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Comment éviter le réchauffement climatique ? Les programmes des deux candidats au banc d’essai

L’enjeu environnemental du siècle est le problème du réchauffement climatique. Celui-ci est dû aux émissions de gaz à effet de serre, notamment de dioxyde de carbone CO2. Ces gaz à effet de serre sont générés lors de la production d’énergie. Nous, Terriens, consommons de plus en plus d’énergie depuis des décennies, et produisons beaucoup trop de CO2.

Etat des lieux

On mesure la consommation d’énergie en Tonne Equivalent Pétrole (tep). Une tep est la quantité d’énergie équivalente à l’énergie produite par une tonne de pétrole, soit 11630 kWh, ou 10 000 milliards de kcalories.

Dans le monde en 2004, on a consommé 11 milliards de tep, soit en moyenne 2 tep par habitant. Derrière cette moyenne se cachent des écarts importants qui vont de 0,1 à 24 tep par habitant.


Consommation d’énergie (Millions de tep par pays)

Consommation d’énergie/habitant (en tep par habitant)

Monde

11.200

2

Bengladesh

23

0,1

Chine

1.600

1

Danemark

20

3,5

France

275

4,5

Etats-Unis

2.300

8

Qatar

20

24

Source : Agence internationale de l’énergie. Key World Energy Statistics

Les émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent la planète sont directement liées à la consommation d’énergie. Mais si les économies d’énergies sont à encourager pour les pays développés, elles ne conduisent pas forcément, à elles seules, à une réduction des émissions de CO2, le point majeur à considérer lorsqu’il s’agit du réchauffement climatique.

Par exemple, un Chinois consomme quatre fois moins d’énergie qu’un Français, mais produit presque autant de gaz à effet de serre. Un Danois consomme moins d’énergie qu’un Français, mais produit plus de gaz à effet de serre (voir détail dans le tableau ci-dessous).


Emissions CO2 2004
(en millions de tonnes de CO2 par pays)

Emission de CO2/habitant
(en tonnes par habitant)

Monde

26.600

4

Bengladesh

33

0,2

Chine

4.800

4

France

390

6

Danemark

50

9,5

Etats-Unis

5.800

20

Qatar

40

50

Source : Agence internationale de l’énergie. Key World Energy Statistics

A consommation d’énergie égale, les émissions de gaz à effet de serre peuvent varier de 1 à 3 selon les pays. Le choix de la politique énergétique est très important.

Intéressons-nous plus particulièrement à un autre pays européen, le Danemark. Un Danois consomme moins d’énergie qu’un Français, mais il émet 9,5 tonnes de CO2 par an, alors qu’un Français en émet 6.

Dans le domaine des transports, l’énergie utilisée est quasiment exclusivement le pétrole. Il n’y a pas aujourd’hui d’alternative réelle. Tout reste à faire. L’électricité d’origine non fossile consommée par les trains ne représente que 3% de ce secteur en France.

Pour sa production d’électricité, le Danemark fait appel à 81% aux énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz, émettant d’importantes quantités de gaz à effet de serre. 19% sont produits à partir d’énergies renouvelables : éolienne (12%), biomasse et déchets (7%).

Sources d’énergies utilisées au Danemark (électricité, transport, industrie). Source AIE

Dans le domaine de l’électricité, la France a fait d’autres choix : elle produit 90% de son électricité à partir de sources non émettrices de CO2. 11% d’hydraulique, et 79% d’énergie nucléaire. Les 10% restants sont générés à partir d’énergie fossile (gaz, charbon et pétrole).


Sources d’énergies utilisées en France (électricité, transport, industrie). Source AIE

Quelles sont les évolutions souhaitables ?

La stabilisation de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère suppose que l’émission annuelle moyenne au niveau mondial ne dépasse pas 1,21 tonne de CO2 par habitant. Il faudrait que les Français réduisent leurs émissions d’un facteur 5, et que les Danois les réduisent d’un facteur 8.

La France doit faire un effort modéré pour abandonner complètement les énergies fossiles dans la production d’électricité et de chaleur. Les éoliennes devront fleurir dans les prochaines années près de chez nous. La part du nucléaire devra augmenter un peu, et la biomasse devra alimenter les centrales thermiques. Dans les bâtiments, le chauffage électrique devra remplacer le gaz et le fuel. Cela fera passer de 6 à 4 tonnes par an l’émission de CO2 par habitant.

