le mettre sur mon blog


            • Haina (---.---.20.174) 22 décembre 2006 10:53

              Je vais de ce pas visiter votre blog. Je vous permets ce que vous vous permettriez vous-meme. smiley Ici en Chine les droits d’auteurs sont mal percus smiley

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