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Réforme des retraites : des solutions existent autres que celles de l’UMP et de Martine Aubry...

La plupart des médias, le gouvernement et d’une certaine façon Martine Aubry tentent de nous faire croire qu’il n’y aurait que deux solutions pour réformer le système de retraite : cotiser plus ou cotiser plus longtemps afin de réduire le déficit de la branche vieillesse du Régime général.

En fait, tout ce joli monde ne fait que proposer ce qui était déjà prévu par la réforme Fillon de 2003 : porter le nombre d’annuités de cotisations à 41 ans, voire 42 ans, ce qui implique que de nombreux salariés seront obligés de travailler au-delà de 60 ans s’ils veulent partir avec une retraite à taux plein…

Le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans atteindra 22,5 millions à l’horizon 2050 selon les projections de l’INSEE. La France a l’un des taux d’emploi des seniors le plus faible d’Europe : 60% des salariés qui liquident leur retraite à 60 ans n’ont déjà plus d’emploi depuis un moment (l’âge moyen de sortie du marché du travail étant de 58,8 ans).

Mais contrairement à une idée répandue, les besoins en financement nouveau pour faire face au vieillissement de la population sont très faciles à trouver. Des solutions existent pour en finir avec les sempiternels problèmes de déficit (10 milliards € pour le Régime général), à condition de remettre à plat complètement l’assiette actuelle des cotisations de Sécurité sociale.

1993-2010 : 17 ans de fausses réformes

Profitant des congés, Edouard Balladur proposait à l’été 1993 une réforme modifiant profondément le mode de calcul de la retraite :

- Le salaire annuel moyen (SAM), calculé initialement sur les 10 meilleures années de salaire, est calculé maintenant sur les 25 meilleures années, ce qui a réduit le montant des pensions servies tout au long des 15 années au cours desquelles s’est étalée la réforme (1993-2008).

- L’indexation annuelle automatique des pensions qui était calculée à partir de l’indice d’augmentation du salaire moyen, est basée aujourd’hui sur l’indice officiel des prix, datant de 1946 et ne reflétant pas, loin s’en faut, la réalité de l’évolution des prix. Cela entraîne chaque année une dévalorisation du montant des pensions, déjà amputées de la CSG et de la CRDS.

- Le mécanisme de fixation annuelle du plafond de la Sécurité sociale, différent de celui de l’indexation des salaires, entraîne lui aussi une érosion des reports de salaires au compte individuel de chaque assuré social. Ainsi, un salarié ayant les 25 meilleures années de sa carrière au plafond de la sécurité sociale (2885 € mensuels) aura une pension mensuelle égale à environ 42 % de ce plafond au lieu de 50 % ! Et chaque année, ce différentiel s’accroit sans que les pouvoirs publics s’en émeuvent le moins du monde. Le montant de la pension maximale tend ainsi à se rapprocher progressivement de la pension minimale garantie. C’est en quelque sorte : travailler plus en activité pour gagner moins à la retraite…

Puis la loi « Fillon » du 21 août 2003, avalisée naïvement par trois organisations syndicales (CFDT, CFTC et CFE-CGC), a aggravé encore la situation par l’allongement progressif à 41 ans en 2012 (si nécessaire 42 ans en 2020) de la durée d’assurance pour obtenir une pension à taux plein avant 65 ans.

En théorie, le montant des retraites est censé ne pas diminuer si les salariés peuvent travailler jusqu’à la date où ils auront le nombre de trimestres nécessaires au versement d’une retraite à taux plein. Mais en pratique, la réalité sociale est bien différente car la durée moyenne d’une carrière d’un salarié du secteur privé n’excède pas 37 années.

Au cours des dernières années avant la retraite, de nombreux salariés sont en effet au chômage, en préretraite ou en en invalidité et n’arrivent pas, dans leur grande majorité, à atteindre 40 annuités de carrière réelle, soit 160 trimestres. Cette situation sera pire lorsque la durée de cotisation nécessaire, pour obtenir une pension à taux plein, dépassera les 40 années de versement. Au lieu d’être maintenu et protégé, le niveau des pensions baissera alors dans des proportions considérables entre 2010 et 2040.

Avec ces deux réformes et celle des régimes complémentaires Arrco et Agirc de 1995 et 1996, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), dans son rapport 2007, estimait à 19 points la baisse du montant moyen des retraites en 2030 sous l’effet des « réformes » de 1993 à 2003. En 1993, la retraite nette moyenne (Régime général + Régime complémentaire) s’élevait à 78 % du salaire moyen net. En 2030, elle ne s’élèvera plus qu’à 59 % de ce salaire.

Le Conseil de l’Emploi, des Revenus et de la Cohésion sociale (CERC) évalue, quant à lui, la baisse du pouvoir d’achat des retraités de la fonction publique à 0,5 % par an et celle des salariés du secteur privé à 0,9 % (0,3 % pour le régime général et 0,6 % pour les retraites complémentaires).

Modifier et élargir l’assiette des cotisations

Le financement par le biais de cotisations sur salaires a relativement bien fonctionné pendant les « trente glorieuses » mais il a atteint aujourd’hui ses limites car la part des salaires dans la richesse produite chaque année a baissé de 10% en 30 ans !

L’assiette actuelle des cotisations est profondément injuste car les salaires ne reflètent pas forcément la réalité des revenus perçus ou déclarés à l’administration fiscale. Une part importante n’est pas soumise à cotisation (intéressement, participation, stock-options…) et la cour des comptes évaluait, en 2009, à près de 10 milliards d’euros le manque à gagner pour les caisses de protection sociale.

Il suffirait donc de fixer un taux unique de cotisation pour tous les salariés du privé et du public avec une assiette commune constituée par le revenu fiscal. A taux égal en effet, un point de cotisation assis sur le revenu fiscal génère beaucoup plus de rentrées financières qu’un point basé sur le seul salaire.

En ce qui concerne les cotisations des entreprises, le taux de cotisation s’applique là-aussi sur les salaires. Cette situation est également injuste car les sociétés ayant une forte masse salariale mais une faible valeur ajoutée (sociétés de main d’œuvre par exemple) sont pénalisées par rapport à celles ayant une faible masse salariale et une haute valeur ajoutée. C’est pourquoi, les cotisations patronales devraient être complétées par une seconde contribution des entreprises, une sorte de CSG entreprise basée exclusivement sur la valeur ajoutée, même avec un taux très faible.

De plus, en élargissant l’assiette des cotisations aux revenus financiers, on pourrait même alléger sensiblement le fardeau qui pèse sur les cotisations salariales et patronales.

