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Accueil du site > Actualités > Politique > Radicalisons la lutte !

Radicalisons la lutte !

 

 Je trouve les analyses de Gérard Filoche souvent pertinentes, j’ai beaucoup apprécié son décorticage point par point du nouveau code du travail, j’ai aussi beaucoup de respect pour son action qui parfois l’amena devant les tribunaux, néanmoins, comme il est toujours socialiste (l’un des responsables de la revue Démocratie et socialisme, entre autres) on ne sent donc pas chez lui une franche rupture avec le capitalisme ; sont donc perceptibles dans ses discours les relents d’une sociale démocratie gérante de l’ultralibéralisme ambiant ; il est l’assistante sociale du système en quelque sorte…

 Sans faire injure à Filoche, la constatation que l’on peut faire c’est qu’il est le faire valoir du PS, son cache misère car si l’homme est sincère, son discours est trompeur, d’autant plus quand on sait que Martine Aubry, pour ne citer qu’elle, -Royal fut pire car lors des précédentes présidentielles elle préconisât des fonds de pension collectifs- est favorable à l’allongement des cotisations tout en se servant du symbole de la retraite à 60 ans pour cacher ce recul social, un leurre sans doute, voire plus probablement de l’enfumage dans la mesure où le PS ne fait de la politique qu’à l’emporte pièce. En effet, quand on est imprégné de la pensée unique capitaliste comme l’a prouvé l’acquiescement en sourdine au Traité de Lisbonne, il parait difficile d’avoir une réflexion conceptuelle de fond, ce parti restera donc qu’un minable garde-fou, et encore, pas sûr !, aux débordements fascisants du capitalisme…

 L’enjeu des retraites, qui est avant tout un enjeu idéologique malgré que l’on évite de le présenter comme tel, doit donner lieu à une radicalisation de la lutte, donner la parole à un représentant du PS, même s’il n’est pas apparemment sur le même plan de réflexion que les autres instances dirigeantes de ce parti (quoique, vouloir infléchir le PS à gauche sans réflexion anticapitaliste c’est une pure allégorie ou donner au terme de gauche un sens usurpé), c’est néanmoins cautionner le consensus mou qui va faire le bonheur du MEDEF, donner à la droite le sentiment qu’elle peut tout se permettre puisque leurs opposants ne sont pas fondamentalement contre sa politique. C’est donner aussi de plus en plus d’importance au PS et par la même occasion encourager le bipartisme.

 Il faut contester les interventions de Filoche, ses exposés ou autres, en lui demandant qu’elle est véritablement la position de son parti, et surtout de ne pas participer à ce genre de mascarade pour marquer nettement le démarquage idéologique de la vraie Gauche avec les socialistes, car qu’on le veuille ou non, Monsieur Filoche est bien un représentant d’un parti ultralibéral…

 Si j’ai pris cet exemple particulier ce n’est pas par esprit polémique, ni par ostracisme envers un individu, mais en raisonnant sur le fond, et surtout parce qu’il représente bien l’ambigüité dans laquelle le PS se complait puisque, en mettant en avant certains cadres pour laisser croire qu’il est toujours à gauche, l’ensemble de sa politique est la même que le pouvoir en place.

 Plus précisément, ce n’est plus un parti engagé idéologique dans l’opposition, mais un accompagnateur de capital. C’est pourquoi nous ne devons aucunement faire des rapprochements électoraux quelconques, ou autres, avec le PS -qu’elles qu’en soient les personnalités-, on voit d’ailleurs la position des Verts qui ont le cul entre deux chaises étant contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes alors qu’ils sont compagnons de route, d’électoralisme, du PS dont un maire de Nantes favorable au projet et Auxiète le président PS de la région plus hypocrite que jamais.

