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Les virus à la tête de l’Etat et les Jours Heureux réexpliqués à M. Emmanuel Macron ou comment surmonter le Nécrolibéralisme

Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les Jours Heureux. J'en ai la conviction.”

E. Macron, 13 avril 2020

 

Des milliers de malades, des centaines de morts quotidiens, un président, syndic de faillite d’un régime et d’une camarilla politique qui cherche à sauver des secteurs économiques parasites en tentant de se refaire la cerise sur les urgences du moment alors qu’est en train de se mettre en place, profitant de la discipline des citoyens, un appareil de contrôle social ahurissant dont les Ausweis fabriqués sur les imprimantes domestiques, puis désormais sur les smartphones aux données « anonymes », guidées par le volontariat animé en sous-main par la peur savamment instillée de « rencontrer un infecté », pousse plus avant les balises d’un totalitarisme auquel ne manquent plus que la généralisation obligatoire des vaccins, de l’argent virtuel et d’un assujettissement à un monde terrifiant.

 

  1. Nécrose sanitaire, politique, économique, sociale

Réouverture des écoles, non. Fermeture de l’Espace Schengen sans mention de la cessation immédiate des arrivées de réfugiés, demandeurs d’asile etc. accueillis dans les Préfectures dont les services dédiés restent encore ouverts. Bombes biologiques potentielles dans les zones de non-confinement. Masques, tests etc. Eau tiède, prospective brouillonne, perspectives bancales et traites tirées sur un futur incertain. Autant de sujets soigneusement escamotés au cours de l’allocution présidentielle.

100000 cas, 15729 décès dont 762 en 24 heures selon un nouveau bilan officiel. Rien ne passe car rien ne va, chacun ayant compris que l’équipe gouvernementale, totalement à la ramasse, dépassée par son incompétence, fait de l’anti-jeu sur le terrain en faisant circuler le ballon et en jouant la montre. Car il ne s’agit pas d’un Président et d’un Gouvernement en lutte contre le Covid19 mais d’un Président et d’un Gouvernement en lutte contre la véritable solution à administrer au Fléau de Wuhan, à cette saleté épouvantable, cette mort invisible et silencieuse qui frappe et prélève son tribut quotidien.

Le président s’est d’ailleurs bien gardé d’évoquer les termes de son entretien avec le professeur Raoult - conspué et décrié par les minus habens de toute l'intelligentsia courtisanesque des laquais médiatiques -, et il aura fallu attendre ce mercredi 15 avril 2020 pour apprendre de la bouche même du chef de l’Etat qu’il se dit « passionné » par ses études, affirme finalement qu’il est un « grand scientifique » et veut que son traitement soit « vite » testé avec « des méthodes rigoureuses », comme si l’intéressé manquait de rigueur et de méthodologie scientifique ! Quel temps perdu ! Qui soigne et comment ? De quels tests et médicaments dispose-t-on, M. le Président ? Quelle est cette trouvaille de masques non sanitaires, comme si le virus distinguait entre masques filtrants individuels à usage des professionnels en contact avec le public et masques filtrants de protection à visée collective pour protéger l’ensemble d’un groupe (sans contact avec le public). https://www.entreprises.gouv.fr/covid-19/liste-des-tests-masques-de-protection

Nous ne sommes pas en guerre mais en pandémie. Où sont passés les Sun Zu et Jomini, les Mannerheim et Joukov ? Quel est ce « chef des Armées » qui est incapable d’exposer un schéma général d’itération d’une pensée stratégique, d’armer ses troupes, de les doter de munitions adéquates et de leur fixer un véritable plan de bataille en les envoyant au combat sanitaire avec le minimum de matériel ? Une guérilla ne se fait pas avec une armée de métier mais avec des commandos dédiés. Or rien ne fonctionne, hormis les soignants, admirables de courage, de volontariat et d’abnégation qui meurent au front médical, éreintés par leurs efforts. Imagine-t-on, comme l’un de mes amis chef de service, qu’un médecin puisse avoir la responsabilité de cent lits ? Imagine-t-on en temps de paix un conflit dans lequel nous perdrions des centaines de soldats dépourvus de matériel, d'armes, de munitions et de chaîne logistique ? M. Macron réalise-t-il que cette population qui n’est rien à ses yeux, ces gens qu’il a méprisés, violentés, éborgnés tout au long d’une guerre sociale de basse intensité sont ceux-là mêmes, le peuple des « invisibles », qui font encore tourner le pays et assurent encore pour le moment l'approvisionnement et la sécurité du territoire, la production, la fourniture et la distribution d'énergie (carburants, gaz, électricité), d'eau et de nourriture ?

Imaginons un seul instant l'éclairage de l'Elysée à la bougie après l'extinction du dernier groupe électrogène faute de carburant, les cuisines désertées, les placards vides à l'exception d'un paquet de farine ou d'une boîte de pilchards...ou encore les pages du dernier rapport sur la réorganisation de l'Etat brûlées dans la jolie cheminée du Salon Pompadour ou, pire encore, les magnifiques bergères tapissées de soie bleue et or pour tenter de lutter contre le froid.

Pas de cafés, pas de cinémas, pas de restaurants, tout une vie économique s’effondre. Il n’est qu’à interroger les buralistes qui ont fermé leurs activités de cafetiers et de restaurateurs pour prendre la température économique et sociale de ces journées de Grandes Vacances et de Printemps au Parking.

Comme l’écrit Charles Reeve (pseudonyme de l’essayiste libertaire Jorge Valadas[i]), « Ce serait surestimer leur fonction et même leur intelligence de classe que de considérer que les dirigeants dominent la situation et sont capables d’aller au-delà des mesures de sauvegarde des lois du profit. Ce sont ces lois qui commandent leur initiative politique. Dans le cas présent de la crise sanitaire (que nous vivons), le besoin de confinement des populations semble être la seule façon de tenter d’éviter une situation de désastre social et économique. On confine la population non pour affermir la domination sociale mais comme seul moyen de soulager un service de santé publique en lambeaux, conséquence de choix d’austérité. En voulant montrer qu’il maîtrise la situation, le système politique cherche à cacher ses responsabilités dans le désastre sanitaire. Il cherche surtout à nier sa faillite du point de vue de la défense du fameux « intérêt général ». Avec un effet pervers à la clef : le blocage progressif de l’économie dû à ces mesures affaiblit à son tour la gouvernance.

