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Accueil du site > Actualités > Politique > Pourquoi voter ?

Pourquoi voter ?

On peut se poser la question, car le vote par défaut, ou vote contre, prend de plus en plus la place du vote « pour », pour un véritable projet qui sera mis en oeuvre. C’est ainsi, car la crédibilité des hommes et femmes politiques s’effondre de jour en jour, incapables qu’ils sont de mettre en œuvre leurs promesses de campagnes ou qui le seront pour ceux qui ambitionnent de conquérir le pouvoir.

A quoi servent les programmes des candidats ?

A faire rêver, c’est leur fonction première, mais passer du rêve à la réalité, c’est-à-dire mettre en œuvre le programme, est beaucoup plus difficile.

Les français aiment rêver, mais ils sont de moins en moins dupes. Il faut dire qu’ils ont été largement échaudés lors des deux précédents quinquennats et on se souvient notamment de la tirade du Bourget « mon ennemi c’est la finance » et « je renégocierai les traités européens », deux totems intouchables, car s’attaquer de front au monde de la finance ou bien à Mme Merkel relève de la plus haute fantaisie.

Bon, il faut bien faire rêver, après on verra ce qu’on peut faire, et on a vu.

Ce ne sont plus les parlements ou les exécutifs qui dirigent les pays mais bien les nébuleuses économiques et financières qui disposent du vrai pouvoir, celui de faire de « l’optimisation fiscale » de retirer un fonds de pension en claquant des doigts ou bien de délocaliser une activité vers des cieux socialement plus cléments.

Les politiques ont beau s’agiter à chaque scrutin, à promettre monts et merveilles, rien n’y fera et le futur locataire de l’Elysée sera, comme ses prédécesseurs, condamné à colmater les fuites en rognant çà et là sur le modèle social français pour faire plaisir aux dirigeants occultes.

Il n’y a pas un, mais plusieurs programmes par candidat

C’est une évidence dans les partis dont la désignation se fait par une primaire. Pour être élu à la primaire, il ne faut pas vendre de l’eau tiède et se démarquer nettement des autres candidats. Juppé et Valls en ont fait les frais. Les électeurs des primaires ont voulu majoritairement rêver et voter pour un candidat aux fortes convictions en passant outre les éléments forts du programme. Ils voulaient un chef, ils l’ont eu.

Le second programme, c’est celui que les candidats désignés à la primaire sont en train de décliner et oh, surprise, les éléments forts se retrouvent comme par magie, édulcorés. C’est bien sûr le cas du programme « santé » de Fillon et du revenu universel de Hamon qui ont laissé la place à d’autres thèmes propres à « rassembler » et donc à déjà accepter les renoncements.

C’est la rançon du système des primaires dans lequel une fois élu, on doit rassembler et surtout ne pas marginaliser les perdants et s’assurer de leur soutien pendant la campagne. Il faut ratisser large pour pouvoir éventuellement aller au second tour de la présidentielle.

Le troisième programme, enfin, c’est celui que le Président élu mettra en place et là, on est certain de ne pas retrouver grand-chose des promesses de campagne. Les parlementaires qui soutiendront le Président élu seront passés par là ainsi que tous les lobbies qui s’agitent dans les couloirs des assemblées. Les lobbies ne sont pas élus, mais ils représentent les intérêts de leurs mandants, c’est-à-dire les intérêts économiques et financiers qui font la pluie et le beau temps et se moquent du vote des électeurs pourvu que leurs intérêts soient garantis.

C’est donc le troisième tour, qui n’a rien de démocratique et qui s’assoit sur le vote des français.

Que faut-il donc faire pour espérer exercer un semblant de pouvoir ?

Pour les candidats sortis de primaires, le processus est déjà bien décrit : promettre beaucoup et réaliser peu.

Pour les autres candidats soit autoproclamés, soit à la carrure de chef incontesté dans leur parti, on passe directement au second programme, avec moins de chemin à parcourir des promesses aux renoncements, une fois élu.

Pour gagner cette élection, Macron, a choisi de ne pas trop parler dans le détail de son programme, ce qui évite de trop parler du chiffrage et de faire une campagne de télévangéliste propre à attirer les électeurs en souffrance et en promettant des jours meilleurs. Il a également choisi le ralliement de Bayrou et de de Rugy : l’alliance du vide, du virtuel et du rien, en quelque sorte. Pas de quoi faire une politique. Pas sûr sûr que dans le secret de l’isoloir les groupies actuelles de Macron concrétisent leur enthousiasme en vote.

Mélenchon qui fait son dernier tour de piste a choisi la formule « du passé faisons table rase ». Pas sûr que s’il était élu, il puisse éviter un avenir à la Tsypras fait de renoncements et de tutelle financière.

