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Accueil du site > Actualités > International > Vivre et mourir en Russie

Vivre et mourir en Russie

La Russie de Poutine et de Medvedev, souvent décriée comme autocratique et peu respectueuse de la démocratie à l’occidentale, ne s’acharne cependant pas trop sur les libertés individuelles de ses citoyens quand ils ne se mêlent pas de politique. En dehors de la pratique religieuse orthodoxe, brimée au temps du communisme, le régime soviétique laissait les Russes libres de picoler, fumer, se bagarrer entre eux et faire la fête. Le nouveau régime russe, bien plus présentable que celui de Boris Eltsine, ne déroge pas à la règle. Le prix à payer est actuellement le déclin démographique, mais il ne date pas d’hier. Le dernier article de Marie Jégo, publié sur ce sujet dans Le Monde du 16 juillet 2009, « Le déclin démographique entrave l’essor de la Russie », est intéressant, bien qu’il ne prenne en compte que la période actuelle, de 1991 à nos jours, oubliant de dire que la Seconde Guerre Mondiale et l’invasion allemande ainsi que les purges staliniennes d’avant et d’après conflit sont aussi à l’origine du déficit en hommes dans le pays, les femmes ayant été relativement moins victimes.

 
La Russie irait mal, elle serait sur la pente descendante et tous les efforts faits actuellement pour la transformer en un géant économique moderne seraient menacés par la régression démographique. Presque partout ailleurs dans le monde, c’est le phénomène inverse qui menace. La surnatalité absorbe la croissance de l’Afrique même dans les pays qui arrivent encore à croître comme l’Ouganda ou le Ghana. L’Inde et la Chine malgré leurs efforts ne sont pas à l’abri d’un redémarrage de la croissance de la population avec des hommes surnuméraires condamnés au célibat et à l’onanisme. Le Bangladesh, le Nigeria, l’Egypte deviennent des fourmilières. La Russie se singularise par une décroissance démographique et un surplus de femmes. Catastrophe annoncée, pas si sûr.
 
Si l’on se réfère à l’article de Marie Jégo, la nouvelle prospérité russe risque d’être mise à mal à terme par le déclin de la population. L’article du quotidien le Monde est sobre et possède le mérite de ne pas tomber dans le sensationnel. Le phénomène est plus ancien cependant, mais il est souvent de bon ton de critiquer dans la presse la Russie en décrivant le pays actuel sous son aspect le plus noir et de faire état de la mafia, de la violence et de l’atavisme un leitmotiv capable d’expliquer tous les malheurs de la Russie. Ces critiques sont hélas souvent plus proche du fantasme que de la réalité. La population baisse en Russie, c’est un fait, l’espérance de vie des hommes est au plus bas, mais le pays est-il au bord de la catastrophe inéluctable, rien n’est moins sûr.
 
Certes, « il existe un solde négatif et une baisse durable de la population, passée de 148,9 millions d’habitants au début de 1993, à 141,9 millions en avril 2009, selon le comité d’Etat aux statistiques (Rosstat) ». Mais essayons d’analyser cette situation.
 
Déclin démographique
 
Population russe, 1991-2008
 
Selon l’Article du Monde :
 
L’alcool serait à l’origine de 500.000 décès par an !
Non sans humour (ou alors il est involontaire), le porte-parole de la Chambre civique déclarait que l’"épidémie d’alcoolisme a débouché sur le fait que la mortalité des hommes en liberté est trois fois supérieure à celle des hommes de la même tranche d’âge qui sont en prison". De là à mettre en tôle tous les hommes pour qu’ils arrêtent de s’en prendre une, de tôle, il n’y a qu’un pas. Mais si une Bachelot russe décidait subitement de l’incarcération de tous les grands buveurs (majeurs comme mineurs) comme mesure de santé publique, les « droits de l’hommistes » et même les Verts du monde occidental crieraient à l’infamie et à l’atteinte aux libertés. La prison n’est donc pas la solution idéale au sevrage, ni en Russie, ni ailleurs. 
 
