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La contre-centrifugeuse Bayrou se met en marche

Même s’il a quitté la scène politique nationale, le ralliement de l’ancien "premier numéro deux" de l’UMP à la candidature de François Bayrou est un nouveau signe de la capacité de rassemblement du candidat centriste.

« L’UMP est-il encore un grand parti de centre droit, humaniste et libéral ? C’est parce que telle n’est plus ma conviction qu’il est temps pour moi de rompre le silence, de rappeler les valeurs qui sont les miennes et d’appeler à une union nationale autour de François Bayrou, candidat à l’élection présidentielle. »

Celui qui s’est exprimé ainsi dans "Le Monde" le 8 janvier 2012 n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit d’un des principaux fondateurs de l’UMP en 2002, celui qui a amené un grand nombre de parlementaires de l’UDF à rejoindre l’UMP initialement présidée par Alain Juppé et inspirée par Jacques Chirac à l’occasion du choc du 21 avril.


Douste-Blazy votera Bayrou

Philippe Douste-Blazy, 59 ans, ancien secrétaire général de l’UMP, ancien Ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac et actuel secrétaire général adjoint de l’ONU, avait même été parmi les premiers-ministrables lors de la réélection de Jacques Chirac, en concurrence avec Nicole Fontaine et Jean-Pierre Raffarin qui fut finalement désigné à Matignon le 6 mai 2002.

« [François Bayrou] était persuadé que l’alliance des centres et des droites au sein de l’UMP ne ferait que vassaliser une fois de plus les centristes. Il avait raison. » a amèrement constaté Philippe Douste-Blazy qui s’était opposé à lui à l’époque.


Avoir raison

François Bayrou a eu raison depuis plus de dix ans et son grand atout a été de rester sur ses positions au risque parfois d’être très isolé. La focalisation de sa campagne présidentielle de 2007 sur la dette publique et la crise des dettes souveraines dans l’Union Européenne en 2011 ont montré à quel point François Bayrou avait eu raison avant l’heure.

Sur le plan intérieur, le refus obstiné en 2002 de celui qui était le président de l’UDF à se fondre dans un parti auberge espagnole, l’UMP, qui n’a jamais été en définitive que la suite logique du RPR, et la droitisation de plus en plus forte de l’UMP depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy aux commandes depuis 2004 ont été également une autre illustration de la pertinence des propos de François Bayrou.


L’UMP s’émiette

Aujourd’hui, c’est bien la cohésion de l’UMP dont il s’agit. Alors que 2011 a déjà vu les radicaux quitter le navire (initialement en vue d’une candidature de Jean-Louis Borloo), ce sont tous les élus ancienement UDF qui risquent aujourd’hui de prendre le large, constatant simplement que l’UMP n’a jamais correspondu à leur réelle philosophie politique et qu’ils ne veulent pas rester dans cette galère.

Philippe Douste-Blazy est même très dur contre l’UMP mais le discours de Grenoble peut le justifier : « L’UMP d’aujourd’hui s’est abîmée dans sa course permanente à l’urgence, à la surenchère, dans la poursuite du fait divers. Elle a laissé dans sa poche sa boussole principale : la personne humaine. ».


Solidarité, justice ...et indépendance

Et il a ajouté, pour éviter qu’on lui projette des arrière-pensées et des malentendus : « Je ne demande rien, je n’attends rien. Ni poste ni circonscription. Si ce n’est un engagement fort de celui qui sera élu en mai dans la mise en place d’une solidarité mondialisée. » pour finir sur cette profession de foi : « Je veux réaffirmer les idées humanistes et européennes, ma croyance en l’économie sociale de marché, ma préférence pour la solidarité et la justice. C’est pourquoi, je voterai pour François Bayrou et j’invite tous les Français qui se reconnaissent dans ces valeurs à le rejoindre, lui dont la fidélité à ces convictions, et l’indépendance en font un leader apte à rassembler les femmes et les hommes de bonne volonté prêts à redresser notre pays. ».

