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Accueil du site > Actualités > Politique > Quand ceux d’en haut peuvent encore, et ceux d’en bas veulent (...)

Quand ceux d’en haut peuvent encore, et ceux d’en bas veulent encore

L'article très intéressant de Ahmed HALFAOUI, Le peuple et la démocratie publié dans le journal algérien Les Débats et disponible ici : http://www.legrandsoir.info/le-peuple-et-la-democratie.html, m'a semblé mériter les compléments qui suivent.

Jean Jaurès Les formes de la démocratie ont constamment changé pendant le cours des siècles, depuis ses premiers germes dans l'antiquité.

Dans les anciennes républiques de la Grèce, dans les cités du moyen-âge, dans les pays capitalistes civilisés, la démocratie revêt des formes diverses et un degré d'adaptation différent.

La bourgeoisie a conquis le pouvoir dans les pays civilisés au prix d'une série d'insurrections, de guerres civiles, de l'écrasement par la force – des rois, des nobles, des propriétaires d'esclaves, des prolétaires – et par la répression des tentatives de restauration... ou de révolution...

Elle ne l'a réussi qu'en sachant attacher à sa cause des masses populaires qui trouvaient ou croyaient trouver dans ses victoires un allègement de leurs chaînes.

Ceci à l'intérieur ; ensuite elle en corrompit de larges fractions grâce à la surexploitation des travailleurs et de territoires étrangers sur laquelle elle sut prélever des miettes pour en faire sa clientèle.

Ce faisant, la bourgeoisie aurait donné aux travailleurs la « démocratie pure », comme si la bourgeoisie avait renoncé à toute résistance et était prête à obéir à la majorité des travailleurs, comme si, dans une république démocratique, il n'y avait pas une machine gouvernementale faite pour opérer l'écrasement du travail par le capital.

Car la plus démocratique des républiques bourgeoises ne saurait être autre chose qu'une machine à opprimer la masse des travailleurs à la merci de la bourgeoisie, à la merci d'une poignée de capitalistes.

La démocratie bourgeoise et le parlementarisme, sont organisés de telle façon que
les masses laborieuses soient de plus en plus éloignées de l'appareil gouvernemental : c'est le régime sous lequel les classes opprimées recouvrent le droit de décider en un seul jour pour une période de plusieurs années quel sera le représentant des classes possédantes (être le représentant ne signifie pas pour autant être soi-même un possédant) qui représentera et opprimera le peuple au Parlement.

Tout cela est devenu tellement criant, malgré les contorsions de nos pauvres socalistes ! que certains appellent sans doute plus justement solfériniens, car il faut bien leur trouver un nom.

Et c'est précisément dans les républiques les plus démocratiques que règnent en réalité la terreur et la dictature de la bourgeoisie, terreur et dictature qui apparaissent ouvertement chaque fois qu'il semble aux exploiteurs que le pouvoir du capital commence à être ébranlé.

La science de l'économie politique, tout le contenu du marxisme, enseignent par quelle nécessité économique naît la dictature de la bourgeoisie, et comment elle ne peut être remplacée que par une classe développée multipliée, fortifiée et devenue très cohérente par le développement même du capitalisme, c'est-à-dire la classe des prolétaires.

Ce serait la plus grande naïveté de croire que la révolution la plus profonde dans l'histoire de l'humanité, que le passage du pouvoir d'une minorité d'exploiteurs à la majorité d'exploités, puisse se produire dans les vieux cadres de la démocratie bourgeoise et parlementaire, puisse se produire sans brisures nettes, sans que se créent de nouvelles institutions incarnant ces nouvelles conditions de vie.

Et la plus grande sottise de croire que les masses exploitées et leurs représentants les plus avancés (qui ne sont pas nécessairement eux-mêmes des exploités) ne doivent pas utiliser toutes les possibilités que leur offre le cadre étroit de la démocratie bourgeoise pour mener leurs luttes économiques, politiques et idéologiques et constituer cette cohérence consciente sans laquelle ils n'ont aucun avenir autre que celui des aventures fascisantes.

 

Dette : Thèses de Lénine pour l'Internationale communiste, en mars 1919.


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9 réactions à cet article    


  • leypanou 23 avril 2014 15:09

    Il faut utiliser toutes les possibilités du cadre étroit de la démocratie bourgeoise tout en étant conscient de ses limites et surtout ne pas hésiter à s’en affranchir dès que les circonstances le permettent.

    Sinon, comme dirait un auteur que je ne connais pas, ce serait au mieux du légalisme bêlant, de l’expectative stérile ou du crétinisme parlementaire.

    Bref, les idées existent comme dans La malfaçon de F Lordon. A nous de les diffuser, les faire partager, les valider à chaque fois que c’est possible.


    • Dwaabala Dwaabala 23 avril 2014 23:23

      « S’affranchir de la légalité (bourgeoise !) dès que cela est possible » n’est précisément possible que dans une situation de crise (« quand ceux d’en haut ne peuvent plus et ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant »), c’est-à-dire révolutionnaire.
      C’est donc un beau programme... à condition qu’il y ait vraiment beaucoup de monde disposé à le mettre en oeuvre.


    • julius 1ER 23 avril 2014 16:11

      c’est du « Leninisme » pur sucre que ce texte !!!!!


      • Dwaabala Dwaabala 23 avril 2014 16:36

        @ julius 1ER
        Vous me faites penser à : confiture exquise aux bons poètes du Bateau ivre !


      • Dwaabala Dwaabala 23 avril 2014 16:52

        .. et puis en ces matières, il en est de même que pour les Écritures dans lesquelles se trouvent les pseudo évangiles.
        C’est sans doute pour cette raison que le même billet a été publié ailleurs, mais au corps défendant de son auteur, sous le nom de Lénine !


      • zygzornifle zygzornifle 23 avril 2014 16:32
        Quand ceux d’en haut peuvent encore, et ceux d’en bas veulent encore.....Aller aux toilettes ??

        • Dwaabala Dwaabala 23 avril 2014 18:47

          Cela vous constipe ?


        • zygzornifle zygzornifle 24 avril 2014 08:50

          non ça me donne la coulante le long de la cuisse GAUCHE .....


        • Hervé Hum Hervé Hum 24 avril 2014 09:42

          Je viens de lire l’article mis en lien et qui se termine ainsi

          « En attendant, la démocratie continue paradoxalement à être brandie en tant que solution idéalisée aux maux des sociétés. »

          Etrange fin, totalement contradictoire avec son article. C’est un peu comme de diagnostiquer une maladie, mais au lieu de la soigner, il laisse entendre qu’il vaut mieux de tuer le malade !

          Je comprends bien dès lors votre « complément ».

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