Rien ne dit, ajoute le même Reeve, que la sortie du « confinement » puisse se faire sous la forme d’un retour harmonieux vers une reproduction du passé. Tel est, sans doute, le projet des seigneurs du profit et de leurs serviteurs politiques. Ceux-ci risquent de se trouver à la sortie de l’état d’urgence plus affaiblis qu’ils ne l’étaient avant le début de la crise. Et avec une autre urgence, celle d’une crise sociale étendue. »

La crise du capitalisme - celle du Nécrolibéralisme, en réalité -, sera le deuxième épisode de la crise virale. C’est pourquoi, dès maintenant, la classe politique cherche à préparer la sortie comme un long processus permettant d’intégrer les mesures d’urgence dans un état de droit de plus en plus d’exception où transparaît en filigrane la perspective d’un contrôle social, policier et sanitaire de la population, à l'exception de celle occupant les zones de non-droit des "territoires perdus de la République" et pour lesquelles, hormis la Lex Mahumet Pseudoprophete, de l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, rien d'autre n'existe.

Un long dimanche de fiançailles avec le confinement sur fond de Ramadan, d'attaques des forces de Police au mortier dans des guet-apens façon Beyrouth ou Raqqa. Les Grandes Vacances en quelque sorte. L’oracle présidentiel a distillé ses propos au public venu écouter la Pythie dire ce que serait l’Avenir après la borne du 11 mai, balise susceptible d’être déplacée à l’image d’un horizon lointain toujours mouvant, jamais atteint, et pour cause. Chacun puisera sa provende, sans doute heureux ou dubitatif à l’issue de cette quatrième opération d’anesthésie rendue nécessaire par une suite d’événements qui ne pouvaient s’accommoder d’un silence ajouté à un enfermement. Me revient en mémoire cette séquence du film intitulé Inception dans laquelle Di Caprio, échoué sur une plage, voit s’écrouler par pans entiers, tels des morceaux de sucre, les immeubles d’un front de mer représentant les franges d’un monde onirique. Or il se trouve que nous sommes dans le Réel, avec 7,5 millions de personnes qui ne travaillent plus et des pans entiers d’industrie qui s’effritent et risquent de s’effondrer alors qu’une toute autre organisation pourrait immédiatement y parer, réorienter et reconstruire ce qui est en train de s’arrêter en une immense thrombose causée en réalité par des dirigeants qui n’ont rien vu venir, ont persisté dans des politiques économiques et sociales désastreuses (en France et en Europe) et qui n’ont surtout pas compris qu’ils ne sauraient désormais faire partie de la solution du problème à la survenance et à l'aggravation duquel ils ont amplement contribué.

M. E. Macron a évoqué le « retour des Jours Heureux » en conclusion de son allocution.

Roosevelt et ses Happy Days are Again ou le Conseil national de la Résistance, à défaut des accents churchilliens composés de sueur et de larmes, autant de poncifs revisités qui ne sauraient tromper 65 millions d’habitants qui, malgré les apparences, savent lire, écrire et compter et surtout réfléchir, prêts à écouter des propositions sensées mais surtout farouchement opposés à l’idée de faire semblant de croire aux jolies histoires et contes de fée distillés par le vilain Peter Pan.

Tic-Tac ! Car une chose est sûre, le Capitaine Crochet, projection que Peter Pan se fait de son père, aura beau appeler M. Mouche à la rescousse, le Crocodile l’attend.

 

 II- Une escroquerie mémorielle

Car il s’agit bien là d’une escroquerie mémorielle que le troupeau de journalistes ignares et incultes qui continue de servir la soupe à un pouvoir en perdition s’est trouvé dans l’incapacité de relever.

Aucune coïncidence en revanche de la part d’un E. Macron qui, loin d'être un imbécile, s’approprie avec un culot d'acier en une véritable imposture intellectuelle le titre d’un programme qu’il serait fort inspiré de réaliser sauf à vouloir répondre, avec ses complices et subordonnés, à un procès qui - à la manière des Grands Jours d'Auvergne ou d'un Nuremberg à la française, aura lieu de toute façon et ne fera pas dans la dentelle.

Il n’est qu’à lire ce programme du CNR[ii], le Conseil National de la Résistance, qui jetait au lendemain de la guerre les lignes directrices d’une reconstruction d’un pays ruiné où tout était à refaire et à repenser, où tout a été reconstruit et dans lequel tout est désormais scientifiquement détruit, démoli par les zélateurs d’un véritable nécrolibéralisme.[iii]

Frontières, démondialisation, réindustrialisation, régionalisation, confiance restaurée dans de véritables collectivités locales, planification indicative intelligente, arrêt complet de la folie du « vivre ensemble » auquel plus personne ne peut sérieusement croire, retour à de véritables services publics, redéfinition compète des missions administratives et changement de personnels calcifiés et devenus inopérants à tous les niveaux, on le voit, l’œuvre de la « France d’Après » et les missions d’un véritable Conseil National de la Reconstruction sont immenses. Il faut tout simplement reconstruire en le modernisant, adapté aux contraintes du moment et aux perspectives d’un futur en mutation complète, ce que Denis Kessler présentait sans équivoque[iv] dans un éditorial publié par le magazine Challenge en 2007[v] :

« La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ».

« Cet agenda libéral n’est pas un complot que les dirigeants, au MEDEF ou au club du Siècle, ont véritablement mis au point sur un tableur Excel™ comportant les réformes à mener. Non, même si le macronisme clarifie la situation du camp libéral, ils n’ont pas la franchise de publier un programme comme le fit le CNR. Leurs réformes doivent passer pour des idées neuves issues du (pseudo) jeu démocratique. L’agenda libéral, c’est la guerre que les puissances économiques et leurs représentations politiques mènent contre tout échappatoire au système capitaliste. Un service public ? Un marché régulé ? Un système socialisé ? On privatise. On libéralise. On ouvre à la concurrence. De « l’ intérêt général » porté par les forces politiques héritières du CNR, on est revenu au pur intérêt économique de quelques-uns. »

En veut-on un exemple récent ? Pendant que le pays paye la disparition atroce de centaines de morts quotidiens, voilà que BlackRock, le plus grand gestionnaire d’investissements au monde avec 7,43 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) d'actifs au 31 décembre 2019, et qui est en outre l'un des trois principaux investisseurs dans les huit plus grandes sociétés pétrolières du monde et l'un des 10 principaux dans les 12 banques les plus importantes – ce même BlackRock dont on rappellera qu’elle s'est retrouvée en France au cœur d’une polémique en lien avec la réforme des retraites, vient tout simplement de recevoir de recevoir de la Commission européenne la mission d’étudier comment l'UE pourrait intégrer au mieux les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance dans sa supervision bancaire.