Afin de conforter ce nouveau système de cotisations, le fond de réserve des retraites (FRR) crée par la gauche et abandonné par la droite pourrait constituer un financement complémentaire, alimenté directement par l’impôt progressif républicain et l’impôt sur les sociétés. Un tel financement mixte (cotisations + solidarité nationale) existe déjà dans de nombreux pays et en France pour les régimes spéciaux de retraite, notamment ceux des gaziers, cheminots, agents de la RATP, financés de façon complémentaire par l’Etat.

Enfin, dans le cadre d’une vraie réforme fiscale visant à rétablir un équilibre plus rationnel entre impôts directs beaucoup trop faibles en masse (17% du budget) et impôts indirects (83% du budget), plusieurs mesures fiscales s’imposeraient :

- La réduction, au moins de moitié, des niches fiscales (80 milliards par an)

- L’annulation de l’exonération des grosses successions, consentie aux personnes les plus fortunées par Nicolas Sarkozy en 2007 (plus de 2 milliards € chaque année)

- La fin des exonérations de charges accordées indistinctement sans conditions à toutes les entreprises : celles dont la santé est florissante et qui délocalisent souvent comme celles qui ont des difficultés sérieuses (30,7 milliards € annuels en 2008, presque autant que le déficit record prévu pour 2010 par l’ACOSS pour l’ensemble des branches de Sécurité sociale).

- Le remboursement par les employeurs des pathologies en rapport avec le travail : cancers professionnels, allergies, stress, troubles musculo-squelettiques et même suicides car cela constitue en fait une formidable subvention de la Sécurité sociale aux entreprises.

- Une meilleure lutte contre la fraude fiscale qui prive l’Etat, chaque année, de 25 milliards € de recettes. Et à en croire la cour des comptes, ce sport national a encore de beaux jours devant lui…

Une réforme du financement associée à une réforme fiscale permettrait donc de résorber tous ces déficits provoqués artificiellement par le manque de financement que les gouvernements successifs, depuis de très nombreuses années, ont laissé perdurer au gré des aléas de la conjoncture économique.

Elle permettrait également de payer des retraites minimales décentes qui ne devraient pas être inférieures au seuil de pauvreté de 903 € (8 millions de personnes aujourd’hui en France). Il serait même possible de revenir à une retraite calculée sur les dix meilleures années, aux 37,5 années de cotisation et de mettre fin aux cotisations instituées sur les retraites.

Mais, une telle réforme est avant tout un choix politique ! Nicolas Sarkozy et sa majorité présidentielle UMP-Nouveau Centre sont à des années lumière de telles propositions, préférant de beaucoup diminuer les impôts sur les revenus et augmenter la fiscalité indirecte (impôts locaux, fonciers, TVA, forfaits hospitaliers, franchises médicales, déremboursements de toute sorte, etc…)

Le PS, quant à lui, même au pouvoir, n’a jamais appréhendé la nécessité d’une véritable réforme du mode de financement. Lionel Jospin, premier ministre s’était contenté de commander un énième rapport sur les différents régimes de retraite sans abroger la réforme Balladur. Preuve du conservatisme du PS en la matière, sa première secrétaire n’a rien trouvé de mieux que de se prononcer récemment pour le recul de l’âge légal de la retraite à 62 ans…

Côté syndical, le risque existe encore de voir les syndicats dits « réformistes » entériner un nouveau recul des droits des salariés, une baisse des pensions et/ou une hausse des cotisations.

Anticipation sans doute de la réforme à venir : de nombreux salariés ne se font plus guère d’illusion et ont tendance à demander la liquidation de leur pension dès qu’ils le peuvent par crainte d’un nouveau durcissement de la législation de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse…


Photo Flickr-cc : vieille dame (http://www.flickr.com/photos/mcohenchromiste/2722882460/)


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45 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 8 mars 2010 10:15

    Les solutions généralement envisagées aujourd’hui pour résoudre le problème des retraites, des 35 heures et du chômage sont d’ores et déjà totalement obsolètes et archaïques.


    • 65beve 65beve 8 mars 2010 10:37

      Bonjour,

      Dans le plan retraite de 1993, vous oubliez de dire que le tandem Baladur/Veil a porté le nombre d’année de cotisations pour la retraite de 37,5 à 40 annuités pour le privé.
      Cette courageuse mesure est passée en douce pendant les congés d’été !

      Je vous remercie pour cet article lucide qui sort des sentiers battus du béniouiouisme habituel qui dégouline de nos écrans TV.

      cdlt
      bv


      • matthius matthius 8 mars 2010 20:11

        Il y a des choses fausses et non dites dans cet article.

        Le gouvernement JOSPIN avait mis en place un début de taxation des flux financiers afin de financer les retraites.

        Dès que la droite est arrivée au pouvoir cette taxe a été abandonnée.

        La quesiton est simple : Pourquoi les plus riches ne paient-ils pas de taxe ?


      • Albert Ricchi Albert Ricchi 8 mars 2010 23:09

        Bonjour 65beve,

        Merci pour votre commentaire.

        Le petit oubli est réparé dans l’article original sur mon blog.

        Cordialement,

        Albert


      • Gabriel Gabriel 8 mars 2010 10:40

        Pour information :


        Entretien - jeudi 28 janvier 2010

        retraites
        Pierre-Édouard du Cray
        Directeur des études à Sauvegarde Retraites

        http://www.sauvegarde-retraites.org/

        Dans une étude intitulée « Agirc-Arrco : main basse sur nos retraites », vous venez de lever un lièvre incroyable : l’État s’apprête à « piquer » dans la caisse des retraités du privé pour alimenter celle du public. Pouvez-vous nous en dire plus ?


        C’est un pillage en règle. L’opération doit consister à siphonner plusieurs milliards d’euros dans les caisses complémentaires des salariés du privé (Agirc-Arrco), pour alimenter le régime des fonctionnaires contractuels et des élus (Ircantec). Alors que les prestations servies par l’Ircantec sont près de deux fois meilleures que celles des régimes de droit commun, Agirc et Arrco, à cotisation égale. Pour reprendre l’expression, très juste, du journaliste de l’hebdomadaire « Le Point » qui a repris l’étude de Sauvegarde Retraites, «  c’est Robin des bois à l’envers » : on vole aux pauvres pour donner aux riches  !