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Le rassemblement du centre

Le jour même sur France 5, François Bayrou a pu afficher sa joie, évidemment : « Cette famille du centre qui s’était séparée est en train de se regrouper et ceci est inéluctable si elle veut avoir un poids dans la vie politique française. ».

C’est d’ailleurs cela qu’il faut souligner : alors qu’en 2007, le "résidu" de l’UDF resté indépendant (l’UDF canal historique) s’était une nouvelle fois divisé en Nouveau centre et en MoDem, cette fois-ci, en 2012, François Bayrou réussit à rassembler des personnalités issues de l’UDF d’avant-l’UMP et qui s’étaient engagées clairement soit au sein de l’UMP soit au sein d’une alliance très serrée avec l’UMP, comme les anciens ministres de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy : Dominique Versini, Anne-Marie Idrac ou encore Alain Lambert, qui sera le candidat du MoDem dans la 2e circonscription de Paris face à François Fillon, Rachida Dati …et Axel Kahn (le célèbre généticien sera le candidat socialiste).

Le ralliement de deux anciens rivaux de François Bayrou au sein de la famille centriste est même très symbolique, avec Bernard Bosson (rival en 1994 pour la succession de Pierre Méhaignerie à la présidence du CDS) qui l’a rejoint l’été dernier, et maintenant Philippe Douste-Blazy (rival en 2002 pour le leadership des centristes au sein de la majorité de centre droit).

Le rassemblement va même au-delà des anciennes limites de l’UDF puisque des gaullistes proches de Dominique de Villepin ont annoncé récemment leur soutien à François Bayrou et il est maintenant de plus en plus probable que des petits candidats qui n’auraient pas les parrainages nécessaires pour se présenter se rallieraient naturellement à la candidature de rassemblement incarnée par François Bayrou : Corinne Lepage, Christine Boutin et peut-être même Nicolas Dupont-Aignan.


Un cercle vertueux ?

Ce phénomène de contre-centrifugeuse n’est pas sans rapport avec la montée de la candidature de François Bayrou dans les sondages (tant en popularité, personnalité qui a l’image la plus positive, qu’en intentions de vote, oscillant autour de 13%, et en probabilité d’élection, il se rapproche de Nicolas Sarkozy) et rend complètement dépassée la candidature sans objet de Hervé Morin, lâché par ses amis du Nouveau centre qui préfèrent se déterminer entre François Bayrou (comme le sénateur Yves Pozzo di Borgo) et Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, dès le 11 janvier 2012, les responsables locaux du Nouveau centre débattront de la pertinence de cette candidature.

Le 8 janvier 2012, François Bayrou commente d’ailleurs avec sourire cette situation : « Ces rassemblements clarifient le paysage. Au bout du compte, les Français auront deux choix, une solution classique avec Sarkozy ou Hollande, ou bien, ils voteront pour moi et le système sera changé. Il y aura un mouvement irrésistible de renouvellement de la vie politique de notre pays. ».

Reste à connaître la position cruciale mais probablement tardive de Jean-Louis Borloo sur la candidature de François Bayrou. Les radicaux devraient se prononcer officiellement fin janvier 2012 mais déjà, certains radicaux annoncent la couleur : l’ancien ministre Didier Bariani (président d’honneur du Parti radical) votera pour François Bayrou alors que Dominique Paillé, ancien sniper de l’UMP, pourtant pas en "grande" relation avec le candidat centriste, prédit que François Bayrou sera présent au second tour (dans son futur livre "Panique à l’Élysée", éd. Grasset 2012).