L’alcool serait aussi à l’origine de la criminalité et du suicide, (80% des meurtriers seraient ivres et 40% des suicidaires). Mais l’alcool est-il une cause de crime ou de suicide ou bien les assassins et les suicidaires se donnent-ils le courage du passage à l’acte en buvant ? Les deux options sont valables et ne sont point contradictoires. Car il est des hommes qui n’auraient jamais été violents s’ils étaient restés à jeun, mais d’autres qui boivent sans se bagarrer. Et puis, la société russe accepte beaucoup plus la violence et la force physique comme moyen d’expression naturelle des conflits entre individus, du moins beaucoup plus que les Européens d’aujourd’hui, qu’ils soient scandinaves ou latins. Les politiciens russes, qu’ils soient sobres ou quelquefois bourrés, cela arrive de temps en temps à la Douma, n’hésitent pas à faire le coup de poing dans l’hémicycle sans que cela choque particulièrement les Russes.
 
La vodka n’explique pas tout !
 
Le déficit natalité/mortalité :
 
La natalité européenne est faible, tant en Russie qu’en Espagne, Italie ou Allemagne. Elle est de 1.4 par femme en Russie, ce qui met ce pays dans la moyenne basse européenne. Seule la France possède depuis peu un regain démographique et une relativement importante natalité (au début surtout d’origine immigrée, la natalité gagne de plus en plus la population de souche en France depuis une dizaine d’années). Ce qui caractérise la Russie, c’est la forte mortalité, en particulier celle des hommes. Si l’on en croit l’article du Monde,"Un homme sur trois meurt entre 20 et 60 ans. Si nous ne venons pas à bout de ce problème, la population va décroître encore plus vite". L’homme jeune est donc une denrée rare, ce qui entraîne des veuves et des célibataires en surnombre.
Encore, selon l’article, "Les enjeux de la crise démographique en Russie" qui a été publiée, en juin, Les hommes russes ont aujourd’hui une espérance de vie de 61,4 ans (73 ans pour les femmes) alors qu’elle était de 63,8 ans dans les années 1960 (75 ans dans les pays développés). D’après Wikipédia, ce chiffre serait tombé à 58.8 ans. Le jeune adulte russe serait donc une espèce en voie de disparition. On peut se demander pourquoi. La population russe décline, et pourtant le gouvernement fait tout pour inciter les Russes à avoir des enfants : prime à la naissance du deuxième enfant de plus de 7000 euros, allocations familiales doublées. Mais ce que font timidement les mères, les hommes le gaspillent en ayant le mauvais goût de mourir jeunes. Et puis, l’argent ne fait pas tout en la matière. Les Japonais ont bien plus de moyens, mais ne font pas d’enfants. Ils ont par contre un record de vieillards et de centenaires qui pèsent de plus en plus sur l’économie du pays. Et ils ont en commun avec les Russes une défiance envers l’émigration.
 
De quoi meurent donc les hommes en Russie ? D’alcoolisme, de tabagisme, d’une alimentation inadaptée dit l’article. Cela est vrai dans une certaine proportion, mais il faut aussi prendre en compte une plus grande prise de risque au quotidien. Risque qui est quasiment éradiqué en occident au nom du principe de précaution, du fait de lois répressives sur l’alcool, le tabac, la sécurité routière. Et aussi, il ne faut pas le nier la dévirilisation de la société occidentale ne permet plus les audaces des Russes. Cette mode n’a pas encore atteint la Russie, la conduite sportive, les excès de vitesses, les bagarres, les comportements téméraires, le sentiment qu’il ne faut pas prendre trop de précautions interviennent aussi dans la mortalité. Un sociologue russe disait d’ailleurs il y a quelques années que l’homme russe vis-à-vis du danger se comportait souvent encore adulte comme un adolescent ou un militaire. Se faire tuer dans une rixe par inadvertance lors d’une fête n’entraîne que rarement une vive réprobation, sauf si des Caucasiens y sont mêlés, entre Russes, cela est presque naturel. On ne parle pas de roulette russe pour rien, ce « sport » n’aurait jamais pu être conçu en Suisse.
 
Des soins de santé mal répartis :
 
L’Union Soviétique regorgeait de médecins et de centres de santé. Il y aurait beaucoup à dire sur la qualité et l’efficience des ces soins, mais la médecine russe existait bel et bien ainsi que les services sociaux et du temps du communisme, l’accès aux soins était une réalité. Et puis, il existait une médecine de pointe et des scientifiques de renom international. Aujourd’hui, la médecine n’a pas disparue du paysage russe, mais l’entrée du pays dans le modèle libéral fait que l’accès aux soins n’est pas identique pour tous. Certains services sont devenus obsolètes et inadaptés et certains Russes n’ont plus les moyens d’accéder aux médicaments et aux soins.
 
