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Tibet, un toit du monde bien convoité

« Mon rêve est que le plateau tibétain entier devienne un lieu de refuge libre où l’humanité et la nature pourraient vivre en paix dans un équilibre harmonieux. Ce serait un endroit où des gens du monde entier pourraient venir chercher le vrai sens de la paix en eux-mêmes, loin de la tension et de la pression du reste du monde. Le Tibet pourrait en fait devenir un centre créatif pour la promotion et le développement de la paix ». Sa Sainteté le XIVe Dalaï-Lama (Conférence du prix Nobel de la Paix, 11 décembre 1989 à Oslo).

Chine et Tibet... Des siècles de lutte entre les peuples chinois et tibétains pour obtenir ou conserver la mainmise sur ce territoire mythique, cette terre de légendes, de culture, de spiritualité... mais aussi disposant d’une géolocalisation stratégique, d’un sous-sol bourré de minerais recherchés, d’un potentiel de production d’énergies renouvelables exceptionnel... bref, une vraie aubaine pour la Chine, s’il n’y avait les Tibétains...

Dans cette première partie de mon analyse, je vais vous présenter le territoire tibétain, son histoire, les origines de la crise actuelle. Puis dans une 2e partie à paraître, nous étudierons plus précisément la révolte en cours, incendie qui tend à s’étendre à tout le Tibet, et que la Chine a bien du mal à éteindre cette fois... sous le regard attentif des démocraties occidentales... Dans le même temps, une opposition plus radicale et qui s’oppose à la voie non violente du Dalaï-Lama apparaît clairement. Que peut-il se passer maintenant ? (2e partie)

Géostratégie : le Tibet, un vaste territoire d’une grande richesse... convoité de longue date...

Situé sur la partie prédominante de l’Himalaya et de l’Hindou-Koush, le Tibet, 2 500 000 km² (Grand Tibet), est constitué de trois régions :

- l’Ü-Tsang (Dbus-Gtsang, en tibétain), au centre ; s’y trouvent notamment le grand plateau désertique du Chang Tang et les plus hauts lacs salés du monde ;

- l’Amdo (A Mdo) au Nord-est ;

- le Kham (Khams), à l’Est.

L’altitude moyenne du Tibet est de 4 200 mètres (75 % de la région est située au-dessus de 4 000 mètres) et la plus haute montagne est le Chomo Langma (Everest), qui culmine à 8 848 mètres.

Au Nord, le Tibet s’étend jusqu’au plateau de l’Asie centrale, et à l’Est il est essentiellement constitué de vallées fluviales.

Le climat rigoureux et l’altitude expliquent que le Tibet dispose de peu de forêts, mais en revanche il est riche en pâturages et prairies, qui constituent environ 45 % du territoire.

Ces pâturages sont parcourus par une population clairsemée de bergers-nomades, à la tête de troupeaux importants.

Le Tibet constitue le principal bassin hydrographique de l’Asie ; de nombreux fleuves et rivières y prennent naissance (Fleuve jaune, Fleuve bleu, Mékong, Brahmapoutre, Indus...) et il possède plus de 2 000 lacs naturels (Kokonor, Nam Tso, Tso Nganpo...). Son potentiel de production d’énergie d’origine hydraulique est très important (estimé à 250 000 MW).

Le Tibet possède également le potentiel de production d’énergie solaire le plus élevé du monde après celui du Sahara, ainsi que de ressources significatives en énergie géothermique.

En termes de biodiversité, le Tibet présente de vastes étendues de terres pas ou peu anthropisées (plus d’un million de km²) ; nombre de ces territoires constituent des habitats uniques, et le Tibet abrite de nombreuses espèces végétales et animales endémiques (drong ou yak sauvage, kiang ou âne sauvage, gazelle du Tibet, antilope du Tibet, singe au nez retroussé...).

En 1990, la zone protégée du Tibet comprenait vingt réserves sur une superficie totale de 40 100 km2 ou 1,6 % de la superficie totale du pays, ce qui est relativement peu important si l’on considère le caractère exceptionnel de cette région du monde. Fin 1991, une nouvelle et vaste réserve de 237 000 km2 a été ouverte, la réserve du Chang Thang, probablement la plus grande région protégée du monde.

Mais ce dont le Tibet a le plus besoin, c’est d’une politique de conservation officielle et efficace menée sur le terrain, pour lutter contre les actes de prédation et les braconnages en nombre grandissant.

De par leur culture et leurs croyances, les Tibétains, depuis des siècles, respectent la nature, évitent autant que possible de donner la mort, et vivent en harmonie avec leur environnement.

Le problème a donc essentiellement pour origine les mutations extrêmement rapides imposées à cette société traditionnelle et l’arrivée de populations chinoises envoyées par le gouvernement central pour coloniser et exploiter le Tibet, qui ne partagent pas les valeurs tibétaines de respect de la vie sous toutes ses formes, et utilisent des méthodes industrielles agressives, polluantes et destructrices.

Le Tibet dispose de ressources minières considérables ; les principaux minerais présents sont : la bauxite, le borax, l’uranium, le fer, le cuivre, le chrome, le charbon, le sel, le mica, le lithium (plus grosse réserve mondiale), l’étain, l’or et le pétrole. Leur exploitation à grande échelle va se développer à partir des années 1960, au fur et à mesure de l’expansion chinoise. La plupart des bénéfices retirés reviennent aux ouvriers et entreprises chinois.

Il s’agit d’une exploitation extrêmement prédatrice pour l’environnement, les forêts, l’agriculture locale, la qualité des eaux de proximité (eaux de surface et souterraines).

Fin 1949, les Chinois vont redécouper le Tibet qu’ils viennent d’envahir : la plupart des provinces les plus riches vont être englobées dans les territoires chinois limitrophes, et leurs noms tibétains vont être remplacés par des appellations en langue chinoise ; le reste du territoire - essentiellement l’ancienne Ü-Tsang - devient la Région autonome tibétaine (RAT) - celle où se déroule aujourd’hui l’essentiel des émeutes.

L’intérêt des Chinois pour le Tibet apparaît plus clairement si l’on considère la richesse de ce vaste territoire, resté peu exploité par sa population d’origine. Cuivre, lithium, uranium, entre autres, sont des minerais recherchés et de plus en plus rares et/ou coûteux à extraire partout ailleurs dans le monde, et dont la Chine a besoin pour poursuivre sa croissance à deux chiffres.

Face à de tels enjeux d’ordre économique, les droits de l’homme et les considérations d’ordre culturel et religieux n’ont que peu de poids. Il est évident que la Chine va tout faire pour assimiler de force la population locale, qui, bien qu’hostile à ses méthodes d’exploitation et de colonisation des territoires, a résisté jusqu’ici dans la non-violence, en respect avec la doctrine bouddhiste et les consignes données par le Dalaï-Lama à son peuple, depuis son exil de Dharamsala.

Le Tibet : une population, une langue, une culture...

Le peuple tibétain a une identité propre, soudée autour d’une langue, une religion et une culture communes.

D’un point de vue ethnique, les premiers tibétains étaient probablement d’origine tibéto-birmane, origines qui se sont enrichies au fur et à mesure des invasions successives (Mongols, peuples himalayens).

Si le bouddhisme a fortement influencé la culture tibétaine depuis le VIIe siècle, il s’y est mêlé à la religion locale antérieure, le Bön.

Le Bön est la religion de type shamanique qui était pratiquée au Tibet avant l’arrivée du bouddhisme. Il est probable que les deux croyances sont entrées en concurrence à un moment donné, mais finalement, même si le Bön est devenu minoritaire, il va continuer à cohabiter avec le bouddhisme tibétain, et même l’enrichir de quelques aspects de type ésotérique.

Selon les croyances du Bön, le monde est habité d’esprits que les activités humaines dérangent, d’où le recours aux prêtres Bönpos qui vont servir de médiums et pratiquer des rituels complexes d’apaisement de ces esprits-divinités. La religion Bön, qui disposait de nombreux temples avant l’arrivée des Chinois, a subi de nombreuses persécutions du fait de ces derniers ; elle est encore pratiquée par quelques adeptes réfugiés pour l’essentiel en Inde ou au Népal et le gouvernement tibétain en exil soutient un projet de création d’institut international du Bön au Népal, afin de préserver cette doctrine indissociable de la culture et de la spiritualité tibétaines.