Pour arriver à 1,21 tonne de CO2 par an et par habitant, il faudra faire des efforts sur les transports : diminuer le kilométrage parcouru par les camions et les véhicules particuliers, et augmenter l’usage des transports en commun. L’utilisation de véhicules électriques ou hybrides électriques serait possible en France car la production d’électricité ne produirait plus de CO2.

Le Danemark est bien mal engagé dans la réduction des gaz à effet de serre avec sa politique énergétique refusant le nucléaire. Les énergies renouvelables sont déjà au maximum de leurs possibilités. Les économies d’énergie sont importantes car les Danois dépensent nettement moins d’énergie que les Français. La seule solution est une réduction drastique de la consommation d’électricité, mais on se demande comment. Il est sûr que les Danois n’auront pas droit aux véhicules électriques car ils doivent impérativement diminuer leur consommation électrique, et devront réserver les biocarburants aux véhicules utilitaires. Si le Danemark souhaite respecter l’environnement, il n’aura d’autre choix que d’interdire l’usage de la voiture particulière, même électrique.

Les programmes des candidats

Pourtant, les Verts et Ségolène Royal souhaitent mettre en place une politique énergétique qui prend (volontairement ou non) ce pays nordique pour modèle : désengagement du nucléaire et remise en cause de la génération actuelle des réacteurs nucléaires, l’EPR (voir l’article). Les économies d’énergie par le développement des normes de construction HQE et le développement des énergies renouvelables proposés par la candidate socialiste seront très insuffisants pour diviser par 5 les émissions de CO2, surtout si l’EPR n’est pas développé. Ce programme ne peut que conduire à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Nicolas Sarkozy souhaite développer le nouveau réacteur nucléaire, l’EPR, plus sûr et d’un meilleur rendement que les anciennes centrales nucléaires. En plus de préserver l’environnement, cette technologie de pointe française favorisera l’économie de notre pays.
De plus, Nicolas Sarkozy est le seul à avoir proposé un taux de TVA réduit sur les produits préservant l’environnement, de manière à rendre une voiture hybride électrique moins chère que son équivalent à essence. Ces véhicules ne sont moins polluants que si l’électricité est d’origine nucléaire.

Autre mesure importante, Nicolas Sarkozy souhaite mettre en place une taxe-carbone, appliquée aux produits en provenance de pays ne respectant pas le protocole de Kyoto, selon le principe pollueur-payeur.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser si l’on écoute les Verts et les partis de gauche, le programme de Nicolas Sarkozy concernant l’environnement est beaucoup plus pragmatique et réaliste que celui de Ségolène Royal. Le modèle énergétique danois, souvent paré de vertus illusoires et dont rêvent pourtant de nombreux antinucléaires français, est une catastrophe écologique. Même s’il encourage aux maximum les économies d’énergie et les énergies renouvelables.

Pour conclure, je cite Hervé Nifenecker, président du collectif Sauvons le climat (1).

« La consommation sans frein des énergies fossiles provoque, via les gaz à effet de serre, un réchauffement climatique dont les conséquences s’annoncent redoutables. Permettre le développement des pays émergents sans compromettre le climat de la planète constitue l’un des défis majeurs du siècle qui commence.
Les experts nous disent combien il est urgent de limiter les émissions de gaz à effet de serre : il faut donner plus de place aux énergies qui n’en n’émettent pas, nucléaire et renouvelables, d’ailleurs complémentaires entre elles.
Pourtant, le nucléaire souffre d’un déficit de popularité alors qu’aucun élément objectif dans le fonctionnement de nos centrales ne justifie ce scepticisme. Celui-ci est en réalité dû à la propagande persévérante d’organisations antinucléaires se réclamant de l’écologie et, aussi, à l’absence d’expression organisée d’une opinion divergente.
Cette querelle sur le nucléaire pervertit le débat sur les sources d’énergie et nous détourne de la question cruciale qui est de savoir comment diminuer au plus vite nos émissions de gaz à effet de serre.
Or, il est encore possible de préserver le climat de notre planète et, par lui, l’avenir des générations futures, en combinant l’utilisation de toutes les énergies qui ne produisent pas de gaz à effet de serre, en généralisant les économies d’énergie et en ne permettant la combustion des réserves fossiles qu’à condition que la captation et la séquestration du CO2 produit soient réalisées de façon systématique et satisfaisante. »

  1. Le collectif Sauvons le climat a été fondé en 2004 et a pour but d’informer de manière indépendante de tout groupe ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Il est doté d’un comité scientifique, présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d’experts au GIEC, et compte plusieurs prix Nobel français. Son manifeste a été signé par plusieurs milliers de personnes.