La correspondante du Monde reconnaît que : « Contrairement à une idée reçue, cette crise démographique n’a pas débuté avec la difficile transition économique et politique des années 1990. "Le pays ne participe plus à la baisse générale de la mortalité depuis plus de quarante ans",… ».
 
Le système médical soviétique n’était pas idéal, il s’est effrité au fil des ans, il a vu arriver un nouveau déclin sanitaire, mais il n’était pas non plus catastrophique. Le communisme soignait imparfaitement tout le monde, le nouveau régime par excès de privatisation, ne permet qu’à certains d’avoir accès aux soins.
 D’autres phénomènes participent aussi à l’augmentation de la mortalité. En Russie, le Sida est d’apparition plus tardive qu’en Occident, mais il fait désormais des ravages comme dans les prisons, où il est souvent associé à la tuberculose multi résistante.
 
La toxicomanie aux drogues dures injectables peut aussi expliquer une surmortalité chez les jeunes (overdoses, septicémies et Sida).
 
Sans compter le nombre élevé de handicapés, environ 13 millions, souvent des victimes d’accidents domestiques ou de la route.
 
L’immigration :
 
Il n’est pas certain que le déficit en hommes puisse être compensé par l’émigration étrangère. Contrairement aux idées reçues, la Russie accueille déjà sur son territoire de nombreux étrangers dont une majorité vient des anciennes républiques de l’Union Soviétique, devenues indépendantes. En 2008, la Russie comptait quelques 10 millions d’émigrés. Cela fait au bas mot, 7% de la population du pays, ce qui est loin d’être négligeable.
 
Selon le Monde : « L’hostilité tenace de la population à l’égard des migrants et l’absence de consensus sur ce sujet font obstacle ».
 
La venue de migrants Chinois, il en arrive de fait plusieurs milliers chaque année en Extrême-Orient russe, ou Indiens (ils ne viennent pas encore), deux pays présentant un déficit en femmes, n’est non plus une solution au problème démographique, avant tout pour des raisons culturelles et d’acceptation par l’immense majorité de la population russe.
 
L’église orthodoxe envisage même d’évangéliser les Chinois pour mieux les intégrer, mais le résultat pour l’instant est mince. Dionissi Pozdniaïev, chargé des communautés orthodoxes de Chine, déclarait en 2006, « J’estime que l’attitude envers les Chinois s’améliorera en Russie s’ils acceptent la religion orthodoxe et s’ils en parlent ouvertement. Il serait effectivement souhaitable d’éviter la création de communautés purement chinoises sur le territoire de la Russie, car l’Eglise se forme selon le principe territorial, et non pas ethnique ».
 
L’exemple de Khabarovsk, (cf. l’article du Figaro du 20 mai 2009, de Fabrice Nodé-Langlois) n’incite pas à voir l’immigration chinoise comme une solution au déficit en hommes en Russie et au déclin démographique. Cet autre article du Monde confirme cette impression.
 
La robotisation poussée à l’extrême au Japon permet de pallier le déficit des naissances. Mais la Russie ne peut hélas espérer le même résultat que les nippons. D’abord du fait de l’immensité du territoire et des faibles densités de population. D’autre part, les Japonais ont un excès de vieillards, ce que n’ont pas les Russes. La technologie russe est capable d’automatiser certaines activités et remplacer la main d’œuvre subalterne, mais elle ne peut l’obtenir aussi rapidement que son voisin oriental.
 
L’exportation de femmes russes :
 
Sur Internet et via des agences matrimoniales spécialisées, de nombreuses femmes russes se disent prêtes à quitter leur pays en vue d’accéder à de meilleures conditions d’existence en Europe occidentale, au Canada ou aux Etats-Unis. Cette pratique n’améliore en rien la situation démographique russe, car les partantes iront faire leurs enfants dans les pays d’où viennent ceux qui les ont choisies sur catalogues. Il serait plus judicieux de faire venir ces occidentaux en Russie, faciliter leur installation et leurs investissements par un système de primes et de prêts s’ils résident en Russie, et y travaillent avec des avantages fiscaux. L’intérêt serait double. D’abord un regain de natalité d’enfants vivant en Russie, donc parlant russe et en acquérant la culture et deuxièmement une diminution du nombre de femmes célibataires, sans pour autant pénaliser les hommes du pays qui ne sont pas assez nombreux. Enfin, les femmes russes connues pour leur caractère entier n’ayant pas la réputation de se laisser marcher sur les pieds et les occidentaux actuels venant de pays où la société se dévirilise de plus en plus, les nouveaux époux arrivant n’auraient ni la force ni l’audace d’imposer leur langue, leur culture et leur religion à leurs épouses et à leurs enfants. Cela conviendrait mieux aux aspirations de la population russe qui craint plus la perte identitaire que le métissage.
 