Actuellement, environ 6 millions de Tibétains vivent au Tibet, et 150 000 en exil, sont installés en majorité en Inde (environ 100 000 personnes), au Népal (environ 20 000) et au Bhoutan (communauté d’environ 2 000 réfugiés). Ils sont bouddhistes à 90 %.

Les Tibétains sont majoritairement des éleveurs (pasteurs nomades) et des agriculteurs qui pratiquent une agriculture montagnarde de subsistance (culture de l’orge principalement) ; l’administration, les commerces et les services étant habituellement gérés par les Chinois.

La capitale du Tibet est Lhassa.

Le drapeau tibétain[1] représente une montagne avec deux lions des neiges, un soleil avec des rayons rouges et bleus.

Le chef de l’Etat, qui est en même temps le chef spirituel du Tibet, est Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama[2], qui vit en exil à Dharamsala, en Inde depuis 1959.

Le gouvernement tibétain en exil est une démocratie ; les élections ont lieu tous les cinq ans, et le Parlement, qui siège à Dharamsala, compte 46 membres.

Histoire du Tibet, traits majeurs :

Les premières traces de peuplement découvertes au Tibet remontent au mésolithique, entre 12 000 et 6 000 avant J.-C.

Depuis 127 avant J.-C., le Tibet a été gouverné par une monarchie héréditaire ; au VIIe siècle de notre ère il est unifié par le roi Songtsen Gampo qui y règne de 620 à 640.

L’empire tibétain rayonnera bien au-delà de ses frontières, étendant son influence au Népal et au Turkestan.

En 821, le Tibet signe un traité de paix avec la Chine voisine, instaurant la frontière entre les deux pays et assurant une coexistence pacifique aux populations tibétaine et chinoise. C’est durant ce IXe siècle, que le bouddhisme prend racine au Tibet.

Au début du XIIIe siècle et jusqu’en 1350, le Tibet se soumet aux Mongols, qui ont également conquis la Chine.

En 1652, le Ve Dalaï-Lama se rend à Pékin ; le Dalaï-Lama devient guide spirituel de l’Empereur de Chine qui, en échange, promet de protéger le Tibet.

A partir du XVIIIe siècle, les Chinois, venus pour libérer le Tibet des invasions mongoles puis népalaises, en profitent pour s’introduire dans l’administration tibétaine, installer une garnison militaire et imposer une tutelle impériale, commençant ainsi à restreindre l’indépendance de la région.

Le début du XXe siècle est marqué par une rivalité entre les Anglais et les Russes qui veulent étendre leur influence en Asie. En 1904, les Anglais entrent à Lhassa avec pour objectif d’instaurer dans la région une voie commerciale ; leur arrivée provoquera la fuite du XIIIe Dalaï-Lama.

Mais en 1911, la dynastie des Qing s’effondre, la première République chinoise est proclamée. Le XIIIe Dalaï-Lama revient, et le Tibet va profiter des 18 années d’instabilités qui vont se succéder en Chine pour chasser les Chinois de Lhassa et retrouver son autonomie.

C’est en 1913, que le Tibet, qui dispose d’un peuple, d’un territoire, d’une monnaie et d’un gouvernement, proclame son indépendance, qui durera jusqu’en 1950.

En effet, dès 1949, Mao Ze Dong envoie des troupes reconquérir la région.

En mai 1951, le Tibet est soumis et un accord en 17 points est signé, sous la contrainte, avec la Chine ; il prévoit que le Tibet reconnaît la souveraineté de la Chine sur ses territoires en échange d’une promesse de respect d’une très grande autonomie accordée au peuple tibétain. Mais cette promesse ne sera pas respectée bien longtemps, et les Tibétains vont se soulever contre l’occupation chinoise et abroger le traité de 1951.

En mars 1959, le XIVe Dalaï-Lama, alors âgé de 24 ans, et dont la vie semble en danger, doit fuir et se réfugie en Inde, avec quelque 85 000 Tibétains. La répression au Tibet sera terrible.

A ce jour le Dalaï-Lama, qui n’est jamais retourné au Tibet, vit toujours en exil à Dharamsala en Inde.

Durant la révolution culturelle chinoise (1966-1976), des exactions atroces seront perpétrées à l’encontre de la population tibétaine, dont le bilan n’a pu encore être dressé faute de pouvoir accéder librement à cette région, mais on peut sans crainte d’erreur ni d’exagération évoquer la notion de génocide...

Des centaines de milliers de Tibétains vont mourir, déportés dans les camps de travail, emprisonnés, torturés, violés, poussés au suicide, victimes de famines organisées.

La quasi-totalité des 6 000 temples et monastères vont être pillés et détruits ; et ce n’est que depuis que la Chine a pris conscience de la valeur économique de ce patrimoine culturel tibétain, importante source d’apport de devises étrangères, générée par un tourisme en plein développement, que quelques monastères ont été restaurés ou reconstruits.

Après la mort de Mao en 1976, le Tibet va bénéficier d’un peu plus de tolérance, au niveau religieux notamment, mais cela ne va pas durer.

A partir de la fin des années 1980, les Tibétains vont commencer à organiser des rassemblements spontanés dans les espaces publics de grandes villes, pour manifester leur opposition à l’occupation chinoise au Tibet. Les moines et les nonnes tibétains deviennent les leaders de ce nouveau type de résistance pacifique.

En 1987, un renouveau du nationalisme tibétain sera à l’origine de nouvelles émeutes, qui se répéteront à différentes reprises entre 1988 et 1989. La réponse des occupants chinois sera brutale et se fera dans le sang ; des centaines de victimes seront dénombrées, il y aura de nouvelles vagues d’arrestations. En 1989, le pouvoir chinois instaure la loi martiale à Lhassa.

Les journalistes ne pouvant s’y rendre, la ville restant gardée sous étroite surveillance, il sera difficile de connaître l’ampleur de la répression.

En décembre 1989, le prix Nobel de la paix est attribué au Dalaï-Lama, ce qui lui donne une assise internationale et lui permet désormais de parcourir le monde pour plaider la cause de son peuple.

A la fin des années 1990, de nombreux moines et nonnes seront arrêtés et emprisonnés, pour avoir pris part à des manifestations non violentes ou tout simplement pour avoir fait connaître publiquement leur attachement au Dalaï-Lama. On leur fait suivre des séances de « rééducation patriotique », durant lesquelles ils sont amenés à s’engager à se montrer loyaux envers le Parti communiste chinois, à accepter que le Tibet soit considéré comme étant une partie de la République populaire de Chine, et à renier tout lien avec le Dalaï-Lama.

Nombre d’ONG ayant participé à des campagnes en vue de la libération de religieux emprisonnés, les entendront leur décrire ces mêmes motifs d’arrestation, ces mêmes moyens de pression, ajoutés à la privation de liberté, de communication avec l’extérieur, et même à la torture.

Depuis 1995, la situation s’est encore durcie : simplement détenir une photo du Dalaï-Lama, même dans la sphère privée, est interdit ; le gouvernement chinois cherche à s’introduire dans les monastères afin d’intervenir dans la formation et l’ordination des moines, et plus largement dans la pratique du culte bouddhiste.

Il est stipulé que les fonctionnaires d’Etat n’ont pas le droit de pratiquer de religion. Le chinois mandarin est devenu la langue officielle, ce qui pénalise les Tibétains qui ne le maîtrisent pas.

Par ailleurs, un autre événement s’est produit durant cette même période : la disparition du XIe Panchen Lama.

Le Panchen Lama est le deuxième leader religieux du Tibet, derrière Dalaï-Lama. Dans la tradition bouddhiste tibétaine, on les compare souvent au couple formé par la Lune et le Soleil ; enfin, ils ont, entre autres, pour rôle de participer à la reconnaissance du nouveau leader religieux Panchen Lama ou Dalaï-Lama, après que la précédente incarnation fut décédée. Il est donc très important que les deux charges coexistent.