Bayrou, la solution entre Sarkozy et Hollande…

Alors que la personnalité de Nicolas Sarkozy reste encore très négative dans l’opinion publique et que la candidature de François Hollande convainc de moins en moins d’électeurs, François Bayrou peut miser sur ce refus du manichéisme inadapté à la France et bénéficier de cet "irrésistible" besoin de nouvelles méthodes de gouvernance pour reconstruire une République réellement exemplaire.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (9 janvier 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
La tribune de Philippe Douste-Blazy ("Le Monde", le 8 janvier 2012).
La famille centriste.
La percée de François Bayrou.
Bayrou et sa majorité courage.
La personne humaine avant tout.
Faut-il l’union nationale ?

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30 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 10 janvier 2012 09:58

    l’homme qui se voit un destin pour la France pense sérieusement à la présidence. Si Bayrou est présent au second tour, la possibilité qu’il soit élu est très loin d’être utopique, et cela doit inquiéter les états majors de L’UMPS. Sarkozy n’a vraiment plus la cote, et Hollande est un candidat par défaut, alors Bayrou…
    http://2ccr.unblog.fr/2011/12/09/bayrou-president/


    • spartacus1 spartacus1 10 janvier 2012 11:05

      MDR !

      Douste-Blazy (alias Douste-Blabla sur Wikipédia), l’« intellectuel » de choc, ministre des affaires étrangère ne parlant que le français et certainement pas l’anglais (il est vrai que l’on peut être président sans savoir l’anglais). Son ralliement est sans doute décisif pour Bayrou. Hahahaha !

      Lorsqu’ils sont ensembles, je ne sais pas trop de quoi ils parlent, parce que, au moins, Bayrou lui, est cultivé.


    • babaro babaro 11 janvier 2012 02:14

      Cela fait deux « crétins des Pyrénées » au lieu d’un. Formidable avancée en effet !


    • reveil reveil 10 janvier 2012 10:00

      Au vu d’une certaine affaire qui s’est déroulée au Maroc, cette alliance sent le souffre.

      Cerise sur le gâteau, Bayrou peut s’adjoindre également DSK aux finances et Lang à la culture.
      Bon courage Sylvain !!!

      • Agerate Turlupou 10 janvier 2012 12:03

        Les ministres (et le président) actuels son mêlés à des affaires où le sang de compatriotes français à coulé et où l’argent des contribuables à été détourné (Karashi et bien d’autres).

        En partant de là, même la nomination de pervers sexuels supposés serait un progrès.


      • Francis, agnotologue JL1 10 janvier 2012 10:06

        "François Bayrou peut miser sur ce refus du manichéisme inadapté à la France et bénéficier de cet « irrésistible » besoin de nouvelles méthodes de gouvernance pour reconstruire une République réellement exemplaire." (Sylvain R.)

         smiley

        Refus du manichéisme ! Lol ! Le modem a l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette pour pouvoir se glisser dans l’interstice qui sépare ces deux ’extrémismes’ !

        La réalité, c’est que la côte du roitelet est si basse que les rats sont tentés de quitter le navire. Et c’est la chance inespérées de celui qui se voit un destin comme le rappelle GIL ci-dessus.


        • spartacus1 spartacus1 10 janvier 2012 11:07

          Mais, JL1, tu ne vois pas que Sylvain R. est en train de changer de religion, de passer d’une idole (Sarko) à une autre idole (Bayrou). Vive la constance dans les idées !


        • Francis, agnotologue JL1 10 janvier 2012 11:49

          Bien entendu, quand je parle des rats qui quittent le navire, je ne pense pas du tout à lui !

           smiley


        • volpa volpa 10 janvier 2012 10:29

          Tous les ralliements ne sont pas bon à prendre.

          Bayrou doit être plus que jamais lucide.


          • airlane 10 janvier 2012 14:38

            volpa, je crois qu’il l’est [lucide] smiley C’est quand même sa 3ème campagne présidentielle et il sait parfaitement faire la part des choses. Il y a eu ceux qui sont partis parce qu’ils pensaient que l’UMP serait un parti limpide mais qui n’ont pas pour autant cherché à juger de l’attitude de FB et ceux qui sont allés à la gamelle en crachant sur lui (Morin, Paillé... Lepage après avoir été investie D.E. grâce au MoDem...) pour ne citer que ceux-là.

