L’UMP porte la voix de Marine et se fait dévorer par le FN

A gauche c’est clair, limpide, comme du cristal. Il y aura désistement systématique pour le candidat de gauche arrivé en tête. Même si ça coûte, même si l’épreuve est rude, et en particulier pour le Front de Gauche.

Prenons comme exemple le cas de la Seine-Saint-Denis, département le plus jeune de France, mais également le plus pauvre de France. Le Front de Gauche appelle au désistement en faveur des candidats socialistes arrivés en tête dimanche soir dernier dans 4 circonscriptions. Rien que ça ! Mais le principe du désistement républicain est intangible, il ne se discute pas. Il prend sa source au lendemain de la commune de Paris pour établir un barrage contre les royalistes qui entendent restaurer la monarchie en s’emparant de la république par les urnes. Depuis, ce principe à évolué. Il a pour objet d’empêcher que les débats internes à la gauche soient tranchés par la droite et ses électeurs. Aussi, la décision de Braouezec de se maintenir dans la 2e circonscription, décision qui n’appartient qu’au candidat titulaire, nous semble, A gauche pour de vrai ! contre productive. Il se met en contradiction totale avec le caractère véritable du Front de Gauche, qui face à l’épreuve est clairement pour le respect des principes républicains, la loyauté à l’égard des forces de progrès, la volonté d’union et de rassemblement de la gauche.

A droite c’est obscur, sale, comme du fumier, le pire, du chimique, du nuisible, du nocif. Car en vérité derrière la consigne hypocrite du ni ni lancé par Copénous assistons bien partout, au nord comme au sud à la promotion du FN par l’UMP.

Au nord tout d’abord, où Brigitte Barèges, députée UMP sortante, serait ravie de l’élection de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. Au sud, l’UMP Roland Chassain seretire au profit du FN. Faut dire qu’il avait annoncé la couleur avant même le premier tour le bougre. Dès lors, pas étonnant qu’il ait perdu. Car en répétant à l’envie qu’entre lui et le FN il n’y avait sur le fond aucune différence il a non seulement crédibilisé le FN, ses thèses, son racisme et sa xénophobie, mais il a surtout confirmé que l’UMP était désormais devenu la pâle copie du parti de l’extrême droite française. En cela, il a suivi les pas de son président déchu, Nicolas Sarkozy. Dès lors, le choix de l’original plutôt que la copie devient de plus en plus évident pour des bataillons d’électeurs jusque là UMP, électeurs UMP qui, rappelons le, souhaitent à plus de 60% un accord avec le diable. Faut dire que leurs chefs, à force de dire que le loup n’est pas un loup, envoient leurs moutons se faire dévorer au point que la bergerie UMP se dépeuple. Au point que le candidat UMP se fait éliminer dès le premier tour dans de nombreuses circonscriptions au profit de l’extrême droite. Comme dans la 9e circonscription de la Seine-Saint-Denis où Dref Mendacci, le candidat UMP, n’obtient guère plus de 12,8% des suffrages exprimés, arrivant ainsi en quatrième position. En 2007, dans une circonscription certes un peu différente en raison d’un redécoupage, l’UMP arrivait deuxième avec 36% des voix. Que de moutons dévorés en 5 ans ! C’est bien la droite qui fabrique l’extrême droite. C’est bien la droite, et en particulier l’UMP qui rend possible ces duels frontaux entre la gauche et le FN.

Face à l’épreuve, le caractère véritable de l’UMP, mais également ses arrières pensées les plus profondes ne sont pas la république et la démocratie. Mais bel et bien un appétit de pouvoir tel, un appétit d’enrichissement tel que le seul principe qui vaille c’est “surtout aucun principe” !

Sauf qu’en portant ainsi la voix de l’extrême droite, la droite finit toujours par se faire dévorer au point de vider complètement sa propre bergerie. Mais ça c’est une autre histoire que visiblement l’UMP na pas suffisamment lu.

Sydne93