        L’Ircantec est-elle en si mauvaise situation financière ?
        Pour mettre en œuvre ce plan honteux, l’État prétexte du changement de statut de La Poste qui devient une société anonyme (SA). Les nouveaux embauchés de cette entreprise publique vont être affiliés, non plus à l’Ircantec, mais à l’Agirc-Arrco. Or, les administrateurs de l’Ircantec estiment avoir un droit de propriété sur les futurs embauchés de La Poste pendant 50 ans – un demi-siècle  ! Entendez bien : « un droit de propriété sur des cotisants » dont, au surplus, beaucoup ne sont pas encore nés !
        Bien que l’Ircantec ait eu la chance, au cours des dix dernières années, de recueillir 643 000 nouveaux cotisants, cette caisse est incapable, aujourd’hui, d’assumer financièrement le niveau des prestations qu’elle accorde à ses affiliés. Pour préserver coûte que coûte ces avantages, la solution de facilité consiste alors à puiser, à pleines mains, dans les autres caisses de retraite…

        Et comment expliquez-vous que personne n’ait réagi ?
        Cela paraît effectivement invraisemblable et c’est la question que nous nous sommes posée. Pour autant, quand on regarde de plus près, on s’aperçoit que tous les protagonistes de cette affaire y trouvent un intérêt. L’État s’est engagé à « sécuriser » le régime de retraite Ircantec auquel est affiliée une partie des fonctionnaires. Dans ce contexte, la ponction opérée dans les caisses Agirc-Arrco lui apporte un ballon d’oxygène. Les syndicats sont majoritairement dirigés par des fonctionnaires. Leur priorité est donc de préserver les avantages des agents publics, même au détriment des salariés du privé.
        Par exemple, on serait en droit d’attendre que le syndicat des cadres, la CFE-CGC, réagisse pour défendre les intérêts de l’Agirc, c’est-à-dire la retraite complémentaire des cadres. Mais c’est sans compter sur le fait que la CFE-CGC assure la présidence de l’Ircantec ! Enfin, le principe même de cette ponction a été voté et donc validé au Sénat par le biais d’un amendement déposé lors des dernières discussions sur la loi relative au changement de statut de La Poste. Ce n’est pas un hasard : la Haute assemblée est élue au suffrage universel indirect par les élus locaux. Élus qui sont tous, en tant que tels, affiliés à l’Ircantec… Au bout du compte, tous se sont mis d’accord pour nous tondre la laine sur le dos !

        Que peut-on faire pour empêcher ce hold-up d’État ?
        On ne peut pas rester les bras croisés. Maintenant, que l’information a été dévoilée, il faut absolument la diffuser. À Sauvegarde Retraites, nous avons lancé une campagne auprès de tous les médias. L’hebdomadaire « Le Point » a déjà relayé l’information et ce n’est qu’un début. Nous nous sommes également adressés directement au Président de la République, au Premier ministre, au ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, qui a manigancé, en bonne partie, cette opération.
        Nous avons également interpellé tous les parlementaires, les 577 députés et les 331 sénateurs, les administrateurs des caisses de retraite, pour qu’ils renoncent à cette funeste entreprise. Les 87 000 membres de Sauvegarde Retraites vont être mobilisés, nous allons lancer une pétition nationale par courrier et par Internet. Enfin, il faut que chacun, à son échelle, informe ses proches et ses connaissances de ce scandale. Nous ne devons négliger aucun moyen d’action. Nous pouvons réussir. Si un tel scandale éclate au grand jour, je doute que nos politiques puissent l’assumer électoralement…

        http://www.sauvegarde-retraites.org/


        • Yohan Yohan 8 mars 2010 19:52

          Cela fait déjà un bail que l’Etat siphonne les caisses du privé pour alimenter les retraites des fonctionnaires, qui je le rappelle sont d’un quart à un tiers supérieures à celles du privé à salaire brut égal. A titre de comparaison pour un cadre à 6000€ brut, sa retraite sera proche de 3.200€ au mieux pour un cadre du privé et 4200€ au moins pour un fonctionnaire. Pourquoi un tel écart ? Qui osera toucher à ces privilèges alors qu’on sait que l’Etat n’aua bientôt plus les moyens de liquider ce niveau de retraites actuel


        • bo bo 9 mars 2010 12:29

          Navrant....et on voudrait un consensus social ????
          Et si l’on ajoute le nombre d’heures travaillées par années...le déficit du total d’heures du public par rapport au privé est énorme...
          Ce qui est totalement vrai, c’est qu’un retraité du privé perd chaque année du pouvoir d’achat...
          La fusion inévitable de la MSA avec le régime général ne sera aussi pas neutre.


        • BENG 14 mars 2010 10:35

          Un article de Gérard Rodriguez (conseiller confédéral CGT sur l’activité retraites)

          La mal nommée « Sauvegarde retraite », officine experte dans l’art de la démagogie et du poujadisme, ne cesse de ressasser la vieille antienne selon laquelle les fonctionnaires seraient à l’origine de tous nos maux.

          Ainsi, dans une de ses dernières diatribes anti-fonctionnaires, elle prétend que les régimes complémentaires de retraite des salariés du privé Arrco-Agirc seraient victimes « d’un pillage en règle » au profit de l’Ircantec, présentée comme le régime complémentaire des «  fonctionnaires contractuels ».

          1ère observation : Par définition, les contractuels de la fonction publique ne sont pas fonctionnaires. C’est précisément la raison qui fait qu’ils cotisent non pas au régime de la fonction publique (régimes des pensions de l’Etat ou Cnracl) mais à la Cnav pour le régime de base et à l’Ircantec pour le régime complémentaire. C’est donc à ce titre que les contractuels de La Poste cotisaient à l’Ircantec.

          2ème observation : La loi de privatisation de La Poste stipule que, jusqu’à la date de l’adhésion de La Poste à l’Arrco et à l’Agirc, les contractuels qui sont affiliés à l’Ircantec restent à l’Ircantec. En revanche, les contractuels non cadres qui seront embauchés après cette date seront affiliés à l’Arrco, les cadres seront affiliés à l’Arrco et à l’Agirc.