 Pourtant, par ailleurs, on entend déjà certains dire qu’ils diront de voter PS au second tour des présidentielles, même si l’on sent une réticence à l’encontre de Strauss-Kahn alors que Royal et Aubry passent mieux étant pourtant du même tonneau. L’erreur serait de dire il faut tout faire pour battre Sarkozy en élisant un quidam qui sur le fond sera peu différent, sinon sur la forme ; quoique, sur la forme, on en doute de plus en plus quand on entend Benoit Hamon reprendre le thème sécuritaire à la mode Sarkozienne. Non, le plus tôt on fera la rupture complète, on évitera le danger de n’avoir en réalité que deux partis se partageant le pouvoir à tour de rôle comme cela est aux USA…

 Le meilleur exemple est sans celui qui est venu presque par hasard car, on ne peut que le constater, l’indépendance non voulue par rapport au PS de Limousin Terre de Gauche a apporté un peu de fraicheur politique et qui commence sérieusement à porter ses fruits

 Beaucoup souhaite une large union autour de la défense des retraites afin de faire masse, faut-il pour autant que ce soit une union d’apparat avec par exemple des syndicats et un PS qui ont pratiquement abdiqué sur la durée des cotisations. L’erreur serait d’entretenir ce faux-semblant qui à chaque fois fait encore plus reculer les acquits sociaux. D’autant que pour le cas présent il ne s’agit pas d’un combat catégoriel, mais bien d’un débat de fond, un débat avant tout idéologique qui ne demande que l’abrogation pure et simple du projet de loi.

 Radicalisons la lutte, c’est la seule solution car c’est aussi tout le système qu’il faut contester, le travail ne doit plus être la variable d’ajustement du capital…

Le Ragondin Furieux

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11 réactions à cet article    


  • iris 31 août 2010 11:28

    l’autre jour j’ai regardé à la télé un reportage sur E.BADINTER-dans son presque chateau-
    ce sont des gens de gauche-se disent t ils-
    mais qu’ont ils en commun avec les français moyens ??
    espèrent t ils que tous le français vivent comme eux ??
    sont til près à sacrifier leur confor t de vie ??pour un idéal ??
    La gauche caviar ne fait + recette.




    • mojo mojo 31 août 2010 11:44

      @ l’auteur

      J’observe que tes critiques s’adressent plutôt à la gauche du PS.

      Mais, je ne suis pas d’accord avec ta théorie qui est de renverser la table à laquelle se sont installés toutes les forces de gauche. D’autant plus que ta description des centrales syndicales comme si elles n’étaient que des supplétifs de la sociale démocratie (idem pour le très respectable Gérard Filoche), est singulièrement réductrice.

      Le problème des retraites est avant tout politique, c’est vrai ; et ça l’est d’autant plus que la droite le conçoit ainsi. Sans oublier le PS, qui ne vas pas se priver d’engranger des points dans la bataille culturelle gauche/droite qui fait rage dans les médias.

      Le PS (avec tous ses alliés de gauche) sera en première ligne à l’Assemblée Nationale face à une droite déchainée (laquelle joue sa dernière cartouche pour espérer préserver son avenir). C’est là que les socialistes auront l’occasion de montrer comment il sont capables d’offrir des débouchées politiques aux protestations unitaires.

      Et si le PS devait sortir grandi de la bataille des retraites, je sens bien que ce serait pour toi une mauvaise mayonnaise, car l’inversion du rapport de force à gauche que tu appelle de tes vœux, serait quasiment hors de portée pour la gauche radicale que tu défends.

      Mais dans ce cas, il faut que tu ailles plus loin dans ton raisonnement, et que tu nous indique les moyens qu’à la gauche radicale d’éviter la spirale mortifère que tu redoutes.

      Faut il pour cela que Besancenot, Mélenchon, Laurent, se désolidarisent du PS et des syndicats (qu’ils ont pourtant appelé à les rejoindre) ?


      • Mengneau Michel Mengneau Michel 31 août 2010 13:06

        Je n’ai pas franchement l’impression que la position faux-cul du PS lors du congrès de Versailles qui amena la signature du Traité de Lisbonne ait beaucoup évoluée. Ensuite prétendre qu’il y a une gauche du PS me semble peu significatif puisque l’on ne sent pas de position vraiment anti-capitaliste.