Le fossé démographique se creuserait donc dramatiquement de 700.000 chaque année, selon Vladimir Koulakov de l’Académie des sciences de Russie, même si les experts du Kremlin minimisent ce chiffre. En plus de la surmortalité masculine, la stérilité serait importante et l’avortement, bien que moins pratiqué que du temps soviétique serait encore non négligeable. Le niveau de vie s’accroît proportionnellement plus qu’en Occident, la crise actuelle est trop récente pour influer. Un nombre croissant de Russes vit mieux qu’avant, les vieux sont nettement moins bien lotis et les retraites sont faibles, mais si leurs conditions d’existences sont peu enviables, elles n’interfèrent pas sur la natalité. Les plus de soixante ans n’ont du fait de leur âge qu’un nombre négligeable d’enfants. Le problème vient des plus jeunes ayant une faible natalité probablement par choix. La liberté individuelle a donc un prix, celui de l’espérance de vie ! Et puis, partout sur la planète, l’accès à la consommation et au luxe diminue les ardeurs reproductives. L’enfant est un luxe pour le très riche et une catastrophe pour le pauvre qui vient de sortir de la misère.
Paradoxe apparent les Russes ne veulent pas beaucoup d’enfants, continuent à boire, à fumer, à prendre des risques dans leur vie quotidienne et ils n’en perdent pas pour autant la joie de vivre et une incroyable résistance à l’adversité. Les anciens parleront de l’âme russe romantique et fantasque, les psychologues qui nous pourrissent la vie en Europe utiliseront le terme de résilience.
 
La Russie en a vu d’autres depuis Ivan et Pierre le Grand, sans même parler de Staline. Elle saura s’adapter d’une façon ou d’une autre. Et puis de gens qui veulent coûte que coûte préserver leur mode de vie tout en faisant la fête ne peuvent être foncièrement mauvais.
 
 
 

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25 réactions à cet article    


  • paul muadhib 28 juillet 2009 10:17

    l’auteur nous dit le Bangladesh , le Nigeria et l’Égypte deviennent des fourmilières..
    densités janvier 2005 ,source Wikipédia OK moyennement fiable !tires du world factbook de la CIA.
    bangladesh...1002 habitants/km2
    nigeria......139
    egypte...77

    si je reprends l’affirmation de l’auteur
    que dire de
    monaco.....16235 humour ! chiffre reel cependant
    belgique....340
    japon......337
    israel ....302
    royaume uni....247

    allemagne.....231
    ma conclusion est  ????????????????????


    • Georges Yang 28 juillet 2009 11:13

      Certes, si l’on compte le dsert, l’Egypte est peu peuplée. Mais dans la vallée et le delta c’est autre chose


    • krolik krolik 28 juillet 2009 10:20

      Article intéressant.
      Il y a quelques années le député nationaliste Jirinovski préconisait la légalisation de la polygamie pour les hommes, en soutenant que si un homme arrivait en visite dans un kholkoze il se faisait sauter dessus par les femmes pour qu’elles se fassent faire un enfant.
      Ce qui est pratiquement vrai et pas seulement dans les campagnes.

      Que l’on site wikipédia comme source, décrédibilise un peu l’article.
      Pour les statistiques par pays, je pense que le site www.cia.gov est plus sérieux et remis à jour régulièrement. Dans les « woldfacts » on trouve touts les valeurs géographico-économico-politiques pays par pays.
      En fait pour le Russie l’espérance de vie est donnée pour 59 ans, en Urakine pour 62 ans et pour le Belarus 64 ans. Dans la mesure où dans ces trois pays de l’ex-URSS on boit comme des trous de façon identique. Il faut arrivezr à la conclusion que plus le territoire a été contaminé par Tchernobyl en proportion meilleur est l’hormésis (les bienfaits des faibles doses telles que pratiquées dans les stations thermales...)