En 1995, le Dalaï-Lama identifie la XIe incarnation du Panchen Lama ; c’est un garçonnet de 6 ans ; lui et sa famille partent donc s’installer dans le monastère où il doit parfaire son éducation religieuse. Mais peu de temps après, l’enfant, ses parents, et les religieux qui l’entouraient disparaissent... et ne seront plus jamais revus.

Parallèlement, le gouvernement chinois va introniser son propre Panchen Lama et veiller à son éducation. Mais malgré diverses tentatives pour l’imposer au peuple tibétain comme étant la seule véritable incarnation du Panchen Lama, le jeune Chinois ne sera jamais accepté ni reconnu par les Tibétains. Il vit toujours sous étroite surveillance policière chinoise, n’ayant que très peu de contacts avec l’extérieur. Du reste on ne sait pas grand-chose de lui.

Brimés dans la libre expression de leur culture, ayant l’interdiction d’utiliser leur langue, ou de simplement évoquer leur attachement au Dalaï-Lama, les Tibétains subissent une assimilation et une acculturation forcées, et n’ont plus la possibilité de pratiquer leurs anciens rites que dans le cadre de représentations à visées touristiques.

... Pourtant, l’opinion internationale continue à fermer les yeux sur cette situation dramatique, car la Chine représente un potentiel économique gigantesque ; et donc il est plus profitable de ne retenir que les quelques petites avancées démocratiques - réelles ou supposées - annoncées par le régime chinois envers sa population, plutôt que de dénoncer fermement la situation tibétaine.

... Et le temps presse : la population tibétaine est devenue minoritaire sur ses terres, où la Chine expédie des colons toujours plus nombreux pour occuper les emplois industriels et d’administratifs créés, mais aussi pour imposer sa culture et son mode de vie par le nombre.


[1] Le drapeau actuel du Tibet a été créé par le XIIIe Dalaï-Lama (début XXe siècle). Le triangle blanc central représente la montagne enneigée (pour rappel, le Tibet est aussi appelé le Pays des Neiges) ; le soleil au centre représente la liberté et le bonheur spirituel du peuple tibétain ; les 6 rayons rouges représentent les 6 tribus d’origine du peuple tibétain ; l’alternance de rayons rouges et bleu foncé symbolise la détermination des deux déités séculaires du Tibet à défendre les traditions spirituelles du pays ; les deux lions des neiges symbolisent la victoire du pouvoir spirituel au Tibet ; ils portent les 3 joyaux qui représentent les trois sources de refuge spirituel, soit le Bouddha, sa loi (dharma) et la communauté monastique (sangha), et en dessous ils présentent un motif circulaire à deux couleurs, symbolisant l’adhésion volontaire aux vertus divines et aux codes de la morale humaine.

[2] Né en 1935 dans une famille de paysans du nord-est du Tibet, le XIVe Dalaï-Lama, 72 ans, est l’héritier d’une dynastie spirituelle qui remonte au XIVe siècle. Il a été reconnu à l’âge de 4 ans comme étant la 14e incarnation du Dalaï-Lama, chef religieux suprême du bouddhisme tibétain.

Il a alors été conduit au palais du Potala, à Lhassa, afin d’y recevoir les enseignements religieux nécessaires à sa charge.

A l’âge de 15 ans, il est intronisé précipitamment car les troupes chinoises viennent d’envahir le Tibet. Pendant neuf ans, il va essayer de faire prévaloir une réponse non-violente, mais des émeutes anti-Chinois vont éclater ; elles seront réprimées dans le sang et le Dalaï-Lama doit fuir son pays en 1959, avec quelques compagnons. Après un périple de treize jours, il arrive en Inde, où il se voit offrir l’asile politique dans la ville de Dharamsala. C’est dans cette ville qui va voir affluer au fil des ans de nombreux réfugiés tibétains, que le Dalaï-Lama constitue son gouvernement tibétain en exil.

En 1989, il se voit décerner le prix Nobel de la paix.


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22 réactions à cet article    


  • Rdlm 28 mars 2008 11:35

    Tiens, au fait, les Tibétains ne sont plus adeptes de la non violence ???

    Article trop partisant !

    ayant l’interdiction d’utiliser leur langue

    Il me semble que c’est faux et puis y’a pas qu’au Tibet que ça existe mais en Belgique aussi. Pourtant aucune réaction internationnale...

     

    Apartheid linguistique en Flandre : La commune flamande de Liedekerke a adopté un nouveau règlement qui autorise les responsables des «  plaines de jeux » (jardins d’enfants) à refuser l’admission des enfants ne parlant ou ne comprenant pas le néerlandais.

     


    • cza93 cza93 28 mars 2008 12:36

      "sous le regard attentif des démocraties occidentales... Dans le même temps, une opposition plus radicale et qui s’oppose à la voie non violente du Dalaï-Lama apparaît clairement. Que peut-il se passer maintenant ? (2e partie)"

      je suis extrèmement en colère car mon texte a été modifié dans son sens profond, charcuté, détourné et je n’ai jamais écrit les lignes ci-dessus !!!!

      c’est inadmissible de pratiquer un tel travail de sappe et je ne féléicite pas les gens qui s’octroient ainsi le droit de la faire ;

      car, j’ai écrit :

      1/ que la Chine avait cette fois des difficultés à réprimer les émeutes au Tibet selon ses méthodes habituelles (soit la violence), car bien que les pays occidentaux regardent ces évênements de loin et sans trop s’impliquer politiquement, il y a cette fois des témoins ... alors même que la Chine fait tout pour nous faire croire qu’elle est en train de faire rentrer des principes démocratiques dans son fonctionnement.

      2/ il y a des jeunes étudiants tibétains (notamment installés aus USA et en Inde), qui, tout en reconnaissant la justesse des propos du Dalaï-lama, commencent à se dire que la non violence, c’est bien, mais jusque là ça n’a donné aucun résultat, donc il faut continuer à manifester, à se faire entendre, à s’opposer bruyament à la Chine, ne pas laisser retomber l’intérêt des occidentaux ni le militantisme sur place au Tibet (mais dans leur petit calcul ils ne tiennent pas compte des risques qu’ils font prndre au peuple tibétain sur place, aux risques de répression ... contrairement au Dalaï-lama).

      VOILA CE QUE JE VOULAIS DIRE ET QU’UN REDACTEUR INCOMPETENT OU PRO CHINOIS A DENATURE !!!


      • cza93 cza93 28 mars 2008 12:49

        l’intro de mon texte a été remaniée dans ce sens, ce qui le dénature profondément.

        du reste si vous les lisez en intégralité (contrairement à notre correcteur / censeur zélé) vous verrez bien que ça ne tient pas la route, ces 3 phrases d’intro remaniées par rapport au développement de mes arguments.

        Bien sur il n’est plus question que la suite de cet article soit publiée sur un site qui ne respecte ni les auteurs, ni leurs idées ; du reste, ce n’est pas la première fois que je ne passe pas sous les fourches caudines d’une censure stupide et qui ne maitrise pas totalement le sens des mots (un article sur notre patrimoine culturel local a été refusé par AVOX car estimé trop commercial alors que précisément je faisais l’éloge d’une région de France - les Alpes mancelles - qui a su mettre en valeur ses richesses naturelles et architecturales pour s’ouvrir à un tourisme qualitatif qui ne cède pas à la logique du tourisme de masse et à sa ribambelle d’échoppes et hotels standardisés ... )

        Je suis désolée autant pour le peuple tibétain qui se trouve insulté, que pour mes idées qui n’ont pas été respectées ainsi qu’au droit des lecteurs à accéder à une information vérifiée et de qualité ... ce qui n’est plus le cas ici !

        vous pourrez lire la suite et me retrouver sur Esprits Libres.