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24 réactions à cet article    


  • Tiwo 27 avril 2007 12:47

    En termes de réduction d’émission de GES, je suis d’accord que le développement du parc nucléaire serait une bonne chose. Or, votre analyse ne prend absolument pas en compte la raréfaction de l’uranium, le problème de stockage des déchets et les risques inhérants à l’activité nucléaire. Souvenez-vous : lors de la canicule de l’été 2003, la production nucléaire française avait connu de gros risques : du fait du réchauffement de la Loire, ainsi que la diminution de son débit, les réacteurs risquaient de ne pas être refroidis correctement. Compte tenu de la sécheresse qui est déjà présente cette année en mars dans certains département, de l’augmentation des évènements de canicule à prévoire, pouvons-nous raisonablement considérer que le nucléaire est une solution ?


    • PierreMF 27 avril 2007 13:38

      Concernant le réchauffement de la Loire (fleuve sensible car il a un petit débit, comparé au Rhône par exemple), ce problème touche les centrales nucléaires aussi bien que les centrales thermiques à gaz, pétrole ou charbon, qui elles aussi ont besoin de beaucoup d’eau pour être refroidies.

      Les nouvelles tranches des centrales seront installées au bord de la mer. L’EPR sera construit à Flamanville dans la Manche.

      Les déchets radio-actifs sont actuellement vitrifiés. Des recherches sont en cours pour diminuer le temps pendant lesquels les déchets (passés et futurs) sont actifs.

      Toutes les énergies ont des inconvénients. Mais ouvrir un débat sur le sujet « est-ce que le développement nucléaire est souhaitable », comme le font les partis politiques de gauche, y compris les Verts, est une démarche irresponsable.


    • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 28 avril 2007 08:45

      44 de vos 58 réacteurs nucléaires sont en bord de rivière et vont sous peu (dès cet été ?) devoir être arrêtés. Alors dépéchez vous de les mettre sur roulettes pour les amener en bord de mer. Ensuite, il faudra tirer des milliers de lignes THT. Un conseil : procurez vous un peu de jugeotte, ça vous fait défaut...


    • PierreMF 29 avril 2007 11:46

      Mettre sur roulettes les centrales à charbon, à gaz, à fuel, nucléaire, qui toutes, produisent de l’eau chaude, ma foi, c’est une remarque qui ne manque pas de jugeotte.


    • Nono Ladette Nono Ladette 27 avril 2007 13:25

      Exact : il n’y a pas de source d’énergie sans inconvénient => la réduction de la consommation est vitale.

      Il faut moins de voitures et de camions et plus de trains. Il faut vivre dans des logements plus petits et mieux isolés. Il faut consommer moins de produits particulièrement énergivores et écologiquement incorrects.

      Pour cela, la seule politique qui vaille, c’est d’augmenter le coût de l’énergie rapidement et régulièrement.


      • PierreMF 28 avril 2007 01:19

        Il existe des techniques permettant de construire des bâtiments « à énergie positive », c’est à dire qui ne consomment pas d’énergie. Leur surcoût est d’environ 30 à 40% par rapport à une construction classique. Pas donné, mais c’est sans doute un marché d’avenir... Il y a des normes HQE pour la construction de bâtiments neufs très peu consommateurs d’énergie, avec un surcout de 15% à la construction.

        Sinon il y a des moyens de chauffage beaucoup plus économiques comme la pompe à chaleur, la géothermie, amortis en 5 à 7 ans pour une maison individuelle.

        Augmenter fortement le coût de l’énergie... pourquoi pas. C’est déjà le cas pour l’essence. Mais ce n’est pas très social ni populaire comme mesure. Peut-être sera-t’on obligé d’y venir d’ici quelques (dizaines d’)années...


      • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 28 avril 2007 09:02

        En annulant les projets nucléaires (qui sont parfaitement inutiles) comme EPR, ITER, LMJ, RJH, GB2, G4, on a largement de quoi subventionner les maisons à énergie positive, et le « surcoût » disparait. D’ailleurs, on pourrait aider en priorité les méneages modestes, mais ça ce n’est pas dans les idée des pronucléaires : ce sont des « élites » (ha ha !) qui ne roulent que pour les puissants...


      • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 27 avril 2007 13:54

        On retrouve dans cet article l’utilisation malhonnête, pour faire croire à l’importance de la part du nucléaire, de l’énergie dite « primaire ». Cela revient à compter dans la part du nucléaire toute la chaleur qui est rejetée dans l’environnement (et donc totalement perdue) par les centrales nucléaires : vapeur d’eau (qui s’achappe des tours de refroidissement) et surtout des MILLIARDS de litres d’eau chaude, rejetés dans les rivières et la mer. Cette chaleur perdue, c’est 75% de l’énergie primaire de la centrale nucléaire ! En comptant en énergie primaire, les nucléaocrates arrivent donc a faire croire que le nucléaire représente 41% de l’énergie française, alors qu’il ne satisfait que 17% de la consommation française d’énergie. A l’échelle mondiale, le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation d’énergie : le nucléaire est donc une énergie tellement marginale (bien que son danger reste maximal, lui) qu’elle n’a AUCUNE influence sur le climat. Il est donc vain, et irresponsable, d’attendre que le nucléaire fasse à notre place le nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique.


        • PierreMF 27 avril 2007 14:10

          Aahh un bon vieux militant anti-nucléaire primaire sans discours cohérent smiley Je me demandais où ils étaient passés !

          Le Danemark est de votre avis. Avez-vous vu les conséquences ? Vous devriez polluer la planète là-bas, irresponsable !


        • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 28 avril 2007 08:38

          Hé bien continuez à attendre, les mains dans les poches, que le nucléaire fasse disparaitre le réchauffement climatique. Vous, les pronucléaires, êtes bien les plaisantins du siècle...

          Par contre, le nucléaire est bien responsable de 100% des déchets radioactifs, de 100% des accidents nucléaires, etc


        • vachefolle vachefolle 30 avril 2007 13:26

          comme au loto, 100% des gagnants ont tente leur chance....


        • vachefolle vachefolle 30 avril 2007 13:30

          Les verts ont tout perdu, leurs idees, leurs electeurs et leur parti. Paix a leurs ames.

          Essayer d’expliquer a des ecologistes que le nucleaire est utile contre l’effet de serre, cest essayer de faire boire a un ane qui n’a pas soif.


        • DG. DG. 27 avril 2007 17:59

          c’est pas nous les humains, (du moins peut-être dans quelque millier d’années), qui allons empêcher un quelconque réchauffement climatique...ou même un refroidissement. Il faudra faire avec !


          • PierreMF 27 avril 2007 18:46

            Ah. Avez-vous des arguments ? Ou êtes-vous la seule personne au monde qui conteste le rôle de l’activité humaine dans le réchauffement climatique ?


          • DG. DG. 28 avril 2007 15:00

            je ne suis pas la seule personne a le contester, et si c’était le cas cela serait serait très inquiétant du point de vue de la diversité de pensée. De la même manière, n’étant pas spécialiste, que des non spécialistes aient cette conviction est de même nature : les croyances de l’ignorant, positivement ou négativement, ont la même valeur.

            le fait que certain des membres du panel du GIEC aient démissionner, cela indique des désaccords. De plus, la réalité scientifique d’un phénomène ne se décide pas par un processus de votation. Etant vous même ingénieur, vous pouvez comprendre que la réalité d’un processus physique ou technique est scientifiquement valable aussi lorsqu’il est démontré expérimentalement, nul besoin de procéder à un vote pour l’approuver, la preuve s’impose d’elle même. La méthode d’établissement de cette soit-disante vérité, indique au contraire, que rien n’est sur et que le doute est parfaitement légitime.

            Il vient alors que la croyance, qui réfute l’idée de doute, serait alors complètement irrationnelle, résultant le plus souvent d’un matraquage médiatique et d’un endoctrinement avéré.

            Face a cela, il est frappant de constater, la chasse au sorcière à l’encontre de ceux qui émettent des réserves, même lorsqu’elles proviennent de scientifiques expérimentés.


