Puyang ville propre ?
Puyang avait le label « ville propre de Chine. » Cette année, le titre est remis en jeu.
Les voilà, ils sont de retour. Par rangées de six camionnettes aux couleurs municipales ils sillonnent les rues en prêchant l’hygiène et la propreté via une bande enregistrée qui est diffusée par les haut-parleurs sur le toit du véhicule de tête. Je ne sais pas en combien de lois ils déclinent l’hygiène. La dernière fois ils en étaient à la vingtième. Un ton paternel qui enjoint la responsabilité de chacun de faire de notre ville l’une des plus propres de Chine.
L’arrière des camionnettes est découvert et ils y jettent tout ce qui ne fait pas propre. Cibles privilégiées : pancartes publicitaires sauvages, matériel des marchands ambulants, terrasses de petits restaurants. Tables, chaises, ustensiles de cuisine, tout un fourbi s’entassent dans les bennes laissant ces petits commerçants dénués sur le trottoir. Nombre de commerces gardent le rideau de fer baissé. Personne n’élève la voix. On regarde et on attend que ça passe.
Ils s’éloignent et les vendeurs de fruits qui ont réussi l’esquive en se cachant derrière les blocs reviennent.
Cela a commencé il y a deux mois. Des marchés ont été rasés, des maisons démolies, des murs repeints en blanc, les égouts nettoyés et toujours ses voitures et leurs haut-parleurs.
Comme dans toutes les voitures de police, il y a un microphone et l’officier coupe le discours sur l’hygiène pour aboyer des ordres depuis son siège. Tu obtempère ou tu verras.
On les avait oubliés, après la première phase qui avait duré un mois, les terrasses ont refleuri et il était de nouveau facile d’acheter une crêpe aux œufs en bas de chez soi pour le petit-déjeuner. Maintenant je n’ai même plus le droit d’y laisser mon vélo ! La deuxième phase devrait être plus courte, le temps que les inspecteurs de Pékin reconduisent le droit à notre ville de s’adjoindre l’attribut de ville propre et puis nous pourrons à nouveau ripailler sur le trottoir. Lors de la première période c’étaient les inspecteurs de la province (Henan) qui étaient là.
Puyang, ville propre, c’est vrai que cela sonne bien ! Pour les touristes, les investisseurs étrangers il y a comme une invitation à venir visiter. C’est un label dont peu de villes peuvent se prévaloir en Chine ; il ne fait pas de doute que ce soit important pour l’économie de la région.
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