         


        • Mon Moulin 28 mars 2008 12:57

           Un très bon site qui montre des exemples de la désinformation dans les médias occidentaux sur les émeutes de Lhassa :

           

          http://www.anti-cnn.com/


          • retz 28 mars 2008 13:13

            Que veut tu demontrer que la chine est une démocratie et les tibétains de dangereux séparatiste...

            Tu ne fais que relayer la propagande chinoise pour des photos ne correspondant pas à la légende donc selon toi il ne se passe rien au tibet...

             


          • cza93 cza93 28 mars 2008 13:15

            @retz :

            commencez par apprendre à lire ... jusqu’au bout. d’autant qu’ici les commentaires que j’ai ajoutés sont impératifs car mon texte a été modifié dans son sens sans mon consentement (que je n’aurais jamais donné !)

             


          • retz 30 mars 2008 04:21

            @ cza93 je réagissais au commentaire de Mon Moulin...


          • Mon Moulin 28 mars 2008 13:42

             Qui est vraiment le DalaÏ Lama ?

            http://librepenseefrance.ouvaton.org/medias/france_culture/fc_09_2006.htm

             

            France Culture 10 septembre 2006 - Le Dalaï Lama et le Waffen SS

            Patrice Sifflet : à l’antenne, le groupe Marianne de la Libre Pensée. Cher Georges André Morin, lors de notre émission de juin dernier consacrée au Da Vinci Code, vous avez signalé, de manière incidente, que l’actuel Dalaï Lama avait été formé par un ancien Waffen SS autrichien. Pouvez vous préciser ?

            Georges André Morin : cette affaire est bien connue et depuis longtemps. Le film « Sept ans au Tibet » réalisé par J- J Annaud en 1997, avait bien involontairement ravivé les mémoires au grand dam des idolâtres occidentaux de sa Sainteté le 14 ème Dalaï Lama, Tenzin Gyatso à l’état civil, si j’ose dire. Quelques rappels factuels peuvent être tirées du best seller publié en 1952 et qui sert de trame au film, le livre de Heinrich Harrer, « Sept ans d’aventure au Tibet ». Ce livre a eu un énorme succès, bénéficiant de la mode d’ouvrages d’alpinisme comme « Annapurna premier 8000 » de Herzog ou « Premier de cordée » de Frison – Roche.

            En septembre 1939, un groupe d’alpinistes allemands procède à des reconnaissances dans l’Himalaya occidental en vue de préparer l’accession du Nanga Parbat, un des quatorze plus de 8000 mètres de l’Himalaya (8114 en l’occurrence). Ces malheureux touristes allemands sont arrêtés au moment où ils s’apprêtaient à gagner l’Iran faute d’avoir trouvé à Karachi le cargo supposé les ramener en Allemagne. Ils sont arrêtés par les anglais. Après plusieurs tentatives, ils réussissent à s’évader de camp de prisonnier de Dehra Dum en avril 1944. Ils gagnent le Tibet, se retrouvent à Lhassa. Harrer finit, dit-on, vers 1948, par devenir un familier du jeune Dalaï Lama, né le 6 juin 1935 et supposé être la réincarnation du 13 ème Dalaï Lama, Thubten Gyatso, mort le 17 décembre 1933. Harrer reste à Lhassa jusqu’à la libération de la ville par l’Armée nationale de libération populaire en 1950 puis rentre en Autriche.

            P.S : la question que l’on se pose, c’est Harrer était –il ou non nazi ?

            G- A M : Ce fait fut d’abord nié . Puis lors des polémiques liées au film de 1997, des publications émanant des bureaux du Dalaï Lama prétendirent que le séjour de Harrer au Tibet fut pour lui une rédemption. Harrer est devenu célèbre peu après l’Anschluss, annexion de l’Autriche par le Troisième Reich en mars 1938, pour avoir réussi l’ascension de la première face nord du mont Eiger le 24 juillet 1938.Il fut personnellement félicité par Hitler : « les enfants vous avez fait du bon travail ». Harrer devint une des vedettes du régime. Il est tout naturellement incorporé dans ses troupes d’élite, les Waffen SS. Mais son livre est écrit avec prudence ; c’est très bien « fait ». Ainsi le début du récit est celui de son arrestation. Au passage, cette arrestation est dite « arbitraire ». Pourtant l’Allemagne et le Commonwealth n’étaient pas en état de guerre. Son emprisonnement semble l’avoir totalement coupé du monde Ce n’est que fin 1944, plusieurs mois après son évasion qu’il a des nouvelles sur ce qui se passe en Europe et fait une allusion prudente à la guerre. Il écrit : « nous apprenons d’étranges choses sur l’Allemagne…toutes les villes ont été rasées. Des milliers d’avions américains débarquent des troupes en France. L’Armée Rouge avait chassé les Allemands de Russie ». Est ce là l’état d’une imagination orientale ? Ces déclarations sont surprenantes. Il fait des allusions à des réseaux indépendantistes hindous, dont il est connu que Hitler, ce de bonne guerre par rapport aux Anglais, les caressait « dans le sens du poil ». On constate qu’il a du mal à s’avouer vaincu. Il ne fait aucune allusion à l’invasion de la Pologne, de la France puis de la Russie. Alors que bien après la fin de la guerre, il relève avec satisfaction que les Tibétains ignorant complexes et préjugés contemplant les événements mondiaux avec le détachement du sage. Ni allusion, ni regret quant aux atrocités allemandes. On pourrait résumer : un sage « détachement ».

            P.S : à le lire, Harrer n’a bien sûr aucune compétence en matière religieuse. Il est censé apporter au Dalaï Lama un aperçu sur le monde extérieur et les technologies modernes. Harrer loue l’habileté de son jeune élève dans sa quatorzième année, pouvant démonter et remonter une caméra, qui s’excite à l’idée de démonter un moteur de voiture pour alimenter un générateur électrique et monter une salle de cinéma dans une dépendance du palais du Potala, dont je précise que la surface est supérieure à celle du château de Versailles. Mais les allusions géopolitiques sont quand même présentes. Le Tibet, écrit-il est un état « indépendant ». Sa superficie est trois fois celle de la France, trois fois le Reich. C’est le pays le plus haut du monde ; et son jeune élève est fier d’être le chef du pays le plus haut du monde. Surtout, Harrer dit clairement à la fin que sa position est anticommuniste. Par ailleurs à la page 71 (de l’édition dont je dispose), il écrit : « la domination qu’exercent les moines du Tibet est absolue. C’est l’exemple type de la dictature cléricale ». Dont acte ! Mais sous sa plume ce constat n’est pas une critique…

            P.S : au fait, la présence de Harrer est elle fortuite ?

            G-A M : sa présence durant l’été 39 est tout sauf fortuite. C’est là où le bât blesse. L’expédition de Harrer fait suite à une expédition très officielle dirigée par un certain E.Schäfer, nommé en 1936 SS- Untersturmführer (sous lieutenant) de l’état major de Himmler, expédition organisée personnellement par Himmler dans le cadre de l’Ahnenerbe SS (« Héritage des ancêtres »), organisme créé au sein de la Waffen SS et dont la mission était de rechercher les origines de la race aryenne. Un des membres de cette expédition était un ethnologue du nom de Beger qui s’illustrera à Auschwitz par de prétendues recherches scientifiques pour y mesurer des milliers de squelettes en vue de la création d’un musée de la race aryenne. Ce point est rappelé dans un article du journal le Monde du 5 août dernier dans un article intitulé « Shangri La ou le Tibet des fantasmes ». Je constate avec satisfaction que le politiquement correct finit par reconnaître un certain nombre de choses …