            Bayrou ne se présente pas en candidat chef d’un parti mais pour tous les français de quelque sensibilité qu’ils soient. Je sais c’est compliqué à comprendre pour certains primates


          • Taverne Taverne 10 janvier 2012 14:50

            Douste-Blazy doit avoir conscience qu’il ne revient pas à l’UDF mais qu’il intègre le Mouvement Démocrate. Peut-être faudrait-il s’en assurer ?


          • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 11 janvier 2012 00:26

            Sans compter les angles d’attaque que les roquets décervelés de Sarko ne vont pas manquer d’exploiter contre Douste-Blazy.


          • Voltaire Voltaire 10 janvier 2012 10:41

            L’auteur se souviendra qu’il y a près d’un an, je lui avait indiqué que ce rassemblement de la famille « centriste » était en marche... la droitisation de l’UMP, et aussi l’attitude plus consensuelle de Bayrou permettent une reconstitution de cette famille politique qui était devenue indispensable pour sa survie et son influence.

            Si ces ralliements crédibilisent la candidature de Bayrou, en éliminant notamment l’un des arguments souvent utilisé par ses opposant sur sa « solitude » et son incapacité à former un gouvernement en cas de victoire, il faut néanmoins relativiser leur portée en termes d’intentions de votes. Pour valider sa vision de gouvernement d’union large, Bayrou aura besoin de démontrer sa capacité à rassembler au delà de sa propre famille. A ce titre, la position d’Eva Joly est intéressante. S’il est évident qu’aucun membre du PS ne peut publiquement parler positivement d’un concurent direct, il est intéressant de constater la dichotomie entre les commentaires des Verts traditionnels contre Bayrou (cf l’interview de C Dufflot ce matin) et l’attitude beaucoup plus ouverte des écologistes modérés, qui doiven probablement se mordrent les doigts de ne pas avoir plus soutenus N Hulot. C’est probablement à ce niveau que se situe la chance la plus évidente d’élargissement électoral pour Bayrou sur sa gauche, et l’on aura noté avec intérêt ses références appuyées et inhabituelles en faveur de l’écologie dans ses voeux à la presse.

            Enfin, si la montée de F Bayrou se confirme et semble devoir se poursuivre, il faut aussi noter la persistance des intentions de vote en faveur de M Le Pen. Un second tour Bayrou-Le Pen n’aurait rien d’impossible, même s’il s’agit encore là d’une option peu probable, car ni le président sortant ni le candidat PS ne semblent capable de suciter un véritable espoir de changement et de redressement. A suivre...


            • camoghost 10 janvier 2012 10:49

              J’ai pu voir une Emission à la télévision (comme certainement de nombreux téléspectateurs) avec le témoignage d’une dame à visage découvert et au travers de laquelle les journalistes soulignaient bien que le président du MODEM ne payait pas sa secrétaire, malgré l’argent qui lui avait été remis à cet effet etc ... etc ... COMMENT PRETENDRE A UN POSTE AUSSI ELEVE QUAND ON PEUT ETRE AUSSI BAS ??? comment voter pour quelqu’un qui peut être aussi (je vous laisse le qualificatif d’appréciation) .. Bref ! je ne l’écoute même plus (pas envie de me laisser « endormir » comme de ceux qui depuis 2007 nous aident à creuser nos tombes). Rebref ! en plus RIEN DE CONCRET DE PROPOSE que du VIDE SIDERAL ... on devrait donner beaucoup plus de temps de parole à certains partis naissant qui ont de vrais choses à dire et à mettre en place. ... mais je ne suis qu’un pion dans ce vaste échiquier ... EN TOUS CAS JE SERAIS LA AU PREMIER TOUR DES PRESIDENTIELS.
               