Pour Le Pen, le fonds de commerce c’est « on est chez nous » qui se décline en fermeture des frontières, de rejet de l’autre, et de sortie de l’UE, une politique mise en œuvre partiellement dans les mairies détenues par le FN et qui ne donne pas de résultats faramineux. Le clash est assuré avec les entreprises françaises qui seront pénalisées à l’exportation.

Pourquoi voter ?

Y a-t-il un seul candidat qui pourrait tenir ce qu’il promet ? La réponse est non et élire un candidat qui ne promet rien serait pire.

Il y a également la tentation de voter pour des candidats aux mains pas toujours très propres. C’est le cas de Fillon avec sa « collaboratrice parlementaire » fantôme et sans doute celui de Le Pen avec son garde du corps et sa chef de cabinet payés par L’Union Européenne. Les groupies de ces deux camps qui mettent la conquête du pouvoir avant la morale ne devront pas s’offusquer d’avoir été trahis, ils l’auront bien cherché.

Alors, pourquoi voter ? 

 


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21 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 23 février 2017 09:05

    Voter c’est permettre au système captateur de continuer, en continuant de « jouer leur jeu », ne pas voter c’est leur dire : je ne vous reconnais plus.
    C’est un choix cornélien parce que même avec 20% de votants, l’élu gouvernera.

    Aujourd’hui, une grande part d’entre nous prennent conscience de « la matrice » en place et voudraient lui donner un grand coup de pied. Est ce possible ? La plupart des candidats en font partie. On le voit, Macron le premier. Faudra t-il se mobiliser contre lui ?

    Peut être, parce que Macron devient le plus grand danger pour nous tous.


    • Michel DROUET Michel DROUET 23 février 2017 09:15

      @Alpo47
      Macron, c’est la peopolisation de la politique, il est jeune et beau, il parle bien (pour ne pas dire grand chose) et hop, cela devient le gendre idéal.
      C’est une arnaque, il ne fera rien de plus que les autres candidats du casting.


    • Alpo47 Alpo47 23 février 2017 09:19

      @Michel DROUET

      « ...il ne fera rien de plus que les autres candidats du casting... »

      .Si, en pire.


    • leypanou 23 février 2017 09:34

      @Alpo47
      Peut être, parce que Macron devient le plus grand danger pour nous tous. : il n’y a pas de plus grand danger, il y a des dangers tout court et il faut savoir les reconnaître

      Si vous êtes sur un champ de bataille, vous ne regardez pas seulement devant vous, mais devez faire attention à gauche, à droite, derrière : en fait, vous devez être en alerte vis-à-vis de partout.

      E Macron c’est l’oligarchie financière mondiale, F Fillon c’est l’ultralibéralisme à la Thatcher, M Le Pen c’est la droite autoritaire enfumée de patriotisme/souverainisme, B Hamon/PS c’est la droite complexée enrobée d’humanisme bidon.


    • Michel DROUET Michel DROUET 23 février 2017 09:44

      @leypanou
      Qu’est ce qui reste ?


    • Alpo47 Alpo47 23 février 2017 10:41

      @leypanou

      " Si vous êtes sur un champ de bataille, vous ne regardez pas seulement devant vous, mais devez faire attention à gauche, à droite, derrière : en fait, vous devez être en alerte vis-à-vis de partout...."

      Et je commencerais pas dézinguer le plus dangereux.


    • Alren Alren 23 février 2017 17:51

      @Michel DROUET

      Qu’est ce qui reste ?

      Il reste le candidat de la France insoumise, laquelle vous l’admettrez, est un mouvement populaire qui ne sort pas de la « matrice » au contraire même ! Il reste Jean-Luc Mélenchon !!!


    • rogal 23 février 2017 09:51

      Pourquoi voter ? Parce qu’on aime se faire cocufier.
      Pour quoi voter ? Pour un cocufiage encore plus réussi que les précédents.


      • devphil devphil 23 février 2017 10:27

        On ne vote plus pour un programme

        Les candidats modifient leur programme suivant les aspirations des Français.

        Les aspirations des Français sont reprises durant les quelques semaines qui précédent les élections et ensuite c’est tout sauf ce qu’ils ont dit.

        Voila pour moi le résumé des 10 à 20 dernières années

        Bien sûr on a toujours le blabla de la conjoncture économique , de l’état des finances en arrivant , des déficits , du manque de croissance , du contexte international etc ....

        Donc on se demande pourquoi on vote pour des guignols qui n’ont aucune capacité à influer les choses sauf pour les puissantes entreprises internationales.

        Moi c’est tout sauf Macron , Fillon , dans ce cas ce sera blanc

        Philippe


        • Michel DROUET Michel DROUET 23 février 2017 11:12

          @devphil
          Très bon résumé. La culture de l’excuse fait également partie du paysage et masque l’incapacité des élus à contraindre le vrai pouvoir : l’économique et le financier.


        • Pseudonyme Pseudonyme 23 février 2017 10:27

          « Votez blanc, mais vous n’y pensez pas ! »

          .