Concrètement, l’agenda libéral consiste en une lutte féroce contre le « modèle social français », modèle que ceux qui sont nés après les années 1970 avons entendu (et vu) vilipendé et foulé aux pieds pendant toute notre vie pour louer le sage néolibéralisme allemand (aujourd’hui dans l’impasse, lui aussi, ajouterons-nous). Mais l’élection d’Emmanuel Macron a véritablement constitué un tournant : nous sommes passés d’une guerre de position sous les gouvernements qui se sont succédé disons depuis 1983 (la rigueur sous Mitterrand), qui avançaient à petits pas et reprenaient deux années de retraites par-ci, quelques droits syndicaux en moins et quelques déremboursements de médicaments par-là, à une guerre éclair extrêmement violente, la « blitzkrieg  » prônée par François Fillon durant la campagne présidentielle. Les réformes socio-économiques de la première année du quinquennat Macron renversent complètement le sens de certaines institutions sociales, au grand bonheur de ceux qui l’ont soutenu pour qu’il mène pour leur compte leurs basses besognes. [vi] »

L’essentiel réside non pas dans ce qu’a annoncé Emmanuel Macron dans sa dernière allocution, mais dans ce qu’il a volontairement caché ou omis de dire. « Suffit-il, comme l’écrit l’économiste François Leclerc dans son excellent blog[vii], pour faire passer la pilule, d’habiller le discours avec une référence au programme du Conseil national de la résistance ? Avec quelle unité le prix à payer va-t-il devoir être mesuré ? En euros ou en décès, alors qu’il prétend faire preuve « d’humilité » devant ce que l’on ne sait pas tout en faisant disparaitre de son discours les avis des scientifiques ? »

Le monde entier, l’Europe et la France finiront par guérir. Nous le savons. Mais il va nous falloir très vite mettre en place un véritable Conseil National de la Reconstruction.

« Adieu, M. Macron, raccrochons notre pays au monde ! », mais pas comme vous l’entendez.

 

 III- Des virus à la tête de l’Etat

Mais que dit donc ce programme si calamiteux, si dépassé, qu’il faut impérativement défaire méthodiquement ?

Ce programme du CNR (le Conseil National de la Resistance, installé par De Gaulle en 1943, était l’organe de direction politique de l’ensemble des mouvements de résistance luttant contre l’occupant. Outre la résistance armée, il rassemblait les principaux partis politiques, de la SFIO aux Démocrates Chrétiens, des Communistes à la Droite Républicaine), que contient-il qu’il faille ainsi rapidement détruire, comme le rappelle précisément Jérôme Pellissier[viii] :

Quelques extraits (le programme complet est en ligne ici) :

« [...] les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la libération :
[...]
4) Afin d’assurer :
l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;
la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;
l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
le respect de la personne humaine ;
l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;
[...]

5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :
[...]
b) Sur le plan social :
le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail ;
un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;
un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;
la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;
l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre... ;
une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ; [...]

d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires. »

Voilà, en effet, on le comprendra, des volontés politiques archaïques, démodées, dépassées.

Insupportable pour tous ceux qui sont aujourd’hui les zélateurs de ce que j’appelle le Nécrolibéralisme, lesquels n’ignorent pas qu’en plus, dans ce programme, on trouve des volontés politiques tel que :

« [...]Afin d’assurer :[...] la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent... ; l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ; une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général... ; »

On comprend mieux pourquoi c’est l’ensemble de ce programme qui révulse l’esprit de tous ceux qui ne cessent de réaliser et/ou de fantasmer la subordination de l’intérêt général à leurs intérêts particuliers.

Et dire que c’est justement une partie de la presse, de cette presse que les Résistants voulaient libre, qui relaie quotidiennement la manipulation mentale destinée à faire passer ce programme du CNR, simplement, sobrement, humaniste, comme un programme archaïque, inadapté, dépassé, etc. A faire passer des démocrates résistants pour des terroristes d’extrême gauche. A faire passer des ultra-réactionnaires libéraux (années 1830) pour des progressistes. Vessies et lanternes, en permanence. Schizophrénie érigée en mode de gouvernement. Qui a dit : "la politique sera psychiatrique ou ne sera plus" ?

L’objectif de Kessler et consorts et de ses successeurs actuels est un fantasme d’amnésique et, disons crûment les choses, un programme de destruction et de dépeçage du pays, un programme d'appauvrissement de toutes les classes moyennes désormais passées à la paille de fer, une oeuvre de destruction systématique de la nation conduite par de véritables…salauds. Une politique de terre brûlée. Un individualisme sauvage qui se fait passer pour un "libéralisme progressiste".

Là, l’Histoire ne sert (plus) à rien. Déni de la leçon. Déni tout court. Déni du fait que les Résistants du C.N.R. avaient établi un tel programme parce qu’ils avaient vu ce qui n’était plus possible :

-Vu que tout phénomène, tout système qui organise (moralement, économiquement...) la méfiance, la suspicion, la guerre de tous contre tous et de chacun contre chacun, est fondamentalement a-social et a-humaniste.

-Vu qu’il n’y a de société que tissée de nos interdépendances, qu’il n’y a de société que solidaire, et qu’il n’y a d’humanité que s’il y a société.

-Vu que le libéralisme économique est fondamentalement un anti-humanisme - qu’il ne peut qu’aboutir à la rupture des liens et, ce faisant, à des formes de déshumanisation.

Il faut du reste, pour une société, être déjà bien avancée dans cette voie-là pour qualifier, comme d’un stigmate, de "personnes âgées dépendantes" les plus vulnérables d’entre nous, oubliant que nous vieillirons nous aussi.

Au point où en sont les incapables politiques actuels, ils devraient aller plus loin - avoir un peu le courage d’aller vraiment où mènent leurs opinions. Le Covid19 n'est-il pas évidemment et de la manière la plus cynique qui soit une aubaine venue fournir un sérieux « coup de main » inattendu aux incidences fiscales et financières du "douloureux problème des Retraites" ? Toute une classe d'âge balayée, et hop ! Le rêve devenu réalité... Plus rien à payer, à prendre en charge.

Car "défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance" n’aura été qu’un premier pas.

Défaire le droit à la sécurité sociale, le droit au repos, le droit à la sécurité de l’emploi, à une retraite, à la santé, à la sûreté des biens et des personnes, à un avenir agréable et paisible etc., cela ne suffit pas.

Tous ces Résistants archaïques qui se sont battus pour établir ce programme - et dont certains disparaissent aujourd’hui loin de leurs familles et anonymement par chambrées entières dans les EHPAD, les François Jolliet, Maxence Larrieu, Paulette Guerini, Antoinette France (noms inventés, pourtant réels, car tellement Français) -, ont ainsi freiné, contrecarré, détruit certaines pratiques qu’il est grand temps de réhabiliter.