      @+


      • Georges Yang 28 juillet 2009 11:22

        Jirinoski n’est peut-être pas le meilleur exemple de politicien russe. Il est d’ailleurs en perte de vitesse. Dans le genre fantasque, l’écrivain Edouard Limonov est nettement plus intéressant avec son entourage de nazbols.
        D’autre part, vous êtes de mauvaise foi, Wikipedia n’est cité qu’une fois pour la comparaison avec le chiffre de mortalité masculine repris de l’article du Monde

        Enfin, j’apprécie tout de même votre humour, un peu de nucléaire, ça vous refait une santé !


      • Julius Julius 28 juillet 2009 11:24

        Russie - un très grand espace sans population. Pas assez d’hommes.

        Chine - un pays surpeuplé avec de nombreux déserts et les montagnes, pas assez d’espace pour vivre. Pas assez de femmes.

        La solution semble clair, et elle a déjà commencé dans le sud de Sibérie.


        • krolik krolik 28 juillet 2009 11:41

          Perso j’aime bien Jirinovski, il dit tout haut ce que pensent les Russes tout bas.
          Je trouve en lui un bon thermomètre sociologique russe.
          De là à être d’accord avec lui c’est une autre chose....
          Mais a-t-on a etre d’accord avec les Russes : Ils sont un monde en eux-memes !

          Il est certain que l’avenir de la population russe passera par la Chine, Chine en excès de ’« males », Chine en manque de ressources naturelles.
          Et Russie en excès de femmes et avec des resources naturelles de partout..
          Les Chinois peuvent rejouer « l’enlèvement des Sabines »..

          Avez vous jamais jeté un oeil sur http://perso.wanadoo.fr/krolik Ca peut vous amuser.

          @+


        • skirlet 12 août 2009 20:29

          Certains Russes, lapinou. La plupart le considère comme un clown.


        • Internaute Internaute 28 juillet 2009 11:35

          Article intéressant mais peut-on faire des comparaisons valables entre l’Europe de l’ouest et la Russie ? Chez nous, le paysage social et la densité de population sont homogènes sur tout le territoire. En Russie il y a des différences immenses, aussi grandes que ce territoire qui couvre 11 fuseaux horaires. On va trouver une population européenne de type « parisien » à Saint-Peterbourg ou Moscou et une autre de type esquimau en Ingouchie. Que vaut une statistique qui englobe les deux ? A vu de nez j’ai même l’impression qu’il existe en Russie des zones entières sur lesquelles le gouvernement n’a aucune autorité réelle, ni aucune présence réelle ; des no-man-land de plusieurs milliers de kilomètres carrés où on trouve un pauvre flic tous les 500 km.

          Je ne pense pas que la croissance de la popualtion soit un bien ni une nécessité. De toute manière, le repeuplement peut se faire en une seule génération. Par contre, la Russie risque fort de disparaître à cause de l’immigration incontrôlée sur sa frontière est.


          • cathy30 cathy30 28 juillet 2009 12:23

            GYang
            j’ai bien aimé votre article. Il explique clairement la démographie de ce vaste pays. J’ai bien aimé le coup de la roulette russe et leurs caractères bien trempés. Certains comme Obama ou Sarkosy ne doivent pas être déçus du voyage quand ils mettent les pieds là bas. -)
            Pour leurs prochaines visites, j’en ris d’avance.


            • Georges Yang 28 juillet 2009 13:45

              Petite anecdote pour bien comprendre l’esprit russe :

              A la suite d’une soirée arrosée, un Russe rentre chez lui, s’effondre sur le ventre dans son lit et ronfle comme un sonneur. Son épouse le lendemain s’aperçoit qu’il a un couteau planté dans le dos. Elle appelle une ambulance, plus de peur que de mal, le Russe se réveille à l’hôpital et déclare :

              - Ce doit être Boris, on a pas mal bu hier, et on s’est un peu disputé. Il ne faut pas lui en vouloir, c’est un ami, il ne l’a pas fait exprès.

              Imaginer ce genre de fait divers en France !