          C’est donc une loi, que la CGT a d’ailleurs combattue, qui va conduire à transférer, de l’Ircantec à l’Arrco et l’Agirc, des cotisants qui ne seront amenés à prendre leur retraite que d’ici 30 ou 40 ans. Autrement dit, l’Ircantec devrait s’acquitter des pensions des actuels retraités et des pensions futures des contractuels actuellement affiliés sans les ressources correspondantes dans un système solidaire par répartition (notion évidemment totalement inconnue de la très libérale «  sauvegarde retraite »). Rappelons à cet effet que dans un système par répartition, les actifs du moment financent les retraités du moment. Pour maintenir ce principe, il a été convenu que l’Arrco et l’Agirc, qui percevront pendant quelques décennies des cotisations sans avoir à verser les prestations correspondantes, devront s’acquitter auprès de l’Ircantec d’un montant qui lui permette de verser à ses ressortissants actuels et futurs leurs pensions. La CGT préconise que ce montant soit calculé chaque année de manière à prendre en compte les évolutions au fil de l’eau et avec précision, dans l’intérêt des ressortissants des différents régimes complémentaires.

          3ème observation : Cette officine, pourtant si soucieuse des intérêts des salariés et retraités du privé ne dit mot du véritable scandale des exonérations de cotisations sociales dont profitent les entreprises. Elles représentent plus de 30 milliards d’euros qui sont compensées par l’Etat, et donc les ménages par leurs impôts.

          Elle ne trouve également rien à redire au fait que les revenus financiers des entreprises ne sont soumis à aucune cotisation ou prélèvement, pas même la CSG.

          En tentant d’attiser la haine vis-à-vis des fonctionnaires ou des salariés des régimes spéciaux (thématique récurrente du pillage), « Sauvegarde retraite » roule pour le gouvernement qui aimerait bien aborder le rendez-vous 2010 avec un salariat divisé et donc affaibli. La CGT a d’ores et déjà engagée une grande campagne d’information, pariant sur l’intelligence collective et la connaissance partagée des grands enjeux de la retraite. Ceux qui, comme « sauvegarde retraite » misent sur l’ignorance et la crédulité en seront pour leurs frais.


        • sisyphe sisyphe 8 mars 2010 11:12

          Excellent analyse, et excellentes propositions, pour mettre un terme à ce perpétuel chantage du déficit, qui amène les retraites à être de plus en plus famélique, et plonge des millions de travailleurs à la retraite dans la précarisation.

          J’ai retenu notamment, celle-ci :

          De plus, en élargissant l’assiette des cotisations aux revenus financiers, on pourrait même alléger sensiblement le fardeau qui pèse sur les cotisations salariales et patronales.

          Il n’y aucune raison, en effet, pour les revenus financiers, qui sont issus directement des richesses produites par les travailleurs, d’être exonérés d’une charge à laquelle est contrainte tout le monde du travail.

          Il y aurait, très largement de quoi couvrir le fameux déficit, et permettre aux retraités de quoi pouvoir LÉGITIMEMENT profiter des fruits d’une vie de travail, sans tomber dans la précarité.


          • zelectron zelectron 8 mars 2010 11:17

            - rapports,
            -commissions,
            -sous commission,
            -grosse commission,
            -comités,
            -tables rondes,
            -colloques,
            -séminaires,
            -débats,
            -pots-de-vin, (pieusement dénommés bonnes œuvres)
            -pertes de temps,
            -présidents,
            -sous-présidents,
            -secrétaires très occupées à...
            -véhicules de fonctions (2,3,4 + encore ?
            -voyages d’études,
            -frais de la princesse,
            -bâtiments « ad hoc »
            -logements de fonction(s),
            -trop nombreuses caisses ayant les mêmes « clientèles »,
            -placements boursiers hasardeux y compris dans des « fonds de pensions »,
            -commissions occultes,
            etc...etc...etc...


            • Manu Manu 8 mars 2010 12:00

              Merci pour cet article clair et concis, qui met en lumière l’absence « d’imagination » de nos principaux partis politiques


              • finael finael 8 mars 2010 12:40

                Excellent.

                Si l’on calcule les recettes générées par vos propositions, on voit rapidement que non seulement le déficit des caisses de retraites serait comblé, mais qu’en plus elles seraient largement bénéficiaires !

                Il y a de quoi rêver !

                Si on prend aussi en compte les effets du chômage de masse, il y a vraiment de quoi résoudre non seulement le « problème » des retraites, mais aussu le « trou de la sécu ».

                Tant que les gouvernements se préoccuperont plus des « indices », de l’enrichissement des « entreprises » (en fait les grosses entreprises) et des établissements financiers et des cadeaux aux gros copains que du bien public et de la vie des citoyens « ordinaires », ce genre de solutions ne sera pas à l’ordre du jour.


                • Gabriel Gabriel 8 mars 2010 13:45

                   Salut Chanteclerc,

                  Ne trouves tu pas cela étonnant que se soit souvent les individus non concernés qui pérorent plein de conseil qu’eux même ne suivent pas ? Ici un retraité qui a bénéficié d’une mesure de gauche sur laquelle il n’arrête pas de cracher et qui trouverait tout naturel que les autres n’en bénéficie pas. Un très bel exemple d’individualisme.


                • Gabriel Gabriel 8 mars 2010 15:31

                  Ca c’est de l’argument Calmos ! Je reconnaît bien là, votre immense sens du dialogue. Allez vous allongez, vous devez être fatigué après un tel effort intellectuel.

                  Amicalement 


                • drlapiano 8 mars 2010 12:57

                  Comme d’habitude plus c’est long, plus c’est c... !
                  Que de mot pour aligner ce banal catalogue de yaka !
                  Que de réformes-qu’on-se-demande-pourquoi-elles-ne-sont-pas-déjà-faite tant leur évidence crève les yeux !
                  Ce sont comme toujours, les riches, les infâmes capitaliste sans cœur qui ne veulent pas payer !
                  Faisons leur rendre gorge !

                  Comment voulez vous que des gens qui haïssent le capitalisme puissent dire quelque parole sensée que ce soit sur « les retraites ». Se « constituer » une retraite consiste justement à se constituer un capital pour ses vieux jours !
                  La retraite par répartition consiste à mutualiser le seul capital laissé a disponibilité : le capital humain : la répartition, c’est au sens propre la prolétarisation spoliatrice.
                  Heureusement, beaucoup, sous diverses formes se constituent en plus un capital ...

                  Ils veulent même taxer ce capital ! Taxer le moyen même, patiemment et méticuleusement constitué pour assurer l’objectif ! Pire, ils veulent taxer les REVENUS du capital, c’est à dire l’objectif même !!

                  C..s, je vous dit, ils sont vraiment c..s !