Quelques voix isolées, ces dernières années, ont du reste préparé les esprits.

Hugues de Jouvenel, le directeur de Futuribles :« Force est de constater que la consommation médicale augmente avec l’âge. Or, notre masse financière est limitée. Nous ne pouvons pas à la fois faire des prothèses osseuses sur des personnes âgées et, en même temps, développer des services pour des enfants en bas âge, faire des opérations sur les actifs. Nous sommes obligés de choisir. »[ix]

Richard Liscia, rédacteur en chef du Quotidien du médecin : " Même les gens âgés doivent participer à la production nationale (…). Si nous étions extrêmement cyniques, nous dirions que le moment arrive où, du point de vue de la dépense publique, il vaudrait mieux que meurent les gens qui veulent rester oisifs. »[x]

ou encore l’économiste Alain Cotta, qui « compte tenu de l’augmentation abrupte du coût de maintien en vie de [la] population du 4e âge », songe à « une sorte d’autorégulation organisée par la société qui [créerait] une fonction sociale : donner la mort ». Chacun relira les propos des Attali, Minc et autres "humanistes" auxquels on "souhaitera tout le bonheur du monde", pour citer les paroles d'une jolie chanson.

Oui, il est temps de se défaire de tous ces tabous qui nous conduisent à laisser vivre tous ces inutiles, ces superflus, ces surnuméraires improductifs, coûteux, que sont les personnes handicapées, malades chroniques, âgées, au chômage de longue durée, qui encombrent les EHPAD, etc.

Oui, il est temps, grand temps pour certains, véritables cerveaux malades et cyniques de dire adieu au programme du C.N.R. et de reprendre quelques aspects bêtement décriés du programme du Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei. »

En attendant, merci au Covid19 qui nous aide à résoudre tous ces problèmes de personnes âgées, n’est-ce pas ?!

Hé bien non ! Le temps est venu d’éradiquer les virus qui sont à la tête de l’Etat et qui tuent littéralement aussi bien le présent que l'avenir de la France.

 

Prochain article : E. Macron et l’annulation de la dette de l’Afrique

Notes et références

 

[i]Charles Reeve, https://lundi.am/La-Peste-et-la-Colere,13 avril 2020

[iii] Ce qu’il nous a déjà pris : Les prises de guerre (des classes) de Macron. Magazine Frustration, 28 juin 2018, https://www.frustrationmagazine.fr/ce-quil-nous-a-deja-pris-les-prises-de-guerre-des-classes-de-macron-an-i/

 

[iv]Jérôme Pellissier, Défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance.

L’objectif politique de Denis Kessler et de ses amis. http://www.jerpel.fr/spip.php?article173

 

[vi] Op.Cit.

 

[vii]François Leclerc, Les à-peu près ne sont pas de circonstance, Décodages,14 avril 2020, https://décodages.com/2020/04/14/les-a-peu-pres-ne-sont-pas-de-circonstance/

 

[viii] Jérôme Pellissier, Op.cit. Défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance.L’objectif politique de Denis Kessler et de ses amis. http://www.jerpel.fr/spip.php?article173

 

[ix]Catherine Bergeret-Amselek, L'avancée en âge, un art de vivre, Eres, 17 mai 2013

 

[x]Une planète grisonnante, Tuez-les tous, Le Monde Diplomatique, Juin 2013, p.13, https://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/A/49159

Voir aussi :

Seznec Erwan, « La contre-révolution libérale, ou le démantèlement de l’État social », dans : Benoît Collombat éd., Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours. Le vrai visage du capitalisme français. Paris, La Découverte, « Cahiers libres », 2014, p. 572-580. URL : https://www.cairn.info/histoire-secrete-du-patronat-de-1945-a-nos-jours—9782707178930-page-572.htm

https://www.lesinrocks.com/2020/04/14/actualite/politique/pourquoi-la-reference-aux-jours-heureux-dans-le-discours-de-macron-ne-passe-pas/

https://fr.sputniknews.com/radio_desordre_mondial/202004141043556041-coronabonds-ils-se-servent-de-la-crise-actuelle-pour-pousser-un-agenda-dintegration-europeenne/

 

 

Documents joints à cet article

Les virus à la tête de l'Etat et les Jours Heureux réexpliqués à M. Emmanuel Macron ou comment surmonter le Nécrolibéralisme

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28 réactions à cet article    


  • Spartacus Lequidam Spartacus 15 avril 2020 18:29

    La caste des fonctionnaires sent que le boulet de demande des comptes à l’état et ses obligés va venir.

    Ca suffit la grande Farce whataboutiste d’accuser le « libéralisme des fautes de l’incurie de tous les services public Français.

    Non les coupables sont l’idéologie gauchiste qui a contaminé tous les services public.

    La vérité est que 90% des services public et politiciens dominants en France sont remplis de gauchistes et que les élus et fonctionnaires sont de moins en moins représentatifs de la diversité de la France mais des soumis à l’idéologie socialo-collectiviste.

    -C’est pas le libéralisme qui empêche de passer par les cliniques privées, c’est le racisme intellectuel anti profit des fonctionnaires et politiciens.

    -C’est pas le libéralisme qui interdit de vendre des masques au Pharmacies. C’est la jalousie de voir que le secteur peut en disposer et qui montre que la planification gauchiste étatiste est un échec à coté.

    -C’est pas le libéralisme qui interdit d’essayer une médicament comme la chloroquine. C’est la planification étatiste et le réglementarisme bureaucratique socialiste que prône les gauchistes. 

    -C’est pas le libéralisme qui refuse de faire pratiquer les tests par les labos vétérinaires, c’est le racisme anti-profit dans l’état qui ne veut pas que le monopole étatique hospitalier soit concurrencé.

    -C’est pas le libéralisme qui rempli d’agences, de comités, fédérations et haute autorités remplis de subventionnés et profiteurs de la gamelle de l’état.

    Que pour prévoir les »pandémies" il y 3 organismes SPF Santé publique France Le DUS Département d’urgences sanitaires, VSS Veille et sécurité sanitaire.

    Ces organismes qui servent a rien, c’est pas le libéralisme qui fait que ces gens sont intouchables et ne seront pas licenciés pour incompétence.

    La culpabilité c’est pas le libéralisme, c’est le socialisme intellectuel qui a envahi tous les services publics.

    Il faut mettre fin aux statuts, aux intouchables. Au fonctionnariat et diversifier les profils du secteur public, qui représente aujourd’hui 95% du monde socialo-communiste et centre gauche Macroniste.