            A la fin du XIXème siècle, les théoriciens racistes ou racialistes étaient Gobineau ou Vacher de Lapouge. Derrière cela existaient des sociétés secrètes dont la plus connue est la Société de Thulé, fantasmant sur des aryens purs aux confins du Tibet ou de l’Afghanistan, issus d’un royaume mystérieux, enterré et ayant survécu aux précédentes glaciations…Si vous regardez une carte, le Nanga Parbat et ses 8114 mètres, but avoué de Harrer, est un sommet du Punjab, au nord ouest du Cachemire, proche de la Chine (deux à trois jours de marche), proche du Pakistan, plus exactement de cette étroite bande, le Wakhan , inventée par les cartographes anglais pour séparer l’empire russe de l’empire des Indes ; cette bande avec la vallée du Panshir de l’excellent commandant Massoud fait à certains endroits à peine 15 km entre le Cachemire ; Pakistan d’aujourd’hui et l’ancienne URSS. D’ailleurs les nazis ont essayé aussi de faire risette aux Afghans, avec plus ou moins de succès. Par exemple, les feux rouges de Kaboul (d’avant les guerres civiles récentes) étaient les anciens feux rouges de Francfort offerts par le gouvernement hitlérien dans les années trente. Je tiens à dire, pour l’honneur de l’ancien roi Zaher Shah, âgé de 93 ans aujourd’hui et son Premier ministre M. Tarzi qu’ils menèrent une politique tout à fait sovietophile. Le gouvernement afghan resta de marbre face aux offres des nazis. Outre le mythe de la race aryenne, cette région provoquait des fantasmes géostratégiques au même titre que le Caucase. Tandis qu’Hitler s’enferrait à Stalingrad, des alpinistes allemands eurent pour but de planter le drapeau nazi sur le mont Elbrouz qui n’est lui qu’à 5633 mètres. Dans « Mein Kampf », s’agissant des liens entre les origines aryennes et le nazisme, Hitler décrit la conception du drapeau nazi : « moi même, après d’innombrables essais, je m’arrêtais à une forme définitive : un rond blanc sur fond rouge et une croix gammée noire en son milieu. Les couleurs uniques témoignent de notre respect pour le passé. » Je précise : noir, blanc, rouge du drapeau impérial allemand. Dans le rouge nous voyons l’idée sociale du mouvement, dans le blanc l’idée nationaliste, dans la croix gammée, la mission de lutte pour le triomphe de l’aryen. La croix gammée est omniprésente dans les monastères tibétains. Je me souviens avoir eu la surprise en visitant un monastère tibétain, celui de Sanyé, en 1994,de me trouver environné de croix gammées. C’est un symbole solaire de la religion traditionnelle tibétaine, celle qui a précédé, lequel est le bouddhisme relativement récent dans l’histoire du Tibet.

            Pour les liens entre la société de Thulé et les nazis soyons précis ; elle a inspiré en janvier 1919 la création du Parti national ouvrier allemand par Drexler et K.Harrer, homonyme de l’alpiniste lequel a été transformé en février 1920 en Parti National Socialiste ! Au sein dudit Parti nazi, Himmler s’est mis à rechercher de ces fantasmagories ; Hitler, affectant de se tenir en retrait. Ce qui est sûr c’est que le XIIIème Dalaï Lama, Thubten Gyaso, a en personne procédé à la traduction de « Mein Kampf » en tibétain, dont un exemplaire lui était parvenu. Un ouvrage récent consacré aux théocrates du Tibet, en leur étant globalement favorable, décrit le XIII ème Dalaï Lama : « Thubten Gyaso avait été conduit dans la double voie de l’autoritarisme et du pessimisme. Il n’avait pas confiance en ses ministres ni en ses proches collaborateurs. Chacun avait peur du Dalaï Lama ». Détail anecdotique pour un tibétain, il portait au début de sa vie, vers la Première guerre mondiale, des moustaches en crocs à la Guillaume II et à la fin de sa vie une calvitie distinguée et un petite moustache le faisant ressembler à un maréchal français en retraite à la réputation sinistre.

            P.S : aujourd’hui le Dalaï Lama est présenté comme une victime du gouvernement chinois, exilé et persécuté. Il est partout à la télévision, fait de meetings, les médias tentent de l’aider. Tout le monde pleure. N’y a –t-il pas une contradiction avec ce que vous venez de dire ?

            G-A M : historiquement, la notion de Tibet indépendant n’a aucun sens. Le Tibet fait partie du monde chinois, depuis le XIIIème siècle, voire plus. Au début du XX ème siècle, les empires russes et britannique lorgnent sur ce territoire. Les Britanniques tentent une occupation du pays à partir de 1904. Ce qui conduit le XIII ème Dalaï Lama à se réfugier en Chine et à obtenir finalement, grande habileté de l’empire chinois finissant, la reconnaissance internationale de la souveraineté la Chine sur le Tibet. C’est à ce moment que le XIII ème, retenu à Lhassa, a exprimé ses premières velléités d’indépendance. A la fin des années 20, deux séries de timbres tibétains furent tout simplement des timbres de l’empire des Indes dans une première version surchargée et ensuite modifiée. L’idée d’un Tibet indépendant dans les années 30 est symétrique de la constitution de l’état croupion du Mandchoukouo par les japonais pour justifier leur occupation de la Mandchourie. Il y a un facteur commun, c’est le petit nombre de pays – les Etats fascistes et le Vatican ainsi que le Salvador – qui alors ont une représentation diplomatique à Moukden, en Mandchourie ; le Salvador étant le pays qui a déposé aux Nations Unies plusieurs motions pour la reconnaissance d’un Tibet indépendant, lequel n’a jamais existé. Il est stupéfiant de remarquer que le Dalaï Lama actuel, en 1994, a voulu réunir à Londres des personnalités occidentales ayant connu un Tibet indépendant. Sur les sept personnalités, il y avait les deux Waffen SS, Harrer l’alpiniste et Beger l’ethnologue d’ Auschwitz et un diplomate chilien du nom de Miguel Sorano qui a fait carrière dans le sillage de Kurt Waldheim, en étant proche de Pinochet et des communautés nazies du sud du Chili.

            P.S : avec Pinochet, on trouve Jean Paul II, comme c’est curieux…

            G-A M : un facteur commun à toutes ces approches religieuses, c’est la verticalité du pouvoir. C’est le cas du Dalaï Lama qui représente un bouddhisme très minoritaire, venu au Tibet sur la Mongolie mâtiné de chamanisme sibérien et préexistant au bouddhisme.,, des cultes solaires adeptes de la croix gammée.

             


            • m.anuel 12 février 2013 14:56
              Le mythe de la connexion entre le Tibet et les Nazis est une création tardive d’auteurs français : le premier, Terry Legrand, publia en effet en 1933 [1] un roman intitulé « Les Sept têtes du dragon vert » dont un passage fut repris et développé par Louis Pauwels et Jacques Bergier dans leur célébrissime « Le Matin des magiciens » (1960). Cela a été démontré très clairement par Isrun Engelhardt (Université de Bonn), reconnue dans le milieu scientifique pour la qualité de ses travaux sur le Tibet et les Nazis.

              Après plusieurs refus du gouvernement tibétain, l’expédition de Schäfer au Tibet (1938-1939) fut autorisée à pénétrer au Tibet, atteignit Lhassa le 19 janvier 1939 et y resta deux mois. Schäfer ne put pas rencontrer le XIVème Dalaï Lama, alors âgé de quatre ans : en effet, ce dernier n’avait même pas commencé le long voyage qui, de sa région d’origine (Amdo), l’amena à Lhasa seulement le 8 octobre 1939. En revanche, il rencontra le Régent, Reting Rinpoche. Sur l’insistance du scientifique allemand qui voulait une preuve de son succès, le Régent adressa une simple lettre de courtoisie et quelques présents à Hitler. Malgré cela, il n’y eut jamais de contact officiel entre le gouvernement tibétain et les Nazis. Le fait que Schäfer ne put faire parvenir la lettre du Régent à Hitler que trois ans après son retour suffit à montrer le manque d’intérêt du gouvernement allemand pour le Tibet.