                  • lemouton lemouton 8 mars 2010 15:29

                    « Se constituer » une retraite consiste justement à se constituer un capital«  
                    ==> pour le mettre à la banque qui va jouer au casino avec smiley

                     »C..s, je vous dit, ils sont vraiment c..s !"
                    ==> je me demande qui l’est vraiment le plus ?? smiley


                  • faxtronic faxtronic 8 mars 2010 13:27

                    j ai une question : J ai 35 ans je sais que vu le deroulement de la chose, je pairais de plus en plus pour la retraite, que je ne pourrais prendre qu apres 47 a 50 ans d annuites, donc peut etre un retraite a 70 ans. mais en 2045 je ne pense pas que la retraite par repartition ait tenue le coup, donc plus de retraite par repartion. Bon, mon boulot est pas trop mauvais, ca va encore, mais a 70 ans, cela risque d etre chaud pour le transport public. De surcroit je ne peux pas me payer de retraite privee.
                    Que dois je faire, buter un vieux ou me suicider qund je serais vieux ? Bon pour l instant c est le cadet de mes soucis.


                    • epapel epapel 8 mars 2010 16:40

                      Inutile de vous inquiéter pour 2050 parce qu’un crash général aura lieu bien avant vers 2030.


                    • ravachol 8 mars 2010 13:48

                      Bonjour
                      Vous parlez de vous buter ou de buter un vieux.Une suggestion,pourquoi ne pas buter les bonnes personnes ?


                      • faxtronic faxtronic 8 mars 2010 13:56

                        qui sont les bonnes personnes ???

                        Que veux tu que je te dise, ma feue grand mere recevait une tres bonne retraite, n ayant elle meme que peu travaille, mais elle a eu 4 maris. J etais content pour elle, et c est vrai pour tous ceux qui veulent avoir une bonne retraite, comme mes parents par exemples. Je n ai rien contre eux. Mais mes parents a la retraite gagnent plus que mon frere et moi reunis, et pourtant on a fait bien plus d etude qu eux. Je suis content pour eux. Et ce qui est vrai pour moi est vrai pour les autres. Mais bon, ca coince evidemment,. sachant que la majoritee de la popolation est agee, et vote Sarko. Donc en effet il reste le suicide (pas physique, mais social, donc partir au loin en levant son majeur bien haut).


                      • Croa Croa 8 mars 2010 19:42

                        Effectivement il y a encore des gens qui ont une bonne retraite... smiley

                        Des gens qui savaient aussi ce que c’était que la solidarité et la lutte, capables qu’ils étaient de refuser tout travail des semaines durant... Et personne n’entrait dans la boîte !

                        Il parait que certains, aujourd’hui « ne peuvent pas faire grève ! » Ces « certains » supportant difficilement de marcher ou d’attendre lorsque ceux qui « peuvent encore faire grève » les « emmerdent » !

                        Rien ne s’obtient gratuitement et rien n’est définitivement acquit !  On récolte ce que l’on sème et certaines futilités de jeunesse se payent chèrement ! smiley


                      • faxtronic faxtronic 9 mars 2010 12:20

                        « Des gens qui savaient aussi ce que c’était que la solidarité et la lutte »

                        lol, l electorat de sarko est justement compose principalement de retraites
                        http://www.pasdesarkozy.fr/index.php?2007/04/30/58-analyse-de-l-electorat-de-sarkozy

                        Solidarite, lutte, une bande de vieux schnocks egoistes oui 


                      • xa 8 mars 2010 15:32

                        Supposons que vous taxiez tous les revenus pour financer les caisses retraites :

                        - taxez vous tous les revenus, ou uniquement à partir d’un seuil, comme les impôts actuellement ? Comment gérer vous le cas des petites retraites, des retraites par capitalisation des commerçants, etc ... qui représentent de petites pensions. Vous les taxez aussi, ou vous les exonérez ?
                        - étendez vous l’ouverture des droits retraites selon les cotisations versées quelque soit l’origine des cotisations, ou conservez-vous la retraite pour les salariés uniquement, et tant pis pour les autres cotisants (ie : faites vous comme la CSG qui finance la sécu, mais ne donne aucun droit à la sécu) ?

                        Pour info : 1 point de prélèvement sur tout type de revenus, ca fait 10 milliards de recettes. Combien faut-il pour financer intégralement la retraite ?


                        • manusan 8 mars 2010 16:32

                          Recette :
                          Prenez une grosse gousse d’égocentrisme dégueulant de connerie, une cuillère à soupe de néant citoyen, une pincée de non sens commun, une pincée de retraitophilie chronique, une pincée détestable de dépendance au grand patronat vénéré, une pincée de vanité sur le rallongement de la vie et de celle des autres qui n’en demandent pas tant, une pincée d’absence de perspective, un verre de chacun pour soi, une pointe de couteau d’humanisme imbécile, quelques langues fourrées concassées, une seringue de botox encore fraiche, quelques pépites de corporatisme népotique pillées, trois quatre gouttes de haine pour son pays et un bon bol d’hypocondrie.
                          Laissez pourrir l’année entière, agitez mais bien toujours après une grève et à la veille d’une fête.
                          Et vous avez une potion magique pour creuser des trous abyssaux dans les aciers les plus durs.

                          Posologie :
                          Répandez généreusement ce nectar à la louche en chantant surtout, chaque matin, jusqu’à ce que toute velléité cède et que le silence s’impose. Normalement on ne doit plus entendre que les mouettes s’amuser dans les décharges.
                          Renouvelez au sein des ménages aussi souvent que nécessaire, important : ne pas faire ça seul.
                          Effet garanti.


                          • Le péripate Le péripate 8 mars 2010 17:13

                            Ben voui, et si ça ne suffit pas il suffira d’aller chercher l’argent là où il se trouve (ra), à l’étranger !

                            Formez vos bataillons bla-bla... Il suffisait d’y penser ! Que c’est bête.


                            • Le péripate Le péripate 8 mars 2010 18:04

                              Oui, mais quand l’ironie est un touché coulé, ce n’est pas mal.

                              Quant à ce que prône, je me dis juste que ma vie durant j’ai jeté de l’argent dans un trou et que nous serons nombreux à être de la baise, si je peux m’exprimer ainsi.

                              Des idées en dehors de la capitalisation, de la poursuite effrénée des prélèvements, ou du recul autoritaire de l’âge de la retrait existent.
                              Voir l’article de Vincent Bénard sur ce site.


                            • verdan 8 mars 2010 22:34

                              à M. Trolléon

                              Bonsoir

                              Depuis que j’ai saisi vos finesses, qu’elles sont selon vous les quelques propositions à venir ?

                              J’apprécie positivement votre position sur le sujet.