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 11:06

      @Spartacus

      Impeccable.
      Bien à vous,
      Renaud Bouchard


    • chantecler chantecler 16 avril 2020 20:33

      @Renaud Bouchard
      C’est de l’humour ?
      Est ce vous qui avez écrit l’article ?


    • François Vesin François Vesin 15 avril 2020 19:12

      « Or rien ne fonctionne, hormis les soignants, admirables de courage,

      de volontariat et d’abnégation qui meurent au front médical, éreintés

      par leurs efforts.  »

      .

      Eux, et tous ceux qui rendent possible leur engagement, 

      sont l’honneur de notre pays et ses véritables élites.

      Sachons en être dignes et tenons-nous prêts à prendre le relais

      car l’échéance chaque jour se rapproche de donner sens à vos mots :

      .

      « Le temps est venu d’éradiquer

      les virus qui sont à la tête de l’Etat 

      et qui tuent littéralement

      aussi bien le présent

      que l’avenir de la France. »


      • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 11:05

        @François Vesin

        Bonjour et merci pour votre commentaire.
        Certains garderont la mémoire d’événements dont ils auront été les victimes :
        https://www.ladepeche.fr/2019/03/05/des-soignants-manifestent-devant-lars-a-toulouse-et-se-font-gazer-par-les-forces-de-lordre,8050982.php

        Bien à vous,
        Renaud Bouchard


      • François Vesin François Vesin 17 avril 2020 14:16

        @Renaud Bouchard
        « Certains garderont la mémoire d’événements dont ils auront été les victimes »
        .
        Hormis ceux que les mafias ont embrigadé
        qui sont les acteurs du chaos programmé
        les autres, tous les autres, livrés à eux-mêmes
        ont soif d’apprendre et désespèrent d’y parvenir.
        Faisons nôtre et donnons sens à E. de La Boétie
        « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libre »
        Nous avons besoin de vous là :
        https://frontpopulaire.fr/p/actualites


      • Piere CHALORY Piere CHALORY 15 avril 2020 20:07

        Bonsoir Renaud,

        C’est drôle, hier j’ai commencé un article intitulé ’’les Jours Heureux’’ qui débute avec la m^me citation hallucinante que la vôtre ; 

        ’’Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les Jours Heureux’’

         smiley

        Ce chers compatriotes et ce nous, c’est qui nous ? M’interpellent particulièrement, bravo pour votre article bien construit et fouillé, qui a dû vous demander un temps conséquent...

        cdlt PC


        • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 11:01

          @Piere CHALORY

          Bonjour Pierre et merci pour votre visite et votre commentaire.
          Vous avez raison : la rédaction d’un papier requiert lecture et réflexion, mais il ne s’agit que de retranscrire ce que beaucoup pensent avec raison, me semble-t-il.

          Cordialement,
          Renaud Bouchard


        • Piere CHALORY Piere CHALORY 16 avril 2020 11:39

          @Renaud Bouchard

          Bonjour Renaud, 

          Je viens de terminer cet article dont les deux premières lignes sont les m^mes que le vôtre et l’ai proposé en modération, mais comme ce serait trop compliqué à modifier, j’ai laissé le début identique, pour le reste, ce n’est pas un doublon du fait que nos deux textes sont très différents. J’ai essayé d’y inclure un humour cynique basé sur l’exagération du comportement surprenant de nos zélites, mais au bout du compte comme vous le dites justement, se débarrasser des virus plénipotentiaires en marche, devient urgent.

          Cordialement,
          PC


        • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 12:11

          @Pierre CHALORY

          Bonjour !
          Très bon papier dont je souhaite la publication.

          "(Il) n’est qu’à voir les promesses racontées au vide intersidéral régnant autour des neurones épars du mougeon enfumé à la langue de bois roussie qui seul croit, encore et toujours le roman mal faisant égrené par l’ensemble de la claque média-tique ; politocards, putains à micro sur talons aiguilles et chausses vernies, trolls..."

          La suite est très bien vue.

          Bien à vous,
          Renaud Bouchard


        • Roubachoff 16 avril 2020 00:08

          Article dense, lyrique, plein d’effet de style et de manche... et parfaitement inutile, voire nuisible. Parce que sans le vouloir, ou en le voulant, je n’en sais rien, vous jouez monsieur Bouchard dans la main de Macron et de ses « virus ». Alors, essayons encore une fois :

          1. Age moyen des décès : 80,2 ans. La preuve, enfin que le coronavirus touche très exactement les mêmes cibles que la grippe saisonnière. Les morts plus jeunes sont tous atteints de très graves pathologies. Là encore, c’est le même coeur de cible. En d’autres termes, comme la grippe  dont il est probablement une variante  ce virus tue des gens en état de grande faiblesse auxquels il restait (dans la majorité des cas) une très courte espérance de vie. C’est triste, mais c’est comme ça. Ce qui nous amène au deuxième point.
          2. Taux de mortalité janvier/février/mars 2020 : à peine (2,78%) supérieur à ceux de 2018/2019 et très inférieur à celui de 2017, qu’on évite soigneusement de mentionner, et pour cause. Mais qu’importe ! Les génies qui nous disaient : « Vous verrez, en mars, ce sera terrifiant », entonne à présent la chanson : « Vous verrez, en avril, ce sera l’horreur », et dans deux ans nous aurons probablement droit à « Oui, mais en 2022, vous verrez, quelle hécatombe ! » Comme vous le dites très bien, la presse en rajoute, mais encore plus que vous pensez. Un exemple ? Gros titre que je viens de lire : « Record de morts : 1700 (et quelques). » Dans le corps de l’article, on explique que c’est le rattrapage du week-end de Pâques, où on n’a pas fait les comptes comme d’habitude. Mais combien de gens en resteront au titre et se sentiront confortés dans leur trouille mortelle ?

          Je pourrais continuer, mais j’ai du travail (et oui, même à cette heure). L’essentiel que j’ai à dire, monsieur Bouchard, c’est que nous n’arriverons à rien si nous ne soignons pas d’abord la peur irraisonnée de nos concitoyens. (C’est aussi un des apports du Pr Raoult, qui sait ce que le mot « épidémie » veut dire.) En évoquant avec des trémolos dans la plume des milliers de morts qu’on aurait pu éviter (ce qui est faux) vous rendez service à Macron. Parce que vous justifiez son confinement absurde (mal ciblé et improvisé sans la logistique requise) et son déconfinement cauchemardesque (où on fera à la fin ce qu’il aurait fallu faire au début à la rigueur, car ça n’aurait pas changé grand-chose  soit au moment où ça ne servira plus à rien.) Humblement, je vous le dis, comme à Mme Lepen, M. Mélenchon ou M. Asselineau, arrêtez de surenchérir dans l’horreur, parce qu’en croyant accabler Macron, vous lui décernez en réalité une médaille en chocolat de sauveur de la France. 