              Il semble qu’il y ait eu confusion entre deux personnages : E. Schäfer, le scientifique d’un côté, et H. Harrer, l’alpiniste de l’autre. Ce dernier quitta l’Allemagne en avril 1939 pour une expédition d’alpinisme au Nanga Parbat (aujourd’hui au Pakistan). Il fut capturé à Karachi, ainsi que tous ses compagnons, par les Britanniques trois jours avant le début de la guerre. Avec un compagnon de captivité, Peter Aufschnaiter, il s’échappa et atteignit Lhassa en janvier 1946. La première entrevue entre H. Harrer et le Dalaï Lama n’eut lieu qu’en 1949. Ils se rencontrèrent ensuite durant un an avec l’autorisation du gouvernement tibétain qui encourageait ainsi l’ouverture du jeune hiérarque sur le monde extérieur, et ses dispositions pour les connaissances techniques. Néanmoins, aucune source n’a jamais fait apparaître H. Harrer chargé d’une mission par Hitler. H. Harrer quitta le Tibet en 1951, à la suite de l’invasion chinoise.

            • m.anuel 12 février 2013 15:00
              Le mythe de la connexion entre le Tibet et les Nazis est une création tardive d’auteurs français : le premier, Terry Legrand, publia en effet en 1933 [1] un roman intitulé « Les Sept têtes du dragon vert » dont un passage fut repris et développé par Louis Pauwels et Jacques Bergier dans leur célébrissime « Le Matin des magiciens » (1960). Cela a été démontré très clairement par Isrun Engelhardt (Université de Bonn), reconnue dans le milieu scientifique pour la qualité de ses travaux sur le Tibet et les Nazis.

              Après plusieurs refus du gouvernement tibétain, l’expédition de Schäfer au Tibet (1938-1939) fut autorisée à pénétrer au Tibet, atteignit Lhassa le 19 janvier 1939 et y resta deux mois. Schäfer ne put pas rencontrer le XIVème Dalaï Lama, alors âgé de quatre ans : en effet, ce dernier n’avait même pas commencé le long voyage qui, de sa région d’origine (Amdo), l’amena à Lhasa seulement le 8 octobre 1939. En revanche, il rencontra le Régent, Reting Rinpoche. Sur l’insistance du scientifique allemand qui voulait une preuve de son succès, le Régent adressa une simple lettre de courtoisie et quelques présents à Hitler. Malgré cela, il n’y eut jamais de contact officiel entre le gouvernement tibétain et les Nazis. Le fait que Schäfer ne put faire parvenir la lettre du Régent à Hitler que trois ans après son retour suffit à montrer le manque d’intérêt du gouvernement allemand pour le Tibet.

              Il semble qu’il y ait eu confusion entre deux personnages : E. Schäfer, le scientifique d’un côté, et H. Harrer, l’alpiniste de l’autre. Ce dernier quitta l’Allemagne en avril 1939 pour une expédition d’alpinisme au Nanga Parbat (aujourd’hui au Pakistan). Il fut capturé à Karachi, ainsi que tous ses compagnons, par les Britanniques trois jours avant le début de la guerre. Avec un compagnon de captivité, Peter Aufschnaiter, il s’échappa et atteignit Lhassa en janvier 1946. La première entrevue entre H. Harrer et le Dalaï Lama n’eut lieu qu’en 1949. Ils se rencontrèrent ensuite durant un an avec l’autorisation du gouvernement tibétain qui encourageait ainsi l’ouverture du jeune hiérarque sur le monde extérieur, et ses dispositions pour les connaissances techniques. Néanmoins, aucune source n’a jamais fait apparaître H. Harrer chargé d’une mission par Hitler. H. Harrer quitta le Tibet en 1951, à la suite de l’invasion chinoise.

            • ZEN ZEN 28 mars 2008 14:02

              La versin de l’auteur paraît parfois bien simpliste, reprenant le discours formaté de nos medias. Un éclairage plus élargi paraît bien nécessaire :

               

              Le Tibet, enjeu de luttes internationales

              L’enjeu tibétain au XIXe siècle :

              "...Le Tibet fut donc une des pièces importantes de la géostratégie asiatique du XIXe siècle. Surtout, les conséquences de cette course au Toit du monde furent capitales pour le pays, puisque cet enjeu le fit entrer dans le droit international avec le statut de pays vassal de la Chine. La responsabilité n’en revient pas aux seuls Britanniques, en quelque sorte vainqueurs, qui jugèrent plus simple de traiter de la question tibétaine avec la Chine. Elle échoit aussi aux Tibétains, qui persistèrent dans leur volonté de rester en dehors de tout contact avec le reste du monde. Dans les années 1910, le XIIIe dalaï-lama comprit que pour exister pleinement il fallait que le Tibet entretînt des échanges diplomatiques avec les puissances, mais sa volonté se heurta à des siècles d’autarcie. Sur le long terme, l’invasion communiste chinoise de 1950-1959 et la complète intégration du pays à la Chine en qualité de Région autonome (1965) furent des conséquences de l’enjeu du XIXe siècle : le Tibet, replié sur lui-même, était resté, selon le droit, tel qu’il avait été défini en 1890-1893, un État vassal de la Chine et la quasi-absence de relations étrangères fit que la communauté internationale ne réagit pas, ou trop peu à cette invasion."

              — ".. le Tibet fait partie de l’espace chinois au plan historique , géographique et aussi culturel....les allers et retours ont été fréquents comme les interpénétrations ....au point que la puissance politico militaire venant à faiblir en Chine le Tibet s’est répandu au nord et à l’Est dans un espace qui lui était familier mais pas du tout au sud vers le Népal ni l’Inde...." (Le Furtif)

              Tibet - Wikipédia

              - Une réalité moins simple que les schémas médiatiques :A quelques mois des JO, pourquoi le Tibet se révolte

              Tibet : éviter la dérive émotionnelle


              • Mon Moulin 28 mars 2008 15:36

                 Tibet, the ’great game’ and the CIA 

                by Richard M Bennett, intelligence and security consultant, AFI Research

                http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=8442


                • Mon Moulin 28 mars 2008 18:30

                  Qui finance les tibétains en exil ? : 

                  ’Into the twenty-first century, via the National Endowment for Democracy and other conduits that are more respectable sounding than the CIA, the U.S. Congress continued to allocate an annual $2 million to Tibetans in India, with additional millions for "democracy activities" within the Tibetan exile community. In addition to these funds, the Dalai Lama received money from financier George Soros. (Heather Cottin, "George Soros, Imperial Wizard," CovertAction Quarterly no. 74 (Fall 2002).’

                  http://www.opednews.com/articles/genera_keith_mo_080324_a_buddhist_struggle s.htm


                  • masuyer masuyer 28 mars 2008 19:13

                    Mon Moulin,

                    c’est très bien le problème de financement des exilés tibétains.

                    Mais toutes les causes minoritaires ont leur petit soutien de pays au gré des changements dans leur nécessité géo-stratégique.

                    Les Etats-Unis n’accueillerait pas des réfugiés politiques Saoudiens, mais on accueilli très médiatiquement les boat-people vietnamiens et cubains. Ils n’ont pas soutenu les rebelles maoïstes du Nepal, La plupart des pays accordent le statut de réfugiés politiques aux opposants aux régimes ennemis.

                    Si la France venait à se brouiller avec la Turquie, il est à peu près certain que les réfugiés kurdes recevrait le statut de réfugié politique beaucoup plus facilement (ils ne l’obtiennent actuellement pas ou très peu)


                  • sandro 29 mars 2008 13:44

                    l’introduction de l’article à l’origine de ces débats est heureux, et un bon rappel. Le Tibet peut -être une Terre d’accueil pour la paix de tous dans une région où la nature respire encore un peu.Nous qui sommes en asphyxie mentale et physiologique, que le Tibet puisse avoir une relative indépendance et accueillir les aspirants à la Paix, c’est une ouverture. Nous en avons tous besoin. Après, qui a raison qui a tort, je ne sais, je vois seulement que la guerre sous ses aspects est en train de nous obligé à admettre que la Paix et la solidarité est la seule alternative possible pour les humains, qu’ils vivent.


                    • Corneliu Codreanu 29 mars 2008 14:16

                      Tibet : après le péril vert, le péril jaune

                      par Christian Bouchet

                      Samedi, 29 Mars 2008

                      J’ai toutes les raisons romantiques de me sentir solidaire du combat de libération nationale du peuple tibétain.