                              Bien à vous


                            • Croa Croa 8 mars 2010 20:13

                              Les cotisations patronales n’ont pas à être « complétées » mais à être crées ! LES ENTREPRISES NE COTISENT PAS : En fait, la soit-disant "part patronale" étant prélevé sur le coût de la main d’oeuvre c’est bien le travailleur qui se la paye avec son travail. En pratique le travailleur paye tout !

                              Cette cotisation doit être prise sur le bénéfice brut, celui-ci étant d’autant plus fort qu’il s’obtient avec moins de main-d’oeuvre, résultat des gains de productivité souvent mis au point et réalisés par ceux qui sont parti, constituant ainsi un droit en quelque sorte.


                              • verdan 8 mars 2010 22:54

                                @ l’auteur

                                Beau travail de( « Sysiphe », ) de l’auteur , en ce sens que la rédaction est soignée , travail impeccable.

                                j’invite , cependant, à relire le commentaire de « Trolleon »...je signe des mains....

                                mais , je rejoins sans conteste , son approche.

                                pour être honnête, elle est d’allure même ! Courte mais bonne ! comme les bonnes blagues.
                                sans en être une ...naturellement

                                bien à vous


                                • dupont dupont 9 mars 2010 11:08

                                  Ouais...
                                  Donc la solution, comme toujours, aller prendre dans la poche des autres en l’occurence les mauvais patrons, les sales riches et bien sûr l’Etat honni mais duquel on attend tout. Et hop là, le tour est joué !
                                  Et si, déjà, on mettait tout le monde sur la même ligne : les politiques, les fonctionnaires, les régimes spéciaux, les cadres, les non-cadres, les cultivateurs, les artisans... avec des références communes et des prestations versées selon un mode de calcul identique ?
                                  Et si les subventions aux CE de certaines entreprises, qui vont rejoindre le système général en le grèvant suite à des conditions avantageuses accordées à leurs salariés, versaient l’excédent aux caisses de retraites (SNCF, RATP, EDF...) ?
                                  Et si travailler plus longtemps n’était pas ressenti comme une corvée dès lors que les conditions de travail étaient adaptées ?
                                  Et si l’on mettait un plafond de retraite par foyer fiscal, le complément étant du domaine de la gestion individuelle ?
                                  Et si les « petites retraites » que l’on se plaît à afficher sur un ton misérabiliste n’étaient que le résultat d’un calcul équitable et donc incontestable, le plus à apporter n’étant pas une affaire de montant de retraite mais de solidarité nationale ?
                                  Et si au final, le problème se révèlait insoluble tant que l’emploi ferait défaut (60% d’emplois industriels disparus en quelques années) ?

                                  Alors imposer, taxer, demander à travailler plus longtemps quand il n’y a rien à faire : les fausses bonnes solutions. De même que celle des partisans de la lutte finale prêts à faire des grèves dures dans le désert...industriel, pour préserver des avantages acquis auxquels ils n’ont plus droit.

                                  La solution ne peut passer que par l’emploi et l’équité dans l’attribution des pensions.


                                  • Romain Desbois 9 mars 2010 12:01

                                    Je rajouterai à cet excellent article un point négligé de toutes les analyses : Le niveau des salaires.

                                    Depuis 1983 les salaires ne sont plus indexés sur l’inflation ce qui entrainé le tassement des salaires et par voie de conséquence le tassement des cotisations.

                                    J’ai cru comprendre aussi que depuis quelques années , les salaire en dessous de une fois et demi le smic sont exonérées de charges patronales (la part patronale plus exactement).

                                    Les exonérations de charges sur les heures supplémentaires sont compensées par l’Etat, ce qui revient à faire cotiser deux fois les contribuables (y compris et surtout par le bais de la TVA), une fois sur leur salaire, une fois sur les taxes et impôts.


                                    • Francis, agnotologue JL 9 mars 2010 12:09

                                      « Les exonérations de charges sur les heures supplémentaires sont compensées par l’Etat, ce qui revient à faire cotiser deux fois les contribuables (y compris et surtout par le bais de la TVA), une fois sur leur salaire, une fois sur les taxes et impôts » (Romain des bois)

                                      Effectivement, ça avec le bouclier fiscal, c’est une machine à détruire les classes moyennes, le meilleur moyen pour revenir à une société de privilèges, à l’ancien régime.


                                    • dupont dupont 9 mars 2010 13:38

                                      Donc, augmentons les salaires qui amèneront plus de cotisations dans les caisses de retraite ce qui bien sûr sera un excellent prétexte pour les entreprises pour délocaliser, ce qui entraînera plus de chômage donc moins de cotisations donc moins d’argent dans les caisses....
                                      Vous avez autre chose comme solution ?
                                      Une petite histoire :
                                      4 personnes se partageaient un camembert. Or l’un d’entre eux prenait toujours la plus grosse part. L’ égalitaro-communo-socialo du groupe dit ça suffit. Et il s’occupa du partage.
                                      Il coupa le camembert en deux et donna 1/4 à chacun (soit 1/8).
                                      Le lendemain il coupa la 1/2 restante en deux et coupa une partie en 4 parts rigoureusement identiques. Le 3eme jour idem avec le reste et ainsi de suite. Au bout de 15 jours, tout le monde était mort de faim, y compris celui qui auparavant se réservait la plus belle part et amenait un fromage chaque matin.


                                    • Francis, agnotologue JL 9 mars 2010 17:48

                                      @ dupont vous avez de la chance, le ridicule ne tue pas !  smiley


                                    • dupont dupont 9 mars 2010 19:47

                                      @JL

                                      Vous n’aimez pas le camembert ?


                                    • Mycroft 9 mars 2010 14:47

                                      Elles sont bien jolie vos réformes. Mais il faudrait, pour qu’elle soient réalisable, ne pas être en concurrence avec le reste du monde.

                                      Les états sont faibles, désormais, et doivent nécessairement négocier avec les entrepreneurs et les possédant, qui peuvent faire jouer la concurrence et choisir d’aller là où l’argent se concentrera au lieu de se répartir.

                                      Une telle réforme à l’échelle mondiale serait excellente, puisqu’il n’y aurait pas concurrence possible, mais dans le cadre de la concurrence entre les pays, c’est impraticable.

                                      Tant qu’on ne réglera pas ce problème majeur, la concurrence entre les états, on ne pourra pas améliorer notre niveau de vie. Et il faudra accepter de voir notre mode de vie décliner, petit à petit, non pas nécessairement en bien matériel, mais surtout en confort de vie, en sécurité, et également en conscience, car un bon nombre restera sur le carreau, parce que tout le monde ne peut trouver une utilité dans un système qui ne prend que les meilleurs.