              • krolik krolik 28 juillet 2009 17:47

                Effectivement, à la différence de la France où l’état d’ivresse est considéré comme répréhensible, l’état d’ivresse en Russie est considéré comme une maladie, alors il faut s’occuper des malades.
                Petite anecdote, plus ancienne, elle remonte aux J.O de Moscou. Mais absolument véridique.
                Un ami français se fait embaucher comme « piano-bar » pendant un mois pour les JO de Moscou, à l’hôtel Cosmos qui avait été construit pour l’occasion et dont l’administration/cuisine avait été passée en sous-traitance à la Sté Potel et Chabot, traîteur bien connu, au moins à Paris.
                Au bout d’un mois, son contrat étant étant terminé, les JO passé, il trouve finalement l’endroit agréable pour un étranger et les filles très accueillantes..
                Six mois après, saturé, il dédide de rentrer, son visa est expérié depuis longtemps, idem pour son billet d’avion que lui avait fourni Potel et Chabot.
                Il se pointe à la gare de Biélorussie pour rentrer en train.
                Il présente son billet d’avion au contrôleur.
                Le contrôleur : - Mais c’est un billet d’avion !!! Ici c’est un train !
                Mon copain : - Oui mais j’ai manqué l’avion :
                Le contrôleur : Mais c’était il y a 6 mois !
                Mon copain : Oui mais j’étais ivre !
                Et l’affaire s’est arrangée avec un billet de 20$, et il est rentré sans problème.
                Ce sont des histoires qui ne sont pas inventables.

                @+


              • skirlet 12 août 2009 20:26

                Fait divers ?.. M’est avis qu’il s’agit plutôt d’une blague... déjà que je l’ai entendue maintes fois dans mon pays d’origine (l’URSS).


              • VivreenRussie VivreenRussie 28 juillet 2009 13:49

                Bonjour,

                Entre « Nairobi et Paris » pour « se tenir au courant de l’actualite » en lisant les articles de Marie Jego (LeMonde) et ceux de FNL (Le Figaro) vous partez avec un sacre handicap...
                Pour un peu il ne vous reste plus qu’a citer BHL, Glucksmann ou Joe Biden...

                L’on voit de suite le resultat avec une succession de cliches dans votre article.

                Au fait avez vous lu des articles dans ces journaux sur les manifestations de parents en 2008 a Ekaterinbourg pour obtenir des places dans les creches ?
                L’administration locale a ete un peu prise de court par le nombre de naissances.

                Avez vous lu des articles sur la construction de 14 hopitaux dans le cadre du programme national de sante ?
                http://www3.cadolto.com/fr/actuel/informations_de_presse/informations_de_pr esse/article/la-commande-la-plus-importante-jamais-enregistree-dans-lhistoire-du-secteur-du-batiment-modulai/

                Avez vous lu des articles lors de l’inauguration des premiers ?

                Avez vu lu des articles sur les mesures prisent pour inciter les medecins a venir travailler dans ces hopitaux ?

                Avez vu lu des articles sur le renouvellement du parc des ambulances ?


                Il reste encore beaucoup choses a faire mais chose « etrange » le moindre progres est passe sous silence...

                -----------------------------------------------------------------------------------------

                Ici meme sur Agora il y a un excellent article ecrit par Alexandre Latsa :
                http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/russie-l-effondrement-40963

                Voir egalement sur son blog :
                http://alexandrelatsa.blogspot.com/2009_07_08_archive.html

                ps : Ici vous trouverez quelques exemples des mensonges publies par Marie et FNL soit directement soit apres intervention de la redaction :
                http://vivreenrussie.1fr1.net/medias-francophones-f27/


                • Georges Yang 28 juillet 2009 14:11

                  Et puis, mon avant-propos finissait par : Catastrophe annoncée, pas si sûr.
                  Et j’emploie le conditionnel concernant l’article du Monde !
                  Ne me faites donc pas de procès d’intention ;
                  Merci pour les liens


                • Georges Yang 28 juillet 2009 14:06

                  J’ai lu les articles de Latsa !
                  Contrairement à ce que vous m’écrivez, je ne fais pas l’apologie du Monde ou du Figaro. Je cite d’ailleurs les efforts du gouvernement actuel en faveur de la natalité.

                  Je ne crois pas à la catastrophe et pense que les Russes ont la capacité de réagir.
                  Cela dit, une petite amélioration de la natalité ferait du bien au pays, mais une surnatalité n’est ni souhaitable ni envisageable. La Russie est un pays moderne avec peu de familles nombreuses et je ne pense pas qu’elle ait envie de changer.
                  L’avenir russe est plus dans les nouvelles technologies que dans la natalité et ils y sont déja.
                  Et puis, le pire a été la période Elstsine, heureusement révolue, et non uniquement au niveau de la natalité.