        Je voudrais bien spécifier que je n’ai rien contre Filoche, au contraire, c’est simplementl’ambiguïté que j’ai dénoncé.


      • sisyphe sisyphe 31 août 2010 13:43

         Radicalisons la lutte, c’est la seule solution car c’est aussi tout le système qu’il faut contester, le travail ne doit plus être la variable d’ajustement du capital…


        Entièrement d’accord. 
        Réforme du système monétaire, et redistribution d’une plus grande part des richesses produites par les travailleurs, en faveur du travail, au détriment du capital (surtout improductif ; cf la spéculation, les opérations boursières, les paradis fiscaux, et autres fonds de pension)..

        • rocla (haddock) rocla (haddock) 31 août 2010 13:52

          entièrement d’ accord , je dirais même plus radicalisons les dures luttes , prenons l’ oseille là où elle est , soit directement dans les banques soit dans les poches de ceux qui en ont .

          Mais où va—t-on  ? si maintenant on serait obligé de gagner sa croute soi-même , mais c ’est sidérant ce système où qu’ il faudrait travailler pour avoir du fric .

          La France , vous être honteuse de si tellement  !


          • kiouty 31 août 2010 16:41

            Dans mon entourage direct, il y a plein de gens pas spécialement de gauche, qui adoreraient avoir du travail en ce moment, mais qui ne trouvent pas, très bizarrement.

            On me dira que c’est la faute aux 35h (comme c’est commode !), j’ai plutôt envie de répondre que c’est à cause de la totale dérégulation financière prônée par la droite, mais bon.
            Ce qui est sidérant, c’est un système qui pompe tout l’argent d’un coté sans redistribution envers les salariés, c’est un système ou l’on vend des maisons a ceux qui ne peuvent pas rembourser, en provoquant une crise systémique mondiale gravissime qui a failli mettre tout ce monde merveilleux du capitalisme par terre, ou les états dépensent des milliards pour sauver les banquiers et les traders, en gonflant monstrueusement les dettes nationales, et en profitant du gonflement monstrueux de ces memes dettes pour attaquer les prestations publiques en culpabilisant le peuple et en prenant l’excuse de ne pas déplaire aux marchés ni aux agences de notation, ceux-la memes qui avaient à l’origine provoqué la crise.

            Le vrai problème, c’est ça, c’est pas les paresseux qui veulent pas bosser ni les 35h ni les fonctionnaires glandus... Mais les blaireaux de droite n’ont probablement même pas conscience qu’ils défendent un système qui les broie.


          • Clouz0 Clouz0 31 août 2010 17:37

            Parfaitement !


            Nous étions en train de prendre l’apéro autour de la piscine, avec quelques amis, et nous nous disions justement, il faudrait radicaliser la lutte ! 
            Ca serait une bonne idée pour se marrer.

            Borloo, qui est très radical comme garçon, tendance valoisien, ferait un excellent Conducator.
            Avec André Rossinot on aurait une paire de sacrés radicaux qui feraient enfin bouger la société !

            Et puis, un peu effrayés par tant d’audace, finalement on s’est dit qu’il convenait que nous mettions un peu d’eau dans notre vin, un rosé déjà très clair et bien frais.
            Mais on y a rêvé pendant 10 minutes.
            C’est si bon de rêver un peu.


            • Plum’ 31 août 2010 17:53

              « L’erreur serait de dire il faut tout faire pour battre Sarkozy en élisant un quidam » : ce genre de propos cautionne une politique du pire et c’est comme ça que Sarkozy a accédé au pouvoir et fait tant de dégâts et d’abord chez les plus démunis.

              Nous somme dans un système où au premier tour on choisit et où au second on élimine. C’est comme ça. Ne pas le comprendre a amené le pire avec Sarko et on voudrait recommencer ?!!!

              Ras le bol des donneurs de leçon qui n’ont pas une once de pragmatisme et nous amènent à des catastrophes.