                                      Le protectionnisme ne marchera pas, il ne pouvait marcher que quand les moyens techniques de déplacement et de communication étaient bien moins performants. 

                                      Pour régler ce problème, des solutions diplomatiques sont envisageables, mais très peu probables. Pour qu’elles passent, il faudrait que, durant un même mandat, la totalité des gouvernements agissent dans l’intérêt de la majorité et non dans l’intérêt de leurs amis et, en prime, qu’ils aient tous une idéologie mondialiste et non isolationniste.

                                      Sinon, il restera les solutions non diplomatiques, ou la défaites vis à vis des possédants.


                                      • jcb21dij jcb21dij 10 mars 2010 12:31

                                        LES 14 & 21 MARS 2010... VOTEZ MASSIVEMENT
                                        CONTRE LES ESCROCS EN COL BLANC !

                                        Après les scandales successifs et répétitifs récents...

                                        LE SENAT et ses superprivilégiés
                                        « LE SENAT... Enquête sur les superprivilégiés de la République »

                                        de Robert Colonna d’Istria & Yvan Stefanovitch
                                        Editions du Rocher (11 Sept. 2008)

                                        Retraite d’un sénateur : plus de 4 000 euros nets mensuels de retraite pour 15 ans de cotisation)...
                                        Rémunérations royales : 11 540 euros nets par mois
                                        + 1.000 euros/mois de « prime informatique »...
                                        des derniers princes de la République, nos 343 sénateurs.
                                        De plus...
                                        Le Sénat emploie 1260 fonctionnaires. La fourchette des salaires va de 2400 à 20000 euros/mois. Tous, même les jardiniers , bénéficient de la prime de nuit, de 4 mois de congés payés, et font la semaine de 32 heures.

                                        LA REFORME DES RETRAITES

                                        Main basse sur nos retraites Agirc/Arco

                                        http://www.sauvegarde-retraites.org/dossier-retraite-du-mois.php

                                        IL FAUT ALLER VOTER MASSIVEMENT LES 14 et 21 Mars
                                        2010 « CONTRE CES NULS » AVEC « VOTRE » BULLETIN DE VOTE PERSONNEL
                                         !

                                        Voici, LE bulletin de vote (A4 format officiel), pour exprimer
                                        notre RAS-LE-BOL... aux Régionales 2010
                                        (bulletin de vote ci-dessous à imprimer chez soi)

                                        http://img229.imageshack.us/img229/8007/bulletindevoteregionale.jpg

                                        ... ET A DIFFUSER MASSIVEMENT !


                                        • dupont dupont 10 mars 2010 16:14

                                          Voilà une partie du vrai problème. Comme quoi la signification du mot « Egalité » est à géométrie variable. Les fonctionnaires et assimilés vont défiler là pour remettre de l’ordre ?


                                        • ZEN ZEN 10 mars 2010 12:36

                                          jcb
                                          z’auriez pas un poste de jardinier au Sénat ?
                                          c’est pour mon beauf’ , qui va se faire virer de Arc International (ex-Arcopal)


                                          • ZEN ZEN 10 mars 2010 13:20

                                            Après délocalisation, rien ne va plus
                                            Première grève depuis 1936...


                                            • Relka CANDYMAN 14 mars 2010 15:15

                                              Enfin des propositions !
                                              Même si cet article est sans doute à nuancer et que, comme le dit Mycroft, la question internationale est un problème très sérieux en la matière, la réflexion d’ensemble de calcul des assiettes apporterait dezs solutions très encourageantes. Et pour les esprits chagrins, ce n’est pas TOUJOURS les méchants riches et les grands capitalistes qui doivent être taxés, puisqu’ils le sont chaque jour MOINS, au détrimetn des plus pauvres qui doivent chaque jour davantage participer à l’effort de solidarité.


                                              • rofo 14 mars 2010 15:26
                                                ICI est l’argent de nos retraites............... !!!!!!!!!! Loi Pompidou-Giscard
                                                Le 3 janvier 2009, sur le site de Karl Zéro, http://leweb2zero.tv/video/webrunner_20495ba61eed38b), « Webrunner » postait un document qui aurait mérité d’être connu de tous les Français(es).
                                                Il rappelait qu’une loi du 3 janvier 1973, loi voulue par Pompidou, alors président de la République pour un an encore, et Giscard d’Estaing, ministre des finances, opérait un changement révolutionnaire ou plutôt contre-révolutionnaire dans le finances publiques.