              • Agerate Turlupou 10 janvier 2012 11:12

                En tout cas on ne peut pas qualifier votre commentaire de sidéral.

                Il est plus... sidérant.


              • chantecler chantecler 10 janvier 2012 10:52

                Bof !
                En 2002 F. Bayrou est candidat : élu J. Chirac
                En 2007 F. Bayrou se représente : élu N. Sarkozy
                Porte la poisse .
                Quand je vois les ralliements de droite et j’entends ses dernières déclarations ,« soutiendrait plutôt le PS » je me dis que ce type a tout compris dans l’art politicien d’enfumer les gens ....
                Il serait bon , par rapport à tous ceux qui se présentent , de réfléchir à ce qu’ils ont fait concrétement dans le passé .
                De mon point de vue , plus important que les paroles qui n’engagent que ceux qui y croient .


                • Agerate Turlupou 10 janvier 2012 11:22

                  Bof !
                  En 1965 F. Mitterand est candidat : élu C. De Gaulle
                  En 1969 F. Mitterand veut être candidat, mais personne ne le soutient : élu : G. Pompidou
                  en 1972 F. Mitterand est candidat : élu : V. Giscard d’Estaing
                  Porte la poisse .


                • Taverne Taverne 10 janvier 2012 11:17

                  Petit commentaire sur la cote de Bayrou dans le sondage Agoravox. Lorsque j’ai vu que Asselineau était à 16%, j’ai pensé qu’il devait y avoir eu report d’ intentions de vote pour Bayrou sur Asselineau. Cela semble aujourd’hui se vérifier puisque, depuis, Bayrou est monté de plus de 2 points et Asselineau a baissé de 4. Ce n’est bien sûr qu’une théorie personnelle mais elle semble plausible : il y aurait vase communicant. En situation réelle, les électeurs seront partagés entre leur désir de voter en se faisant plaisir (Asselineau) et le souhait de voter efficace. Or, le vote Asselineau n’est pas efficace : non seulement il n’a aucune chance d’être élu mais en plus son faible score ne pourra pas lui permettre de peser au second tour sur le programme des deux principaux impétrants. Tandis que Bayrou, si !

                  Qu’en pensez-vous ?


                  • Maurice Maurice 10 janvier 2012 11:20

                    Toujours aussi marrant de vous lire Sylvain. Vous êtes au journalisme, ce que Mat Pokora est à la chanson française.
                    Si vraiment vous soutenez Bayrou, je ne pense pas que de lui faire de la pub avec Douste Blazy soit une bonne chose. Cet homme pus le réseau à pleins nez. Il est incompétent, inutile, suit le sens du vent en fonction de l’humeur et de la tendance du moment. A Toulouse, il a été un maire catastrophique. En ministre des affaires étrangères je n’ose même pas employer de qualificatif sinon je risquerai d’être grossier...

                    Bref, encore une soupe façon Rako. Pathétique.


                    • daryn daryn 10 janvier 2012 11:39

                      On peut saluer l’élégance et le panache avec lesquels Philippe Douste-Blazy est allé a Canossa. Sa déclaration dans le Monde est un modèle du genre. Pas facile de reconnaître ainsi qu’on s’est trompé et que son principal opposant avait raison. De la part de l’artisan principal de la disparition de l’UDF c’est significatif, même si cela parle sans doute plus aux élus qu’aux électeurs...

                      La reconstitution du centre est en marche mais le problème est que ces soutiens tendent à décaler vers la droite l’image durement construite et très cher payée d’une troisième voie indépendante. Le PS est bien trop verrouillé pour voir arriver à court terme des soutiens de la gauche modérée et il faudra beaucoup de talent à F. Bayrou pour préserver une image équilibrée (je reconnais avec Voltaire qu’il a plutôt bien fait le travail vis à vis du socle EE de EELV).