                  • c.d.g. 28 juillet 2009 16:39

                    excellent article !
                    Ayant ete en russie, c est vrai que les russes ne s emmerdent pas comme nous avec des reglements dans tous les sens. En europe de l ouest, nous sommes des pays de vieux qui avont peur de notre ombre. Je crois que c est pays ou je me serai bien plu !

                    la france a une tradition nataliste, c est pour cela que l article du Monde considere comme une catastrophe d avoir une population reduite. C etait vrai en France quand on voulait reprendre l alsace lorraine (d ou la politique nataliste afin de produire de la chair a canon), c est vrai en Russie si on en est reste a la strategie de l armee rouge en 1944 (attaque en masse et peu importe les pertes)

                    Par contre, une chute de la natalite est une bonne chose si vous ne voulez pas envahir votre voisin. Ca s appelle le dividende demographique (moins d enfant = moins de depenses = moins de personnel pour s en occuper. On peut meme privilegier la qualite sur la quantite (par ex en les instruisant plus)
                    Plus tard ca fait aussi de l immobilier moins cher et moins de chomeurs, surtout dans une economie basee sur les matieres premiere (russie) ou en declin (France)


                    • Céphale Céphale 28 juillet 2009 19:12

                      @ Georges Yang

                      Votre article me plait beaucoup. Quand je travaillais dans les télécoms, j’ai fait plusieurs séjours professionnels en Russie (je me débrouille en russe) et plusieurs autres séjours aux USA (je parle couramment anglais). Eh bien, si je devais absolument émigrer, je crois que j’irais en Russie plutôt qu’aux USA.

                      @ c.d.g.

                      Vous avez bien raison !


                      • krolik krolik 28 juillet 2009 19:44

                        Il est clair que les Russes sont des Européens au sens plein du terme.
                        On ne va pas vous poser la question de but en blanc : Combien gagnez vous de l’heure ?histoire de vous situer dans une échelle sociale absolue.
                        Et les Russes ont de la culture à la pelle. La question : Est-ce que la Belgique est un département de la France ? ne viendrait à l’idée d’aucun Russe.
                        Et ceci sans parler de la cusine. Bien sûr deux tranches de gras de lard au petit dej accompagnées de « sto gram » (cent grammes) de vodka, ça surprend un peu.. M’enfin..

                        @+


                      • Georges Yang 28 juillet 2009 19:51

                        En Lorraine, jadis, avant d’aller aux champs, c’était café au lait, tranche de lard et schnaps ! 
                         Donc...
                        Et puis, côté culture je préfère Doistoievski à Dysney Land, même s’il existe quelques rares américains cultivés.


                      • VivreenRussie VivreenRussie 29 juillet 2009 06:36

                        1) Une etude de l’Ifri publiee en juin :
                        http://www.ifri.org/files/Russie/IFRI_demographie_Vichnevski__FR_juin_09.pd f
                        (lien indique sur le forum www.vivreenrussie.1fr1.net le 6 juin)

                        2) Un extrait du journal de bord du voilier suisse le Chamade :
                        http://www.chamade.ch/blog/index.php
                        6 juillet 2009 :
                        « Les ravages de l’alcool…Evidemment est-on tenté de dire…
                        Faut-il insister sur les ravages de l’alcool en Russie. Tous les livres et récits en parlent, et à en croire l’écrivain polonais Mariusz Wilk * qui a vécu plusieurs années aux Solovestky à la fin des années 90, l’alcool fait des ravages épouvantables ici, et dans l’ensemble du Grand Nord russe.
                        Pourtant même si nous avons croisé quelques « épaves » dans les rues du village, il faut reconnaître que depuis notre entrée en Russie, nous n’avons jamais été vraiment témoins de ce désastre. Les nombreuses visites que nous avons eues à bord ont pratiquement toujours refusé le verre que nous leur proposions, préférant un tchaï, un thé. « Je suis en voiture » expliquaient-ils le plus souvent, et ici la police ne rigole pas.
                        Ce n’est certes pas une étude exhaustive, mais juste un fait que nous relevons. Hasard peut-être… mais étonnant et à l’envers de toutes les idées reçues »

                        3) Pour comprendre l’esprit francais :
                        http://www.glousseur.com/francais.htm?idp=0


                        • Georges Yang 29 juillet 2009 11:25

                          Tous les Russes ne boivent pas avec excès, bien sûr ! Mais le rapport avec l’alcool est moins stigmatisé qu’en Europe occidentale où la dictature sanitaire s’est installée depuis près de dix ans et pas uniquement pour la boisson.
                          A titre indicatif la consommation russe est en moyenne dec11.5 litre d’alccol pur par an par habitant alors que le record mondial est de 17.5 l/an/h pour l’Ouganda depuis 2005, un autre pays de la joie de vivre où j’ai longtemps vécu.