                                                Son article 25 stipulait en effet que désormais « Le trésor public ne peut-être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Cet article interdisait désormais, dans un langage propre à ne pas être compris au commun des mortels (y compris sans nul doute des députés de gauche de l’époque qui ne déclenchèrent pas une tempête de protestations avec manifestations géantes dans la rue), à l’État français, de s’avancer à lui-même les fonds nécessaires pour combler son déficit budgétaire éventuel (lequel serait réduit d’autant en fin d’exercice par l’inflation) mais d’avoir recours pour ses besoins de crédit, comme un particulier, aux banques privées qui lui feraient payer bien sûr des intérêts !!!
                                                Certes pour les grandes dépenses, les relances économiques, l’État avait dû déjà avoir recours par le passé à l’émission d’emprunts qui s’étaient révélés très sûrs pour les prêteurs (ils étaient assurés que l’État rembourserait, ne ferait pas faillite) et néanmoins juteux pour les plus riches, puisqu’ils étaient souvent assortis de mesures fiscales qui favorisaient justement le plus ceux qui payaient beaucoup d’impôts.
                                                Le record en la matière avait été l’emprunt Pinay, sous la quatrième République. Car sa valeur de remboursement était indexée sur le cours de l’or. Comme celui-ci suivait au moins l’inflation et flambait même dans ces périodes d’incertitudes que constituèrent les guerres coloniales et la Guerre froide, ceux qui y souscrivirent firent, au détriment de tous les autres Français, le plus beau « coup » de leur carrière de spéculateurs.
                                                Devant le scandale que provoqua ce cadeau fait aux plus riches, Giscard d’Estaing, héritier 20 ans après de l’emprunt pas encore remboursé, ne fit ni une ni deux : il le prolongea encore, autant qu’il était possible.
                                                La loi voulue par le plus proche conseiller financier du général de Gaulle qu’était Pompidou (On remarquera les trois premiers présidents de la cinquième République étaient très impliqués dans cette situation) entraîna mécaniquement l’explosion de la dette publique, c’est-à-dire de celle de tous les Français.
                                                Elle était déjà de 229,15 milliards d’euros en 1979 (valeur actuelle après prise en compte de l’inflation sur 20 ans), et représentait 21% du Produit Intérieur Brut (toute la richesse produite par le travail des Français) en un an. En 2006, elle avait atteint 1 149,9 milliards d’euros, et représentait 63,9% du PIB !!!
                                                Bien sûr, entre temps, il y avait eu le ministère Balladur : désireux comme Giscard, Pompidou, de Gaulle et autre Pinay, de favoriser leurs amis les plus riches par une fiscalité allégée, sans cependant mettre dans la rue les travailleurs par une austérité insupportable (et contre-productive pour l’activité économique) l’ex-premier ministre avait ouvert en grand les vannes du déficit budgétaire.
                                                On aurait pu espérer que l’Union de la gauche arrivant au pouvoir en 1981, supprimerait la loi Pompidou-Giscard et permettrait de nouveau à la France de se prêter à elle-même. Mais il était trop tard ! L’adhésion aux traités européens l’interdisait déjà !
                                                Depuis, avec l’adoption de la monnaie unique (sauf pour les Britanniques, donneurs de leçons économiques ... mais pour les autres) le système a été sur-verrouillé. C’est désormais une banque indépendante se comportant comme une banque de statut privé, la Banque Centrale Européenne qui contrôle le taux d’intérêt de base sur lequel se fonde celui que doit payer l’état emprunteur.
                                                Or pour empêcher les particuliers de trop emprunter ce qui paraît-il relancerait l’inflation, la BCE a toujours fixé des taux directeurs d’intérêts les plus hauts. ce qui n’a fait que faire exploser la dette. Avant la grande crise actuelle qui ne fait que commencer, de bons esprits préconisaient pour résorber cette dette, non d’augmenter les impôts directs sur les plus hauts revenus pour améliorer le « pouvoir d’achat » de l’État, mais par différents procédés de faire baisser les salaires et les retraites et diminuer les dépenses publiques. Ce qui ne pouvait manquer que tuer la demande et diminuer en cercle vicieux le PIB et les revenus de l’État en même temps que cela augmentait le chômage.
                                                Outre qu’en révélant son étendue effrayante, la dette publique sert à « calmer » les légitimes revendications des travailleurs (« Non seulement les caisses sont vides mais en plus on doit de l’argent »), elle permet également aux banques privées et leurs actionnaires, en ayant pour débiteur le plus sûr client qui soit, à savoir l’État lui-même, de s’offrir une durable rente de situation. Elle compense en partie les pertes que leur confiance irraisonnée envers leur maîtresse idolâtrée à tous, l’économie américaine, leur a fait subir.
                                                La France a payé depuis 1980 1176 milliards d’euros d’intérêts. Sa dette actuelle s’élève à 1149 milliards d’euros. 1176 - 1149 = 27. Si la France se prêtait à elle-même, au lieu d’une dette abyssale, elle se retrouverait avec 27 milliards d’excédents.

                                                Alain Colbert.

                                                • ZEN ZEN 14 mars 2010 15:30

                                                  rofo
                                                  Utile rappel


                                                  • rofo 14 mars 2010 16:11

                                                    Plus de précision sur le journal officiel Article 25  : une petite phrase à l’air innocente qui asservit un peuple, la France, puis des peuples, l’Europe.

                                                    http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19730104&pageDebut=00165&pageFin=&pageCourante=00166


                                                    • JacquesLaMauragne JacquesLaMauragne 15 avril 2010 11:30

                                                      Bonjour, ci dessous, article refusé ici sur Agoravox ce 15 avril....

                                                      Dix contrevérités sur les retraites

                                                      Fondation Copernic. 7 avril 2010, document ATTAC

                                                       

                                                      1) L’âge moyen de départ à la retraite est de 61,5 ans, reculer l’âge légal de départ à la retraite ne changerait donc rien.

                                                      L’âge moyen de « départ à la retraite » est celui auquel on fait valoir son droit à pension. Ce qui est important, c’est l’âge de cessation d’activité. L’âge moyen de cessation d’activité est de 58,8 ans, et six salariés sur dix sont hors emploi (chômage, invalidité, inactivité ou dispense de recherche d’emploi) au moment de liquider leur retraite. Très souvent, les salariés ayant eu une carrière courte et/ou heurtée, en particulier les femmes, liquident leur retraite à 65 ans pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein sans décote, alors même qu’ils sont déjà hors du marché du travail. Reporter l’âge légal de la retraite au-delà de 60 ans aurait une double conséquence : les systèmes de chômage ou de préretraites vont devoir financer en plus ce que les systèmes de retraite financeront en moins, et en parallèle, la période hors emploi avant l’âge de départ en retraite s’allongera pour beaucoup, avec des ressources dérisoires ou nulles. L’âge du taux plein (65 ans) sera repoussé d’autant, signifiant qu’une proportion croissante de salarié-es devra reculer son départ pour atteindre la nouvelle borne ou bien avoir une pension amputée par la décote.

                                                      2) L’espérance de vie augmente, c’est normal de travailler plus longtemps.

                                                      L’augmentation de l’espérance de vie n’est pas nouvelle, elle n’a pas empêché que le temps passé au travail dans une vie baisse en parallèle. De plus, l’espérance de vie « en bonne santé », c’est-à-dire sans incapacité, est beaucoup plus faible que l’espérance de vie. Tout départ en retraite tardif obère de façon non négligeable le temps dont les salariés disposent pour jouir réellement de leur retraite. Enfin, les jeunes entrent de plus en plus tard dans la vie active et de nombreux salariés, dont une majorité de femmes, ont des carrières discontinues et n’arrivent déjà pas à réunir le nombre d’annuités demandé, alors même que les entreprises se débarrassent des salariés âgés. L’augmentation de la durée de cotisation ou le report de l’âge légal de départ à la retraite aurait donc des conséquences importantes lors de la liquidation de la retraite et se traduirait en pratique par une pension réduite pour le plus grand nombre.

                                                      3) Les jeunes ne pourront pas financer les pensions des futurs retraités, il faut donc que ces derniers travaillent plus longtemps.

                                                      Pour que les jeunes puissent payer les pensions des retraités, il faut qu’ils ne soient pas au chômage et donc que les salariés âgés laissent leur place sur le marché du travail aux nouvelles générations.

                                                      LA SUITE SUR

                                                      www.lamauragne.blog.lemonde.fr 

                                                      jf.


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