          • Roubachoff 16 avril 2020 01:31

            @Roubachoff
            « effets » et non « effet »
            Le gros titre parle de 1438 morts, pas de 1700, ce qui ne change rien au problème.


          • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 10:35

            @Roubachoff
            Bonjour et merci autant pour votre visite que pour votre commentaire qui a retenu toute mon attention.
            Ce texte n’a aucune intention malévole.
            Il est. Il décrit, relate, commente, dit ce qui est et tente d’analyser des faits difficilement contestables qui s’inscrivent dans un processus et dans un contexte dont chacun est aujourd’hui en mesure de discerner tous les détails.
            Le Fléau de Wuhan (pour en situer l’origine, ce qu’il convient de ne pas oublier même si la Chine tente de revêtir le costume de sauveur international en oubliant qu’elle a littéralement mis le monde entier au tapis) n’a fait que révéler un mal déjà ancien et des structures politiques, économiques, sociales qui ne tenaient debout que par habitude.
            Je constate simplement que face à une menace majeure devenue brusquement réalité les autorités étatiques, administratives et toute la chaîne de commandement qui en découle ont été incapables de réagir et de répondre aux demandes que chacun, à mon avis, est en mesure d’attendre en matière de sécurité sanitaire à l’échelle nationale, ce qui me semble être la moindre des choses.
            J’observe, tout comme vous, l’immensité d’un cafouillage général et d’une sorte de sauve-qui-peut ou la débrouillardise comme les facultés de réaction et de résilience (le mot est à la mode) de toute une population sont venues pallier les manquements, les comportements erratiques les ordres et contre-ordres d’autorités qui ont amplement prouvé leur incapacité face à l’ampleur du désastre sanitaire, médical et humain auquel toute une population (âgée mais aussi plus jeune) a compris qu’elle ne pouvait et devait compter que sur elle-même.
            Je pense ici à vous, à vos proches, famille et amis, tous ceux que nous connaissons et côtoyons (peut-être nous sommes-nous déjà croisés sans le savoir, tout est possible. Qui sait ?), nos concitoyens mais aussi nos amis d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, de l’Europe entière qui sont malades ou craignent de le devenir. A juste titre.

            C’est dire que les craintes et, pour reprendre vos propos, que la peur éprouvée par nos concitoyens n’a rien d’irraisonné et qu’elle trouve son origine et son explication dans une perception aiguë de tous les paramètres qui peuvent en quelques heures envoyer quelqu’un à l’hôpital avec, disons clairement les choses, l’impression et l’idée plutôt raisonnée -là encore-, de courir le risque de ne pas revenir sain et sauf.
            A titre personnel je puis vous indiquer que l’une de mes belles-sœurs, en parfaite santé et dont la vie était jusqu’alors normale, a vécu ces dernières semaines une expérience hospitalière qui l’a physiquement et psychologiquement très sérieusement secouée, dont elle a eu fort heureusement la chance de réchapper et que pour rien au monde elle ne voudrait revivre en considérant après-coup la souffrance et la peur hideuse (plus que raisonnée, soyez-en persuadé) qui ont été les siennes.

            Il me semble que beaucoup de vies auraient pu être sauvées si l’on avait décidé et je pense ici à un exemple que je connais bien avec l’Italie et la colonie chinoise installée dans la zone industrielle qui s’étend de Prato à Florence, dont toute une activité concerne l’industrie du cuir d’interrompre immédiatement les liaisons aériennes avec la Chine et le foyer d’infection d’origine du Covid19.
            Voyez ce que dit à ce sujet le Prof. Giorgio Palù, éminent virologue italien :

            Dr. Giorgio Palù is one of Italy’s most prominent virologist, having served as a former president of the European and Italian Society for Virology and currently a professor of virology and microbiology at the University of Padova. He believes that the Italian government put political correctness before the health of the Italian people, which led to the « current devastating situation » in the country.
             
            « There was a proposal to isolate people coming from the epicenter, coming from China, » Dr. Palù said in his interview with CNN. « Then it became seen as racist, but they were people coming from the outbreak. »
             
            Dr. Palù believes that this border control failure led to the devastating situation that Italy is currently facing, with over 4,825 deaths and 53,578 infected.

            https://rmx.news/article/article/fears-of-being-called-racist-harmed-italy-s-coronavirus-response-says-leading-italian-virologist

            Est-il besoin de rappeler les propos du ministre italien de la Santé Roberto Speranza

            qui a déclaré début mars 2020, à l’issue d’une rencontre à Rome avec ses homologues, que « Toutefois, tous les pays voisins de l’Italie se sont engagés à garder ouvertes leurs frontières car les fermer serait une erreur et disproportionné » ?

            En France, puisque comme chacun sait que « les virus n’ont pas de passeport » et peuvent passer les frontières, il a donc été jugé inutile de les fermer, oubliant au passage que ce sont les voyageurs qui sont porteurs des virus...

            Je vous invite à bien retenir le nom de l’épidémiologiste Antoine Flahault dont les propos ne manqueront pas, je l’espère, de retenir votre attention. Vous comprendrez, et je parle en mon nom, ma réticence à faire confiance à une « lumière » de cet acabit.

            "Les travaux réalisés, plutôt pour le virus du sida, montraient que, dans les années 80, fermer les frontières, ce que voulaient ou préconisaient certains Etats, voire certains partis politiques, n’était pas efficace. Nous avons traité cette question d’une façon très scientifique, sans a priori, sans préjugé, et fermer les frontières n’est pas efficace. Ou pour que cela soit un petit peu efficace, cela nécessiterait une mise en œuvre très compliquée à réaliser parce que les virus n’ont pas de passeport et peuvent passer les frontières." 

            Il est surprenant de voir que voyageant dans bon nombre de pays aux systèmes de santé inégaux l’on m’ait demandé de produire mon carnet international de vaccinations de l’OMS pour en vérifier la mise à jour.

            https://www.franceculture.fr/sciences/coronavirus-fermer-les-frontieres-nest-pas-efficace-les-virus-nont-pas-de-passeport

            Je ne surenchérit donc pas dans l’horreur, pour reprendre vos propos, pas plus que je ne désire accabler M. Macron, lequel a amplement démontré l’étendue de son incapacité comme celle des branquignols dont il s’est entouré et qui amusent la galerie depuis trop de temps en envoyant la France et sa population dans le mur tout en Klaxonnant.