          • masuyer masuyer 28 avril 2007 00:28

            Je viens de lire l’article, puis les réponses de l’auteur. L’article semble bien documenté, scientifique, l’auteur est ingénieur. Pourtant le ton des réponses à ceux qui le contestent m’a semblé quelque peu tranchant, dans un style qui n’est pas sans rappeler quelqu’un. Petite vérification sur le site Sauvonslaplanete.org . Je comprends mieux. Il y a un manifeste à signer. Ok. Petit coup d’oeil aux signataires. Pour avoir accès à la liste complète des signataires, il faut soit même l’être. Jolie preuve de transparence. Toutefois, on a accès à une liste d’une centaine de signataires. Qui sont-ils ? Quelques politiques comme Roselyne Bachelot, Michel Rocard. Le MRC semble aussi bien représenté. Pas mal de scientifiques, plutôt des physiciens que des naturalistes (ceux-ci sont surement noyautés par le puissant lobby anti-nucléaire), bon nombre d’anciens ingénieurs de l’EDF, un ancien directeur de la COGEMA. Bref, pas mal de gens gravitant autour du nucléaire. Sous couvert de protection du climat, n’y aurait-il pas ici une forme de lobbyisme, celle-ci pro-nucléaire ?

            Amusant aussi, un petit jeu pour calculer ses émissions de CO2. Ca commence par une question sur le mode de chauffage. Energies fossiles ou renouvelables (évidemment la seule énergie renouvelable que connait le collectif est l’électricité, nucléaire évidemment).

            Bref, être scientifique n’empêche pas visiblement d’être partial. Oui les énergies fossiles sont un danger en terme de CO2, non le risque nucléaire n’est pas totalement maitrisé. Je ne suis pas contre le nucléaire, mais je trouve normal que le citoyen s’interroge, et l’attitude des pro-nucléaire en France ne fait qu’encourager la suspicion. Je suis Jurassien et je me rappelle qu’en 1986, les suisses distribuaient de l’iode pendant que les médias français nous expliquaient que le nuage radioactif s’arrêtait aux frontières, jusque dans la météo qui nous faisait le coup des masses d’air providentielles.

            Il y a une réalité nos émissions de CO2, présentent des risques pour la planète. Le nucléaire aussi. Notre mode de vie, très énergivore, aussi. Il est évident que la très grande valeur énergétique du pétrole, son faible cout nous ont entrainé sur une voie très dangereuse. Il est vrai aussi que les déchets nucléaires ont une dangerosité qui perdure sur le long terme (voire très long terme) et qu’il est certainement nécessaire d’avoir un débat. Mais le débat devrait aussi porter sur notre consommation effrénée d’énergie qui hypothèque franchement l’avenir


            • PierreMF 28 avril 2007 02:21

              Ma foi, quand on me dit qu’il ne faut pas d’énergie nucléaire à cause de l’eau chaude que ça provoque, ou que je suis à la solde d’un imaginaire lobby pro-nucléaire, je suis tranchant, effectivement. Ce genre d’argument, c’est de la démagogie.

              Je suis aussi effaré, indigné, par les prises de positions de tous les partis de gauche et de l’UDF contre le nouveau réacteur nucléaire EPR. Notamment de Ségolène Royal, aujourd’hui encore. A l’exception du MRC de Jean-Pierre Chevènement.

              Que Besancenot ou Bové prennent position contre, ma foi, on n’en attend pas moins d’eux. Heureusement ils ne feront jamais partie d’un gouvernement.

              Mais que la candidate socialiste se joigne à eux, ça me fait très peur. La campagne électorale permet-elle de dire n’importe quoi ? Elle déclare que le développement de énergies renouvelables vont suffire pour diminuer les GES. C’est faux. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas développer ces énergies, mais que ce n’est pas suffisant.

              Le réchauffement climatique fera beaucoup, beaucoup plus de morts et de dégats que l’explosion de quelques centrales nucléaires. Les victimes seront parmi les plus pauvres : Afrique sub-saharienne, Asie (Bengladesh)... Parce que les terres déjà très pauvres ne pourront plus nourrir les habitants, parce qu’il y aura des flux migratoires concernant des dizaines de millions de personnes et des conflits.

              Alors l’énergie nucléaire fait peur, oui. A moi aussi, et plus à cause des déchets radio-actifs que nous léguons aux générations futures qu’à cause d’un incident de type Tchernobyl. Les centrales nucléaires de maintenant, et surtout l’EPR, sont beaucoup plus sûres qu’une très vieille centrale type Tchernobyl dont la conception datait d’il y a 50 ans. Un EPR peut résister à la chute d’un avion. Ce n’est pas le cas des autres types de centrales nucléaires.