                      Le Tibet… J’ai exploré ses confins, fréquenté ses exilés (rencontrant même le Dalaï-Lama à Dharamsala dans une audience presque privée – nous étions une petite dizaine – à la fin des années 1970), étudié sa religion. Le mythe de Shamballah m’a longtemps fait rêver plus que de raison… et, dix années durant, l’Himalaya a été la seule destination que je pouvais envisager pour mes vacances estivales.

                      Et pourtant, je ne me sens nullement solidaire ni des émeutiers qui se sont déchaînés à Lhassa, ni de ceux qui relayent leur combat en Occident.

                      L’expression « Dis-moi qui tu fréquentes je te dirais qui tu es » s’applique si bien en l’espèce qu’il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qui est le commanditaire de toute cette agitation quand on voit les pantins et les laquais qu’elle mobilise : les Ménard, Glucksmann, Lévy et Cie qui n’ont pas dit un mot pour condamner les USA et réclamer le boycott des JO d’Atlanta et de Los Angeles au moment où l’Empire états-unien semaient la mort de masse en Irak, au Panama ou en Yougoslavie, qui n’ont pas eu un mot non plus contre cette grande « démocratie » qui torture officiellement à Guantanamo et qui a le plus fort taux au monde, très loin devant la Chine, pour le nombre de citoyens emprisonnés par rapport à la population globale ; les Romain Marie toujours à la remorque dans tous les mauvais combats ; l’atlanto-sioniste Vaclav Havel, le ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner et Elie Wiesel, par ailleurs membre du Comité du danger présent de Norman Podhoretz, et partisan de frappes préventives contre l’Iran.

                      En 1998, le journaliste Jim Mann écrivit dans le journal australien The Age un article qui s’appuyait sur des documents des autorités américaines. Il y était entre autres révélé que, dans les années 1960, la CIA offrait 1,7 millions de dollars par an au mouvement tibétain à l’étranger. Le dalaï-lama lui-même recevait 180.000 dollars par an de la CIA

                      Depuis, certaines des activités de la CIA ont été transférées à un nouvel organisme : le National Endowment for Democracy (NED, Dotation nationale en faveur de la démocratie). Une grande partie du soutien financier au mouvement tibétain émane désormais de cette source.

                      L’argent arrose entre autres l’International Campaign for Tibet (ICT). A son conseil d’administration siègent l’agent de la CIA et président tchèque Vaclav Havel et l’ancien président de la Lituanie Vytautas Landsbergis. Les deux hommes sont également membres du Comité international pour la démocratie à Cuba.

                      Un autre bénéficiaire de l’aide financière américaine est le Tibet Fund (Fonds Tibet). En 2001, Sharon Bush en était la directrice : elle n’est autre que la belle-sœur de l’actuel président des États-Unis.

                      L’argent du NED finance encore le Tibet Information Network (Réseau d’information sur le Tibet), dont le siège est situé à Londres. De même, la Tibetan Literary Society (Société littéraire tibétaine) palpe les deniers du NED. Le Tibet Multimedia Center figure lui aussi sur les feuilles de paie du NED. La Tibetan Review Trust Society quant à lui reçoit de l’argent du NED pour la publication du mensuel Tibetan Review. Depuis 1996, l’émetteur de radio Voice of Tibet est financé par le NED pour ses émissions en tibétain et en chinois. Dans le rapport du NED pour 2006, on peut lire que cinq organisations tibétaines reçoivent de l’argent pour un total de 173.000 dollars. La liste n’était pas complète en raison du « caractère confidentiel » de certaines donations.

                      Le NED n’est pas le seul bailleur de fonds du mouvement tibétain. De l’argent américain arrose également le dalaï-lama et son entourage via le Bureau of Democracy, Human Rights and Labor (DRL – Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail) du ministère des Affaires étrangères. Ce DRL reçoit de l’État de l’argent qu’il peut utiliser afin de favoriser la « démocratie et les droits de l’homme » partout dans le monde. Un quart de tout cette manne va à des organisations qui s’intéressent à la « démocratie et aux droits de l’homme » en Chine. Il s’agit en grande partie d’organisations tibétaines.

                      Comment donc se sentir solidaire d’un combat qui a de tels soutiens ?

                      Comment se sentir solidaire d’un Dalaï-Lama qui, en octobre dernier, recevait du parlement américain sa Médaille d’Or, la plus haute distinction qu’il puisse décerner. Le « pape » des Tibétains avait alors remercié ses hôtes d’un discours, louant Bush pour ses efforts dans le monde entier en faveur de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme et qualifiant les États-Unis de « champions de la démocratie et de la liberté ». Un peu plus tôt, il avait déjà qualifié la guerre en Afghanistan de « libération ».

                      Il est clair pour nous que les événements du Tibet s’intègrent dans la stratégie des « révolutions oranges », ils servent les intérêts du Département d’État et ils entrent dans la stratégie géopolitique de l’Empire qui craint plus que tout la montée en puissance de la Chine. Rien de plus. Tout le reste est habillage et manipulation des opinions.


                      • Haina 31 mars 2008 15:53

                        @Cyp

                        Je ne doute pas que vous ayez ete en contact avec des Tibetains exiles. Seulement, le chiffre que vous avancez plus haut sur le nombre de morts dus directement a "la boucherie pseudo-coco" (chiffre refutes maintes fois) indique clairement que vos connaissances sur la question sont non seulement partielles mais aussi erronees.

                        Il est donc dommage que vous n’ayez pas prolonge votre voyage himalayen par dela la frontiere chinoise, ou vous auriez comparer la propagande occidentale a celle (plus visible et moins reprise) chinoise.

                        Je ne connais pas Cuba, mais je sais que j’eviterai de me contenter des points de vue des Cubains en Floride pour me faire un avis. Beaucoup apprehendent la Chine a travers HK ou Taiwan, c’est du meme tonneau.

                        Bien a vous.



                        • LeMohikhan 30 mars 2008 07:27

                          Bonjour,

                          Je ne suis que de passage. Après avoir lu attentivement les textes, je ne pouvais finalement pas passer par ici sans y laisser mon opinion.

                          J’ai beaucoup de déception de lire les intellectuels confirmés par la qualité de leurs textes. On voit clairement combien le niveau d’éducation est élevé. Félicitation pour vos travaux de recherches, il y a ici que des spécialistes de la question du Tibet, me semble-t-il ! 

                          Je me demande combien de gens sur ce blog ont eu la possibilité d’aller en profondeur dans la culture tibétaine, soi en visitant le Tibet, ou les communautés en exil, en ayant des relations approfondies avec des tibétains de tous âges, avec des moines pour étudier, partager et vivre les enseignements du Bouddha, qui ne sont que l’observation de notre situation humaine générale au delà des clivages religieux, culturels ou politiques. Je pense que bien des auteurs ici démontrent une intention de se pavoiser avec de beaux discours remplis de recherche et d’étude. Veuillez excuser mes fautes d’orthographe, il y en a beaucoup. J’ai hâte de voir vos analyses de texte à mon égard et votre science s’abattre sur moi comme le foudre de l’ego.

                          Bonne Journée...

                           


                          • cza93 cza93 30 mars 2008 23:27

                            je suis bien d’accord avec vous LeMohikhan !

                            ... le niveau d’éducation est peut-être (oui, peut-être, et encore, ce n’est pas certain) élevé, mais pas celui du coeur et de la compassion ... c’est bien dommage et c’est pourquoi, entre la censure et ce débat d’extrême gauche haineuse, je ne publierai pas la suite de cet article ici mais sur Esprits Libres ...

                            quant aux fautes d’orthographe, c’est secondaire, on n’est pas chez Pivot. Ce sont vos idées qui comptent, et qu’il existe un endroit où vous puisiez les exposer ...

                             

                             


                          • Lisa SION 2 Lisa SION 31 mars 2008 00:51

                            Les chinois se comportent chez eux peut-être mieux que nous n’ayions pu le faire en Amérique. Voici ce qu’ont exprimé les plus célèbres sages idiens Leur sagesse se ressemblent bien qu’ ils soient distincts, et les peuples différents, surtout en nombre.