            L’image mise en exergue de mon papier représentant un Clint Eastwood dont vous aurez reconnu le propos initial est plus que justifiée : « ...Toi, tu seras jugé. »

            Et il ne sera pas le seul.

            Cordialement,
            Renaud Bouchard


          • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 10:41

            @Renaud Bouchard

            Correction :

            Je ne surenchéris donc pas dans l’horreur, pour reprendre vos propos, pas plus que je ne désire accabler M. Macron, lequel a amplement démontré l’étendue de son incapacité comme celle des branquignols dont il s’est entouré et qui amusent la galerie depuis trop de temps en envoyant la France et sa population dans le mur tout en Klaxonnant.

            L’image mise en exergue de mon papier représentant un Clint Eastwood dont vous aurez reconnu le propos initial est plus que justifiée : « ...Toi, tu seras jugé. »

            Et il ne sera pas le seul.

            Cordialement,
            Renaud Bouchard


          • Roubachoff 18 avril 2020 05:57

            @Renaud Bouchard
            Tout d’abord, merci de m’avoir répondu si longuement. J’ai pris mon temps avant de faire de même, et j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. Permettez-moi d’insister sur trois points.

            Les frontières
            Le problème n’est pas de les fermer ou pas. Si le virus s’est répandu partout, c’est parce que tout le monde, aujourd’hui va en Chine pour une raison ou une autre  et en repart nécessairement. Sauf à interdire à nos ressortissants d’en revenir, il sera désormais impossible d’empêcher ce type d’importation de virus. En revanche, on peut prendre des mesures d’isolement sérieuses des voyageurs dès qu’on sait qu’une maladie infectieuse est en cours. Mais ça ne suffira pas, parce que des gens peuvent la ramener avant même que le pays « hôte » ait conscience qu’elle existe.

            La peur
            Désolé pour votre belle-soeur, et tous mes voeux de rétablissement. Il y a près de trente ans, hors de toute pandémie, j’ai attrapé une grippe qui a bien failli avoir ma peau. Or, j’étais sportif, pas en surpoids, pas diabétique et non-fumeur. Aujourd’hui, les chiffres indiquent que le coronavirus s’attaque majoritairement aux personnes très âgées ou très malades. (Age moyen des décès : 80, 2 ans.) En gros, les mêmes cibles que la grippe saisonnière (le plan de déconfinement du gouvernement le prouve bien involontairement). On peut toujours trouver l’un ou l’autre cas exceptionnel, mais ça ne change rien. Vous semble-t-il normal de terroriser des gens qui ne risquent quasiment rien ? Si vous répondez oui, il faudra se confiner tous les hivers (voyez les morts de la grippe) voire toutes l’année (d’autres pneumopathies infectieuses font quarante mille morts par an en France). Cette peur, cher monsieur Bouchard, est en train de rendre fous les Français. Au point qu’ils réclament plus de confinement, histoire de finir de ruiner le pays. Imaginez leur réaction quand le MEDEF et Macron, au sortir de ce cauchemar, les tondront comme des moutons.

            Les responsabilités
            Bien sûr qu’il y en a. Pour commencer, tous ces gens qui se parent de titres ronflants (Haute autorité de ceci, Académie de cela, Conseil de mes deux) n’avaient pas l’ombre d’un plan prêt et applicable en quelques jours alors que l’OMS alerte depuis des années sur les risques d’une pandémie (et croyez-moi, il pourrait y en avoir de bien pires que celle-là : Ebola = deux contaminés, un mort). Ensuite, un président et un gouvernement qui sont allés dans tous les sens, disant joyeusement tout et son contraire. Un gouvernement qui, aujourd’hui, prévoit un déconfinement calamiteux (dix-huit millions d’internés, sans discernement ni sélection) pour s’exonérer de sa nullité crasse (masques, tests, patients laissés à l’abandon avec du doliprane et la responsabilité de s’autodiagnostiquer, j’en passe et des bien pires). Mais ce qui est vital, aujourd’hui, c’est de viser juste et de ne surtout pas se tirer une balle dans le pied. C’est exactement ce que font les Le Pen ou les Mélenchon, qui nous ont, hélas, habitués depuis des années à leur inefficacité.

            Bien cordialement


          • caillou14 rita 16 avril 2020 09:07

            Supposition :

            Si la mondialisation n’existait pas, pas plus les échanges internationaux, ben le virus serait resté en Chine ?

            A ouvrir la planète a la consommation exponentielle on voit le résultat catastrophique !

            Nous polluons pour étaler notre connerie ?

             smiley


            • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 10:57

              @rita
              Bonjour et merci pour votre visite et votre commentaire.

              Nous polluons, certes, mais nous le sommes aussi, mentalement, physiquement.

              Des images prises par satellite montrent une chute très importante de la pollution en Chine et dans le reste du monde, liée, en partie, à la baisse des activités due à l’épidémie de coronavirus Covid-19.

              https://www.cieletespace.fr/actualites/les-satellites-observent-l-impact-du-confinement-sur-la-pollution-atmospherique

              Vu de ma fenêtre j’ai un peu l’impression d’un jour de fête à PyongYang.
              Pas de véhicule automobile, pas d’avion, pas de bruit. Un ciel bleu, un air très pur, des oiseaux.
              Cette situation est anormale et ne saurait durer

              On sent que tout un monde adorerait voir la machine repartir « comme avant ».
              Il me semble pourtant que nous disposons désormais d’une occasion merveilleuse de repartir sur d’autres bases.

              Voyez ici :
              https://ruptures-presse.fr/actu/commission-coronavirus-crise-sanitaire-economique/

              RB


            • caillou14 rita 16 avril 2020 13:03

              @Renaud Bouchard
              Hélas bien vite les mauvaises habitudes reprendront le dessus !


            • Parrhesia Parrhesia 16 avril 2020 10:03

              Très bonne analyse, comme d’habitude, Renaud Bouchard !

              En outre, nous retrouverons (peut-être) des jours heureux si nous abandonnons la crasseuse habitude de choisir systématiquement de nuisibles gugusses militants inconditionnels d’un mondialisme vampirique ou de l’autre, pour gouverner une France hypnotisée par les hégémonies étrangères les plus méprisables.

              Un demi-siècle d’expériences d’une chienlit post-gaulliste dûment annoncée et désormais aussi évidente que mortelle, devraient pourtant commencer à ouvrir les yeux les plus chassieux, toutes classes endormies confondues !


              • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 10:46

                @Parrhesia

                Bonjour et merci autant pour votre visite que pour votre commentaire.