              Tous les progrès technologiques sont dangereux, y compris le chauffe-biberon électrique. Y compris les usines chimiquent qui polluent et contaminent les sols pour des siècles, et contre lesquels Greenpeace ne fait rien (Bhopal : 300.000 victimes). Y compris votre voiture.

              Si l’on souhaite stabiliser les émissions de GES à un niveau compatible avec la préservation de l’environnement, il est impératif de développer l’énergie nucléaire. Ou alors de diviser par 4 notre consommation d’électricité et de se priver de voiture, même électrique. C’est une constatation qui fait froid dans le dos. Mais il n’existe pas d’autre choix à ma connaissance.


            • norb 30 avril 2007 11:59

              Juste une remarque : on peut etre contre l’EPR sans etre forcement contre le nucleaire.

              Comme qlq’un l’a dit le pb de l’EPR c’est la ressource uranium qui est limitee : a consommation actuelle, c’est 80-100 ans (http://www.manicore.com/) pour les quelques 350 centrales. Si la chine et l’inde se lance dans la construction d’une 100 de centrales chacune, la duree de la ressource uranium risque d’etre plus courte que la duree de vie de la centrale EPR. ca me parait plutot moyen comme choix.

              Bien entendu je simplifie car le ’calcul’ est beaucoup plus complique : il faudrait prendre en compte les centrales qui arrivent en fin de vie, les orientations ernergetiques des pays emergeants ect..., et justement je pense qu’il a matiere a debat sur le sujet.

              Ensuite, les 3-4 milliard affecte a l’EPR ne pourrait’il pas etre plus judicieusement affecte ailleurs ?
              - un grand programme subvensionne sous forme de credit a taux 0 pour l’isolation de l’habitat actuel aurait surement un plus grand effet en terme d’economie d’energie.
              - Commencer activement les R&D sur les centrales de 4eme generation (qui n’utilise pas le meme uranium et n’a pas ce pb de limitation de ressource)

              et juste pour corriger une erreur :

              >Un EPR peut résister à la chute d’un avion. Ce n’est pas le cas des autres types de centrales nucléaires.

              pas tout a fait exact : les tranches N4 resiste a la chute de petit avion 4 place, et meme l’EPR ne resiste pas non plus a la chute d’un gros porteur.

              Et puis dernier point : vous aller dire que je suis parano, mais j’ai comme meme l’impression qu’ON cherche a nous fourguer un EPR dont on a pas vraiment besoin, juste pour faire vitrine et pouvoir en vendre a l’etranger. Sarkosy, grand copain de bouygues, qui a des vue sur areva... bon je vais surement trop loin la :)


            • Foudebassan Foudebassan 28 avril 2007 18:33

              @Auteur,

              Le plus grave dans tout ça c’est que l’on a abouti à une situation où l’on ne sait plus qui croire.

              - Les industruiels qui naturellement défendent leur marché ?
              - Les experts indépendants ou ceux malheureusement achetés par les industriels ?
              - Les écologistes indépendants et ceux qui font de la politique ?
              - Les politiques qui font de la politique ?

              Pas évident tout de même


              • PierreMF 28 avril 2007 19:04

                En fait c’est assez simple : à part une personne qui a contesté ici que l’homme soit à l’origine du réchauffement climatique (ce qui est assez surréaliste), personne n’a contesté le moindre arguments de mon article, même pas un membre de « sortir du nucléaire » qui est intervenu ici pour ajouter, ce qui est vrai, que le nucléaire, comme toutes les technologies d’ailleurs, n’a pas que des avantages.

                Et que les centrales produisant de l’énergie comportent aussi des risques concernant les rivières : les centrales à charbon, à pétrole, à gaz, et nucléaire réchauffent les cours d’eau au bord desquelles elles sont installées.

                Toutes les sources d’énergie ont des avantages et des inconvénients. L’énergie nucléaire a comme avantage de pouvoir être développée largement d’une manière assez sûre sans gaz à effet de serre. L’inconvénient est la production de déchets nucléaire qu’il faut stocker.

                L’énergie nucléaire n’a AUCUN concurrent. Il n’existe actuellement AUCUNE source d’énergie largement disponible et ne générant pas de GES. L’éolien ou le solaire ne peuvent pas fournir suffisamment d’énergie, même s’ils doivent être développés.