                            Mais le plus compliqué avec les chinois, est de leur faire ouvrir les yeux. Quand ils s’expriment, ils ferment ostensiblement leurs paupières, déclarant ainsi le peu d’intérêt qu’ils montrent envers leur interlocuteur, en général. Nous n’avons pas su préserver notre capital progrès, et notre manque de stratégie a été nettement sous-évaluée par rapport à l’enjeu fantastique du marché chinois. Et ce formidable réservoir vierge des plus grands gisements de matières premières mondiales, qu’est le Tibet va donner à ce peuple les moyens de se passer bientôt de tous les autres acteurs mondiaux insignifiants à leurs yeux bridés.

                            En effet, pouvez vous seulement imaginer si nous avions à produire ce que le marché chinois sera appelé à consommer... !

                             


                            • Corneliu Codreanu 31 mars 2008 20:13

                               

                              Le Tibet était loin d’être un havre de paix avant son annexation par la Chine. L’esclavage y existait toujours en 1949, et sa féodalité était pire que celle de la Russie d’avant l’abolition du servage.

                              Ceux qui croient toujours au mythe hollywoodien du Tibet pacifique devraient lire l’article suivant :

                               

                              LE MYTHE DU TIBET

                              Michaël Parenti

                              Un des meilleurs analystes de l’impérialisme US révèle les dessous du "mythe du Tibet", du Dalaï Lama et de certains aspects du bouddhisme... Comment vivait-on lorsque les moines dirigeaient le Tibet ? Quelle a vraiment été la politique de la Chine dans cette région ? Et celle de la CIA ? L’histoire du Christianisme, celle du Judaïsme, celle de l’Hindouisme et celle de l’Islam sont fortement marquées par la violence. A travers les âges, les religieux ont toujours invoqué un mandat divin pour massacrer des infidèles, des hérétiques, et même d’autres dévots au sein de leurs propres rangs. Certaines personnes soutiennent que le Bouddhisme est différent, qu’il se distingue nettement de la violence chronique des autres religions. Certes, pour certains praticiens à l’Ouest, le Bouddhisme est plus une discipline spirituelle et psychologique qu’une théologie au sens habituel. Il offre des techniques méditatives censées promouvoir la lumière et l’harmonie en soi. Mais à l’instar de n’importe quel autre système de croyance, le Bouddhisme ne doit pas être appréhendé uniquement par ses enseignements, mais aussi en fonction du comportement effectif de ses partisans.

                              Le bouddhisme est-il une exception ? Un regard sur l’histoire révèle que les organisations bouddhistes ne se sont pas abstenues d’actes violents si caractéristiques aux groupes religieux. Au Tibet, du début du dix-septième siècle jusqu’au sein du dix-huitième siècle, des sectes bouddhistes rivales se sont livrées à des affrontements armés et à des exécutions sommaires.1 Au vingtième siècle, en Thaïlande, en Birmanie, en Corée, au Japon, et ailleurs, des Bouddhistes se sont battus aussi bien entre eux qu’avec des non-bouddhistes. Au Sri Lanka, des batailles rangées au nom du Bouddhisme font partie de l’histoire cingalaise. [2]

                               

                              Il y a juste quelques années en Corée du Sud, des milliers de moines de l’ordre bouddhiste Chogye se sont battus entre eux à grand renfort de coup de poings, de pierres, de bombes incendiaires et de gourdins, dans des batailles rangées qui ont duré plusieurs semaines. Ils rivalisaient pour le contrôle de l’ordre, le plus grand en Corée du Sud, avec un budget annuel de 9,2 millions de dollars, auquel il faut ajouter des millions de dollars en biens immobiliers ainsi que le privilège d’appointer 1.700 moines à des devoirs divers. Les bagarres ont en partie détruit les principaux sanctuaires bouddhistes et ont fait des dizaines de blessés parmi les moines, dont certains sérieusement. Le public coréen manifesta son dédai envers les deux camps, estimant que quelque soit la clique de moines qui prendrait le contrôle, "elle utiliserait les dons des fidèles pour acquérir des maisons luxueuses et des voitures onéreuses".3

                              Mais qu’en était-il du Dalaï-lama et du Tibet qu’il a présidé avant l’intervention chinoise en 1959 ? Il est
                              largement répandu par beaucoup de dévots bouddhistes que l’ancien Tibet était un royaume consacré à la
                              spiritualité, exempt de styles de vie égoïstes, de matérialisme vide et de vices corrupteurs qui infestent la
                              société industrialisée moderne. Les mass media occidentaux, les livres de voyage, les romans et les films
                              Hollywoodiens ont dépeint la théocratie tibétaine comme un véritable Shangri-La (paradis terrestre).


                              Le Dalaï-lama, lui-même, a affirmé que "l’influence pénétrante du Bouddhisme" au Tibet, "au milieu des
                              espaces grand ouverts d’un environnement non corrompu a eu pour effet de produire une société consacrée à
                              la paix et à l’harmonie. Nous jouissions de la liberté et du contentement."4 Une lecture de l’histoire du Tibet
                              suggère une image différente. Au treizième siècle, l’Empereur Kublai Khan a créé le premier Grand Lama, qui
                              devait présider tous les autres lamas à l’instar d’un pape qui préside ses évêques. Plusieurs siècles plus tard,
                              l’Empereur de Chine a envoyé une armée au Tibet pour soutenir le Grand Lama, un homme ambitieux de 25
                              ans, qui s’est alors donné le titre de Dalaï (Océan) lama, dirigeant de tout le Tibet. C’est tout à fait une ironie de
                              l’histoire : le premier Dalaï-lama a été installé par une armée chinoise.

                              Pour élever son autorité, le premier Dalaï-lama saisit les monastères qui n’appartenaient pas à sa secte et aurait détruit les écritures bouddhistes qui étaient en désaccord avec sa revendication à la divinité. Le Dalaï-lama qui lui a succédé a poursuivi une vie sybaritique, jouissant de la compagnie de beaucoup de maîtresses, faisant la fête avec des amis, et agissant entre autres façons considérées inconvenantes pour une divinité incarnée. Pour cela, il fut éliminé par ses prêtres. Durant 170 ans, malgré leur statut reconnu de dieu, cinq Dalaï-lama ont été assassinés par leurs grands prêtres ou par d’autres courtisans.5

                              Pour élever son autorité, le premier Dalaï-lama saisit les monastères qui n’appartenaient pas à sa secte et aurait détruit les écritures bouddhistes qui étaient en désaccord avec sa revendication à la divinité. Le Dalaï-lama qui lui a succédé a poursuivi une vie sybaritique, jouissant de la compagnie de beaucoup de maîtresses, faisant la fête avec des amis, et agissant entre autres façons considérées inconvenantes pour une divinité incarnée. Pour cela, il fut éliminé par ses prêtres. Durant 170 ans, malgré leur statut reconnu de dieu, cinq Dalaï-lama ont été assassinés par leurs grands prêtres ou par d’autres courtisans.5

                              Shangri-La (pour Seigneurs et Lamas)

                              Les religions ont eu un rapport étroit non seulement avec la violence mais aussi avec l’exploitation économique. En effet, c’est souvent l’exploitation économique qui nécessite la violence. Tel était le cas avec la théocratie tibétaine. Jusque 1959, quand le Dalaï-lama a fini de présider le Tibet, la plupart de la terre arable était toujours organisée en domaines seigneuriaux travaillés par des serfs. Même un auteur sympathisant du vieil ordre admet que "bon nombre de domaines ont appartenu aux monastères et la plupart d’entre eux ont amassé d’immenses richesses.... De plus, certains moines et lamas individuellement ont pu accumuler une grande richesse par la participation active dans le commerce et le prêt d’argent."6 Le monastère de Drepung était un des plus grands propriétaires terriens dans le monde, avec ses 185 manoirs, 25.000 serfs, 300 grands pâturages et 16.000 bergers. La richesse des monastères est allée aux lamas ayant le grade le plus élevé, beaucoup d’entre eux étant les rejetons de familles aristocratiques.

                              le reste de l’article :

                              http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2005-08-24%2011:39:05&log=invites

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