                "...La crasseuse habitude de choisir systématiquement de nuisibles gugusses militants inconditionnels d’un mondialisme vampirique ou de l’autre, pour gouverner une France hypnotisée par les hégémonies étrangères les plus méprisables.

                Un demi-siècle d’expériences d’une chienlit post-gaulliste dûment annoncée et désormais aussi évidente que mortelle, devraient pourtant commencer à ouvrir les yeux les plus chassieux, toutes classes endormies confondues !"

                Bonne nouvelle, c’est ici :

                https://ruptures-presse.fr/actu/commission-coronavirus-crise-sanitaire-economique/

                Cordialement,

                Renaud Bouchard


              • Steph87 16 avril 2020 10:49

                Les libéraux ne veulent être libéraux que lorsqu’il y a des profits.

                Dès que leur joujoux est cassé ils pleurnichent.

                C’est toujours le même hold-up, privatiser les bénéfices et mutualiser les dettes.

                Le libéralisme c’est l’escroquerie envers le peuple. C’est du vol sans fin.

                Le libéralisme met au pouvoir sa pègre pour continuer à dominer les gens.

                Ils font miroiter une hypothétique liberté qui n’est rien d’autre que leur propre liberté à asservir les masses.

                Au lieu de perdre du temps et de monter des manigances de gangsters et de faire des comptes d’apothicaires dans des systèmes hypocrites proches du soviétisme ou des shadoks, autant nous mettre le couteau sous la gorge et nous rançonner, ça ira plus vite puisque la seul chose voulue c’est votre argent dont ces malades mentaux se gavent sans fin.

                Les grosses feignasses de bourgeois n’ont jamais travailler et n’ont pas l’intention de le faire puisque vous le faites pour eux. Leur travail se résume à cliquer sur vendre/acheter et à faire des repas au resto pour savoir quelle stratégie adopter pour vous voler au mieux. Cette caste de nantis ne produit rien, elle le fait faire aux autres, ce sont eux les parasites, ce sont eux les virus.


                • vaietsev1 16 avril 2020 12:11

                  @personne

                  les François Jolliet, Maxence Larrieu, Paulette Guerini, Antoinette France (noms inventés, pourtant réels, car tellement Français)

                  C’est autre chose ,que ses Xavier de l’eaubête et thibaut de l’eaubête de ses saletés de journalites de TF1 ,dont je suis ,car on n’a pas cautionné le fait que je grandisse au chateau ; ses xavier de l’eaubête et autre gauchistes de TF1 se sont même essayer à me tuer à 3 reprises .

                  Quoiqu’il en soit ,La France n’est plu ,disparu ,du NOM partout ,plus un seul OUI ,un NOM alors qui s’appel Systèmedel’eaubête.


                  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 13:19

                    @vaietsev1
                    Bonjour.
                    Quelques précisions, peut-être ?
                    Cordialement,
                    RB


                  • Abou Antoun Abou Antoun 16 avril 2020 16:38

                    Bonjour,

                    J’approuve totalement. Cependant il faut aller plus loin que le ’president-bashing’

                    qui qu’il soit.

                    ON A LES PRESIDENTS QU’ON MERITE !!! La responsabilité collective est énorme.

                    Il faut aussi se poser les bonnes questions. Comment avons nous pu créer les conditions possibles pour les élections de Chirac (roi fainéant), Sarkozy (loubard des beaux quartiers), Hollande (imbécile notoire) et maintenant Macron ?

                    Votre image est bonne nous avions auparavant une guerre de tranchées et c’est maintenant le ’blitzkrieg’ certains commencent à comprendre mais peut être un peu tard. Macron est un homme pressé par ses commanditaires et par le temps.


                    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 16 avril 2020 17:33

                      @Abou Antoun
                      Bonjour et merci pour votre visite.
                      Je réponds à votre question :
                      Éliminons les commanditaires et il n’y aura plus de commandités.

                      Il vaut mieux faire confiance à un dirigeant de haut parage plutôt qu’à un parvenu, clochard politique, médiocre mirliflore perméable aux offres qui feront de lui une marionnette.

                      Bien à vous,
                      Renaud Bouchard


                    • Esprit Critique 16 avril 2020 18:31

                      Excellent travail, cet article est utile a ma santé. merci.


                      • eau-du-robinet eau-du-robinet 16 avril 2020 20:23

                        Bonjour,

                        .
                        « Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les Jours Heureux. J’en ai la conviction. »

                        .

                        Il faut traduire ce message codé :

                        « Mes chers milliardaires, nous aurons des jours bien meilleurs devant nous et nous serrons de plus en plus riche. J’en ai la conviction, car le COVID-19 c’est le maillon de rêve qui nous a manque pour casser les dernières résistances et de renforcer notre pouvoir...plus de manifestations ... Nous ferrons tout pour retarder l’arrivé des masques ... le monde sera à nous, nous l’élite, et Jérusalem deviendra la capitale du monde »


                        • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 17 avril 2020 13:03

                          @eau-du-robinet
                          Bonjour et merci pour votre commentaire.
                          Les Kapos, Gestapistes et Miliciens de la REM salivent déjà...


                          Olivier Véran et Cédric O, ministre de la santé et secrétaire d’Etat au numérique, expliquent dans un entretien au « Monde » réfléchir au développement d’une application pour « limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission ».

                          Les hôpitaux français ont enregistré, mardi 7 avril, un lourd bilan quotidien, avec 597 décès supplémentaires en 24 heures, soit un total de 10 328 morts depuis le début de l’épidémie, en incluant les victimes recensées dans les Ehpad et les établissements médico-sociaux. Le nombre de patients en réanimation continue d’augmenter.

                          Lire aussi Coronavirus : plus de 10 000 morts en France, un salarié sur quatre en activité partielle

                          Dans un entretien au Monde, le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, et le secrétaire d’État chargé du numérique, Cédric O, expliquent réfléchir au développement d’une application pour smartphone destinée à « limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission ». « Nous en sommes à une phase exploratoire, mais nous ne voulons fermer aucune porte », assurent-ils.

                          Le premier ministre, Édouard Philippe, s’est dit favorable à un traçage numérique des Français sur la base du volontariat pour lutter contre le Covid-19. Quelle solution avez-vous retenue ?

                          Cédric O : Dans le combat contre le Covid-19, la technologie peut aider. Nous ne voulons fermer aucune porte, mais nous sommes sans certitude de succès. Rien ne sera décidé sans un large débat, mais ce débat doit être éclairé en évaluant ce que la technologie permet.

                          https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/08/stopcovid-l-application-sur-laquelle-travaille-le-gouvernement-pour-contrer-l-epidemie_6035927_3244.html


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