                      • Pelletier Jean Pelletier Jean 10 janvier 2012 12:28

                        C’est tout de même assez difficile, et pour le moins hasardeux, que de soutenir l’idée d’un Douste Blazy confortant la candidature de François Bayrou.
                        C’est oublier un peu vite l’imposture politique qu’incarne un tel homme ; maire de Lourdes il fuit pour prendre le cap sur Toulouse, il y laisse la ville sur les genoux et facilite le passage de la ville à gauche.

                        Il fut un ministre des affaires étrangères ridicule, tout autant que Bernard Kouchner..il n’a aucune saveur et aucun courage politique.

                        Bayrou ne s’y trompe pas, il ne commente pas ce ralliement.

                        http://www.over-blog.com/profil/blogueur-984719.html


                        • Taverne Taverne 10 janvier 2012 12:36

                          « maire de Lourde ». Justement, vous ne croyez pas au miracle Mécréant ! smiley Sérieusement, c’est pas terrible il et vrai. Pas de quoi grimper au rideau. Mais bon, certaines de ses compétences peuvent être utilisées éventuellement. A mettre en concurrence avec d’autres...


                        • Bulgroz 10 janvier 2012 12:40

                          Bayrou est l’homme clé de ces présidentielles, la preuve en est qu’ Agoravox en parle tous les jours, regardez Imhotep, Taverne, Voltaire et tout de peuple du centre rassemblé ici .

                          Au chapitre des drôleries, j’ai remarqué le commentaire puissant de Voltaire :

                          "et aussi l’attitude plus consensuelle de Bayrou permettent une reconstitution de cette famille politique qui était devenue indispensable pour sa survie et son influence."

                          C’est vachement vrai que Bayrou est vachement consensuel.

                          Pourriez vous me dire combien de parlementaires ont quitté Bayrou en 2007 et combien l’ont rejoint depuis.

                          Je pose la question autrement :

                          Combien de parlementaires ont rejoint le consensuel Bayrou depuis que les 39 parlementaires l’ont quitté en 2007 ?


                          • Voltaire Voltaire 10 janvier 2012 13:06

                            Cher Bulgroz,

                            Votre ton ironique masque une profonde méconnaissance de la réalité du terrain politique.

                            Bayrou a engendré le soutien d’une série de personnalités anciennement UDF qui ne l’avaient pas suivi au MoDem comme : Bernard Bosson (ancien ministre), Alain Lambert (ancien ministre), Jean Arthuis (sénateur et ancien ministre), Pierre Albertini (ancien député-maire de Rouen), Philippe Douste-Blazy (ancien ministre), Anne-Marie Idrac (ancien ministre) etc. Si l’on ne regarde que les parlementaires, il y a d’abord les députés et sénateurs de l’alliance centriste (une douzaine) et quelques gaullistes sociaux comme Daniel Garigue. Mais, comme vous allez pouvoir le constater dans ces prochaines semaines, un nombre important de parlementaires et élus du Nouveau Centre sont en train de faire la même démarche et l’annonceront au fur et à mesure que la campagne progresse (je vous suggère de suivre le prochain meeting de Bayrou à Annecy le 27 janvier). De la même façon, un nombre croissant d’élus du Parti Radical appellent aussi à le soutenir (il faut se souvenir que Rama Yade avait indiqué il y a quelques semaines que si un congrès du Parti Radical avait lieu à ce moment, elle ne pensait pas que la majorité se pronnoncerait en faveur de Sarkozy...).

                            Au total, je pense que Bayrou aura rassemblé derrière sa candidature environ la moitié des anciens parlementaires UDF d’ici fin mars, et sans doute les trois-quarts des élus locaux, plus sans doute une moité des soutiens de Villepin et quelques divers droite. La plupart des anciens UDF actuellement UMP, menés par Méhaignerie, et le reste des centristes le rejoindront sans doute après la présidentielle.