                Entre les catastrophes naturelles, les conflits, les déplacements de populations, des millions, ou des milliards de morts (personne ne sait) dûs à un réchauffement climatique, et des déchets à gérer, le choix est vite fait.

                Pour ma part, je n’ai aucun intérêt personnel au développement du nucléaire. Je ne fais partie d’aucun lobby, contrairement à Stéphane Lhomme.


              • PierreMF 28 avril 2007 19:19

                Et pour préciser, les personnalités politiques suivantes, de doite comme de gauche, souhaitent développer l’énergie nucléaire en France, notamment l’EPR :

                • Jean-Pierre Chevènement
                • Nicolas Sarkozy
                • Marie-George Buffet
                • Arlette Laguiller
                • Jean-Marie Le Pen
                • François Bayrou est favorable au nucléaire, mais souhaite un débat sur l’EPR

                Ségolène Royal et les verts souhaitent réduire la part du nucléaire, sans préciser par quoi remplacer cette énergie. Les énergies renouvelables sont insuffisantes pour cela.

                Nicolas Sarkozy souhaite un débat global sur l’environnement en septembre 2007 s’il est élu.


              • masuyer masuyer 29 avril 2007 13:59

                Effectivement on trouve des gens de toutes tendances ou presque dans les pro-EPR, mais dans ceux que vous citez je ne vois pas forcément l’indépendance envers le lobby pro-nucléaire. Jean-Pierre Chevènement : en tant que souverainiste, il ne peut qu’être en faveur du nucléaire qui assure l’indépendance énergétique de la France. Nicolas Sarkozy : ses liens avec le grand patronnat qui sont de notoriété publique, et donc des patrons d’Areva ne l’incite pas forcément à souhaiter sortir du nucléaire. Marie-Georges Buffet : Le PCF a toujours été pour le nucléaire civil et notamment parcequ’EDF et ses salariés sont clairement pour le nucléaire, or on connait l’importance du CE d’EDF pour le PCF. Des raisons similaires peuvent expliquer le positionnement d’Arlette Laguiller. Pour Le Pen, voir Chevèenement. Seul Bayrou appelle à un débat public, qui sont toujours soigneusement évité par les tenants du nucléaire.

                Quand l’auteur de cet article dénonce le lobby anti-nucléaire en France, je souris. Car il n’y a aucun pays au monde où le lobby pro-nucléaire est aussi puissant qu’en France, et le débat aussi déséquilibré. Le choix du tout nucléaire s’explique par la volonté d’indépendance énergétique de la France, notamment sous De Gaulle, après la perte de l’Algérie et de ses gisements d’énergie fossile, par pour protéger l’environnement. Le développement du nucléaire, l’importance d’EDF et des grands groupes liés au retraitement des déchets ncléaires font que le débat est biaisé. L’investissement dans la recherche de ses groupes puissants leur assure des cautions scientifiques, notamment dans le domaine de la physique. Je ne pense pas que la caution d’un Charpak ou d’un Gilles de Gennes, aussi grande soit leur valeur scientifique, soit complètement neutre. Désolé pour l’auteur.


              • jamesdu75 jamesdu75 3 mai 2007 23:10

                Et si certain était pour ce rechauffement ?

                (Article refusé par Aggora car il n’était pas assez argumenté (je devais pas être assez contre le nabot)

                http://mycrazyworld.canalblog.com/archives/2007/04/19/4675004.html


                • thymallus 4 mai 2007 15:13

                  ça n’avance pas beaucoup sur ce post, donc ce qui est clair c’est qu’il est necessaire d’avoir un vrai débat sur le nucléaire, EPr, les dechets et tout et tout... donc faut trouver un candidat qui inscrit tout ça en clair dans son programme, zut j’en connais pas, mince alors dimanche je reste au lit.... le seul point m’ayant fait dresser l’oreille lors de ce debat tv c’est l’argument de sarko. lorsqu’il a dit que nos centrales dont certaines dataient des annees 70 vieillissaient, ça c’est irréfutable.- ensuite comment procéder ? comment en sortir ? à quel rythme ? peut-on remplacer le nucléaire du jour au lendemain ? je ne crois pas. par quoi ? j’ai des idées mais seront-elle suffisantes ? surement pas ! celui qui a une réponse je l’écoute, ça c’est clair. n’oubliez pas d’éteindre en sortant...

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