              Et ils manifesteront pour défendre les Roms, alors que c’est par leur refus de voter qu’ils ont généré de tels problèmes. Vraiment ras le bol...

              Quand je pense qu’il y a eu mobilisation contre Le Pen en 2002 alors qu’il n’avait aucune chance d’être élu et qu’il y a eu une démobilisation contre Sarko dont on savait combien il était dangereux...

              Hélas, ça ne leur suffit pas d’avoir démissionné devant Sarko en 2007, ils sont prêts à recommencer en 2012. Et ils ont le culot d’oser dire qu’il faut se radicaliser !! Certes il n’y a pas d’illusion à se faire sur le PS, mais le moins pire est meilleur que le pire. Si l’on est radical, on doit le comprendre. Sinon, on se contente des mots et des postures.

              Ca me met en colère d’être d’accord avec les idées de fond de certaines personnes et de les voir, par leur légèreté électorale, agir à l’inverse de leurs idées. Et ils sont nombreux comme ça. Plus que les 3 ou 4 % qui ont permis à Sarkozy de gagner. Royal était certes un ectoplasme, mais c’était moins pire, on le savait et on en a eu confirmation, du bouclier fiscal aux roms. Quel gâchis...


              • Mengneau Michel Mengneau Michel 31 août 2010 18:58

                N’est-ce pas Jospin qui a le plus privatisé ; pour les Roms, que dit Kouchner ?, il fut pourtant ministre socialiste ; et puis, il y a qu’à écouter le discours sécuritaire de Madame Royal, j’en oublie et des meilleurs, à si, Besson n’était-il pas socialiste avant, il ne faudrait pas l’oublier, et je ne reparlerai pas de DSK, Lamy, Valls et consorts, c’est la même politique que celle de Sarkozy avec de l’enfumage....


              • ffi ffi 1er septembre 2010 08:33

                Faut arrêter avec les Roms, ils ont déjà des pays, ils ne sont pas apatrides. Que leurs pays mettent en place des services sociaux. Pourquoi viendraient-ils piller ce qu’on construit nos anciens ?

                Je vous signale que si, nous, français on va en Roumanie, l’on n’aura droit à aucune aide, ni pour le logement, ni pour la santé. Alors je ne vois pas pourquoi l’état Français devrait financer les familles roumaines quand elles viennent en France.

                Ceci est vrai pour tout autre pays. Cela n’a pas de sens d’accorder des droits sociaux aux étrangers, si leur pays n’offre pas une réciprocité (Angleterre, US, Roumanie, Afrique, Algérie,...).

                C’est avec ce genre d’idéologie que l’on fera s’écrouler nos systèmes sociaux. Une fois écroulé, il faudra des siècles pour les remettre en place. De toute façon, il est évident que cette idéologie « bien-pensante » à ses limites : si demain, une catastrophe se passe en Chine et que 5 millions de Chinois débarquent en 3 mois, direz-vous « aidons ces pauvres 5 millions de personnes, donnons leur des logement et soignons-les gratuitement ? »

                Je prends à dessein le pire des cas, non qu’il est sûr, mais pour montrer la limite de ce système de pensée.

                La générosité bien comprise, c’est aider, oui, mais pas à ses dépends.

                Être Bon ne s’écrit pas avec un C.

                Dans la vie, il faut savoir se défendre. Nous, les citoyens français, nous avons en charge la défense de notre civilisation, la civilisation française. Nous n’avons pas en charge la promotion des civilisations ni Rom, ni Bantoue, ni Islamique, ni Anglo-Saxone.


              • pastori 31 août 2010 21:29

                he oui, que des pourris sauf une !

                c’est vrai qu’à messie, il y a un « e ».

                mais les roses politiques ne vivent que ce que vivent les roses : l’espace d’un matin.

                marine, c’est déjà dépassé, la méthode coué ! on va voir ce qu’on va voir..on a vu le « programme » !
                .plus personne n’en parle ; de toute façon pour dire quoi ? coué, ça va un moment.

                éva ? pour combien de temps ? voyons le « programme »...................on verra.

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