                            Il suffit de lire avec un peu d’attention la presse pour se rendre compte de l’ampleur du mouvement, et les informations indiquent qu’en effet, celui-ci est au moins en partie dû à une attitude plus consensuelle de Bayrou (il y a aussi de l’opportunisme politique comme toujours, mais qui témoigne de son importance accrue). Pour autant, il faudra à Bayrou élargir plus loin ce rassemblement pour crédibiliser sa volonté de gouvernement d’union, mais cette réunification de la famille centriste était un préalable indispensable, et manifestement en cours de réussite.


                          • daryn daryn 10 janvier 2012 13:14

                            D’où sortez-vous ce chiffre de 39 parlementaires ? De mémoire le groupe UDF à l’assemblée comptait 30 membres en 2007. Quoi qu’il en soit, 20 sont partis pour créer le Nouveau Centre, J.C. Lagarde les a rejoint ensuite. Qu’est-ce que je gagne smiley ?

                            Par ailleurs, porter une troisième voie dans un contexte bipolaire est déjà difficile lors de la présidentielle, mais devient carrément meurtrier électoralement pour les autres élections si on ne fait pas d’alliances ; ceci explique bien des défections, surtout vu l’énergie déployée par N. Sarkozy pour dépouiller Bayrou de ses soutiens et l’éradiquer du paysage politique. Ne pas avoir d’élus à ce stade n’a rien d’infamant dans ce contexte.


                          • leypanou 10 janvier 2012 14:54

                            Article assez risible de l’auteur comme d’habitude. J’ai surtout apprécié le rappel de Douste-Blazy parmi les premier ministrables avec Nicole Fontaine et J. P. Raffarin, ne sachant pas ou taisant que justement, les trois premiers ministrables en question ont été choisis par leur « légèreté en politique » par Chirac et Juppé, étant seulement là pour « chauffer » la place à Juppé en attendant qu’il soit « libéré » de ses ennuis. Douste-Blazy fait partie de ceux qui n’ont plus aucun poids politique actuellement, comme d’autres politiciens du temps de J. Chirac.


                            • captain beefheart 10 janvier 2012 16:15

                              Monsieur Bayrou avait mon respect. Quand j’ai vu un video ou il visitait l’Hôtel parisienne d’Omar Bongo en mars ou avril 2007 ,je me suis dit :« Ah ,lui aussi prend des enveloppes » .Maintenant qu’il accepte un meduse pedophile comme Douste-Blazy en compagnon de route j’ai la honte de moi-même.


                              • reveil reveil 10 janvier 2012 19:59

                                Ce n’est pas un risque mais un suicide programmé que de s’afficher avec Douste Blazy. Bon, nous, on n’y est pour rien si les candidats se mettent des batons dans les roues tout seul.


                              • Marc Bruxman 10 janvier 2012 20:27


                                "Il suffira de trente secondes à Marine Le Pen, pour faire comprendre que Bayrou, en dépit de son « consommez français », ce sera toujours plus d’Europe, donc toujours moins de France."

                                Et peut être que c’est ce qu’une partie de son électorat recherche non ? La mère le pen représente en gros les 20 à 30% de la population farouchement eurosceptiques car en décrochage social. Mais n’oubliez jamais que si l’europe a ses détracteurs, elle a aussi ses défenseurs. Les programmes européens ont bénéficiés à beaucoup de français et beaucoup pensent qu’une meilleure intégration européenne les protégeraient vraiment mieux en cas de crise et de problèmes.

                                Bayrou a un passé d’européen convaincu et il a toujours été droit dans ses bottes et honéte sur ce sujet. Donc il pourra répondre à Marine Le Pen sans crainte. Oui il est pour plus d’europe et alors ? Il n’est pas le seul en France.


                                • kiouty 11 janvier 2012 08:18

                                  Ah bon, ben si Douste-Blazy vote Bayrou, alors, y a plus de questions à se poser !!!!

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