Du Grand Charles au Petit Nicolas
Nos Républiques sont faites de personnages différents, rassembleurs, ou diviseurs, calmes ou excités, mais tous ont un point commun, la soif du pouvoir.
Le grand Charles a eu cette volonté d’arriver au poste ultime en s’armant de patience et de ténacité, convaincu qu’il serait un jour le premier des Français : c’est aussi le cas du petit Nicolas.
La différence étant que le premier a toujours respecté une déontologie politique, d’où toute trahison était absente.
Un autre point commun est la capacité de manier le discours avec beaucoup d’habileté, avec cette différence que le premier mettait de la profondeur dans ce qu’il disait.
Le deuxième est plus direct, c’est un adepte des phrases chocs, des mots simples, souvent nimbés d’une certaine vulgarité.
Pour écrire ses discours, le grand Charles puisait dans un riche vocabulaire. Cela nous poussait parfois à sortir un dictionnaire pour découvrir le sens d’un mot oublié comme « chienlit » par exemple…
Autre convergence, Charles de Gaulle et Nicolas Sarkozy appartiennent tous deux à la cinquième république, l’un en a été le premier, et l’autre pourrait en être le dernier.
Autre point commun, comme chacun sait, Charles de Gaulle révéla dans sa correspondance privée son peu de considération pour le parlementarisme, et il préfère un régime fort.
C’est aussi une particularité de l’actuel Président qui traite les parlementaires par dessus la jambe, avec une certaine désinvolture.
Il aime le pouvoir sans partage, et entend même s’exprimer à l’assemblée nationale.
Autre similitude, mais plus discutable, malgré son positionnement à droite, De Gaulle s’était, en son temps, rapproché de la gauche.
En effet, il a adhéré à des organisations catholiques de gauche (le Sillon, les amis de Sept, les amis de Temps Présent : ces organisations étaient les prémices de Témoignage Chrétien).
Quant au petit Nicolas, sa sensibilité de gauche reste du domaine de l’apparence.
Le fait d’avoir enrôlé des personnalités de gauche dans son gouvernement semblent plus s’apparenter à une tentative de déstabilisation qu’à de réelles convictions.
Tout comme les références à Jean Jaures qu’il cite pendant la campagne électorale, mais dont les idées sont absentes de son programme.
Au moment de la création de la France Libre, de Gaulle est en Afrique, et il obtient le ralliement de plusieurs pays africains,
Sarkozy va aussi en Afrique, mais pour d’autres raisons : il signe des contrats, y compris avec des dictateurs.
Dernière convergence, de Gaulle, au moment de la crise algérienne lance le fameux « je vous ai compris » sous-entendant que l’Algérie restera française, pour finalement lui donner son indépendance.
Sarkozy, quant à lui, multiplie les déclarations contradictoires.
Il promet : « j’irais chercher la croissance avec les dents », et en fin de compte il conclut : « je ne peux pas vider des caisses qui sont déjà vides ».
Il promet la fin des 35 heures, puis change d’avis.
Il dit : « il faut arrêter de traiter indistinctement avec les démocraties et les dictatures » mais fait le contraire.
Là s’arrête la liste des ressemblances.
Une différence importante est pour de Gaulle la volonté de protéger sa vie privée, ce qui n’est pas la préoccupation primordiale de Sarkozy, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais la plus grosse différence entre les deux est de taille.
L’un des deux est grand, et plutôt deux fois qu’une, au sens propre, comme au sens figuré.
Car comme disait un vieil ami africain :
« Le lézard aura beau faire des pompes, il n’aura jamais de biceps ».
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