          Christiane Taubira, Medhi & Badrou à l’unisson ! 


          • Michel DROUET Michel DROUET 23 février 2017 11:07

            @Pseudonyme
            Au moins, vous vous savez pourquoi vous votez... pour le rejet comme seul et unique programme.


          • Brice Bartneski bartneski 23 février 2017 11:02

            Qu’ils dégagent tous ! https://youtu.be/H2Z9vDBlfrg


            • lloreen 23 février 2017 11:42

              Voter au referendum national organisé le 2 avril 2017 par le conseil national de transition crée le 18 juin 2015 par un collectif de citoyens français, conformément aux prérogatives de l’article 35 de la déclaration universelle (au-dessus des lois !) des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
              https://www.youtube.com/watch?v=dEYvJyLCv3M

              "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs« (Article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, et préambule de la Constitution du 24 juin 1793).

               

              Comment sortir de la dictature sectaire et fanatique qui nous dirige ? Edmund Burke nous donne une piste :

               »Les tyrans-Sophistes de Paris déclament bien haut contre feu les tyrans-rois qui dans les siècles précédents ont tourmenté le monde. Ils ne sont si fiers que parce qu’ils sont à l’abri des sanctions de leurs anciens maîtres, des donjons et des cages de fer. Serons-nous plus indulgents pour les tyrans d’aujourd’hui, quand ils nous donnent le spectacle de tragédies plus affreuses encore ? N’userons-nous pas de la même Liberté qu’eux, quand nous pouvons le faire avec la même sûreté ?" (Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France, 1791, Pluriel Histoire, Paris 2004, p. 136).



              • Pic de la Mirandole Pic de la Mirandole 23 février 2017 13:14

                En 2017 vous aurez un vrai choix pour le changement : François Asselineau, le candidat du FREXIT.

                pour faire respecter, enfin, le référendum de 2005.



                • Michel DROUET Michel DROUET 23 février 2017 15:27

                  @Pic de la Mirandole
                  A condition qu’il ait ses 500 signatures...
                  Le fait de rendre public tous les parrainages ne va pas lui faciliter la vie.


                • capobianco 24 février 2017 19:30

                  @Pic de la Mirandole
                  Arrêtez les bêtises là, on parle sérieusement !


                • zygzornifle zygzornifle 23 février 2017 15:03

                  en fait veauter c’est du masochisme car on va élire celui qui va nous bourrer le cul a sec pendant 5 ans ......


                  • Michel DROUET Michel DROUET 23 février 2017 15:28

                    @zygzornifle
                    Je ne l’aurai pas dit comme ça...


                  • Ruut Ruut 24 février 2017 08:48

                    Voter c’est ne pas laisser un autre décider a ta place.
                    C’est ne pas permettre un bourrage d’urne avec ton nom.
                    C’est avoir ta conscience tranquille lorsque le candidat pour lequel tu n’aura pas voté détruira ta vie et celle de tes enfants.


                    • Michel DROUET Michel DROUET 24 février 2017 09:53

                      @Ruut
                      Ok sur e premier point
                      Sur le second, c’est fort improbable en France
                      Sur le troisième, nous serions dans une forme de dictature et là les choses seraient différentes.
                      Nous n’en sommes pas là et il y a peu de risques que cela se produise. J’explique dans mon article qu’il existe deux ou trois programmes par candidat, le second et le troisième étant largement édulcoré pour plaire au plus grand nombre, se faire élire puis réélire.
                      Ce qui compte, c’est la prise du pouvoir politique étant entendu que même un candidat ou (une candidate) qui aurait des velléités autocratique, se verrait rapidement remis à sa place par le vrai pouvoir : l’économique et le financier.
                      J’observe avec attention ce qui se passe aux Etats Unis depuis l’élection de Trump. On voit déjà les grosses boîtes ruer dans les brancards suite aux décrets signés par Trump. On voit également les juges fédéraux monter aux créneaux.
                      Si on avait une émule de Trump élue en France, il ne faudrait pas longtemps pour qu’une grande partie de son électorat se détourne d’elle et il n’ait pas certain qu’elle ait une majorité à l’Assemblée Nationale.
                      Nous serions devant la même situation qu’aux EU où Trump commet bourde sur bourde avec ses décrets anti immigrations et son mur.
                      Voilà ce qui nous attendrai (et je n’y crois pas) si une Trumpette était élue en France : beaucoup d’agitation médiatique autour du slogan « on est chez nous » et une crise économique assurée et les cocus de l’affaire comprendront enfin, à leurs dépens, que diriger un pays, c’est autre chose.
                      J’ai la vague impression que se dessinent deux tendances : ceux qui ne votent plus et ceux qui disent « on n’a pas encore essayé Le Pen ». Ces derniers, et on peut comprendre leur désillusion, seront les premiers à s’en prendre plein la gueule parce que mettre les immigrés dehors n’a jamais rien réglé. Mais il sera alors trop tard. 

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