Don de la Melancha
Après une longue hibernation, assoupie aux piqûres néo-libérales, assomée de tranquillisants socio-démocrates, une certaine idée de la gauche ressurgit au milieu d’un printemps de crise, secouée au son des trompettes d’outre-tombe. par la grâce du chevalier Don de la Mélancha. Une nouvelle gauche, illusoire mais vivante à souhait, démagogique mais porteuse d’espoir, cuirassée des luttes passées mais forgée aux combats du futur.
Alors, tout est bon pour discréditer le nouveau mentor gaucher, l’homme d’hier qui porte le vent nouveau, le bourgeois du vote ouvrier, le notable au secours des petites gens, le tribun du peuple.
Rien ne lui sera épargné, à gauche tout d’abord, cette gauche molle qu’on a du mal à la qualifier de telle, car tant qu’il rognait sur les plates bandes de Hollande, on entendait cette douce musique, il était l’idiot utile, l’exutoire des colères populaires, le gardien des débordements extrêmes, un brin condescendants, les socialistes voyaient en ce renégat de 2005, un Don Quichotte capable de ramener au bercail les moulins égarés au soir du premier tour.
Christophe Barbier un des notables du système médiatico-politique ne le voit pas autrement, mais pas pour les mêmes raisons : « Pour en finir avec Mélenchon,…Le printemps approche, la couleur de saison est le rouge, les idées se portent courtes et le verbe haut, voici le temps du nouveau Che….
Jean-Luc Mélenchon a gagné l’estime de ses concitoyens. En revanche, candidat du système, nourri aux fromages de tous les mandats et au gâteau du carriérisme politicard, il suscite l’ironie quand il part à l’assaut du monde auquel il appartient : Mélenchon, c’est un peu un meunier déguisé en Don Quichotte. Enfin, il ne mérite aucune indulgence quand il se vautre dans l’invective et dans l’injure. Même s’il aboie sans jamais mordre, car sa prudence parle plus fort que son courage, il est impardonnable et ridicule quand il s’affuble d’un masque de pitbull…..
Jean-Luc Mélenchon aime les effets de manches, y compris les manches de pioche, mais le plus grave est ailleurs : son idéologie, trotsko-marxo-protecto-nationaliste, pourrait bien polluer l’éventuel quinquennat de François Hollande…….
……..Car Mélenchon, ténor les meilleurs jours et guignol les pires, a déjà réussi un exploit : ressusciter le Parti communiste. Le communisme mordu par Mélenchon, c’est un peu comme un vieux dragon qui aurait attrapé la dengue – ou la rage : il s’agite sans grande cohérence, mais crache à nouveau du feu. Pas assez pour incendier ce palais d’hiver qu’est la France, mais suffisamment pour faire bouillir l’eau tiède du PS. »
On croit rêver, c’est Barbier le donneur de leçons et son écharpe rouge, qui stigmatise Mélenchon quand il parle fort, s’emporte et passe dans la zone rouge des potentiomètres. On s’était habitués au train train quotidien, à cette pensée unique, à cette espèce de distribution des rôles entre deux partis dits de gouvernement dont le but ultime est de ne surtout pas bouger les lignes de l’orthodoxie capitaliste ; ce Barbier gardien du temple libéral, ce terroriste de la pensée unique, qui nous distille chaque jour à petites doses, notre lente agonie mentale et ses fioles consuméristes qui lui garantissent son pain quotidien. Lui n’élève pas la voix, pas une parole plus haute que l’autre, les mots, il nous les met au plus profond. Barbier ressemble à tous les barbus du capitalisme triomphant et Mélenchon est bien la preuve vu la réaction des soldats à la botte des oligarchies qu’en un point quelconque du landerneau financier on commence à s’interroger sur le véritable potentiel de la révotution citoyenne.
Si les scud de droite étaient prévus, un vent de panique commence également à se lever du coté de la rue de Solferino, les moulins de la Mélancha commencent à produire un effet vivifiant du coté babord et si l’on fait mine de ne pas se soucier de la poussée du Front de gauche, on se demande à quelle négociation on sera contraint si le score du premier tour devait consacrer Mélenchon comme étant le grand vainqueur putatif.
Mélenchon avait prévenu : « Si je fais 10% , Hollande va devoir m’accueillir en short. »
A 15 %, Hollande va devoir enfiler son string.
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