                        • ZEN ZEN 29 juillet 2009 11:58

                          Bonjour,
                          J’ai trouvé votre article intéressant
                          J’avais déjà lu l’article du Monde sur lequel vous vous appuyez
                          Il est vrai que la démographie est une discipline qui nage dans des hypothèses pouvant être démenties...
                          J’ai trouvé cet article qui peut aider à prolonger le débat


                          • franc 29 juillet 2009 18:27

                            S’il est vrai que la population russe est faible relativement à l’immensité de son territoire ,ce n’est pas un mal en soi ,-------------------------ce qui est bien pire c’est la surpopulation tout ce qu’elle entraine ,le manque de logements ,d’espaces verts ,la montée vertigineuse de la pollution qui minent la santée et le moral dela population,et la criminalitée incontrôlée où on ne trouve même plus de place pour mettre les criminels dangereux en prison et on est obligé de les laiser dehors avec le sentiment d’impunité qui ne fait qu’inciter à plus de délinquances et de crimes comme dans les pays occidentaux

                            par exemple en France il faudrait au contraire pousser à une diminution de la population jusqu’à environ 50 millions d’habitants pas plus vu la superficie et les ressources naturelles de la France ---------------------par conséquent ce n’est pas une politique d’immigration même zéro qu’ilfaut pratiquer en France mais au contraire une politique d’immigration négative ,c’est à dire politique du retour des immigrés nongaulois dans leur pays d’origine ,ceux tout au moins qui n’adoptent pas la culture française spécifique ,la culture gauloise et encore plus ceux qui la détestent et la nuisent ou ne la défendent pas ---------car il faut protéger la culture française spécifique ,la culture gauloise ,dont le territoire de la France est et doit être un territoire de réserve comme on a assuré un territoire de réserve pour la culture indienne aux états-unis ou la réserve pour la culture des esquimeaux au Canada ----------------------chaque culture dans le monde doit avoir un territoire réservé ou pays spécifique pour exister et croitre,,et cela pour le respect du principe de la diversité multiculturelle qui doit être jugé au niveau du monde et non au niveau d’un pays et pour maintenir l’équilibre du système éco-humain

                            il me semble que pour pallier à la dénatalité on peut et il faut recourir à l’Etat --------------il ne me semble pas choquant que l’Etat lui-même par l’intermédiaire d’un service public active l’augmentation des naissances et assurent lui-même l’éducation des enfants ,au contraire il pourra sélectionner le genre de population qu’il désire avoir en fonction de l’équilibre éco-humain pour le maintenir

                            les russes devraient aussi laisser une immigration chinoise se faire naturellement vue l’immensité vierge de son territoire ,dans une certaine mesure limitée bien sûr, et le métissage entre ces deux peuples géniaux fera qu’assurément ils deviendront les meilleurs du monde et le peuple de génie qui en résulte profitera au monde entier


                            • brieli67 30 juillet 2009 02:40

                              @ confrère Auteur

                              Complèments
                              Reportage_ photos - 9 épisodes dont la distillation de schnaps/vodka_ maison : le Samogon
                              http://www.wineterroirs.com/2007/08/russia_news.html

                              Une petite micro-brasserie chez-vous ?
                              http://www.cfaitmaison.com/culinaire/kwas.html
                              Une boisson « hygiénique familiale » pas chère, désaltérante et les recettes abondent sur le net !
                              N’ayez crainte http://www.youtube.com/watch?v=7fMCTo-GQ2A
                              nulle panne en vue !


                              • Georges Yang 30 juillet 2009 10:54

                                Merci d’avoir évoqué le Kvas ! Mes premiers souvenirs remonte à l’Algérie des années 70. Les coopérants Russes en fabriquaient , j’avais essayé moi même, mais le résultat avait été moyen. On nee s’impovise pas Russe du jour au landemain. De nos jours on en trouve de l’idustriel en bouteilles de 2 litres à Paris et même dans une boutique du vieux Metz.

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